(J moins 288)
(Par les mots. RETOUR)
Il n'y a pas ici de BANC entre les arbres
Et les NUAGES
Il n'y a pas de BLANC elle MARCHE sur les DOIGTS
Elle VOLE au BOUT des DOIGTS la FEMME de COULEURS
La FEMME de COULEURS son REGARD est CHEMIN
Son REGARD est CHEMIN il n'y a pas d'IMPASSEIl n'y a pas d'IDÉES sans mains
(J moins 287)
(Par les mots. TOUT DE SUITE)
Il n'y a pas ici de CHAGRIN pas de MYSTERE pas d'OUBLI
Il y a du BOULOT pour TOUS
Il n'y a pas de BOULOT pour tous
Il y a pour tous du BOULOT
Pas de MYSTERE il y a un CHEMIN
Un CHEMIN de PAROLES, un CHEMIN d'ACTES de PAROLESIl y a un CHEMIN, un BON CHEMIN avec des CHEVAUX FOUS d'AFRIQUE NOIRE, des ESPRITS CLANDESTINS, des TÉMOINS OUBLIÉS dans le NOIR, il y a du BOULOT pour TOUS
(J moins 286)
(Par les mots. AU JOUR LE JOUR)
Il n'y a pas ici de JOUR sans SOUVENIR. Pas de SOUVENIR sans DOULEUR.
Il n'y a pas ici de JOUR sans GUERRE. Parfois il y a un ENFANT ici.
Il y a aussi des JOURS sans AMOUR. Pas d'AVENIR sans AMOUR.
Il n'y a pas d'AVENIR sans SOUVENIR. Pas d'AMOUR sans DOULEUR.
Il y a des ENFANTS sans AMOUR.
IL n'y a pas ici de JOUR sans Catherine.
(J moins 285)
(Par les mots. BAVURE)
Il n'y a pas ici de BAVURE. Parfois si.
Le POETE est un CIMENTIER
Et son BÉTON a la faiblesse du MÉTIER
Son JEU à jeun MÉTISSE le FEU la FAIM
Il dit BONJOUR à la FOLIE
La FEMME S'ÉVAPORE dès qu'il OUVRE sa PORTE
à la POURSUITE de TÉMOINS SECRETS
La PAILLE est dans son cœur
comme les FOURMIS sous les ROBES de la BASTILLE
(J moins 284)
(Par les mots. MYSTERE)
Il n’y a pas de MYSTERE. Parfois
LA TERRE TREMBLE L’HOMME TREMBLE
L’HOMME TREMBLE L’HISTOIRE TREMBLE
L’HISTOIRE TREMBLE LE RÊVE TREMBLE
LE RÊVE TREMBLE LA VIE TREMBLE
LA VIE TREMBLE LE POETE TREMBLE
LE POETE TREMBLE DANS L’ENCRIER
(J moins 283)
(Par les mots. DOULEUR)
Il n’y a pas de DOULEUR. Parfois
Les PIERRES sont SYMPATHIQUES
Les SOLEILS sont
Le DIABLE et la GUERRE sont
Le RYTHME est
Le TANGO
L’encre est SYMPATHIQUE. Parfois. Ici.
(sept cent dix-huitième nuit)
L’amour menaçant Etienne Maurice Falconet (Rijkmuseum Amsterdam)
Qui que tu sois voicy ton maître
Il l’est; le fut ou le doit être
Voltaire
C’est aujourd’hui dimanche.
Catherine jeudi m’a donné un baiser. Je dis un vrai baiser. Jeudi. Jour de l’été. Pierrette aussi, la première fois, c’était jour de l’été. La dernière aussi. Pierrette, la plus belle bouche du monde. Catherine m’a donné un vrai baiser. Rouge et bleu. Rouge baiser bleu baiser. Jour de l’été. Et moi je lui ai donné ce baiser. Bleu et rouge baiser. Nous nous. Jour de l’été. Un vrai baiser. Rouge et bleu. Vrai. Catherine.
Rouge comme une paysanne au crayon. De Vincent.
Bleu comme une laitière au tablier. De Vermeer.
Secret comme la ville d’Amsterdam (l’âme serre cette dame)
Beau comme un canal. Qui passe là sans passer.
Bon comme un train. Un train.
Vrai comme un film. qui repasse la nuit. Catherine.