Chant du val d'aurore

Le capital étale un état de sévices
Où le pauvre n’est plus qu’un dégât dangereux
L’argent des leurres loue services à ses vices
Et prive des leurs ceux qui s’arment d’être heureux

La valeur tue l’usage à la bourse aux échanges
Car sans partage humain en nature elle ment
Au potlatch s’impose un lâche firmament
De choses et de mots donnant au faux le change

Marchands de sables mous vendus d’autres couleuvres
Ravalez vos serments qui nous chient des vipères
Oyez l’histoire vraie du passé de vos œuvres
Pour n’en point avoir honte osez venger vos pères

De mensonges des tas qu’on leur fit adorer
Du parti qu’il leur prit de prendre pour bonheur
La cage aux songes qu’il plantait en pots dorés
Des graines d’une aigrie culture du malheur

Valeureux des désirs traversons nos frontières
Trahissez vos émois vous et moi désarmant
Nos étranges folies et leur folie guerrière
Empruntons le pas sage au tango des amants


Diego Rivera, Mussolini, fresque, 1933
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