VIII TRANS'IT, Livre du retour
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Livre du retour, comme continuant LIVREDEL, comme retour à l'écriture poétique après 12 ans d'interruption, et aussi à la politique, ou au communisme. TRANS'IT comme transition de ce point de vue, puisque durant cette période je passe du programmatisme, au démocratisme radical, puis aux théories de la communisation, ce qui naturellement traverse mes poèmes. Transition sur le plan affectif, ce qu'éclairent les livres suivants, AS TIME... Livre de l'absence, et MO SOUS LA PEAU, livre de la présence
 
Ci-dessous, les poèmes des séries ci-dessus, en suite chronologique de bas en haut. Deux modes d'accès et de lectures... Suite à une réorganisation en décembre 2009, il me faut y intégrer les poèmes de DE VERS GONDÉ, octobre et novembre 2005, LOB ET GAIEMENT, décembre 2005,  MES DÉ-BUTS, janvier à juin 2006.
 
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à Moeko,
 
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TAKE THE "A" TRAIN, MUST YOU ?
(à lire en écoutant la musique : à Duke ELLINGTON et Billy STRAYHORN)

Loin très loin trop loin si proche ou pas assez
ce qu'il y a est sans détour
sans retour au passé
Ce qui est là est là
Compensé d'inutiles sentances
concentré de virile intendance
condensé de futile abondance
bondé comme en ce train la foule
à voix unique aspirant à l'emploi
et refoulant l'exploit
station debout tabou
Ce qui est là hélas
Ceux qui sont là à bout
vont seuls comme à vélo
en auto-immobiles
sans garde-boue
sans garde-fou
sans avant-goût
de ce qui n'est pas là
Ce qui est là est las
Le feu aux fesses
la détresse au derrière
et partout des garde-barrières
des avant-gardes de fourrières
des frontières d'avant-hier
la frenchie limite en ses mythes
d'identité identitaire
Ce qui est là et lasse
Avec son mâle dedans
le sexe entre les dents
creusées d'E majuscules
qui ne crèveront pas les abcès qu'émascule
la Gueuse

Avec sa race dedans
et ses papiers en culte
cette geste indigène en transe sans génie
transpirant la séparation
broyant son blanc noyant son noir
dans un blues faux comme un cantique usé
d'hombre porté sur son humain nombril
Ce qui est là holà
Renaître par l'autre vaincu
et par soi-même convaincu
en premier de la classe
pour en avoir ou pas
Ce qui s'en va s'en va
On pleurera mais ça ira
on sentira quand ça ira
on s'en tirera sans canons
ni trompe-êtres l'on chantera
Cuba no be coups bas non (bof !)
Ah ça ira on s'en rira
ce qui ira sans restera

Ce qui est là est là

RER A, 20 septembre, 19h33

* la Gueuse : la République
You must take the "A" train
To go to Sugar Hill way up in Harlem
If you miss the "A" train
You'll find you missed the quickest way to Harlem
Hurry, get on, now it's coming
Listen to those rails a-thrumming
All aboard, get on the "A" train
Soon you will be on Sugar Hill in Harlem

UN PETIT GRAIN

Levé au vent qui pousse aux fesses
va le petit grain à vau l'eau
ni bon ni mauvais quand l'ivresse
au rendez-vous offre son lot

D'une folie en diligence
qui roule pour lui son destin
de faux passager clandestin

Il va sans passer par confesse
en enfer sans dame nation
par instinct de conservation

Il se surprend en dissidence
comme d'autres vont au boulot
mais ne fait pas de résistance
pour jouer ad lib en solo

RER A, 19 septembre, 8h17

DEMAIN LA VIEILLE

(à la vieille taupe*)

Sous les mots et merveilles
on nous creuse à tâtons
un tunnel en béton
où dort la taupe vieille

Forts d'un dit sourd sommeil
des fins en politique
ont recyclé ses tics

Mais passent aux aveux
dans le silence au creux
de policés discours

Ah ! que sourde le cours
de ce lourd feuilleton
d'avant hier la veille
Attention au réveil !

RER A, 16 septembre, 8h35

* "Bien creusé, vieille taupe", où Marx (18 brumaire...) détourne Shakespeare (Hamlet, acte 1, scène 5 : Well said, old mole ! Canst work i' the earth so fast? A worthy pioner ! - Once more remove, good friends.)

UN DERNIER VERS

Rouge impair perd vers pépère

L'esprit de parti partout
fait l'orgasme d'orgas membrées
d'individus médiatement asociaux

Rouge impair perd vers pépère

Allez les gars collatéraux
sans intérêt passants au net
vous prendrez bien une bal dans le dos

Rouge impair perd vers pépère

Un dernier vers pour la déroute ?
un doigt d'eau glacée dans le culte égotiste ?
un geste de six tronches ?

Rouge impair perd vers pépère

Ailleurs, 14 septembre, 11h05

bal : boîte à lettre de messagerie électronique

DE GLAS POTINS EN CLAPOTIS

Une larme d'enfance
une seule
sans sel
a renversé la mer des normes

Sous la digue un barbu barbote

Une pluie de démences
linceul
d'un ciel
en cadences d'indignes formes

Où l'on se ligue on se ligote

Nous n'irons plus au bois
danser la gigue dans la grotte
sur l'intrigue ravie des bigotes

Briguant un sort d'aucune sorte

Nous ferons le tour des gargotes
dormant dans l'ivresse d'un grain
amis réveillés sans migraines
d'un cauchemar vieil uniglotte

Ainsi vide un seau de vie sotte
sa dose maso d'eau de chiotte

Ailleurs, 13 septembre, 18h07

JE SUIS STALINIEN / roman

Depuis que j'ai laissé l'exploitation aux exploiteurs, le travail aux travailleurs, la politique aux militants, la théorie aux théoriciens, la révolution aux révolutionnaires, et la poésie aux poètes, je n'ai plus rien à faire.

Ainsi "la vie est redevenue plus heureuse" (Staline, 1936).

Ailleurs, 12 septembre 2005

D'OÙ L'ABUS DE BOUE ?

(Lettre fermée)

Quand des intellos
croient marcher sur l'eau
en leurs gros sabots
de procès verbaux

Ya pas de miracle
mais de vrais obstacles
aux pieds du spectacle
des petits cénacles

On n'est pas de bois
et qui veut ne flotte
pas en langue morte

En baissant culotte
debout dans les bottes
d'abbesse aux abois

FoSoBo, 11 septembre, 15h55
DÉGÂT DES GATTES
(à ma grand-mère)
Jonglerie dérisoire
mot à maux goutte à goutte
verbose en perfusion
poison d'entre doux doutes

Diantre deux os squelette
en solde cherchant chair
sans canon ni trompette
morose à bouche noire

Fichtre queue de sagesse
en tir bouché mutique
en avant, ma muse, hic !

Noyée dans un vers beau
de garce patronnesse
prenant pied à confesse
RER A, 5 septembre, 18h16
 
Mutique (zoologie, botanique) - Cette expression s'applique à tout organe qui n'est terminé ni par une arête ni par une pointe. Elle est opposée à celles de aristé, mucroné; acuminé. On l'emploie surtout en botanique. 

COMMUN MANCHE

(à Stan)

Commun lundi,
j'en ai marre dis,
l'amer crédit
de l'enjeu dit :
me vendre dix
fois
, ça me dit
rien. Ferme et dis :
manche !

Ailleurs, 5 septembre, 12h04

WALTZ TRIP

Au bal des incertains
la musique est atone
et le bruit opportun

D'un silence en aplomb l'écrit leste

Au club coton sur thèses
un fou danse à tâtons
sur des pieds qui se taisent

Sans paroles dehors le cri reste

Haut vent porte matin
un air pesant qui tonne
en un cratère éteint

Ton chant s'étrangle qu'un mot empeste

Rage qu'un rien détone
à l'eau tombé du bain
ton bébé plaint l'automne

Un coeur qui mord dérange la sieste

Ailleurs, 5 septembre, 11h41

HORS RAGE
(poème de contre-bande)

Sur l'ardoise d'hiers emportés
la colère effacée par la rage
en nuée de notes sans portée
ni partie pour diriger l'orage

Déchaîné par les moins empotés
fracassant de leur rêve la cage
où crève si tôt née cécité
leur ardeur échangée pour l'usage

En valeur attendant les années 
où le nombre en fera le ménage
comme de ses espoirs surannés

Monnayés en vrai papier qu'il faut
recycler du pas pareil au même
quand papa est la maman du faux

Ailleurs, 26 août, 18h16

JE EST UN HÔTE

JE est un hôte
de ses figures
qui jamais n'ôte
un masque pur

Quand cette haute
voltige assure
un air sans faute 
au clair-obscur

Son ombre saute
à doute allure
un as trop nôtre

Qui fait le mûr
avec une autre
JE est un dur

Ailleurs, 25 août, 15h10

CHICANE

Faisandant l'aise
de fausses peurs
où rend son beurre
l'époque obèse

De gros balèses
de sûrs hâbleurs
de vrais malaises

Le temps déniaise
toutes ses heures
entre les leurres
où la vie biaise

Avec ardeur
sans sainte thèse
sur le bonheur

Ailleurs, 25 août, 11h50

LE JOUR OÙ

(à G.)

Le jour où nous sera
d'être ce qu'il n'est pas
je voudrions parjoui
mon bonheur ébloui

Tirer à bout portant
d'un sûr parabellum
sur ta misère d'homme
en cage pour autant

M'en servir que je sache
sans mentir que je cache
contre ton coeur battant

La chamade d'un temps 
m'invitant par hasard
à danser sur l'histoire

FoSoBo, 13 août, 18h43

VALSE MA PARESSE

(à Oblomov*)

Aux heures lentes serrant les gloses
fières d'éparses identités

(A contes moraux cultes moroses
Tous ensemble noyant le bébé

Dans la vague de leurs valeurs molles
agitant global'ment le bocal)

Je surnage en bâtard asocial
citoyen ligoté et battu

Tendant mes peaux aux caresses folles 
de vents saouls érodant les statuts

Sur le lit défait où la pensée
fait l'amour à la seule maîtresse

Sans esclave et si bien reposée
qu'elle ne trompe jamais l'ennui

RER A, 30 juin, 19h 33

* « Il avait été élevé à cette hauteur par la Russie de février, paresseusement révolutionnaire, qui tenait encore d'Oblomov [GONTCHAROV] et qui était d'une part, oh ! si candide ! et, d'autre part, ah ! si friponne !...» Lénine, Léon TROSTKY (à propos de Tchernov)

** Glossaire j'y serre mes gloses, Michel LEIRIS, 1939

LITIERE

Passe encore un pou dingue
à couper l'appétit

Pas un pas sur la grève
ne traverse l'enfer

Pas un geste à la mer
n'étanchera la soif

Pas un marin d'eau douce
n'est le sel de la terre

Pas un grain de café
pour lire dans la mare

Pas un coin de canard
ne mets à bas l'épate

Pas un loup pas un chat
ne porte de voile

Fosobo, 25 juin 2005, 23h11

TAM TAM ALÉATOIRE

Un crime sans bavure
relève en morne plaine

Une orange sans gain
trouble le ciel de gigne

Un mot contre l'ennui
éclaire un front ami

Une grève à toute heure
déride les prolottes

Un regard d'eau marine
baigne la nuit de joie

Une peau tend la main
à la forêt sereine

Un pied ferme la rive
où la mer s'ouvre

RER A, 21 juin, 9h07

DESPERMISSION

par devant

migre misère
de coeurs en chairs

allers retours
alliers retors
élans tournis

à voile brûlant
des vaisseaux d'infortune
volant à l'assaut
d'incertaines Communes

lassées d'un ciel
traînant aux fronts
de potes empotés
en liesse à récollter
les pots brisés par le gros temps

en laisse de sable
qu'emporte un vent maudit
chargé de fiante ensanglantée
sur les flots déflorés
de grands horizons fiers
où défier la raison

pauvre fiancée défunte
horrifiée par ses armes
rongées de sel amer
usée de feintes ruses
et de ressources
autorisées
 
par un douanier pleurant sous cape
aux frontières qu'il efface
aux faces du tout monde
chiffonné
qu'il crisse sous sa craie
d'expert-content 
comptant sous table

sur le tableau blanchi
de ses exploits
stations de son chemin de choix
vers un calvaire d'overdoses souscrites

soleil d'étain
retours hâlés
plomb dans les zèles
congés de paille

bâillons
dentelles
haillons attelles

seaux d'hommes mis
misés misère
à leurs bourses
aux enchères
enflammées

par derrière

RER A, 30 mai, 19h15

VESTIGE DU FUTUR

(Pour un tryptique, panneau de droite)

Au vertige berçant
sa promesse de chute
l'homme tergiversant
dirige sa culbute

Funambule dément
sur son île fragile
il grimpe en fol amant
la tige volubile

D'un rêve de cocagne
au firmament du bagne
où mise en terre ment

La bombe codicille
dans la tombe d'argile
de son bâtardement

FoSoBo, 24 mai, 7h00

UNTERFURT

Frontières du sommeil une image
arrange un passage au destin
volabile où sourd un pays sage
étagé de plans clandestins
 
On y tourne de trop courts métrages
mis en scènes d'impurs instincts
où la pensée force le barrage
de forfaits commis indistincts
 
Un enfant a perdu le visage
où pleure une amie qui s'est tue
et caresse une envie dévêtue
 
Du vertige étrange visa
au matin qui baisse le rideau
du réveil et d'un lourd fardeau
MonSoBo, 15 mai, 16h09
 
PLAINE AUX AS

(Hon II / Hon, valet de l'arène)
à
Citroën

La cité ne prend plus son pouls
sur des vaisseaux sans gains
elle est lasse de coeur

Dévalisée, la ville épate, avalée
les rois dévalués de la mélasse

Rayon des corps
Hon brade, force police
une chair rafraîchie, métropolie, traumapliée, X-bronzée...
Hon astique un décor d'époque

Stand des célébraux
Hon solde, force politesses
un neurone avachi, une poule aux potes, un polycrate, un X osé...
Hon aspire à l'épique en tics

Sous les néons falots
Hon traque l'aubaine
comme on troquait l'ébène
hélas, sur le carreau

Sur le béton banal
Hon bavasse et cueille
en cassant la dalle 
le trèfle sans feuille

Au temple en options
sous cellophane Hon vend du vent
et le vide s'emballe au marché du néant
der toc déballé des stocks : pour les masses

Rebelotte et gores lots
Hon abat son carré d'as
en deux temps quatre mouvements

Actions avant, tractions arrière
tenues à carreau, pique adore
cailler au feu, paître au milieu
coeur d'artifaux, trèfle de présentes rixes

FoSoBo, 13 mai, 22h12

 

DECADANSE

(à ZORRO)

Au bal des jours des nuits un cavalier
surgit hors de l'ennui et de la peine
à jouir dans la normose à défolier
le temps qui passe ou casse dans l'arène

de sa vie les banderilles rouillées
aux yeux mouillés d'une bête sans corne
et sans défense à défaut d'oublier
des hiers sans remords un présent morne

des demains trop écrits pour délivrer
des livres ravaler ses hurlements
sous la langue offrir sa chair aux serments

qu'un matador sur le sable des lices
signe à la pointe à dessein doux délice  
en sentence où coule de sens la mort

FoSoBo, 12 mai, 20h32

* normose (22 floréal)

RAISON CLOSE

Où tu étouffes tu renais
vivre n’est pas ailleurs

dans la carrière soutenue
de filles de joies en maquerelles civilisées
quand l’homme est nu
en essence posé

dans la vitrine opaque
de sa trinité
savoir, avoir, hâter
l’autogestion de son cloaque

qu’il bouffe bouffi bouffon
rempilant qui remplit
les bas-fonds
d'un repli

sur soi bavant la bile 
en restes d’humanité
débile habile
de virilité

Vivre n'est pas ailleurs
où tu étouffes tu renais 

FoSoBo, 11 mai, 18h43

BRISÉES

La haine est fraîche comme une bouse
où se pose une mouche contre la brise

Demain est déjà las d'un radieux avenir
mais aujourd'hui devient moins ennuyeux

Rien n'arrêtant leur charre 
qui marche en charentaises
à semelles de plomb

De charmantes thèses
mentent et taisent
sans surplomb

Pataugeant dans la soupe au gras des papotages 
avec ces cris bouillants où se brûle la langue 

Va plutôt valser sur les volcans
étourdir tes élans dans les braises
et voler dans les bras des sorcières
te soufflant à l'oreille leur chœur

FoSoBo, 10 mai, 0h07

FAUVE QUI PEUT !

(à Jacques PRÉVERT :
«
De deux choses l'une
l'autre c'est le soleil
les pauvres les travailleurs ne voient pas ces choses...» Le paysage changeur,
1949)

A la méningerie de la bonne figure
le fauve de sa peur a forgé ses barreaux
son échine assouplie policé son allure
lissé son poil fraîchi l'haleine de ses crocs

Le port de son angoisse assure ses augures
dispensé de cravate il ravale un bas rot
dans le complet festin qui remplit de pelures
la carie faite dans sa carrière en raccrocs

Choisir c'est renoncer et de deux choses l'une
l'autre c'est le sommeil entre jungle et zoo
avoir ou être too to be or not to be

A la guerre à la paix suce au sens à la Une
le soir au fond des boîtes bavant du museau 
entre l'ombre et la proie rutilant alibi

FoSoBo, 7 mai, 0h07

L'ÊTRE HON

(Hon I / réatribulation, car Hon est inconsidéré)

Hon va Hon vient toujours de quelque point à
un quelque honcque lieu
sans connaître, toujours toujours,
sa part de contrebande ou de contrefaçon, seule pour Hon comptant la faconde
Assuré d'un non-lieu
Hon ne craint pas les contredanses, Hon est au rythme de son temps, Hon est partout dans son espace chaîne-gaine

Oh, certes, Hon est bien là
rien que d'y être mal
ou mis à mal
mais pris à parti de n'en point prendre

A tel effet qu'Hon s'absout d'être absent à soi-même, passant comme on siffle pour se défiler
col chic dans l'apprêt
comme à Mao d'autres ont prêté,
pour peu qu'ils en eussent l'âge et déjà le loisir, quand c'en était l'époque, leur bêtise infantile,

A moins qu'Hon ne se contente de croire ne ressembler à personne, Hon a besoin d'être plus con qu'un autre à prendre pour modèle et d'en faire des tics et des stocks
à vendre ou à tuer le temps, oubliant ci ou là quelque démangeance à médailler sa boutonnière intime
A faire comme si ce qu'Hon fait, Hon ne le faisait pas
ou l'inverse après tout quelle importance, n'est-ce pas, ces nuances de ton pour Hon, puisque, principe de précaution : l'être Hon, c'est bon

Hon en est là, toujours déjà au paradis de quelque chose

Notez que Hon a la tâche inspirée : il aspire l'être Hon comme une pompe à ?¿

RER A, 4 mai, 12h31

TOI, QUI SAIS, TU EFFACERAS

(à Paul ELUARD :
Que ce nom libéré l'on n'ait plus à l'écrire)

Quand la bonté fera la manche
en traversant sa haine amère

Quand tes yeux de velours
auront percé nos visages d'étoiles
filées de rires bleus en mémoire des blues

Quand la beauté ne s'assiéra plus,
jamais !
elle déjà sur les genoux qui vage
en contrictions, a mal en ses dessous
en des veines gonflées,
triste à pourrir de trahison, elle,

Qui de longtemps ne descend plus en parachute
d'un machin à découdre sa robe de célibat
endurcie de semonce à s'en jouir

Moi peut-être, sûrement quelques autres

ôteront
la majuscule à nos corps retrouvés
la circonflexe au faîte du grand mot
sorti de crânes durs du mou qu'ils ont en dette
retroussé en coussins couci-couça suspects
si conscrits
circonspects
ou rassis

Alors TOI, qui sais

oh, que si, les mots mentent,
raillent de traits nerveux ce qu'ils n'enrayent plus
en défilés captifs de lourds désirs atones
sous les mégalophones

Alors toi, LIBERTÉ, tu

effaceras ton nom aux frontons de la honte
ton nom aux frontons de la honte
aux frontons de la honte
hauts frontons de la honte
de la honte
la honte

TU EFFACERAS

RER A, 3 mai, 20h05

BISONCE 

Ce trou dans la tête fontaine de mon sang
où l'aube grise lave une cacophonie d'échos
dans la sueur aux draps marbrés de son caillot
sans même que le merle en afflige sa flûte 

Torpeur à l'âcre odeur mouillée
de miennes terres brûlées
volant en purs nuages funéraires 

Et là, sentinelle déchue du chaos,
cette glace aux herbes sauvages
pilée par les sabots des choeurs grégraires

Combien combien de pages
à dégriser des vers brouillées
quand chute sous l'aisselle un soir noyé  
sans opinion aux turlurettes des sondages

FoSoBo, 1er mai 2005, 17h08

 SURGE

James COTTON)

Plongire or cormouille
najouire @ jusquouille
puis tête ourdie chairs méprises
conflemmir en dépouise

Ras ras ras ras le beau
lot no boléro d'rôle d'éros
trempe à dorer la rouille
son index à bout rose

Poli tic à têter l'échafroid
sang sûr en prime touille
succette mesure de l'effroi

Que sourjoisse ma zhouille
refouisse m'âme
far @ fouille
troust mouerdick's couennelouse

FoSoBo, 29 avril, 21h04

MOSHI MOSHI

(décalage entre sept et huit)

Le silence à pas de velours
pose une pause allongée
sur la portée des rêves lourds
dont est la raison chargée

La nuit renoue le fil des jours
dans la maison allégée,
le décibel nuit alentour
loin, son halo mensonger

Alors s’ouvre, qu’un noir soulage,
une grève à l’objet doux
sur la plage où le temps volage

S’oublie, mais l’otage s’avoue
dont sonne en un mot l’écho
d’un allo allo Moeko

FoSoBo, 26 avril, 19h42

LA MÉMOIRE MISE A MORT PAR SON SOUVENIR MÊME

(à Rosa Amélia)

Quelle trame déjoue le drame de ce monde
où nous fûmes démis en de beaux draps dupés
du jeu lent de l'enjeu par la peur que débondent
les restes à gerber en gestes à doper

Quand ils glissent des vies en housses de vynil
en demandant pardon au fantôme inconnu
tirant la chasse aux mythes comme à ces papil
lons la nuit pris aux noeuds d’un filet ingénus

Quand ils jettent à mort leurs pions sur le damier
noir et blanc effaçant la race de leurs traces
au désespoir vorace hurlant aux rats signés

Pour tirer à genou comme à genoux prier
que fasse mouches leur zèle sur leur silence
l’ange la bête en chien couché. Au pied : killed

FoSoBo, 25 avril, 23h56

ELOGE DU SABOTAGE

(à Miles Davis, Seven steps to Heaven)

Sabotons sabotons ça
Bottons sabotons ça beau 
Tout sabotons sabotons

Faisandons des couac couac quoi 
Qu'en face en disent les couards
Faisant sous couette du lard 
Donc sabotons ça beaucoup 

Ach so long il est trop tard  
Tombe une terrible fiante
Oisiveté d'outre tare
En bombe terrifiante où

Là quand tout se barre en coup
Lisse sous couenne hard pour l'art 
De vivre en soi sa beauté

FoSoBo, 24 avril, 1h06

LE SONNEUR DES LILAS 

(à Jacques Brel et Serge Gainsbourg)

Je t'ai apporté des lilas 
car les bonbons ça sent moins bon 
et des lilas j'en trouve là 
c'est à ma portée les lilas 

je suis venu en ton lit là
où te trouver nue en un bond
sauter du coq à l'âne holà
mâter un trouble en matelas 

pour ne point pécher à la li 
gne où l'on prêche à la lie assez
aligator sans merci sai

si là de si triste alalie 
quand ton parfum doux embrassé 
mis à la porte mes lilas

FoSoBo, 23 avril, 20h41 

LA BERGÈRE ET LE LOUP

L'ennui au seuil de l'inconnu 
donne à la nuit sa tenue 
de bergère

Le jour sorti comme un loup
à la hâche tranche d'un coup
le mystère

Toutes les langues sont de bois 
verts contre la flamme buis
sonnière

Nos gestes sucent nos usages 
futile rite ourlé d'images 
déjà d'hiers

Une tâche m'exécute 
une autre bute et persécute
l'âme entière 

Du temps à se perdre passé
dans leur horloge à dresser
la poudrière

Pour sauter l'heure du malheur
qui pisse hors de l'urne leur
sang de guerre

Tiens, le jour rentre ses dents
le soir descend d'un pas ardent

Jette la pierre

FoSoBo, 22 avril, 2h41

QUAI QUÊTE

Sur les quais de Paris
sourds laquais mais pas riches
là qu'est sûr pas de risque
pour le serf outre rien

Que lécher des vitrines
aux odeurs de latrines
et des glaces vanille
sur des Îles sans mouise

Un oiseau s'est posé
sur la main d'un enfant
qu'est très beaucoup content

D'avoir perdu trois dents
devant et le hoquet
de pouvoir en causer

à l'oiseau

FoSoBo, 18 avril, 0h07

CRIME PARFAIT

(à la rime)

Chausse poème l'impensé 
des choses que la pensée n'ose 
sous la peau hésitant à poser 
son blair 

Chasse la philo surannée
de maîtres aux doigts dans le nez 
dont sur le nom brille la pose 
sans flair 

Viens poème allons arroser 
à la barbe des princes nés 
des urnes les roses aux é 
pines à sève empoisonnée 

Du fiel versé en pot lytique 
de jus de maux assaisonner 
leur mouriture épatéthique
pour qu'ils en crèvent d'overdose

FoSoBo, 17 avril, 22h21

HOME MAGE

(à Jérôme Dubellayr, merde à Roubaud :
J'ai misé sûr le G pour loger l'ère triste
En gouze grios gais jets de guatre malin
Plus doux heurs en gésine)
*

Les gens légers
à pas urgents
dégénérants

L'appât d'argent 
affligeant lents
trépas âgés

En mélangeant
levant la iambe
j'ai passager

feignant l'étrange
argile au pied
joué d'indignes

signes singés
où déranger
la dingue gangue

d'agencée langue
en diligence
jolie lingée

liée au logis
folie légère
hébergeant l'é

quivoque agile
(Ligne gelée
ne vaque aux songes

Lapin habile
en râle bile
impoli gère)

J'ai flageolé
la si fragile
intransigeance

de frais génies
mis en cage où 
géant frémit 

le frou mensonge 
à cajoler
d'un zèle d'ange

FoSoBo, 16 avril, 1h42

* Et plus que l' air marin la douceur angevine
ce texte peut se lire en douze alexandrins

*

Le salaire de sa peur pompait son ardeur
La sueur de sa peau payait le proprio

*

L’IMPOSTURE

(L’impoème à payer l’impôt aime,
Pardon à Stéphane Mallarmé)

l'hardi matant la souris nage en os
troublant l’ourdi menteur épris au mot
tard dans l’errance à l’écran différant
son sommeil crevant son rêve d’un cran

d’arrêt sur image mise en bouche aus
sitôt sonore en ballerine homo
phone à rimes plates et comme offrant
son derrière à voir sous sa jupe écran

chée d’une main leste passant par là
par hasard sans nécessité aucu
ne que l’inavouable occulte occu

pation par qui vaine passion parle à
l’absent de tous ces bouts en quête hélas
tic poétique au poète cocu

FoSoBo, 15 avril, 2h14

« Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets » Crise de vers

MERDONE !

Le jeu du monde en moi a perdu sa règle. Il n'en cherche pas. Jeu sans jeu, il est dans tous les sens déréglé. La victoire de Rimbaud est totale.  Un autre est personne. Je suis dérèglementé, démonétarisé, démodernisé. A fleur de folie : timbré : post-e-moderne. JE SUIS ABSOLUMENT aiMeODERhaiNe !

FoSoBo, 14 avril, 0h52

PROJETS MATÉRIALISTES

(à quatre voix suivant la typographie, d'abord solistes puis l'ensemble)

Non je n'ai pas oublié
mes amis
ouvert la trappe
nigaud de m'en délier

au fond d'une improbable solitude
des ombres faméliques
retiennent la nuit
dans le crépuscule d'une infinitude

au pied d'une infranchie
digue du temps devant
dérisoire levée
face au gâchis

la vie est suspendue à l'
impossible
atermoiement sans audace ni grâce
ni désir bien entendu

quelle épopée d'un ridicule
et contigu espoir
croire buté pour choir
plus bas qu’occulte

sans façon
la comédie
rejouée d’un siècle
mordu à l’hameçon

il est tellement agréable
de faire pipi sur ses chaussettes
dans les trous
de préférence à cette fable

où se pointait un jour
l’éternité
ouvrant les cuisses
au chant d’un troubladour

pas de quoi tomber ouf
après tout avant rien
on s’téléphone

on s’fait une bouffe

FoSoBo, 11 avril, 21h31

UN TEA FOR TWO PEUT-IL NOTER TATUM ?

(imprévisation à onze temps)

ma vie en rage suit ses virages elle
vide son passé à la déchetterie
du temps perdu au temps trahi du tandem
volé au jour qu'une nuit à vau l'eau trie

ses souvenirs en pile aux visages si
clairs que c'en est trop pareille loterie
sans chair ni loisir à la face par ci
par là troussée de rousseurs sous un vent triste

comme une Baltique grattant son scrotum
zazou dans la métronique à boire la
Tass ton Tea for two t'a-t-il ôté Tatum
Tumba lé lé dumm bist du d'être si las

sant d'enlacer ces tra dé ri dératés
d'agencer entasser d'enchaîner déchets
niais alignés aliénés au bout du bout
de riens d'un toutou aux abois du tabou

raide où l'on ne peut pas même s'asseoir pour
reprendre son souffle il faut faire plus court
te relire on va dire que tu as bu
ou pis que tu as écrit ça dans un but

"poétique" soudoyé pour faire le compte 
d'onze pieds battre le record t’as pas honte
à désaccorder la trompette et le tam
tam battant tambour résonnant à ton âme

de fond en comble et du soir au matin son
nant les matines aux cloches comme va
che qui pisse sur le toit de ma maison
dans le violon à mouches d’une diva

gation de la négation aléatoire
enfin pas tant que ça si mes supposi
tions sont l’hypothèse que fonde l’histoire
franche invention de fatales fantaisies

FoSoBo, 11 avril, 14h47

*Art TATUM Tea for two

LA PINE DE MAQUEREAU

(en panne de micro)

Dans les débalivernes où s'engonflent des ballants de baudruche
Fort niaquent maniputes et mimilitants en désesperanto
Converve l'humanovide normosé avec le serve las du terrus

Mais tant que ça rime à l'autruche...

L'e-berger à faux cils scrute le corps du veau tant mieux que le journaliéniste le marc tôt
Le saindicalé espique à la protestuée les danjeux du scultrain
L'oeunulc du pèple danse la poulopope et suce un poireau vain

Pas grave ça rime à toc-show...

Rien à cacher des parti-e-s honteu(x)-ses ni de l'élérection aux doigts touillés sous les vérins
L'indirigent à plume de chef sioûl (dans le culte) explose sa toctrine aux tractophones de la montagne magique
J'ai déméningé mon hourdinateuse au maigre bazin désaxé ce soir dans la mouse

Bof ! qu'elle accouche d'un sourire et rime encore à souverain 

(L'avenir essenciâl a mis son préservatif et tout semble nerf mal à la veilleuse inouite)

FoSoBo, 10 avril, 19h33

LA GALERIE DÉGLACE

(lettre anonyme)

« Tu causes tu causes mais
quelle est ta pratique toi
montre les tics de ta foi

Poète tes papiers !

Agite-toi avant d'écrire
que raison tonne en ton critère
perdant ta vie à la gagner

Poète tes papiers !

Vas-tu enfin répondre de nous
et puis aller te mettre à genoux
à la basilique des égos

Poète tes papiers !

Des mots comme si ça t’était égal
des vers à soi en un si vain régal
tout fout le camp tu désertes le tien

Poète tes papiers !

La météo rit sans faire le printemps
nous voulons le soleil que fais-tu pendant
qu’on se défonce aux noces de la dénonce

Poète tes papiers !

Ta vanité ouvre les vannes de l’été
aux vers divers atones de légèreté
eh bien chante si tu veux tant que ça déplaise

Poète tu fais chier »

FoSoBo, 10 avril, 15h28

COUPE GRATUITE 

Je suis la dame de rasoir
fourrée dans sa robe d'éponge 
pour me frotter à ton espoir 
et mettre à feu et sang tes songes 

Je te jette mon gant de crainte
à toi grand absent de l'histoire 
et passe à tout crin sous l'éreinte 
ta vaine déveine en grand soir

Vois lubrique l'huile à mes pieds    
c'est un saint oing pour lubrifier
bon bougre le bas de ton dos 

Et t'affiler le laisser-faire :
Au paradis de la classe ouvrière,
Déni du culte, on y rase gratos
 

FoSoBo, 10 avril, 13h48  

MOISSONGE

En avril couvre les filles
de regards attendris
sans attendre où l’œil brille
le moindre grain à moudre

la beauté 
venant à l'épris
d'un fil à retordre
tout ôter

FoSoBo, 9 avril, 17h26

RÉPLI

à Henri MESCHONNIC

L'ennui comme refuge 
d'où sourd en lave le refus
ce dieu du non même à ce je
qui s'honore de vivre

En quel recoin suis-je acculé 
d'avoir fui l'enfilée 
ce goulet où s'entonne une foule
pour enchanter son être

à faire au quotidien mes pompes
aspirant l'exorcisme d’un vide
stratégique trajet dit de l'art
poubelle du rebelle

et là disponible absolu
engagé sans rage
enragé sans gage
encagé par moi seul

dans l'attente d'un jour
connaître l'objet
de ma quête sans queue
ni testicule

étique éthique
politique de toc
poétique pour troc
non lieu d'une réplique

Une folle énergie
brûle en plein vol
quand s'éteint sous son aile
toute nostalgie

FoSoBo, 8 avril, 23h56

L'IMPRÉSENCE

J'ai choisi des ailleurs de passage
chargé l'urgence tué le temps
trop souvent renonçant aux voyages
(c'est à quarante que j'eus vingt ans)

J'ai tout fait à moitié d'embrassage
étouffé des bruits d'enterrement
trop content d'accoucher après l'âge
d'un mieux que rien complet amant

Pour conchier goulûment en mes lettres  
de stupides professeurs de l'être
et confier aux profondeurs des ondes

L'impossible présence au tout monde 
ce devoir d'être là sans le choix
un autre qui ne va pas de soi

FoSoBo, 5/6 avril, 23h20

AUX SAINTS NAINS SAINE HAINE

(étude et variation sur un thème consacré IV)

Âme frigide du parti
saint baptisant ses envies rondes
mouche tsé tsé des sacristies
convaincu que vains cultes iront

Paris huitiste sur le retour
aux élans de vautours
en allants tours de veaux
objectivant sa foi
gavant ses serves ouailles
évidant son cerveau

Aspirant fonctionné ponctionnant l'air de nos révoltes en percepteurs impôlitiques
sergent chèvre alignant son troupeau d'aboyeurs
en pur éteint gardien des lieux tenant leurs mythes 
mité à l'unie forme de dialectaux tics
en la grotte tombale de manies toutous

(où l'on voit miss tigrette enliguée
distinguée pute au net
danser la gigue encagoulée
dure googleuse et molle en cuistre
à peine délatant que déjà triste)

Ô pis nœuds des quéquettes
à vos messes partez
lâchez-nous de basse quête
à prémisse alléchante
promesse culottée 
rassurante d'en chier

Gigolos politiques
étiques rigolos
de glose à l'étouffée
protestataire alors

qu'un chant con cogne cogne
à la porte de son parti
comme une cloche sonne sonne
sous un porche de sacristie

culte serré poings en pognes
et servant le pastis
le défroqué loin lorgne
où troquer ses hosties

un avant-goût
du camarade
en son bagout

d’arrière-garde
au fond d'son rade
gare à l'égout

Parc aux têtards, MonSoBo, 3 avril, 16h09

MUSE HIC

quatre pâquerettes 
six vifs pissenlits 
cinq sauts de reinette
dans ce vrai ruisseau

deux sapins trois bouleaux un ormal 
le frêne et sept roseaux
un héron mais pourpré

la fraîche verdure
sans fil à clôture
électrique

de bouse le parfum
authentique
c'est l'ouverture d'un printemps
magique
 
 

FAUT QU' ÇA JOUI-SSE ! (1)

tout s'achète
tant se coucher est bon marché
il n'y a pas en français de verbe
lâcheter

FoSoBo, 2 avril, 15h28

SANS ROUPIE YÉ YÉ YÉ

l'étourneau sans sonnette
censé né sans sono
tourne haut la chansonnette
catalogue d'oiseaux

disons qu'il a bon bec
pour de pure salade
offrir la sérénade
à la grand dam... oiselle

rendre la pie qui chante
jalouse du moineau
séduire la corneille
à la barb' du corbeau

et de flûte méchante
pis que le perroquet
polyglotte d'oreille
du merle se moquer

il est inouï son zèle
à la nuit imitant
des chants qui n'iront d'aile
annoncer le printemps

au ciel réjoui un soir
de si beaux sons honnêtes
alors que ton espoir
roupille en sens au net

FoSoBo, 31 mars, 22h21

PROSE PROBOSCIDIENNE (et zoologique)

«Il me dit que je se suis bien gentil, en d'autres termes que je suis un zozo» (MONTHERLANT)

"Partir des mots et faire qu’en quelque sorte ils pensent pour moi (me dictent au lieu d’être dictés par moi…" (Michel LEIRIS, Langage Tangage)

Ah ? partir du mot ment ? Allons-y voir !

Les éléphants du zoo de Vincennes partent pour l'Allier : qui s'y trompe ? Car ce n'est rien moins qu'un moment de la décolonisation ! Trop lourds pour le béton de leur prison parisienne, les mastodontes s'exposent à l'universel, déconcentré en province. C'est un début de reconnaissance tardive du crime de l'humanité urbaine contre les gomphotères*. La repentance assumée de la traite pachydermique. Pour mémoire, mais... défense d'y voir de trop près.

Foin d'aparté. Revenons au moment où partir du mot ment énormément.

J'aime que les mots m'étonnent, quand ils marronnent hors de la page des journaux. J'aime qu'ils passent le mur du son pour s'affranchir d'un esclavage de tâches silencieuses enchaînées aux habitudes des jours, dans le bruit blanc des sémantiques certitudes de l'époque, alignés à la queue leu leu en phrases qui les serrent entre de piètres points en pitres mystifiés, engrossis en titres miteux, entassés en chapitres promis à la lecture rapide, payant leur écot sans licence, sainte taxe de leur orthographique correction, fouettés par une grammaire prude et sans âge, aliénés au non-sens de leur séparation par un dictortionnaire interdisant jusqu'à l'écho de leurs tambours. Sans jugement. Sans avocat. Marrons.

En son procès sans son comme en ses sons saucissonnés sans assonnances, la langue a décrété, pour le langage et par les mots, leur peine de mort.

Partir c'est revenir un peu d'où l'on croit vivre, par soi-même libéré. Le langage et les mots le sont par le poème, qui leur est un voyage à l'étranger, qui bande et chante encore, quand rien ne semble plus pouvoir changer, la vie.

Ah ! oui... En japonais, éléphant se dit Zo. Oh ! logique...

Mais à partir du moment où... on n'arrive nulle part.

* "Dans l'histoire évolutive des proboscidiens, la famille des éléphantidés (à laquelle appartiennent les éléphants actuels) est issue de la lignée des mastodontes, et plus particulièrement du groupe des gomphotères (Gomphotherium). Le premier représentant en est le genre Primelephas, apparu au miocène, il y a 5 ou 6 millions d'années. C'est lui qui est à l'origine de la famille des éléphantidés, qui réunit les mammouths, apparus vers - 4 millions d'années, et les éléphants. Elephas antiquus (qui a vécu de la fin du pliocène au quaternaire inférieur) est probablement l'ancêtre direct des éléphants actuels." Source : Encarta

RER A, 29 mars 2005, 19h33

MA CHATTE

Théophile-Alexandre STEINLEN)

Si tu veux ma chatte
attraper la mouche
ne crains qu'elle touche
au bout de ta patte

Tu n'es guère adroite
que pour mettre en bouche
de boîte si louche
le pâté de rate

Mon pauvre Steinlen
que sont tes félins
si fiers devenus

Ces chats de gouttière
à la griffe altière
Minette ingénue

FoSoBo, 28 mars 18h25

LA MOUETTE

Nicolas DE STAËL)

Vois cette mouette
envolée de beau 
et lève la tête
vers elle en vol haut

Bel oiseau poète
loin du noir corbeau
de l'œil sois la fête
en l'air et dans l'eau

Fais rire de Staël
rimé à ton aile
d'un si pur destin

Envoie-moi en terre
en volant le ver
d'un trop bas instinct

FoSoBo, 28 mars, 17h42

SAKÉ SHIRAKU ?

Djaku Shirak à Ôsaka
vend le Japon d'hier 
le prix d'un gros sac 
à la France demain clap clap

Sacré Chirac ! où ?

Vante à tous vents l'Europe hop hop
cause toujours c'est ailleurs
et boit du saké c'est meilleur
sans sushi mais si merci beau coup

Saké Shiraku

Conte en-dessous du sumo la ceinture
et prends-nous pour des jacques
au cas où zou !?...

Saqué Chirac ? hou !

FoSoBo 23h47

MUET COMME UN PAPE

A mon fils, Nicolas

Cueille le jour où le pape se tut
muet comme une carpe en chocolat
fenêtre du palais le choc est là
que vive le poison dans l'œuf qui tue

A Pâques et pour le coup destitue
le prêche Écoute-moi donc Nicolas
mon fils ne dis jamais à un prélat
« Mon Père » il serait sinon bien foutu

De te filer le virus qu’il radote
envers la vie et l’amour sans capote
(quel beau vers doux renversé satanique)

Cueille les heures garçon carpe diem
cours au bonheur de la fille
qui aime
sans culte pieux ni discours adonique

FoSoBo, 27 mars, 21h22

BLUE GAMME BOY

Ma bêtise serait à saisir
l'occasion d'un plaisir
si d'effroi n'était le frisson

Dans mon dos

Sourd à mon opinion
médisant oui séduisant non 
ce macchabée hante mon vide

Réfrigéré

Livide hiver de ma raison
ma bêtise est hors de saison
et m'alite à l'été d'un coma

De momie

Ouvrant la béante crevasse
où tombe lente en lice
la pulsion écrevisse

D'un vice en fat

Voulus-je maudissant
ce mauvais sang dans ma déveine
qui coule ainsi sa peine

En mon sous-sol

Enterrer à deux mains
mes sales manies d'hier
dont je suis si peu fier

Et si las

Ayant perdu le diapason
pinçant la gaie passion
de rire à l'unisson

De mes soucis

Piqué comme hérisson
retourné par hantise
d'avoir l'air bête

Sur le dos

FoSoBo, 27 mars, 18h34

RUDE CONDICTION

(étude et variation sur un thème consacré III)

Le cocochon court à confesse
dans les bars tard le soir
depuis trente ans il est l'ami
ennemi de l'espoir
abonné aux retards soumis 
à la promesse
de son culte

L'histoire passe
le cocochon là boit
âne que rien ne lasse

la tasse quand «les gens»
se cassent de l'agence...

Poil aux fesses

FoSoBo, 24/28 mars

TROUER LA PEAU

La poésie troue la peau du poète
pitre roué en pirouette
qui contrepète en dessous de son culte
cathartique à tactique
et catapulte la culture
par sa culbute déculottée

La poésie n'a pas d'odeur
mieux eût valu
qu'elle pût
Sa plus-value
c'est l'hardeur
dont elle sue

Elle sent sans le savoir
nous le savons, la poudre, pas la savonnette
le sens sans encens ni l'escampette
au lavoir dans l'avoir
où trop que ça vous n'êtes

Quand craquent les dessous
la poésie point n'hésite Elle
ne fait pas dans la dentelle
elle entend que ça pète
pour bien plus que deux sous

Pour autre chose que des mots
la poésie fait ce qu'ell(e) peut
fort peu
mais ne l'envoie pas dire en vers
de l'almanach Vermot

Elle n'est pas démo-
cratique elle est ultra minoritaire
mais pour rien ne met à l'envers
un talent adroit même hâtif

Elle a le goût de l'absolu
quand tout est relatif
Aragon ne l'a pas résolu
en optant pour se taire

La poésie n'est pas protestataire
à se prostituer pour toi
à conspuer les gens d'affaires
à faire ici la pute
sur les trottoirs littéraires
elle est sans prix, gratuit(e), sans but
et préfère
jouant sous les toits
en mère putative soumettre
l'insoumis en sa lettre

Amie sans sou aux cent soucis
qu'est-ce d'épargn(e) : aussi

La poésie n'a pas d'odeur
mieux eût valu
qu'elle susse
la sûre valeur
des abus
dont elle ruse

La poésie troue la peau du poète
pitre roué en pirouette
qui contrepète en dessous de son culte
cathartique à tactique
et catapulte la culture
par sa culbute déculottée

Trop à laisser lassée de prendre
la poésie fait à l'amour la vérité
elle n'a pas à vanter
ni à vendre
tout dans le ventre
à inventer

RER A, 24 mars, 8h35

LE BOGUE ARÇON

(étude et variation sur un thème consacré II)

Lancinante répétition 
d'une partition d'habitudes
Rossinante en révolution
sur un manège à certitudes

Tourne sans improvisation 
de rassurantes idées prudes
sur l'air d'un hymne à la nation
confondant coda et prélude

Langue de beauf cheval de bois
à dada sur son bide aux abois
de ses pets faisant don quand il trotte

Un cocoboy monté en croupe
mouton bêlant en molle troupe
vole au moulin rouge en Quichotte

RER A, 21 mars, 8h 09

OGRE RÊVE

(la voie royale ou la gelée ?)

L'oubli d'un songe efface au matin l'aventur(e) noctiluque
et l'amnésie sans tain dans un miroir fait face
à la mémoir(e) sans trac(e) d'un souvenir eunuque

Ainsi s'en va la nuit
la clarté s'évanouit
de vérités omises
sans mensonges émis

Ainsi le vrai s'enfuit
la fausseté s'ensuit
qui porte la méprise  
ennemie des amis

On raconte une histoire où dort la noctambule
avec le faux espoir d'un avenir en bulle
que le présent éclate

Ainsi le funambule
se croyant acrobate
la corde au cou se passe
raide sans compromis

FoSoBo, 20 mars 2005

L'ESPRIT DU COCON

(étude et variation sur un thème consacré I)

A perdre haleine le mouton
du ton mou tricolore
tri-coté du cocon
passe les plats du repentir

Mentant comme il aspire
à être plus qu'au net
son nombril sous le nez
c'est sur d'autres qu'il tire

Déformant tout propos
croyant de bonne foi
répondre à fleur de peau
jaune il rit plus d'un(e) fois

Ce plouc suivant les masses
à l'avant gardé d'elles
se trémousse et surpasse
un passé idéel

Quichotte au don virtuel
l'homme singe en forum
le songe habituel
promis aux braves pommes

Pour ses rares fidèles
n'ayant pas acheté
au prix leur lâcheté
ses rachats sont assez

La vérité n'étant jamais le con-
traire d'un mensonge L'écho
sort à son comble les cocos du cocon

(FoSoBo, 12 mars)

DÉRIME AKADANSÉ 

Dense la vie au vide ange des moi
le diable au corps en accords entendus
entre nous de fortune et par nos sangs mêlés
une vie passe une autre vient tendue
de folies centrifugues embellie

Bas les pattes canards domestiques
en coins coincés sans point danser
jamais sur nous et toujours au passé
simplet plus que parfaits de vérités  
gluantes morales d'outre-temps

Jusqu'où tombera le mot espoir
d'abandons en grotesques parades
paravents de panades par avance
noyé sous les hauts fonds des souamis 
à la molle voyance des ramasseurs de bonnes poires

Des rabatteurs de foire et surenchères
pour un oui pour un non contrariés
pour un rien ne sachant plus à quoi il rime
brassant leurs mots de bâteleurs en bavardages
de vieillards avant l'âge et déjà plus que morts

Incontinent de suffisance un continent
vieux comme le monde s'enfonce 
dans sa fosse d'aisances pour gens bons 
à la hausse à moëlle substantive 
de mots doux en maux durs de toc en stocks
de méga fard en métaphore hurlante
avec les louches escarpant l'Olympe

Triste très triste affaire les affaires 
des petits gars légers à grosses galéjades 
roulez galets la plage est sous la grève
c'est de bon ton rouler quand le train
traîne que la chaîne déraille 
que vaille des exploits stations que baille 
un gosse en grâce de paresse

Faut-il encore que paraisse
le signe ostentatoire d'une bataille décisive
et les faits d'armes cathodiques de tant de généreux
interchangeables d'un jour d'un siècle à l'autre
à qui vend à qui vante où tournera le vent
pour déployer les zèles des élites
sans cesse ressassant des litanies d'âneries

"Retour à la normale" à la norme à l'énorme 
et vulgaire équation quotidienne
premier degré du chagrin avec ou sans tôlier
dans l'usure de passions sans désir
pour une usurpation sans azur assurée
aux parfums délétères de l'ennui et du temps suspendu
à son vol régulier par habitude séculaire
de rêves interdits aux simples gens honnêtes

Pourtant encore
trouver le souffle
et marcher sur les braises
comme on valse au petit matin
avec la douce oiselle du printemps

en marchant, du 8 mars au 11 mars

TOUJOURS JAMAIS

Un oiseau juvénal
L'oeil frais et le ton beau
Survole l'amoral
Au-delà des nous veaux

Franchit les murs d'enceintes
Où les chiasseurs militantaires
Entristent par le bas du culte de leurs saintes
Raisons des tas des mots cratères

Un monde si possible si là si las si lent si blanc
Qu'un troupeau de toiles cirables
Dans le musée des siècles sonnant le glas gluant des glands 
Suspendus à leurs chaînes durables

Accrochant des jeunesses de vieux
A des vieillesses de pompiers
Pyromanes dans les boutiques d'hôtels-dieux
Du même étalé à leurs pieds

FoSoBo, 4 mars 2005

HOMME DONNÉ, DIEUX VOLÉS, CLASSE PERDUE 

A Roland et Rosa Amélia 

Un valet noir sous un roi blanc a jeté son joker
Nègre bravant bradant le sort d'une boule de suif
Aux faces de colons promus de vendre au nom des Juifs
La mémoire deux fois sur le marché de Nüremberg

Nos prêtres démocrates chantent la messe de l'Homme 
Multicolore au monde fou de sa flemme olympique
Le vrai semblable est un moment du faux culte atlantique 
En tous genres lancé des vers accouchés dans la pomme 

D'Adam et Eve on a idée des choses ingénue 
Faut-il en rire ou en pleurer se donner tant de mal 
Pour ignorer ce que l'on est sous ce bon capital
Croire en ce que l'on n'est jamais qu'à s'en retrouver nu

Le conte démocratique se paiera de sa haine
Du réel et fera la guerre au prix de son mensonge
Choisir c'est renoncer sortir de classe est plus qu'un songe
Les prolétaires pour la perdre ont assez de leurs chaînes

Cachan, 22 février 2005

PAS SAGE ET CLANDESTIN

Apoétique du serre poings à sonnet

Si la haine mi vraie se ligue aux faux amis
Ecrire entre les lignes ennemis s'impose
Fille rouge au feeling de stratégies sans pause
La plus belle inconnue en rebelle parmi

Nous pour fendre et feindre et sans finir par répandre
En rangs en plans unis agitant leurs sornettes
De vains venins divins de serpents à sonnettes
Plus loyalistes que la loi prêts à prétendre

En honnêtes anars la défendre d'arnaques
Notre règle du jeu est celle de l'anarque
Bonne et mauvaise actions sont à les enjôler

Car point souffler ne triche où règnent les énarques
Sur nos braises jetées qu'éteignent leurs matraques
Quand de nos bras étreints nos étrennes s'en jouent

RER A, 7 février, 21h15

Anarque : voir Ernst JUNGER, Eumeswill

TOURNEMENTS

Tu est prié de laisser tes idées
Au logis harassé de logiques
L'art abaissé du joli coeur
Ramasser sa basse ardeur
Ses bazars ses boutiques
Sa queue d'affidés
Fidèle aux tics
Muse leurre
Bidet
(sic)
Vide heure
Stratège hic
Mélange d'heurs
Hors vaines tactiques
Allège d'abrégés
Tranche par le vif sujet
Fine lame de fond magique
Éperdument dénué de peur
Dérègle les horloges de l'objet 

RER A, 4 février, 19h51

CROISÉE DES FAIRE

Qui voudrait rendre larme à ces arts sans césure ?

Une clarté obscure a brûlé ton oeil fier
Habitué du noir sûr d'y voir la lumière
La peur l'effroi le doute habitent ta paupière
Le soleil a tourné et demain trompe hier
 
Un réverbère éteint la lune illuminée
Un chat noir traverse l'ombre parcheminée
Et ce bruit d'où vient-il ? Que fais-tu là miné ?
Est-ce le temps ? Est-ce le vent ? Qui a sonné ?
 
Pas à pas un par un en avant en arrière
Se danse le tango désuni des années
On achève bien mal les chevaux de retour
 
Pied à pied face à face éperdus nez à nez
Lames rouillées en fers croisés jouant leur tour 
Au net et à la barbe de vieilles manières

RER A, 3 février, 20h06

VERS LENTS VERBEUX

Poème bovin

J'ai tété aux vers boeufs
Ce ne fut pas le pis
Ah la vache

J'ai donné tort aux veaux
De la télé dévots
Aux ors mornes

J'ai pris mon vers mi fugue
Mi raison par les cornes
Diable on danse

J'ai tiré par la queue
Mon verre d'eau de là
Du beau vin

J'ai mis que ça gémisse
ça beau ce que ça vaut
Poil aux beaufs

RER A, 31 janvier, 8h35

HORS DÉROUTE

Feuille vive en tant de saisons
Tombant en douce déraison
En vol à jamais libre
Emporte-moi

J'ai déchiré le temps perdu
Lourd de confusion répandue
Pour n'avoir à savoir
Que faire

Suivons les vents sans oraison
Nous dessinant nos horizons
Poussés plus loin de souffles ivres
Emporte-moi

Laissons à son sort suspendu
Qui fait affaires entendues
Pour n'avoir plus de raison
Que faire

FoSoBo, 27 janvier, 21h05

LES "TA" C'EST MOI
Chanson, à Bobby Lapointe sur l'air du refrain de "Mon père et ses verres" ou kekchose com'ça

C'est Annie qu'elle s'appelle
Au-dessus que t'habite
Elle est assez belle
Et qui plus est accorte
 
Tape-toi ta voisine
N'en fais pas tabou
Allez mon Achille
T'as vu ces talons
 
Ta vie est au bout
De ton vit avide
Prend ta vitamine
Tout tient à ç't'atout
 
Sa mère est absente
Ta panique est amère
Son père étalé
(au soleil)
T'as qu'à yaller voir
(au hasard)

Sa bouche est à prendre
Son nez épâté
Ses seins sont appel
Ton dessein t'attend

(T'as besoin d'un crayon, dis ?)

Elle te met à l'aise
Sous ta chemisette
Ses mains sont tapies
(T'as glissé tes chaussettes sous le tapis)

Sa taille ainsi faite
De yaourt allégé
Elle est admirable (de lapin...)

(Attention cher public, ça devient très gros, très grossier, hié hié hié, au désespoir tenant d'obèses circonstances)
 
Voilà que se pointe
Là pointe
Une habile litanie
Dans le lit d'Annie

Qui n'est pas kabyle
(Moi non plus t'as capté)
Faut tout arrêter
Car tout a raté

(Hé, taré, t'as raison, trahison !)

Au nez elle t'a ri
T'as la tête vide 
Ci-el son mari
Mon talent tari


L'honnête est allé
A l'éthérée nuitée
(Pour l'immortalité, t'inquiète pas, ya pas que ta voisine, ni que son père, avec le soleil... eil eil eil)

RER A, 24 janvier, 19h42

DON'T STOP THE ROLL ROLLINS 

Sonnet à neuf temps avec Sonny ROLLINS (number two)

Bon tonton roule la valse chaude
De vents arrières de si de la
De bois d'ébène fort de cool hot
Dégaine ton colt hard tout est là

Rien s'en va there his no greater love
Nos amours se ramassent sans peine
Au point sans orgueil de ton souffle of
Global warming heart out sax open

Freedom suite fruits d'hommes étranglés
Étranges aux branches étrangères
Flora Billie nos fleurs d'avenir

Softly asian mort dingue scène rase
Matin doux dansé sous le sunrise
What is this chose qui n'ose pas venir

FoSoBo, 24 janvier 2005

Way out West, by Sonny Rollins, Ray Brown, Shelly Manne

Freedom suite, by Sonny Rollins, Oscar Pettiford, Max Roach

Softly as in a morning sunrise, by Sonny Rollins, Wilbur Ware, Elvin Jones

Valse hot, Global warming, What is this thing called love, Don't Stop the carnival...

Strange Fruit, by Billie Holiday

Flora Tristan

* SONNET MUSETTE SONNY SOUPAULT

Musette ah ma musette ah ma muse
Je suis saoûl je suis saoûl sous Soupault
Petit le monde petite ruse
A la rue par les chants dans la peau

Si je suis sans le sou ça m'amuse
Car les gens sont d'argent les suppôts
Et Dali c'est délit dont on use
Être grand c'est petit en un mot

Moi la vie c'est la valse au temps neuf
Où Max Roach à l'envers pour Sonny
Tape aux cymbales lui fait son nid

T'as pas cent balles c'est pour sonner
Les Pâques des fois que les pas que
Je fais dans le sonnet ne me man...

Paris, une nuit de 1989 (voir LIVREDEL, la 647ème...)

EN RAGE ENGAGE

Improétique en temps irréel, à Michel LEIRIS

Grève sans rêve
Grand hors du rang sans cran
Dans les dents creuse
La gueuse

Carie (qu'as-tu) car tu carrément ment
Carré pour m'en tirer
Car elle m'abuse docteur dentesque
Par ruse abstruse

En m'amusant je crie
Grisé j'écris en gris
Gris-gris pour cri
Sans tri ni patrie

Quartier où tiers étale
Des moi d'émoi
Des grâves de la faim défunts
Des patrie-moines soldats défaits
Républicains sans bière
Que mort subie

Sous les cerises du temps
Nous restent les gâteux
La preuve c'est qu'on en mange

Bus 301, RATP, 22 janvier 2005

TRAJETS DITS
rap on ratp rapt te r'tape
Debout debout
On t'a sonné on t'a sommé
On t'a tiré du sommeil assommé
Trêve ton rêve est à bout
rap on ratp rapt te r'tape
Train de ma peine où tu me mènes
rap on ratp rapt te r'tape
Sans transition t'es en transit
Un quai bondé jamais n'abolit le départ
On va te mettre en train hagard
Des plus bourrés que nul n'évite
rap on ratp rapt te r'tape
Train de ma peine où tu me mènes
rap on ratp rapt te r'tape
Debout debout
De la tête à la queue corps sans corps
Toute l'essence humaine est de viande en transports
Désincarnée touche à touche tabous
rap on ratp rapt te r'tape
Train de ma peine où tu me mènes
rap on ratp rapt te r'tape
Sang sur la voie Perturbé le traffic
Encore un mort privé sans souci du public
Chacun le sait chacun se tait
Censure la voix perdue la vérité
rap on ratp rapt te r'tape
Train de ma peine où tu me mènes
rap on ratp rapt te r'tape
Debout debout
La vie reprend son train normal
Pour vendre en transe porc c'est pas mal
Le RER ira au bout
rap on ratp rapt te r'tape
C'est plus la peine
J'ai descendu
RER A, 21 janvier 2005, 20h14
PASSE GRATUITE
 
Salaire sale ère
Vite opère vitupère
L'époque de vipères
Sans poings
Vies perdues à l'amer
 
Qu'on noie sous la loi comme sous la mère
A boire hic'
Sers-moi encore un verre
Vers nous l'accort accord serre
Vis sert vice et vers ça
 
Ah ça ira où ça
A la République
Service com-
Prix rendu comme on dit qu'on
Gerbe ou qu'on nique
 
Public lubrique
Démotivé comme on dit qu'on
Se couche dans le lit qu'hommes
Défaits après la fête
Dans la litière d'Etat de la défaite
On entasse
 
Tortues tordues sans carapace
Qui se tortillent et pensent
Qu'elles dansent
Au son bidon sous panses
Mais ne font que passer
Comme on pisse
 
Las
 
Lice en laisse
 
Mois après mois
Âpre émoi le déluge
 
Déprime pour salaire
FoSoBo, 21 janvier 2005
 
SANS PROMESSES DES SANS
A la folie des miens et à la mienne, buvons !
Je ne suis qu'un vendu
Une pute et soumise
Perdu je gère
Sous l'Etat j'erre
Grimpé sans prise
En me rongeant les sangs
Effréné de vos peurs
A voile et à vapeur
 
Salarié sale en rien
Pitancé comme un chien
Méchant sans haine
Accroché à sa chaîne
Baveux sans faim
Bavard afin
De conjurer le sort
Enviable qui me sort
En diable par les yeux
 
Refait par d'autres dieux
A contretemps
Quand la vérité ment
Simple pourtant
A son amant
Sans jamais l'épouser
Juste l'épousseter
D'un souffle impur
 
Et d'un coeur dur
A la colère trop honnête
La mettre au net
Entre alliés née
Nez à nez liés
Tombée des cocos fiers
Fracturés du collier
 
Mais fou encore
Avide d'un désir
De vivre au vain plaisir
En tuant la mort
 
Sans promesse des sans
Nous sommes tous du sang
Fosobo, 18 janvier 2005

EN VERS ET CONTRE BOUES

En mer et contre vents
Contre-temps fâcheux pour des gens si sympas
Encore des corps dans le décor
Des corps beaux de leur vies
En corbeilles de mort
Faim damnée de fois grasses
Fin d'année lasse
Président notre Père compassioné, Ôdieu notre sous-vérin : parle-nous !

Vague à l'âme débordée sur le feu et qui nous monte aux yeux comme une larme
De fond monétaire FMI affamé de tous corps faméliques
L'oeil dedans pour dent médiocratique
A nous soustraire son addition sans armes
Que la petite monnaie humanitaire
Quand l'humain nie la terre :
Colère
Mais que pèse l'écrit sous le poids de la mort ?

Pourtant il eut suffit qu'avant...
Et si nous avions su que nous savions qu'aurions-nous...
Mais c'est qu'avant était avant
Et le présent toujours trop tard
Aux yeux des coeurs de bourse
Sans avenir que de nous trépassés

Et la prochaine fois ça recommencera nous aurons su puisque nous savons
Avec le temps, va, tout s'en va, la vague on l'oubliera... DÉCONNE PAS, poète ! le cœur, ça bat, ça vaut la peine d'aller chercher plus loin, pas laisser faire vendre son âme aux chiens

En vers et contre boues
Entrée des gestes mous à s'envoyer en l'air paroles et tout l'enfer pour des sous
Enterrer ou attendre la mer l'éternité rend fou le soleil hâlé allez 
Envers personne, avoue, en face... personne ?... à vous :

FoSoBo, 3 janvier 2005

PAROLES DU RER A, oct-déc. 2004

24 Frimaire an CCIII (fête de l'oseille)

"Halte-et-Hâtive" ou l'alternative paranoïaque

à Stanislas Brown

Leur silence est urgent quand leur parole endort

Chut!... chut!... chute ?
Paradigue dondaine de l'apolitisthme
Paradigme dont haine de la vérité
Parade normée por no problème
Paradichute pour paranoyés

Alter latence d'haltères hâtifs

RER A, 15 déc. 2004, 7h36

5 Frimaire an CCIII (fête du cochon)

A l'aube quand le poème est saisi par le tract

Horreur l'aurore !
Falaise amère du poème 
Tombé à l'heure blême 
Sous la mitraille

des cartes à puces débilitant les rythmes de nos vies et débitant le temps en tranches en trajets en travaux en tracas sans trace de sens

Cachez ces sans que vous ne sauriez voir préférant boire le sang que vous pompez à nos malheurs comme le fuel des terres du Sud

Nous crèverons de moins d'égards que vos computations et nos automobiles. Avec ça "fumer tue", "boire tue" et "creuse la tombe de la sécu"... Et quoi, encore ? Pour la fête du cochon, nous vous suggérons le très élégant, très éthique écho logique : "Enfilez des capotes aux bagnoles" !... Et pourquoi pas des perles à la République ?

Que diriez-vous, sur vos affiches sexy-marchandes, de macarons "le profit tue", "tant d'euros pour la TVA, tant de dollars pour nos stock options" ? Certes, répondrez-vous : "ce ne sont jamais que des options", et nous serons d'accord : ce ne sont pas les nôtres.

RER A, 26 novembre, 7h45

4 frimaire an CCIII (fête de la nèfle)

Black out of the Night

La nuit se lève où ma pensée se fait chatte : black Cat all the Night long, bis Morgen früh : l'aube est le crépuscule où mon jour tombe dans les ténèbres du travail, où ma vie s'ombre jusqu'au soir. C'est à dormir de bout... en bout. D'un sommeil dont fuse le rêve d'un ailleurs cométèque. Qui délire et délivre,  dérive les trajectoires de non-vies aux noms vides, trop pleins dont gerbe en corps fait cons la bête immonde du ventre commercial.

Le temps c'est le vol : ne parle-t-on pas du vol du temps ? Mais ici c'est comme on dit : "la propriété, c'est le vol". Car qui vole qui ? Quel temps volé à quoi par qui ? Temps compté à crever ou à vivre ? Faut voir. Parfois les voleurs sont volés. Alors mon jour s'éclaire.

RER A, 25 novembre, 8h12

2 Frimaire an CCIII (fête du turneps)

Un oeil écoute où l'écho
perce ton corps et berce l'autre
de la couleur de ton accord
douleur douceur cool heur

RER A, 23 novembre, 19h06

29 Vendémiaire an CCIII (fête de l'orge)

Arime et arraison, pour François DUFRÊNE *, mon ami l'immortel oiseau

Désir des sirs cirer
les pompes pompe et pond
un neuf en noeuds où je
jouant au jeu joué
serré serf vil con pris
dessert des aires désertes

RER A, 21 oct 2004, 19h24

26 Vendémiaire an CCIII (fête de l'aubergine)

A l'arrière-garde de mes désirs, la voiture-balais de mes rêves agite l'étendard de ma révolte. Acculé. Dos aux murmures. Des lamentations anonymes enfoncent leurs épées dans le culte des autres. Devant, l'effroi du bouillon délétère où je noie quelques pitreries vendues en contrebande vertuelle pour des audaces. Valeurs d'usures. De grandes idées en brasse coulées. Bouteilles à l'amer. Comment font les manchots pour nager ? Ils volent. Mais moi, planté là, en grève des ailes ? Où plonger du plomb j'ai.  Et las, dans la pesanteur d'un confort déchiré, le vide cantique d'échos atones. Des "cause toujours" buvant la tasse des abandons.

RER A, 18 octobre, 19h33

ENTRE NOUS 

Poèmes nouveaux, peut-être ?

7. Entre nous, que faire ?

Et maintenant que vais-je
faire de nous que faire
que ferre je de nous
dans le jeu de nos noeuds
ensortillés des moi
d'émoi j'ai froid d'effroi 

Aidez-moi donc au lieu que je me noie mais non
la nuit ne dénoue rien lors qu'ils 
me voient seul à genoux nu comme un ver de terre
où tout fait commune île
mais pas des nous jetés
des sorts des soeurs des frères

Sur la jetée qu'allège à l'aube un jour un vous mis entre nous

22 sept. 04, 3h31

6. Chanson entre nous

C'est nous les cas nous
nous sommes tous nous

22 sept.04, 1h24

5. Tous à je-nous !

écoutons-nous nous ?
(choeur africain) : à CotonOO à CotonOO

écoutons-nous les ?
(choeur espagnol) : Olé Olé

écoutez-vous moi ?
(choeur de mes amis de trente ans) : ah ça non pas toi !

écoute-moi vous ?
(coeur personnel) : entre nous

22 sept. 04, 0h52

4. Ecoutent-ils

Ecoute-les
mais entre nous

ne leur dis pas

21 sept. 04, 21h49

3. Ecoute toi aussi 

Ecoute-toi
Je m'écoute que toi
puisqu'ils l'ont dit

entre nous

21 sept. 04, 21h31

2. Ecoute

Ecoute-moi 
entre nous tu n'écoutes pas
puisque je te le dis

Dis, tu m'écoutes ??!

FoSoBo, 21 sept 04, 21h13

1. Matin malin

Reprends ton souffle et tes chemins
guette le jour les questions aux réponses
ne t'arrête pas Demain se crie
ne s'écrit pas le soir en haut d'un parchemin

Où c'est clair fonce ou la nuit te pendra en gris

(Au matin, entre nous, t'aurais pas l'air mal hein !?)

RER A, 21 sept. 04, 19h42

POÉSIE POUR LE FAIRE (dans la rubrique, les 13 poèmes ci-dessous sont accompagnés d'un tableau. Cliquer sur le titre)

L'ARRÊT PUBLIC DU SITE OISIF 

(conjugaison-conjuration)

Six mois cause éperdue

Si toi bonne intention

Ciel silhouette nue

Si noués dénouements

Cils vous plaide la vue

Silencieux dans les reins

(ligne A, Auber, 27 mai, 19h38)

JE CHANTE ENCORE AU TEMPS PERDU
POUR TANT DU RER JE CHANTE
 

Quand les échanges ne vont pas
Aux effets causant en marchant
Viennent mais vaines sous nos pas
Les paroles d'egos marchands

Les choses de maux à trépas
Vident la vie de ses pleins chants
Et les mots cherchent leurs appâts
Comme des fauchés à Auchan

Qu'as-tu dit que n'as-tu pas dit
Ou fait qui serait à défaire
Qu'as-tu pris qu'il te faudrait rendre

Coûts pour coups d'un ton trop hardi
Garde à redire de te prendre
Pense qui panse et bat le fer

(ligne A, 26 mai 2004, 9h17)

SAVOIR-VIVRE 

8 janvier 2004

Scribouilleur de mon bouillon
J'écris pour penser en brouillon
Dans un brouillard de cultures
Aux cultes dont je n'ai cure

Ainsi va l'équivoque
Entre l'ire et la moque
Du délire des lires
Aux cris sourds de l'écrire

Tant va le savoir à
L'eau qu'à la faim il
Se casse l'incise

Ivre de soi
Branché fut-il
Sur vivre : assis

LA PEAU TRAVERSE LES LANGAGES 

18 octobre 2003

L'une
Et l'autre
Anonymes
Corps multitude
Unanimement
Songent où l’étranger                           
Habite leurs solitudes

Peuplé de couleurs je suis
Nous la peau la traversée
Des siècles des peurs aux joies
D’être si même à mémoire
Cicatrice transpercée
De haines aux noms de gloires
Aux dieux tors vaines fois

Aux yeux violés des regards
Vides de l'avide d’avoir
Toujours plus de rien qui ne soit vivre
Tessons dardés d’un empire barbare
Bambins sans larmes à têtes de vieillards
Ou babouins mimant la grande personne ivre
Du leurre qui la possède avec l’argent du leurre

Où la raison s’endort en croyant s’éveiller
Aux Lumières que leurs ombres font vaciller
Continent entartré dans sa blancheur de plomb
Salivant seul à seul d’un ridicule aplomb
Sans dénouer son goût désuet d’unité
De part en part gonflé par tant de vanités
Cause qui cause en se mettant le doigt dans l’œil

Et ce pays non plus le mien j’arrive
Trop tard et je le trouve si petit
Si dérisoire d’oublier le temps
Passé à trier son passé ses Vive
La Républiqu’ désarmant l’appétit
D'un peuple souverain déjà vaincu
Dès qu'il entre à l’Eglise de l’Etat

Toutes voiles dehors le voile hors
L’école aux enchères des marchands
Du temple de l’égalité mord
La poussière épuisée de ses chants
Au miroir fétiche de ses ors
Chaire sévère de l’irréel
Quand le savoir n’est plus alléchant

Pas de quartier just the ghetto
French colored people en cage
D’escaliers pour tout bateau
De plaisance où le caïd nage
D’aisance et frime sur le dos
De gosses interdits de rage
Et bons pour la fosse commune

Pourtant qu’elle fut d’autant belle que n’étant plus depuis longtemps
A faire Trop bonne à la mise en scène d’un théâtre sans rêves
La révolution en attente la tentation de tant et tant
De croire au printemps de l’histoire oh mais quelle histoire irait sans trêves
De saison à saisons de raisons à raison et de militants
A gogos vers les urnes ou même dans la rue pour que se lèvent
Le grand matin les désirs de seuls pour tous se sortir du pétrin

Nous n'avons plus de nom nous sommes les sans
Noms nous n'avons plus de dieux nous sommes les
Sans horizon sans illusions et laissant
Les murs désolants les maisons isolées
Aux facteurs de ruines maculées de sang
Nos mains déduisent des lieux la parole et
Vont se fondre en chairs et autres en dansant

Je marche tu marches elle danse nous danse
Quand je nous décentre il vous la valse en transe
La flamme prend le dernier métro
Les papiers au feu et le maître au
Charbon à la mine ravie
Et si c'était ça la vie
Pour en avoir envie

Sur la branche il neige
Mon beau sapin endormi
A pas de loup de fougère
Tam-tam un ami
Blanche oublie l'eau du café
Un silence allège
Le merle en perd ses cerises

Comment fais-tu l'amour toi
Qui n'a pas de nom pour
Dormir sous mon toit
Plantant le jour
Un jardin
Sous la
Lune

COLÈRE EN VERS FRANÇAIS 

14 octobre 2003

Au pays d’oraisons raison n’est plus de mise
A la porte ma fille Il vaut mieux se méfier
La laïque cité a bon droit d’officier
Qu’importe un voile mis où la femme est démise

Ce plat pays sans fin s’enfonce dans la mouise
La France européenne adorant pacifier
Caciques de tous bords tous d’accord héritiers
Tout d’abord votons Blancs comme cul et chemise

Advienne le courroux la révolte des sans
Qu’on leur fasse goûter les odeurs de la Seine
Et qu’ils crachent leurs dents où nous mêlons nos sangs

Mais qu’ils sachent encore que nous allons sans haine
De faire et de savoir qu’être n’est pas en scène
Laissons en somme nous leurs avoirs impuissants

BOURRINS À REBOURS 

6 mai 2003

Voilà les vieux chevaux de re-
tour qui cherchent la horde pour
Ne pas mourir idiots dans leur
Tour d'y voir en miroir des sourds

Galopez faux cons malheureux
Du rien d'un mot pris pour l'amour
De vivre Aussitôt morts de peur
Au remord compris à rebours


Bourrins bourrés aux idées prudes
Assoiffés de vos certitudes
Prenant les trous de vos sabots

Pour les allées de l'avenir
Quand nul n'oserait pourtant dire
Que vos désirs sont encor beaux

ALLONS EN FANS DE LA PAS TRISTE 

17 avril 2003

En l’état où tombent les statues
Se ramassent encore à l’appel
Les feuilles de routes où vertus
Se cherchent une geste pêle-mêle

Si les statuts contre l’Etat tuent
Dans l’oeuf les révoltes et fort belles
Promesses qu’ils n’ont pas abattues
Aux élans vivre enfin donne zèle

Allons en fans de la pas tris-te
Multitude en Communes ate-
lées sans tabous ni laids boniments

A bâtir se prendront davantage
Qu’en abâtardies luttes en cages
Les bastilles dans leurs tremblement

SI JAMAIS 

Sonnet, à Kamel, Myriam, et les autres, 16 avril 2003

Nous étions vingt ou deux ou cent
Et nous allions par les chemins
Sans pas compter voire passant
Du même au même par la main

Sans témoin que les mots glissant
De l'un à l'autre leur parfum
De l'une à l'un mêlant leurs sangs
Et nos couleurs à toutes fins

Utiles à qui le ferait
Advenir ou nuire à regret
Etre ou ne pas être ici-même

Une nuit de lune épanouie
Où les malheurs fuient dans l'inouie
Surprise des ardents qui sèment

CHANT DU VAL D'AURORE 

Le capital étale un état de sévices
Où le pauvre n’est plus qu’un dégât dangereux
L’argent des leurres loue services à ses vices
Et prive des leurs ceux qui s’arment d’être heureux

La valeur tue l’usage à la bourse aux échanges
Car sans partage humain en nature elle ment
Au potlatch s’impose un lâche firmament
De choses et de mots donnant au faux le change

Marchands de sables mous vendus d’autres couleuvres
Ravalez vos serments qui nous chient des vipères
Oyez l’histoire vraie du passé de vos œuvres
Pour n’en point avoir honte osez venger vos pères

De mensonges des tas qu’on leur fit adorer
Du parti qu’il leur prit de prendre pour bonheur
La cage aux songes qu’il plantait en pots dorés
Des graines d’une aigrie culture du malheur

Valeureux des désirs traversons nos frontières
Trahissez vos émois vous et moi désarmant
Nos étranges folies et leur folie guerrière
Empruntons le pas sage au tango des amants

LES PRISONNIERS D'ÉMOIS 

Au Fou d'Elsa

Quand percent les rancoeurs s'avèrent
Blessés les coeurs mal endurcis
Bercés de mythes bien rassis
Le merle moqueur perd ses vers

D'un don ni farce ni mémoire
L'humain d'être humain se défend
Pour ce qu'il ne sait plus qu'il fend
L'écran devient un champ de foire

Il tombe en lui parfois si bas
Quand la honte règle ses comptes
Plus il compte moins l'homme compte
Trahi l'aveugle y perd ses pas

Cruel défi briser sa foi
Croire ma foi n'est pas son tort
Ses vérités forcent l'émoi
Gare au plus vil s'il est plus fort

Que peu l'on ait ou trop à dire
Si l'on crie l'on entend que soi
Quand son semblable est à maudire
Pire on l'est hors de bonnes fois

UN AMOUR ÉTERNEL 

Marche nocturne, pour Jimmy et Aïcha, 22 mars 2003

La guerre ici soumet les mots
Ivres à l'écran des mensonges
Pour que là-bas sous mille maux
Sombrent la nuit mille et un songes

Là-bas la guerre fait la mort
Maudite à l'Irak en déluge
Quand ici préside au remord
Une pub au prix d'un grabuge

Je marche tu marches nous marche
Le monde marche Aïcha meurt
La paix ici prend sa couleur
Là-bas l'or noir paie la bomb'cash

Tu pleures nous pleure à douleur
L'humain est en deuil mais les fous
De dieux n'ont pas mis à genoux
Notre amitié black blanche beure

J'ai bien vu leur Hiroshima
Lourd son silence sourd de poche
A chaque pas brisé pour ma
Mémoire au son doux d'une cloche

Tu te souviens Jimmy des flammes
D'un village indien du Vietnam
De l'Afrique en chaînes des chiens
Pour la liberté pour le bien

Sous nos yeux le passé revient
Et pour un Empire dément
Ton désir d'amour irakien
Agonise éternellement

VIVRE POUR VIVRE 

Sept strophes en vers français, 25 février 2003

Viser vivre
Abolir l’oppression
L’échange délétère
Des marchands de l’avoir
L’argent-tigre

Armer vivre
Prendre partout leçons
Des autres et des mères
Des erreurs en miroirs
D’équilibre

Miser vivre
Dégager la mission
Diligente et sectaire
Portant le désespoir
En calibre

Vivre vivre
Déchaîner la raison
La retrouver en chairs
Dans l’oubli du savoir
Qui délivre

Vibrer vivre
Débrider les pulsions
Désirer dans le faire
Renverser les pouvoirs
Être libre

Aimer vivre
Habiter les passions
Traverser les frontières
Les espaces l’histoire
Et les livres

Danser vivre
Inventer les chansons
Les textes et les airs
Qui brassent Blancs et Noirs
Swinguer l’ivre

TEMPS NEUF POUR UN ÉTAL GÉNÉREUX 

Sonnet à charge valsant musette
à Michèle, Malika, Zoé et z'autres, 23 février 2003

C'est le vingt-deux au vingt-et-un ter
Qu'ont tricoté les rêves d'antan
A en rire ou pleurer débattant
Sept poignées de révolutionnaires

C'est en montant vers la rue Voltaire
Derrière qu'on veut laisser le temps
Où la raison s'étonne pourtant
D'être du ciel tombée cul par terre

Elles sont venues d'autres sont las
Sans pouvoir s'en passer sentir là
Advenir un sujet résolu

Désormais comptant tous avec soi
Sans prendre comme peuple de foi
Ses désirs d'un parti révolu

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