BELLE, ou la poésie*PROCES VERBAL
Avoir et être
La belle passée ce matin
au bord du canal Saint-Martin
avait les poches dans les yeux
le vide et le plein d'un non-lieuL'inconnue avait pour bagage
un sourire ingénu et pas d'âge
elle était restée pour partirLe crime parfait sans potin
s'était accordé au destin
d'une mort à titre gracieux
sans mobile ni silencieuxLa belle en guise d'oraison
n'avait pas assez de raisons
pour vivre plutôt que mourirRER A, 5 décembre, 8h44
*LOB, ET GAIEMENTBelle épelle le temps passant vers le futur
dans l'instant à l'instinct qui sourd de la muette
comme pèle la peau d'une pêche trop mûre
en attendant la dent qui lui fera sa fête
Belle tourne des vents la rose à la tempête
rouge et confuse que la guête en sa bouturel'embusqué dans l'enclos des rêves sans cueillette
l'Homme au couteau rouillé saignant en son armureBelle ramasse un mot qui répond à l'appeld'un autre que dément le fou flou du momentet le jette en pâture arrosé de pimentA l'obèse amant dont elle lobe aisémentles cris et bégaiements tant qu'oreille allant boucheen naturel paiement Belle écrit comme ?n couche(Dans la gadoue, hors dégâts, doux et 'poétique'; sur fond de blues en guerre contre small Alexandre; duel d'égos amis en douze temps égaux)RER A, 1er décembre 2005, 18h52