CHANTIRE : CHANTIER DU CHANT DE TIR ENTIER
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(à James COTTON)
Plongire or cormouille
najouire @ jusquouille
puis tête ourdie chairs méprises
conflemmir en dépouiseRas ras ras ras le beau
lot no boléro d'rôle d'éros
trempe à dorer la rouille
son index à bout rosePoli tic à têter l'échafroid
sang sûr en prime touille
succette mesure de l'effroiQue sourjoisse ma zhouille
refouisse m'âme far @ fouille
troust mouerdick's couennelouseFoSoBo, 29 avril, 21h04
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MOSHI MOSHI
(décalage entre sept et huit)
Le silence à pas de velours
pose une pause allongée
sur la portée des rêves lourds
dont est la raison chargéeLa nuit renoue le fil des jours
dans la maison allégée,
le décibel nuit alentour
loin, son halo mensongerAlors s’ouvre, qu’un noir soulage,
une grève à l’objet doux
sur la plage où le temps volageS’oublie, mais l’otage s’avoue
dont sonne en un mot l’écho
d’un allo allo Moeko
FoSoBo, 26 avril, 19h42
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LA MÉMOIRE MISE A MORT PAR SON SOUVENIR MÊME
(à Rosa Amélia)
Quelle trame déjoue le drame de ce monde
où nous fûmes démis en de beaux draps dupés
du jeu lent de l'enjeu par la peur que débondent
les restes à gerber en gestes à doperQuand ils glissent des vies en housses de vynil
en demandant pardon au fantôme inconnu
tirant la chasse aux mythes comme à ces papil
lons la nuit pris aux noeuds d’un filet ingénus
Quand ils jettent à mort leurs pions sur le damier
noir et blanc effaçant la race de leurs traces
au désespoir vorace hurlant aux rats signés
Pour tirer à genou comme à genoux prier
que fasse mouches leur zèle sur leur silence
l’ange la bête en chien couché. Au pied : killed
FoSoBo, 25 avril, 23h56
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ELOGE DU SABOTAGE
(à Miles Davis, Seven steps to Heaven)
Sabotons sabotons ça
Bottons sabotons ça beau
Tout sabotons sabotonsFaisandons des couac couac quoi
Qu'en face en disent les couards
Faisant sous couette du lard
Donc sabotons ça beaucoup
Ach so long il est trop tard
Tombe une terrible fiante
Oisiveté d'outre tare
En bombe terrifiante où
Là quand tout se barre en coup
Lisse sous couenne hard pour l'art
De vivre en soi sa beautéFoSoBo, 24 avril, 1h06
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LE SONNEUR DES LILAS
(à Jacques Brel et Serge Gainsbourg)
Je t'ai apporté des lilas
car les bonbons ça sent moins bon
et des lilas j'en trouve là
c'est à ma portée les lilasje suis venu en ton lit là
où te trouver nue en un bond
sauter du coq à l'âne holà
mâter un trouble en matelas
pour ne point pécher à la li
gne où l'on prêche à la lie assez
aligator sans merci saisi là de si triste alalie
quand ton parfum doux embrassé
mis à la porte mes lilasFoSoBo, 23 avril, 20h41
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LA BERGÈRE ET LE LOUP
L'ennui au seuil de l'inconnu
donne à la nuit sa tenue
de bergèreLe jour sorti comme un loup
à la hâche tranche d'un coup
le mystèreToutes les langues sont de bois
verts contre la flamme buis
sonnière
Nos gestes sucent nos usages
futile rite ourlé d'images
déjà d'hiers
Une tâche m'exécute
une autre bute et persécute
l'âme entière
Du temps à se perdre passé
dans leur horloge à dresser
la poudrièrePour sauter l'heure du malheur
qui pisse hors de l'urne leur
sang de guerreTiens, le jour rentre ses dents
le soir descend d'un pas ardentJette la pierre
FoSoBo, 22 avril, 2h41
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QUAI QUÊTE
Sur les quais de Paris
sourds laquais mais pas riches
là qu'est sûr pas de risque
pour le serf outre rienQue lécher des vitrines
aux odeurs de latrines
et des glaces vanille
sur des Îles sans mouise
Un oiseau s'est posé
sur la main d'un enfant
qu'est très beaucoup content
D'avoir perdu trois dents
devant et le hoquet
de pouvoir en causer
à l'oiseau
FoSoBo, 18 avril, 0h07
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CRIME PARFAIT
(à la rime)
Chausse poème l'impensé
des choses que la pensée n'ose
sous la peau hésitant à poser
son blairChasse la philo surannée
de maîtres aux doigts dans le nez
dont sur le nom brille la pose
sans flair
Viens poème allons arroser
à la barbe des princes nés
des urnes les roses aux é
pines à sève empoisonnée
Du fiel versé en pot lytique
de jus de maux assaisonner
leur mouriture épatéthique
pour qu'ils en crèvent d'overdoseFoSoBo, 17 avril, 22h21
*
HOME MAGE
(à Jérôme Dubellayr, merde à Roubaud :
J'ai misé sûr le G pour loger l'ère triste
En gouze grios gais jets de guatre malin
Plus doux heurs en gésine) *Les gens légers
à pas urgents
dégénérantsL'appât d'argent
affligeant lents
trépas âgésEn mélangeant
levant la iambe
j'ai passager
feignant l'étrange
argile au pied
joué d'indignes
signes singés
où déranger
la dingue gangue
d'agencée langue
en diligence
jolie lingée
liée au logis
folie légère
hébergeant l'é
quivoque agile
(Ligne gelée
ne vaque aux songes
Lapin habile
en râle bile
impoli gère)
J'ai flageolé
la si fragile
intransigeance
de frais génies
mis en cage où
géant frémit
le frou mensonge
à cajoler
d'un zèle d'angeFoSoBo, 16 avril, 1h42
* Et plus que l' air marin la douceur angevine
ce texte peut se lire en douze alexandrins*
Le salaire de sa peur pompait son ardeur
La sueur de sa peau payait le proprio
*
L’IMPOSTURE
(L’impoème à payer l’impôt aime,
Pardon à Stéphane Mallarmé)
l'hardi matant la souris nage en os
troublant l’ourdi menteur épris au mot
tard dans l’errance à l’écran différant
son sommeil crevant son rêve d’un cran
d’arrêt sur image mise en bouche aus
sitôt sonore en ballerine homo
phone à rimes plates et comme offrant
son derrière à voir sous sa jupe écran
chée d’une main leste passant par là
par hasard sans nécessité aucu
ne que l’inavouable occulte occu
pation par qui vaine passion parle à
l’absent de tous ces bouts en quête hélas
tic poétique au poète cocu
FoSoBo, 15 avril, 2h14
« Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets » Crise de vers
*
MERDONE !
Le jeu du monde en moi a perdu sa règle. Il n'en cherche pas. Jeu sans jeu, il est dans tous les sens déréglé. La victoire de Rimbaud est totale. Un autre est personne. Je suis dérèglementé, démonétarisé, démodernisé. A fleur de folie : timbré : post-e-moderne. JE SUIS ABSOLUMENT aiMeODERhaiNe !
FoSoBo, 14 avril, 0h52
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VOYAGE AU BOUT DE LA POUASIE (brouillon), FoSoBo, 12 avril, 22h30
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PROJETS MATÉRIALISTES
(à quatre voix suivant la typographie, d'abord solistes puis l'ensemble)
Non je n'ai pas oublié
au fond d'une improbable solitude
mes amis
ouvert la trappe
nigaud de m'en délier
des ombres faméliques
retiennent la nuit
dans le crépuscule d'une infinitudeau pied d'une infranchie
digue du temps devant
dérisoire levée
face au gâchisla vie est suspendue à l'
impossible
atermoiement sans audace ni grâce
ni désir bien entenduquelle épopée d'un ridicule
et contigu espoir
croire buté pour choir
plus bas qu’occultesans façon
la comédie
rejouée d’un siècle
mordu à l’hameçonil est tellement agréable
de faire pipi sur ses chaussettes
dans les trous
de préférence à cette fableoù se pointait un jour
l’éternité
ouvrant les cuisses
au chant d’un troubladourpas de quoi tomber ouf
après tout avant rien
on s’téléphone
on s’fait une bouffe
FoSoBo, 11 avril, 21h31
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UN TEA FOR TWO PEUT-IL NOTER TATUM ?
(imprévisation à onze temps)
ma vie en rage suit ses virages elle
vide son passé à la déchetterie
du temps perdu au temps trahi du tandem
volé au jour qu'une nuit à vau l'eau trieses souvenirs en pile aux visages si
clairs que c'en est trop pareille loterie
sans chair ni loisir à la face par ci
par là troussée de rousseurs sous un vent triste
comme une Baltique grattant son scrotum
zazou dans la métronique à boire la
Tass ton Tea for two t'a-t-il ôté Tatum
Tumba lé lé dumm bist du d'être si las
sant d'enlacer ces tra dé ri dératés
d'agencer entasser d'enchaîner déchets
niais alignés aliénés au bout du bout
de riens d'un toutou aux abois du tabou
raide où l'on ne peut pas même s'asseoir pour
reprendre son souffle il faut faire plus court
te relire on va dire que tu as bu
ou pis que tu as écrit ça dans un but
"poétique" soudoyé pour faire le compte
d'onze pieds battre le record t’as pas honte
à désaccorder la trompette et le tam
tam battant tambour résonnant à ton âme
de fond en comble et du soir au matin son
nant les matines aux cloches comme va
che qui pisse sur le toit de ma maison
dans le violon à mouches d’une diva
gation de la négation aléatoire
enfin pas tant que ça si mes supposi
tions sont l’hypothèse que fonde l’histoire
franche invention de fatales fantaisiesFoSoBo, 11 avril, 14h47
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LA PINE DE MAQUEREAU
(en panne de micro)
Dans les débalivernes où s'engonflent des ballants de baudruche
Fort niaquent maniputes et mimilitants en désesperanto
Converve l'humanovide normosé avec le serve las du terrusMais tant que ça rime à l'autruche...
L'e-berger à faux cils scrute le corps du veau tant mieux que le journaliéniste le marc tôt
Le saindicalé espique à la protestuée les danjeux du scultrain
L'oeunulc du pèple danse la poulopope et suce un poireau vain
Pas grave ça rime à toc-show...
Rien à cacher des parti-e-s honteu(x)-ses ni de l'élérection aux doigts touillés sous les vérins
L'indirigent à plume de chef sioûl (dans le culte) explose sa toctrine aux tractophones de la montagne magique
J'ai déméningé mon hourdinateuse au maigre bazin désaxé ce soir dans la mouse
Bof ! qu'elle accouche d'un sourire et rime encore à souverain
(L'avenir essenciâl a mis son préservatif et tout semble nerf mal à la veilleuse inouite)
FoSoBo, 10 avril, 19h33
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LA GALERIE DÉGLACE
(lettre anonyme)
« Tu causes tu causes mais
quelle est ta pratique toi
montre les tics de ta foiPoète tes papiers !
Agite-toi avant d'écrire
que raison tonne en ton critère
perdant ta vie à la gagner
Poète tes papiers !
Vas-tu enfin répondre de nous
et puis aller te mettre à genoux
à la basilique des égos
Poète tes papiers !
Des mots comme si ça t’était égal
des vers à soi en un si vain régal
tout fout le camp tu désertes le tien
Poète tes papiers !
La météo rit sans faire le printemps
nous voulons le soleil que fais-tu pendant
qu’on se défonce aux noces de la dénonce
Poète tes papiers !
Ta vanité ouvre les vannes de l’été
aux vers divers atones de légèreté
eh bien chante si tu veux tant que ça déplaise
Poète tu fais chier »
FoSoBo, 10 avril, 15h28
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COUPE GRATUITE
Je suis la dame de rasoir
fourrée dans sa robe d'éponge
pour me frotter à ton espoir
et mettre à feu et sang tes songesJe te jette mon gant de crainte
à toi grand absent de l'histoire
et passe à tout crin sous l'éreinte
ta vaine déveine en grand soirVois lubrique l'huile à mes pieds
c'est un saint oing pour lubrifier
bon bougre le bas de ton dosEt t'affiler le laisser-faire :
Au paradis de la classe ouvrière,
Déni du culte, on y rase gratos
FoSoBo, 10 avril, 13h48
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MOISSONGE
En avril couvre les filles
de regards attendris
sans attendre où l’œil brille
le moindre grain à moudre
la beauté
venant à l'épris
d'un fil à retordre
tout ôter
FoSoBo, 9 avril, 17h26
*
RÉPLI
à Henri MESCHONNIC
L'ennui comme refuge
d'où sourd en lave le refus
ce dieu du non même à ce je
qui s'honore de vivre
En quel recoin suis-je acculé
à faire au quotidien mes pompes
et là disponible absolu
dans l'attente d'un jour
étique éthique
politique de toc
poétique pour troc
non lieu d'une réplique
Une folle énergie
brûle en plein vol
quand s'éteint sous son aile
toute nostalgie
FoSoBo, 8 avril, 23h56
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L'IMPRÉSENCE
J'ai choisi des ailleurs de passage
chargé l'urgence tué le temps
trop souvent renonçant aux voyages
(c'est à quarante que j'eus vingt ans)
J'ai tout fait à moitié d'embrassage
étouffé des bruits d'enterrement
trop content d'accoucher après l'âge
d'un mieux que rien complet amant
Pour conchier goulûment en mes lettres
de stupides professeurs de l'être
et confier aux profondeurs des ondes
L'impossible présence au tout monde
ce devoir d'être là sans le choix
un autre qui ne va pas de soi
FoSoBo, 5/6 avril, 23h20
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AUX SAINTS NAINS SAINE HAINE
(étude et variation sur un thème consacré IV)
Âme frigide du parti
saint baptisant ses envies rondes
mouche tsé tsé des sacristies
convaincu que vains cultes iront
Paris huitiste sur le retour
aux élans de vautours
en allants tours de veaux
objectivant sa foi
gavant ses serves ouailles
évidant son cerveau
Aspirant fonctionné ponctionnant l'air de nos révoltes en percepteurs impôlitiques
sergent chèvre alignant son troupeau d'aboyeurs
en pur éteint gardien des lieux tenant leurs mythes
mité à l'unie forme de dialectaux tics
en la grotte tombale de manies toutous
(où l'on voit miss tigrette enliguée
distinguée pute au net
danser la gigue encagoulée
dure googleuse et molle en cuistre
à peine délatant que déjà triste)Ô pis nœuds des quéquettes
à vos messes partez
lâchez-nous de basse quête
à prémisse alléchante
promesse culottée
rassurante d'en chierGigolos politiques
étiques rigolos
de glose à l'étouffée
protestataire alors
qu'un chant con cogne cogne
à la porte de son parti
comme une cloche sonne sonne
sous un porche de sacristieculte serré poings en pognes
et servant le pastis
le défroqué loin lorgne
où troquer ses hosties
un avant-goût
du camarade
en son bagout
d’arrière-garde
au fond d'son rade
gare à l'égoutParc aux têtards, MonSoBo, 3 avril, 16h09
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MUSE HIC
quatre pâquerettes
six vifs pissenlits
cinq sauts de reinette
dans ce vrai ruisseau
deux sapins trois bouleaux un ormal
le frêne et sept roseaux
un héron mais pourpréla fraîche verdure
sans fil à clôture
électrique
de bouse le parfum
authentique
c'est l'ouverture d'un printemps
magique*
FAUT QU' ÇA JOUI-SSE ! (1)
tout s'achète
tant se coucher est bon marché
il n'y a pas en français de verbe
lâcheterFoSoBo, 2 avril, 15h28
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