VIII 7 CHANTIRE, avril 2005

CHANTIRE : CHANTIER DU CHANT DE TIR ENTIER

*

 SURGE

James COTTON)

Plongire or cormouille
najouire @ jusquouille
puis tête ourdie chairs méprises
conflemmir en dépouise

Ras ras ras ras le beau
lot no boléro d'rôle d'éros
trempe à dorer la rouille
son index à bout rose

Poli tic à têter l'échafroid
sang sûr en prime touille
succette mesure de l'effroi

Que sourjoisse ma zhouille
refouisse m'âme
far @ fouille
troust mouerdick's couennelouse

FoSoBo, 29 avril, 21h04

*

MOSHI MOSHI

(décalage entre sept et huit)

Le silence à pas de velours
pose une pause allongée
sur la portée des rêves lourds
dont est la raison chargée

La nuit renoue le fil des jours
dans la maison allégée,
le décibel nuit alentour
loin, son halo mensonger

Alors s’ouvre, qu’un noir soulage,
une grève à l’objet doux
sur la plage où le temps volage

S’oublie, mais l’otage s’avoue
dont sonne en un mot l’écho
d’un allo allo Moeko

FoSoBo, 26 avril, 19h42

*

LA MÉMOIRE MISE A MORT PAR SON SOUVENIR MÊME

(à Rosa Amélia)

Quelle trame déjoue le drame de ce monde
où nous fûmes démis en de beaux draps dupés
du jeu lent de l'enjeu par la peur que débondent
les restes à gerber en gestes à doper

Quand ils glissent des vies en housses de vynil
en demandant pardon au fantôme inconnu
tirant la chasse aux mythes comme à ces papil
lons la nuit pris aux noeuds d’un filet ingénus

Quand ils jettent à mort leurs pions sur le damier
noir et blanc effaçant la race de leurs traces
au désespoir vorace hurlant aux rats signés

Pour tirer à genou comme à genoux prier
que fasse mouches leur zèle sur leur silence
l’ange la bête en chien couché. Au pied : killed

FoSoBo, 25 avril, 23h56

*

ELOGE DU SABOTAGE

(à Miles Davis, Seven steps to Heaven)

Sabotons sabotons ça
Bottons sabotons ça beau 
Tout sabotons sabotons

Faisandons des couac couac quoi 
Qu'en face en disent les couards
Faisant sous couette du lard 
Donc sabotons ça beaucoup 

Ach so long il est trop tard  
Tombe une terrible fiante
Oisiveté d'outre tare
En bombe terrifiante où

Là quand tout se barre en coup
Lisse sous couenne hard pour l'art 
De vivre en soi sa beauté

FoSoBo, 24 avril, 1h06

*

LE SONNEUR DES LILAS 

(à Jacques Brel et Serge Gainsbourg)

Je t'ai apporté des lilas 
car les bonbons ça sent moins bon 
et des lilas j'en trouve là 
c'est à ma portée les lilas 

je suis venu en ton lit là
où te trouver nue en un bond
sauter du coq à l'âne holà
mâter un trouble en matelas 

pour ne point pécher à la li 
gne où l'on prêche à la lie assez
aligator sans merci sai

si là de si triste alalie 
quand ton parfum doux embrassé 
mis à la porte mes lilas

FoSoBo, 23 avril, 20h41

*

LA BERGÈRE ET LE LOUP

L'ennui au seuil de l'inconnu 
donne à la nuit sa tenue 
de bergère

Le jour sorti comme un loup
à la hâche tranche d'un coup
le mystère

Toutes les langues sont de bois 
verts contre la flamme buis
sonnière

Nos gestes sucent nos usages 
futile rite ourlé d'images 
déjà d'hiers

Une tâche m'exécute 
une autre bute et persécute
l'âme entière
 

Du temps à se perdre passé
dans leur horloge à dresser
la poudrière

Pour sauter l'heure du malheur
qui pisse hors de l'urne leur
sang de guerre

Tiens, le jour rentre ses dents
le soir descend d'un pas ardent

Jette la pierre

FoSoBo, 22 avril, 2h41

*

QUAI QUÊTE

Sur les quais de Paris
sourds laquais mais pas riches
là qu'est sûr pas de risque
pour le serf outre rien

Que lécher des vitrines
aux odeurs de latrines
et des glaces vanille
sur des Îles sans mouise

Un oiseau s'est posé
sur la main d'un enfant
qu'est très beaucoup content

D'avoir perdu trois dents
devant et le hoquet
de pouvoir en causer

à l'oiseau

FoSoBo, 18 avril, 0h07

*

CRIME PARFAIT

(à la rime)

Chausse poème l'impensé 
des choses que la pensée n'ose 
sous la peau hésitant à poser 
son blair 

Chasse la philo surannée
de maîtres aux doigts dans le nez 
dont sur le nom brille la pose 
sans flair 

Viens poème allons arroser 
à la barbe des princes nés 
des urnes les roses aux é 
pines à sève empoisonnée 

Du fiel versé en pot lytique 
de jus de maux assaisonner 
leur mouriture épatéthique
pour qu'ils en crèvent d'overdose

FoSoBo, 17 avril, 22h21

*

HOME MAGE

(à Jérôme Dubellayr, merde à Roubaud :
J'ai misé sûr le G pour loger l'ère triste
En gouze grios gais jets de guatre malin
Plus doux heurs en gésine)
*

Les gens légers
à pas urgents
dégénérants

L'appât d'argent 
affligeant lents
trépas âgés

En mélangeant
levant la iambe
j'ai passager

feignant l'étrange
argile au pied
joué d'indignes

signes singés
où déranger
la dingue gangue

d'agencée langue
en diligence
jolie lingée

liée au logis
folie légère
hébergeant l'é

quivoque agile
(Ligne gelée
ne vaque aux songes

Lapin habile
en râle bile
impoli gère)

J'ai flageolé
la si fragile
intransigeance

de frais génies
mis en cage où 
géant frémit 

le frou mensonge 
à cajoler
d'un zèle d'ange

FoSoBo, 16 avril, 1h42

* Et plus que l' air marin la douceur angevine
ce texte peut se lire en douze alexandrins

*

Le salaire de sa peur pompait son ardeur
La sueur de sa peau payait le proprio

*

L’IMPOSTURE

(L’impoème à payer l’impôt aime,
Pardon à Stéphane Mallarmé)

l'hardi matant la souris nage en os
troublant l’ourdi menteur épris au mot
tard dans l’errance à l’écran différant
son sommeil crevant son rêve d’un cran

d’arrêt sur image mise en bouche aus
sitôt sonore en ballerine homo
phone à rimes plates et comme offrant
son derrière à voir sous sa jupe écran

chée d’une main leste passant par là
par hasard sans nécessité aucu
ne que l’inavouable occulte occu

pation par qui vaine passion parle à
l’absent de tous ces bouts en quête hélas
tic poétique au poète cocu

FoSoBo, 15 avril, 2h14

« Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets » Crise de vers

*

MERDONE !

Le jeu du monde en moi a perdu sa règle. Il n'en cherche pas. Jeu sans jeu, il est dans tous les sens déréglé. La victoire de Rimbaud est totale.  Un autre est personne. Je suis dérèglementé, démonétarisé, démodernisé. A fleur de folie : timbré : post-e-moderne. JE SUIS ABSOLUMENT aiMeODERhaiNe !

FoSoBo, 14 avril, 0h52

*

VOYAGE AU BOUT DE LA POUASIE (brouillon), FoSoBo, 12 avril, 22h30

*

PROJETS MATÉRIALISTES

(à quatre voix suivant la typographie, d'abord solistes puis l'ensemble)

Non je n'ai pas oublié
mes amis
ouvert la trappe
nigaud de m'en délier

au fond d'une improbable solitude
des ombres faméliques
retiennent la nuit
dans le crépuscule d'une infinitude

au pied d'une infranchie
digue du temps devant
dérisoire levée
face au gâchis

la vie est suspendue à l'
impossible
atermoiement sans audace ni grâce
ni désir bien entendu

quelle épopée d'un ridicule
et contigu espoir
croire buté pour choir
plus bas qu’occulte

sans façon
la comédie
rejouée d’un siècle
mordu à l’hameçon

il est tellement agréable
de faire pipi sur ses chaussettes
dans les trous
de préférence à cette fable

où se pointait un jour
l’éternité
ouvrant les cuisses
au chant d’un troubladour

pas de quoi tomber ouf
après tout avant rien
on s’téléphone

on s’fait une bouffe

FoSoBo, 11 avril, 21h31

*

UN TEA FOR TWO PEUT-IL NOTER TATUM ?

(imprévisation à onze temps)

ma vie en rage suit ses virages elle
vide son passé à la déchetterie
du temps perdu au temps trahi du tandem
volé au jour qu'une nuit à vau l'eau trie

ses souvenirs en pile aux visages si
clairs que c'en est trop pareille loterie
sans chair ni loisir à la face par ci
par là troussée de rousseurs sous un vent triste

comme une Baltique grattant son scrotum
zazou dans la métronique à boire la
Tass ton Tea for two t'a-t-il ôté Tatum
Tumba lé lé dumm bist du d'être si las

sant d'enlacer ces tra dé ri dératés
d'agencer entasser d'enchaîner déchets
niais alignés aliénés au bout du bout
de riens d'un toutou aux abois du tabou

raide où l'on ne peut pas même s'asseoir pour
reprendre son souffle il faut faire plus court
te relire on va dire que tu as bu
ou pis que tu as écrit ça dans un but

"poétique" soudoyé pour faire le compte 
d'onze pieds battre le record t’as pas honte
à désaccorder la trompette et le tam
tam battant tambour résonnant à ton âme

de fond en comble et du soir au matin son
nant les matines aux cloches comme va
che qui pisse sur le toit de ma maison
dans le violon à mouches d’une diva

gation de la négation aléatoire
enfin pas tant que ça si mes supposi
tions sont l’hypothèse que fonde l’histoire
franche invention de fatales fantaisies

FoSoBo, 11 avril, 14h47

*Art TATUM Tea for two

*

LA PINE DE MAQUEREAU

(en panne de micro)

Dans les débalivernes où s'engonflent des ballants de baudruche
Fort niaquent maniputes et mimilitants en désesperanto
Converve l'humanovide normosé avec le serve las du terrus

Mais tant que ça rime à l'autruche...

L'e-berger à faux cils scrute le corps du veau tant mieux que le journaliéniste le marc tôt
Le saindicalé espique à la protestuée les danjeux du scultrain
L'oeunulc du pèple danse la poulopope et suce un poireau vain

Pas grave ça rime à toc-show...

Rien à cacher des parti-e-s honteu(x)-ses ni de l'élérection aux doigts touillés sous les vérins
L'indirigent à plume de chef sioûl (dans le culte) explose sa toctrine aux tractophones de la montagne magique
J'ai déméningé mon hourdinateuse au maigre bazin désaxé ce soir dans la mouse

Bof ! qu'elle accouche d'un sourire et rime encore à souverain 

(L'avenir essenciâl a mis son préservatif et tout semble nerf mal à la veilleuse inouite)

FoSoBo, 10 avril, 19h33

*

LA GALERIE DÉGLACE

(lettre anonyme)

« Tu causes tu causes mais
quelle est ta pratique toi
montre les tics de ta foi

Poète tes papiers !

Agite-toi avant d'écrire
que raison tonne en ton critère
perdant ta vie à la gagner

Poète tes papiers !

Vas-tu enfin répondre de nous
et puis aller te mettre à genoux
à la basilique des égos

Poète tes papiers !

Des mots comme si ça t’était égal
des vers à soi en un si vain régal
tout fout le camp tu désertes le tien

Poète tes papiers !

La météo rit sans faire le printemps
nous voulons le soleil que fais-tu pendant
qu’on se défonce aux noces de la dénonce

Poète tes papiers !

Ta vanité ouvre les vannes de l’été
aux vers divers atones de légèreté
eh bien chante si tu veux tant que ça déplaise

Poète tu fais chier »

FoSoBo, 10 avril, 15h28

*

COUPE GRATUITE 

Je suis la dame de rasoir
fourrée dans sa robe d'éponge 
pour me frotter à ton espoir 
et mettre à feu et sang tes songes 

Je te jette mon gant de crainte
à toi grand absent de l'histoire 
et passe à tout crin sous l'éreinte 
ta vaine déveine en grand soir

Vois lubrique l'huile à mes pieds    
c'est un saint oing pour lubrifier
bon bougre le bas de ton dos
 

Et t'affiler le laisser-faire :
Au paradis de la classe ouvrière,
Déni du culte, on y rase gratos
 

FoSoBo, 10 avril, 13h48  

*

MOISSONGE

En avril couvre les filles
de regards attendris
sans attendre où l’œil brille
le moindre grain à moudre

la beauté 
venant à l'épris
d'un fil à retordre
tout ôter

FoSoBo, 9 avril, 17h26

*

RÉPLI

à Henri MESCHONNIC

L'ennui comme refuge 
d'où sourd en lave le refus
ce dieu du non même à ce je
qui s'honore de vivre

En quel recoin suis-je acculé 
d'avoir fui l'enfilée 
ce goulet où s'entonne une foule
pour enchanter son être

à faire au quotidien mes pompes
aspirant l'exorcisme d’un vide
stratégique trajet dit de l'art
poubelle du rebelle

et là disponible absolu
engagé sans rage
enragé sans gage
encagé par moi seul

dans l'attente d'un jour
connaître l'objet
de ma quête sans queue
ni testicule

étique éthique
politique de toc
poétique pour troc
non lieu d'une réplique

Une folle énergie
brûle en plein vol
quand s'éteint sous son aile
toute nostalgie

FoSoBo, 8 avril, 23h56

*

L'IMPRÉSENCE

J'ai choisi des ailleurs de passage
chargé l'urgence tué le temps
trop souvent renonçant aux voyages
(c'est à quarante que j'eus vingt ans)

J'ai tout fait à moitié d'embrassage
étouffé des bruits d'enterrement
trop content d'accoucher après l'âge
d'un mieux que rien complet amant

Pour conchier goulûment en mes lettres  
de stupides professeurs de l'être
et confier aux profondeurs des ondes

L'impossible présence au tout monde 
ce devoir d'être là sans le choix
un autre qui ne va pas de soi

FoSoBo, 5/6 avril, 23h20

*

AUX SAINTS NAINS SAINE HAINE

(étude et variation sur un thème consacré IV)

Âme frigide du parti
saint baptisant ses envies rondes
mouche tsé tsé des sacristies
convaincu que vains cultes iront

Paris huitiste sur le retour
aux élans de vautours
en allants tours de veaux
objectivant sa foi
gavant ses serves ouailles
évidant son cerveau

Aspirant fonctionné ponctionnant l'air de nos révoltes en percepteurs impôlitiques
sergent chèvre alignant son troupeau d'aboyeurs
en pur éteint gardien des lieux tenant leurs mythes 
mité à l'unie forme de dialectaux tics
en la grotte tombale de manies toutous

(où l'on voit miss tigrette enliguée
distinguée pute au net
danser la gigue encagoulée
dure googleuse et molle en cuistre
à peine délatant que déjà triste)

Ô pis nœuds des quéquettes
à vos messes partez
lâchez-nous de basse quête
à prémisse alléchante
promesse culottée 
rassurante d'en chier

Gigolos politiques
étiques rigolos
de glose à l'étouffée
protestataire alors

qu'un chant con cogne cogne
à la porte de son parti
comme une cloche sonne sonne
sous un porche de sacristie

culte serré poings en pognes
et servant le pastis
le défroqué loin lorgne
où troquer ses hosties

un avant-goût
du camarade
en son bagout

d’arrière-garde
au fond d'son rade
gare à l'égout

Parc aux têtards, MonSoBo, 3 avril, 16h09

*

MUSE HIC

quatre pâquerettes 
six vifs pissenlits 
cinq sauts de reinette
dans ce vrai ruisseau

deux sapins trois bouleaux un ormal 
le frêne et sept roseaux
un héron mais pourpré

la fraîche verdure
sans fil à clôture
électrique

de bouse le parfum
authentique
c'est l'ouverture d'un printemps
magique 
 

*

FAUT QU' ÇA JOUI-SSE ! (1)

tout s'achète
tant se coucher est bon marché
il n'y a pas en français de verbe
lâcheter

FoSoBo, 2 avril, 15h28

*

IndexCOTTON James, Bluesman
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