VIII 3 PAROLES DU RER A, oct-déc. 2004

24 Frimaire an CCIII (fête de l'oseille)

"Halte-et-Hâtive" ou l'alternative paranoïaque

à Stanislas Brown

Leur silence est urgent quand leur parole endort

Chut!... chut!... chute ?
Paradigue dondaine de l'apolitisthme
Paradigme dont haine de la vérité
Parade normée por no problème
Paradichute pour paranoyés

Alter latence d'haltères hâtifs

RER A, 15 déc. 2004, 7h36

 

5 Frimaire an CCIII (fête du cochon)

A l'aube quand le poème est saisi par le tract

Horreur l'aurore !
Falaise amère du poème 
Tombé à l'heure blême 
Sous la mitraille

des cartes à puces débilitant les rythmes de nos vies et débitant le temps en tranches en trajets en travaux en tracas sans trace de sens

Cachez ces sans que vous ne sauriez voir préférant boire le sang que vous pompez à nos malheurs comme le fuel des terres du Sud

Nous crèverons de moins d'égards que vos computations et nos automobiles. Avec ça "fumer tue", "boire tue" et "creuse la tombe de la sécu"... Et quoi, encore ? Pour la fête du cochon, nous vous suggérons le très élégant, très éthique écho logique : "Enfilez des capotes aux bagnoles" !... Et pourquoi pas des perles à la République ?

Que diriez-vous, sur vos affiches sexy-marchandes, de macarons "le profit tue", "tant d'euros pour la TVA, tant de dollars pour nos stock options" ? Certes, répondrez-vous : "ce ne sont jamais que des options", et nous serons d'accord : ce ne sont pas les nôtres.

RER A, 26 novembre, 7h45

4 frimaire an CCIII (fête de la nèfle)

Black out of the Night

La nuit se lève où ma pensée se fait chatte : black Cat all the Night long, bis Morgen früh : l'aube est le crépuscule où mon jour tombe dans les ténèbres du travail, où ma vie s'ombre jusqu'au soir. C'est à dormir de bout... en bout. D'un sommeil dont fuse le rêve d'un ailleurs cométèque. Qui délire et délivre,  dérive les trajectoires de non-vies aux noms vides, trop pleins dont gerbe en corps fait cons la bête immonde du ventre commercial.

Le temps c'est le vol : ne parle-t-on pas du vol du temps ? Mais ici c'est comme on dit : "la propriété, c'est le vol". Car qui vole qui ? Quel temps volé à quoi par qui ? Temps compté à crever ou à vivre ? Faut voir. Parfois les voleurs sont volés. Alors mon jour s'éclaire.

RER A, 25 novembre, 8h12

 

2 Frimaire an CCIII (fête du turneps)

Un oeil écoute où l'écho
perce ton corps et berce l'autre
de la couleur de ton accord
douleur douceur cool heur

RER A, 23 novembre, 19h06

29 Vendémiaire an CCIII (fête de l'orge)

Arime et arraison, pour François DUFRÊNE *, mon ami l'immortel oiseau

Désir des sirs cirer
les pompes pompe et pond
un neuf en noeuds où je
jouant au jeu joué
serré serf vil con pris
dessert des aires désertes

RER A, 21 oct 2004, 19h24

26 Vendémiaire an CCIII (fête de l'aubergine)

A l'arrière-garde de mes désirs, la voiture-balais de mes rêves agite l'étendard de ma révolte. Acculé. Dos aux murmures. Des lamentations anonymes enfoncent leurs épées dans le culte des autres. Devant, l'effroi du bouillon délétère où je noie quelques pitreries vendues en contrebande vertuelle pour des audaces. Valeurs d'usures. De grandes idées en brasse coulées. Bouteilles à l'amer. Comment font les manchots pour nager ? Ils volent. Mais moi, planté là, en grève des ailes ? Où plonger du plomb j'ai.  Et las, dans la pesanteur d'un confort déchiré, le vide cantique d'échos atones. Des "cause toujours" buvant la tasse des abandons.

RER A, 18 octobre, 19h33

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