HAÏKU, TENKA, SENRYU... formes japonaises ou dérivées

Le haïku, de son origine japonaise, est devenu poème sans frontières. En français, il est composé de 17 syllabes réparties en 3 lignes, de 5, 7, 5. Poème très court, mais évocateur et intuitif, moment de vie, instant de nature...

Suite de la série de haïkus de AS TIME GOES BY, octobre 2005 à novembre 2008, je crée, à l'instar de mes Sonnets, un regroupement de mes poèmes inspirés de formes japonaises, Haïku, Tenka, Senryu... (cf RÉFLEXIONS SUR MA POÉTIQUE, 2003 - 2009, 28-29 janvier 2009)

En dehors du Haïku (5, 7, 5), il existe notamment deux autres formes de poèmes : le Tanka et le Renku, et une variante libre (qui fut donc censurée) du Haïku, le Senryu.

« Le mot Tanka signifie poème court. Il se compose de cinq vers alternés de 5, 7, 5, 7, 7 syllabes, soit un tout de 31 syllabes. Ceci est sa particularité… Cette forme est faite pour exprimer ce sentiment momentané mais qui peut être profond, philosophique ou douloureux… Les mots qui composent le poème doivent être musicaux… » Source Revue du Tanka Francophone

« Le genre senryû, lui,  a été victime de la censure quelques décennies après sa naissance. Et il ne s’en est jamais vraiment remis... Pourquoi la censure ? C’est qu’il s’agit d’un poème satirique. Il s'intéresse donc surtout à la vie sociale ou aux gens en général. Il est percutant, moqueur et ne respecte rien ni personne. Sa règle première c'est l'humour. Pas d'humour, pas de senryû !

Plutôt qu'un poème au sens où on l'entend généralement, le senryû est en fait une occasion de lâcher un bon mot sur les travers de la société, d'asséner une rosserie bien tournée à tel ou tel des acteurs sociaux ou politiques les plus en vue, à tel groupe, bref, de provoquer... en dix-sept syllabes, toujours ! Mais à la différence du haïku, ces dix-sept syllabes ne doivent pas forcément être réparties en 5-7-5. Elles peuvent l'être librement.

Le senryû ayant pour principale vocation de s’attaquer aux pouvoirs et aux idées dominantes, j'estime qu'il peut espérer un bel avenir hors du Japon, et peut-être en France plus que partout ailleurs. Mais les thèmes du senryû sont aussi sexuels ou grivois. Poème de la gauloiserie, il devrait donc se sentir également plus qu’à l’aise dans l’Hexagone. » Source HaïkuNet.

 

43

En exil au monde

Ni nostalgie ni patrie

Perdue. Plaienitude

26 mars 2010 /43 J - ?

42

MERLE ENCHANTEUR

Des bras de l'une
Aux yeux de l'un

Venus d'un songe
En draps de lin

La lune brille
La nuit prolonge

Nouvelle idylle

15 mars 2010 / 40 J - ?

41

Miaki ta yume ni tsuba o haki warau
Je crache en riant sur ces rêves que je suis fatigué de voir,
Seotta akane no sora ha tada hibiku
Nakisakebu koe ha mou ? Kikoe nai

Ce ciel rouge qui me pèse ne fait que résonner
Les cris et les pleurs... Je ne les entends plus

(
Dir en grey
)

La queue du chat balance
Rit jaune le vampire

La raison sans emprise est en prison du pire : 
L'empire des non-sens

Vol de nuit garance
Ce jour étreint sa revanche
La pluie résurgence
Arrose notre akanè
Le merle mon cœur
Signe à la rouge arcanée : 
C'est Rose la vie

29 janvier 2010

40

Entre nous deux portes

Laisse la tienne ouverte à

L'infini de l'autre

FoSoBo, 22 janvier 2010, 23h02

39

ENLACÉS

Sonnet japonais, de 5 et 7, deux haïkus en tercets

L'œil au fond de l'âme
Sonde la vérité d'œil


        De lin, draps froufrou
        Lit divin, loin du sommeil
        Tendre nous, bras doux

Nos peaux se parfument
Dans l'ombre, que rien n'embrûme,
Personne, à l'enfant pareil,
Ne pense au réveil...

        Déjà le matin
        Boue l'eau, café, que d'efforts
        Entre nuit le jour

Balance... Avance... Encore...
Sème nos décors

Bus 301, 18 janvier 2010, 19h15

38

En pensant à rien

L'appel d'un bonheur

Ferme des yeux la feinte

Porte des plaisirs

Ailleurs, 21 décembre 2009, 14h38

37

Portes ouvertes

Hors dedans, échappée belle

Rêve, à contre-rêves

28 février 2009

36

Son ménage en grand

La poésie à la page

Fera propre printemps

26 février

35

Parler. Donner acte.

Reconnaître. Prendre date.

Baume sur la honte

22 février 2009

34  

Silhouette rare

Et chère, une âme lointaine

Peine ombre du jour

12 février 2009

33

Tu as tout, et rien

Le beurre et l'argent du beurre

Le temps pas le temps

Le vide pansé, limite

Impensable du trop plein

4 février 2009

32 

Bronze du temps mort

La Dame au petit chien, l'homme,

Un banc. Qui s'étonne ?

.

Personne. Attente ? Plaie, tort !

Vie lente. Urgente à son bord

29 janvier 2009

31

Un trou côté coeur

Tombe, sans fin, une fleur

Mauve et sang noir. Pluie

26 janvier 2009

29

Couleurs rebattues

Monnaie menue du bonheur

Sereine douleur

19 janvier 2009

28

Merle à la fenêtre

Pomme croquée, jeu de billes

La vie s'émoustille

14 janvier 2009

*

Ci-dessous les haïkus de  AS TIME GOES BY, octobre 2005 à novembre 2008

27

Fenêtre fermée

Rêve, fossé, folie douce

Leçon de silence

23 novembre 2008, 26h35

26

De ne plus l'attendre

Il surgit inespéré

Le moment à prendre

10 novembre 2008, 21h58

25

Là, sans sûreté,

Dans le mot ment le moment,

La censure tait

7 novembre 2008, 23h02

24

De quoi s'est-on tu ?

Pour quelle nécessité

Jetée je t'ai tuée ?

7 octobre / 9 novembre 2008, 0h16

23

Le code aboli

L'ascenseur monte un sourire

Hors du puits et puis...

18 septembre, 23h56

22

D'un rêve de sable

L'autruche lève ses plumes

Au vent du désert

16 août 2008, 13h21

21

Trop d'amour sans corps

Tue les coeurs. Collatéraux

Dégâts... À quel prix ?

14 août, 22h12

20

Te voilà, sereine

Qui n'attend qui tue, sirène

Au verbe assassin

13 août, 22h57

19

Se disent deux mains

À demain ! humant la rime

Curieuse à jamais

4 juillet, 24h28

18

Deux mains se demandent

Comment demain les engage

Garantie sans gage

2 juillet, 2h23

17

Mots maux mis au ban

Lieu mortel de l'abandon,

Précaire, le don

29 juin, 13h39

16

Une main demande

Ce que l'autre coupe, en rage,

Détruit le partage

28 juin, 16h45

15

Toi, si porcelaine,

Moi éléphant... Ouh la la

Porcelets de haine
28 juin, 14h47

14

Transparentes ondes

Monte l'âme du fond, bleu

Éternel, retour

27 juin, 11h41

13

À dessein tracé

Sanguine et mine de plomb

Venin naturel

27 juin, 11h14

12

Noire une peau d'ange

Feutre du jour à minuit

Tend la main le songe

27 juin 2008, 10h33

11

Disque rayé, noir

Sillon, cri nu agrafé

À l'écrit aphone

24 juin, 22h48

10

Ces yeux m'ouvrent l'oeil

Le merle en sus pend son vol

Soleil sans parole

20 juin, 14h20

9

Apprenant sa mort

Dans les échos du silence

L'espoir se suicide

19 juin, 15h01

8

Nuée d'un printemps

Vacille au vent la douleur

En buée d'été

17 juin, 19h15

7

Un chapeau de paille

Nous parle d'ombre et rend beau

L'essentiel soleil

17 juin, 17h17

6

Un souvenir pince

Un sourire de princesse

Allant à confesse

17 juin, 16h18

5

Traîne un nuage

À faire sombrer le ciel

Dans un doigt d'absenthe

17 juin, 16h09

4

Derrière la digue

Bleu ouvert à l'ivre mer

Un marin attend

17 juin, 15h55

3

Des yeux le surprennent

Mendiant de leur peine épris

Puis ferment la porte

16 juin, 23h47

2

Le temps passe et vole

Sous la bise rompt la branche

Et plie la vie, folle

16 juin, 23h20

1

La mer sonde au fond

Le silence où taire meure

Quand perce une fleur

16 juin, 22h48

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