POÈMES 60-70
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J'ai perdu ou détruit l'essentiel de ce que j'ai écrit dans les années 60-70. Traces...

Exercice de style

 ROSE, MON AVOCATE, 21 août 1979

En ventôse c'est la date
Je m'impose à Montmart'
En grandiose diplomate
De la cause phallocrate

A Rose mon avocate
Je propose qu'on s'éclate
Elle s'y oppose Ah, l'ingrate

Cette chose délicate
Ell'suppose qu'on débatte
Moi morose je me gratte
Mais compose démocrate

Je lui cause je la flatte
Ma prose l'acclimate
De l'amour Rose est candidate

Je dépose ma cravatte
Je déchausse mes savates
Je décrochose ses nattes

Elle qui n'ose se débatt'
Toute chose écarlate
Comm'une sauce tomate
Paupières closes comm'une chatte
Elle s'expose ça m'épate

Virtuose de la patte
Je compose ma sonate 
Sur ses peaux au tein mat
Ses seins roses je les tâte
Tel Eros je m'éclate 

Mais l'apothéose est plate
Et les choses se gâtent
J'ai les os qui s'dilattent
La nécrose dans l'omoplate
L'ankylose des cul-d'jatte

Tout m'explose dans la rate
Du tétanos les stygmates 
M'indisposent la prostate  
J'ai l'hématose qui rate 

Des ecchymoses disparates
La couperose pirate
Et les choses qui m'grattent

Et v'là Rose décontract'
De sa glose d'avocate 
Qui se gausse scélérate 
C'est qu'elle ose renégate
Ah la grosse gougeate 

La névrose dans la patate
Je rechausse mes savates
Je rehausse ma cravatte
Je laisse Rose et automate
On m'dépose à mes pénates

Là j'm'arrose de picrate
De Calvados et d'Armagnat' 
J'me repose et constate 
Que mes choses sont intactes

Je m'dispose à combatt'
Pour la cause phalocratte
Il s'impose Oh Socrate 
D'aller chez Rose mon avocate

En pluviôse c'est la date
(...)

Proverbes

"N'importe quoi vaut souvent mieux que rien du tout, et réciproquement" Pierre DAC

En jolie mai
Une jolie fille
Qui des deux fesses
Se tortille

Me le permet
Elle est gentille
Je les caresse
Et la sautille

En mai fesse qui te plaît

*

Nous sommes mis en de beaux draps
Comme ciel bleu la couleur
J'aime en ce lit de toi l'odeur

Et de toile ciel tes draps

*

Proverbe d'urgence : toubib or not to be

*

Proverbe africain : mieux vaut Cuba que Togo

*

Proverbe algérien : Où ya de la gègène ya pas de plaisir

*

Proverbe marseillais : Battre Deferre tant il est sot

*

Demandez l'Huma-Dim'
Mais qu'ont-ils ce matin
Tout s'en va d'un seul geste
Ils l'achètent unanimes
Moi j'y perds mon latin

 Et rare huma nous reste

*

Il n'est pire eau que l'oppression

*

Celles qui vont se faire voir chez les Grecs, qu'elles ne se plaignent pas s'ils les regardent... Ah! mateurs de Grecs, amateurs de femmes

*

A un ami breton : La critique est aisée, mais... l'artichaut

*

Pierre qui roule
En Renault-break
Prend bien des poules
En auto-stop

' prend des blondes
' prend des brunes
Mais de rousse...
N' prend pas une

Pierre qui roule n'amasse pas rousse

*

De SI majeur en SOL mineur
Il composa dans tous les tons
Dix symphonies cinquant' lieder

A quelque chose Mahler est bon

LUNES

Lapin de lune, lune de miel, miel de pin
De ci de là, calin caha
De lapin

*

RÊVE LUNE

Dans le soir d'une vague enroulant les croissants
Au miroir scintillant d'une lune à l'envers
Tu me vins à l'esprit comme glissait la mer
Parée d'écume une algue au frisson caressant

Sous nos pas le dessin au sable d'or naissant
Et mourrant aussitôt le bonheur éphémère
De nos empreintes nues comme au coeur le mystère
D'aimer l'une mais celle en qui en rouge est mon sang

Au sein de la marée bercée dont elle est mère
La lune est à la mer comme on naît à l'amour
Tantôt oui tantôt non et la nuit et le jour

Et m'a d'un vague à l'âme ôté le goût amer
Jouant à cache-cache au ressac plus d'un tour
Qu'il s'éteigne ou s'allume astre tout noir d'humour

*

Dans chaque ciel à tire-d'aile, un lapin bleu soulève un tâche de rousseur et découvre un sourire d'étoile

*

ANTI-SONNET 68TARD

Toutes les Grandes-Motte
De merde et de béton
Ne la tueront point morte
La mer vit le sait-on

Et ne vit que de jouir à s'envoyer des ciels
Sous des draps d'horizon et dormir à l'hôtel
Continentalement Oreiller de nimbus
Elle est nue N'a pas d'âge La terre est son phallus

Eternelle pucelle
A vous lécher la vie
Dans la vague en son creux

Mais putain qu'elle est belle
A s'y branler les yeux
Jusqu'à perte de vue

*

SANS TITRE

A brûler sous tes yeux sourires de soleil
Mon désir ma folie et la douceur de toi
Océan de lumière en mon corps tu réveilles
Un parfum de bonheur une bulle de joie
Rare et fragile et simple en un baiser volé

A voler des baisers sur les trottoirs de lune
La tête reposée sur tes coussins de rêves
On aurait pu dormir sur les plages falunes
Une nuit seulement une nuit éternelle
Riches de nos coeurs neufs riches de nos corps fous

*

A Bernard Blieck

J'ai pris mon styl' oh Blieck
Pour técrire de black
Sur la feuille d'un bloc

Quelques mots véridiques
Quelques autres qui moquent
A toi de trouver chaque

Mais jamais ne te pique
Mon vers est plein de toc
Car j'aime écrire en vrac

Toi qui sort du cloaque
Ou résonne la clique
Vraiment t'en as ta claque

Au penser des baraques
Où la mort se fabrique
Il suffit tu suffoques

Quand claque le déclic
D'un flingue automatique
Qu'elle est con cett' époque

Tu craches sur les flics
A bottes qui font floc
Sous leurs pas sang en flaques

Et quand ces mecs te braquent
Ris sous leurs coups de triques
T'es dur comme le roc

Tu dédaignes les loques
Les vieilles à perruques
Dont pendent les reliques

Mais pas des plus pudiques
Les belles tu reluques
Et même les provoques

T'es plutôt un lubrique
I' paraît qu'au paddock
T'as des trucs de maniaque

Dans tes élans orgiaques
Le phallocrate inique
N'hésite pas il cloque

Après tout t'es un mec
"Et tant qu'i' aura des biques"
I' faudra bien des maqu'

Au bleu de tes yeux Blieck
Il naît d'Eve le choc
Vous êtes tic et tac

La tête au Pacifique
Ton rêve fait un brick
Et d'Eve la barraque

Je le connais ton truc
Abaisser le grand froc
Devant les ports d'Ithaque

C'est vrai ya la musique
Des Nègres d'amérique
Mais ton corps frénétique
Danse du funk au rock

J'ai pris mon style haut Blick
Pour te peindre de black
Quand sonnent deux o'clock

Et les touches j'applique
De mon pinceau loufoque
Sur la toile élégiaque

Il en est de phalliques
Et d'autres qui débloquent
Peut-être de comiques

Mais surtout de baroques
J'en voulais de lyriques
Parfois ça grandiloque

Mais jamais ne te choque
Mon vers est plein de toc
Car j'aime écrire en vrac

(un 14zoute quelque part entre deux heures du mat')

*

Poème contrepet

Mon cul dore au soleil c'est nul mettez-le à l'envers :
Ô Lune à t'aimer en longs rêves s'édulcore le sommeil

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