IX AS TIME GOES BY, Livre de l'absence
Accès aux rubriques

Regroupement chronologique des séries parallèles en rubriques. Liste des poèmes

à Vensy de Zweik,

« Ce livre est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec la réalité est à imputer à cette dernière. » Jorge VOLPI (La Fin de la folie)

«  Un coup de dés jamais n'abolira le hasard » MALLARMÉ, 1897, Fac Similé

« Un seul coup d'épée, tranquillité. La mise à mort froide, nette, innée. » VENSY de ZWEIK 

UN COUP D'ÉPÉE

JAMAIS

ne percera

ce SECRET

Sous cette peau épaisse

secrète

la plaie d'une cicatrice commune

Que berce et plaide

et rende l'âme en paix ma muse

Ô POÉTESSE

que ton poème s'arme aux larmes de ta plume !

*

ADIEU, SIRÈNE MUSE

« Et le doux murmure de la mort, confidente sirène » Vensy de Zweik

« 1 2 3, sors de ma vie, définitivement ! » Facile à dire, infinitivement...

«- N'as-tu jamais songé terminer avec moi LIVREDEL ? » Vinci de Zfec

« Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et que baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui-même » : Dire que j'ai rabâché des années de ma vie, que j'ai voulu l'écrire, que j'ai fait un si long poème, pour une muse qui ne m'inspirait pas, qui n'était pas mon genre !  D'après Marcel PROUST, Du côté de chez Swann

La muse propose / le poète dispose
La cause est divorce / qui s'impose à force

D'une muse irréelle, et sous double addiction, 
Il se noyait du trouble en ses vers de fiction,

De caviardage en bavardage,
le poème a payé l'addition
le prix de leur affectation,

Écrits qu'ils furent en otage
de leur méprise en la passion   
et mensonges par omission.

Elle s'était prise au personnage
Il s'est épris de son mirage
roman sans anticipation.

À l'héroïne il s'est piqué, au vif de leur béance  
À quoi bon s'expliquer, déniaiser l'insouciance  
Quand tout s'est compliqué, étant joué d'avance
Défié par inconstance, défait d'inconsistance
Par lui dûment toqué, dément de son absence
Par elle appliquée trop, fée de l'insignifiance, à nier les évidences

D'une enfance outre d'âge, du temps social usant 
La patience et l'espace
Incomblé, d'amour fou abusant 
D'une ruse de l'art à sa place,
Comble ! Demi-mondaine
Déniant au monde être totalité

« Il faut être absolument moderne. [...] Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps. » RIMBAUD, derniers mots d'AdieuUNE SAISON EN ENFER / avril - août 1873

Il fallait être absolument contemporaine

Miss SMS, haut le texto bas le texte, "Moi, c'est l'art" de Benabar en Femme chocolat « - c moi, t où, t la ? » -, et toi t'es nu t'es là, poète con fondu par son langage même, furieux d'aucun secours, nul en valeur d'échange, annulant le partage 

D'une muse épuisée nul usage 
Au poème qui n'aide à survivre
Une oisive en pantoufle, art volage,
En crise d'ailes, brisée des livres, 
De vieux ados prisée, poésie mise à dos,
Eux grisés d'elle œil débraisé

par le banal désir de jours heureux que les journaux annonceront toujours aux faces vaincues des promesses

Comme un cocu encore attend une fausse tendresse de la fesse traîtresse
Comme un curé par foi glisse à confesse sa commission à dame patronnesse
Comme on milite assis en damné pas trop niais
Comme on croit en roué de l'art pitre hausser sa pirouesse
Comme à la pelle on ne 'résiste' pas à l'appel d'autres messes
Comme un zélé prolo rêve en chantant "Vive le ProlEtatPartronariat !"

Manigances et arrogance
Mamelles de jeunesse
Condescendance et suffisance
Vieilleries sans justesse

« Mais je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves.
J'ai déroulé mes rêves sous tes pas,
Marche doucement,
tu marches sur mes rêves...»
William Butler YEATS

Qu'un poète ne crève en marchandant ses rêves
Qu'un poète ne rêve, qu'il marche ou qu'il en crève...

(Pure méchanceté, du contrat à l'exécution,
La muse est morte par procuration
D'une qui d'un mentir vrai s'est tue)

Le temps a brûlé les outrages
Dans la douce âtre, à nos ouvrages,
Où rougeoient les heures en joies

Où j'ai hier soufflé noroît
Giflé à mort si reine muse
Fin sereine enfin mise à nos froids
Venus de l'amer à la rage

Dedans, qu'emportait fou l'orage
Hors la page, dehors, moi
Qu'un seul "non" foudroie

Courage !
LIVREDEL a repris ses droits

*

POSTFACE À PILE OU FARCE ? 

Indice in Wonderland

J'amuse et m'en dessert
Ça m'use ment sincère
                                        Musette !
La vie est mon repas
La muse fut d'enfer 
                                        Repu !
La suivre mon trépas
                                        Très peu !
La rime est au dessert
J'y recours, de ce pas

Mon blair à l'air du temps perdu... Ma muse ? Mon museau ! Ma rime ?
Bonne à défaire un blaireau d'une pointe au chapeau... Est-ce crime ?

« Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature
VERLAINE,
Art poétique, avril 1874

Qu'ailleurs ma poésie d'amour vive l'audace !
Qu'un geste, 
as time goes by,
Efface sous un autre un nom en dédicace.
Qu'en reste ici, Vensy,
 littérature.

1er avril 2010

*

LIVREDEL VII-IX : DES FEINTES FINS DES FAIMS

26 mars - 1er avril 2010

.

À QUOI RIME MA MUSE EN CADAVRE EXQUIS

Bob Marley, I shot the Sheriff

« L'idée de tuer Anthoine fait en moi des progrès, elle s'installe » ARAGON, La mise à mort, 1965

Poème eau d'artifice,
pour étreindre l'effroi
d'un mot qui me dérape,
quand se brûle de froid

La langue de justesse
au bord de ce calice,
et sort l'art de sa trappe
avec mon feu au stress.

Dans ce bal costumé
où son estoc fait mouche,
mon toc est assumé.
Résumons l'escarmouche.

En style patachon,
Rimbaud rime à baudruche
et ribaude à cochon.
La plume fait l'autruche.

J'en ruse l'exercice,
c'est ma muse à l'envers.
Rêve ! Ravir l'actrice !
Qu'elle me joue en vers

Une agente police
de caractère exquis,
dont le cadavre glisse
à l'acte sur l'acquit,

Serif au bas ingrat,
bottine au gros mollet
d'un empâtement gras.
 
Au pied de ma lettre : immolée.

9-10  mars 2010 /39 J - ?

*

RISIBLE CATHARSIS

« Pour chasser de mon cœur un amour trop funeste / Il nous faut de l'ingrat détruire ce qui reste ». VIRGILE, L'Énéide, livre IV, traduction Abbé Deville

Le 10 juillet 1873 à Bruxelles, Verlaine, ivre et déchiré, blesse d'un coup de pistolet Rimbaud, qui a décidé de le quitter. Rimbaud le dénonce à la police puis retire sa plainte... s'enfuit en Europe puis en Abyssinie, où il efface un passé de "souillures".

La souillure ancienne en habit cynique hante le dédale de mornes heures obligées

Miracle ou mirage ? Face noire seule éclaire un romanesque impur. Meurtre prémédité d'une muse factice. Longtemps fuie à bonheur, bruit amoindri des vers. D'autres chambards aussi, puis tohu va bohu. Cacofolie enfouie dans une échappée belle

Confiance dissolue, le passé s'est absout. L'absence est absolue

Musée Grévin de la mémoire, apparition de cire, à la cave un fantôme rôde, perdu des rôles, en un théâtre d'incertitudes poussiéreuses. Mais encore y ricane l'écho de ce masque de masques, sous le rideau en lambeau des brûlures

1er mars 2010/32 J - ?

LE VAIN TIRÉ...

Ritournelle pour un Cantique des cantines

« C'est curieux comme la musique n'élimine pas la ritournelle médiocre ou mauvaise, ou le mauvais usage de la ritournelle, mais l'entraîne au contraire, ou s'en sert comme d'un tremplin. "Ah vous dirai-je maman...", "Elle avait une jambe de bois...", "Frère Jacques...". Ritournelle d'enfance ou d'oiseau, chant folklorique, chanson à boire, valse de Vienne, clochettes à vache, la musique se sert de tout et emporte tout. Ce n'est pas qu'un air d'enfant, d'oiseau ou de folklore, se réduise à la formule associative et fermée dont nous parlions tout à l'heure. Il faudrait plutôt montrer comment un musicien a besoin d'un premier type de ritournelle, ritournelle territoriale ou d'agencement, pour la transformer du dedans, la déterritorialiser, et produire enfin une ritournelle du second type, comme but final de la musique, ritournelle cosmique d'une machine à sons » Gilles DELEUZE - Félix GUATTARRI, Mille Plateaux, Éditions de Minuit "De la ritournelle" page 381

La petitesse passe à table
avec l'audace véritable
de l'amant in vero very
fiable l-ame-en-table-ment ivre

De soi mais... frisant la retap' l'
air de rien repassant les plats
faisandés, aimant à la fable
la morale faisant du plat

Et du pied sous le nez du fard
à paupiette de beauf...
                                   J'ai ri
                                                Sur ma feuille
                        de ces nus far

Devin   vaut trait   sur le divan
                                  À l'œil     de vigne
                         digne et divin
Du coup  tiré du vain d'avant

25 février 2010/29 J - ? Sonnet 148

*

STRATÉGIE TRAJET DIT

(extrait de Roman-théâtre)

Ma Bérénice a le bon goût du relatif
Moi le don absolu du mauvais négatif

Je ne sais ni l'art de la guerre
Ni celui de me taire 
J'ai choisi de mauvais chemins 
Le coeur blessé par mes chaussures 

Je sais celui de me complaire  
Je suis tombé par terre 
En voulant te prendre la main
Mes pas pourtant étaient peu sûrs 

Je t'ai offert toutes raisons 
De nous débarrasser de moi 
Mes mots du jour sont, hors saison,
Qu'une distraction de l'émoi

Du je ainsi le jeu se vide
Usant d'abus sans perversion 
Je suis confronté à mon bide  
Rusant d'une fausse addiction 

J'écris, loin de ce qui ressasse,
La chronique d'une abjection
Des faire allant à la ramasse, 
Sur les traces de l'émotion, 

De la mémoire et des déboires, 
J'écris sans haine et sans passion 
Je n'en fais pas toute une histoire,
Nos vies sont ailleurs à l'action

Nos maux du jour sont hors saison,
Nos yeux élevés des blessures,  
Ne regardant plus nos chaussures 
Nos coeurs de tout auront raison

10-14 février 2010

*

DERNIER CAPRICE

Monodialogue sous péremption

« Tu es mon dernier caprice... Dernier... en date » Vinci de Zfec 
« Et qu'il n'est crocheteur ni courtaud de boutique Qui n'estime à vertu l'art où sa main s'applique »  Abbé Mathurin Régnier, Satires V
« Nos filles vendent leur honneur
Aux derniers courtauds de boutique. » Louise MICHEL cite dans La misère Le chant des ouvriers, paroles de Pierre Dupont, 1846 

Mon jardin cultivé de doux dingues dégoûts
Je me drogue sévère aux vérités cruelles
Invitées en mes vers pour ne devenir fou
Des souvenirs mauvais qu'emporte au vent réel

Là, le moment venu
Où chacun mis à nu
Est son propre témoin,
Ce beaucoup mieux que moins.

On a toujours raison,
Quand on n'en a de preuve
Qu'au prix de trahison
À soi, dont on s'abreuve.

(...)

- Vrai, tu n'as pas démérité
De ta fière témérité.
Je nous rends mot pour mot émis, 
Dans le parfum de nos vomis,

Car de nous rien ne fut trahi,
Ne sommes-nous pas agents doubles ?
Tout est normal en nos pays, 
À sa place démis sans trouble...

(- ?...)

- Machiavels de moquette
Vacheries de papier
Se tiennent barbichettes,
Espérant garder pied,

Du mentir vrai roman
Au livre de recettes
Brûlées de vos tourments,
Buvarde et Pécouchette...

Et ma muse étant ton féal
Détourner devenait t'idéal,
Renverser l'air du temps sur l'art
D'en être en faisant le contraire...

- Chez moi, Van Velde fait carrière,
Palante pointe au cabinet,
Raoul convertit la prière,
Camille s'aime en forcenée,

Picasso me fait rigoler, 
Facile à lire Aragon l'est,
Gracian j'en use collabo (...)
Je suis la reine au vent bobo

- T'es tu vue en anarque,
À vendre tes arnaques,
Coups lisses des pouvoirs,
Nous prenant pour des poires ?

Servir la soupe, aux journaleux,
En robe verte, vertueux ?
Fourbir tes dossiers en justice
Avec ta copine à malice ?

Vue, choisir pour complice
Un con flic de service,
Et comme protecteurs
De courtauds prédateurs ?

Les leurs pour adversaires ?
Vue, pour masquer tes leurres, 
Ton talent d'avoir l'air
Salaire de ta peur ?

(- ...) 

(Toutes pour une fois,  
Bonne ou mauvaise foi ?
Hommage à tes critères ? 
Je surjoue ma colère)


- Maîtresse chien,
Ta laisse en bandoulière
Ne tient plus rien,
Tu te mords le derrière.

- Te voilà face à ta victoire, 
Singeant en farce ton histoire,
D'un rêve écrasé le reflet 
Sous la botte d'un camouflet,

- Toi qui fut l'experte à l'épée,
Du très haut de ton culte un pet
S'allume, et fait long feu trop tard... 
Avoir ? Être ? Que rime espoir ?

(- ...)

Les yeux rouillés ont vu Verlaine
Aux bouts mimant la fauve amour

Que la morgue demi-mondaine
Boive la lie fleuve des jours

Où je n'ai pas mis le pied même
Personne ne joue dans ma cour

9-14 février 2010

*

LA DAME DU VENT

À Louis-Michel Sanche

« Demain m'enchante » Vensy de Zweik 
« C'est là que la sirène se retire, c'est où elle trouve le repos » Livre d'Isaïe, XXXIV 14, Lilith
« L'homme futur aura des sens nouveaux » Louise Michel

Sous tous les fronts
De nos affronts
Qu'hier déjante,
Demain s'enchante...

Près de l'élite.
Bottée Lilith,
Femme savante,
Est sans limites...

Dame s'évente
Par probité...

Ça ne s'invente
Pas, effrontée

Jouant, douce hanche,
Tant de bontés...
 

8 février 2010

.

CYNISME OPÈRE

Écho de SOPHISME AU PAIR (ci-dessous), qui ouvre ce 'livre' le 28 novembre 2005, ce sonnet  ouvre lui-même la série THE DAYS BEFORE   écho, dans le Livre de la présence, de THE DAYS AFTER dans ce Livre de l'absence

La vie est comme elle est, en somme
on ne veut pas
prendre les choses à leur pas,
telles qu'étant on les nomme

Pour autant que l'on fasse
surgir leur essence des mots,
Si la révolte n'en efface,
s'en jouant sûr, les maux.

La chose est cause en sa présence
éclair, du passé au futur.
Comment en faire une exigence ?

Pourquoi crier à l'imposture,
si énorme en soit l'évidence ?
Le monstre est entré dans les normes

5 février 2010

SOPHISME AU PAIR

La vie est ce qu'elle est en somme
tu veux ou tu veux pas
tu prends ou tu prends pas
la chose là sans qu'on la nomme

Pour autant qu'on la fasse
surgir pensée avec les mains
sans qu'un con ne l'efface
à jouer au plus malin

La chose n'a de cause que demain
ainsi va la vie à l'avide
et le vide au trop-plein

Ainsi danse le dense
au creux de l'évidence
où meurt la norme énorme

Ailleurs, 28 novembre 2005, 23h56

**

ROSE LA VIE 

Le 29 janvier 1917, après 53 ans de vie commune, Rodin épouse Rose Beuret, c'est la vie !

« Miaki ta yume ni tsuba o haki warau »
Je crache en riant sur ces rêves que je suis fatigué de voir (
Dir en grey)

La queue du chat balance
Rit jaune le vampire

La raison sans emprise est en prison du pire
L'empire des non-sens

Vol de nuit garance
Ce jour étreint ma revanche
La pluie résurgence
Arrose notre Akanè
Le merle mon cœur
Signe à la rouge arcanée :
C'est Rose la vie

29 janvier 2010

LUEURS

Comment rendre ce que j'ai pris ?
Loin, mais vivante, elle écrit
C'est la vie sait la vie, elle ose

Noir et blanc ne font pas tout gris
Roses nous chante Mistigri 
Et veille un rêve où dort Desnos

18 novembre 2008

*

LES SEPT VERTUS DE MON ABSENCE

En songeant à Brel et Colette; Rimbaud, Hergé et Lewis Caroll; Yeats et Daudet; Hemingway, Howard Hawks et Barbara; Ibsen et Jarry; Camille Claudel et Vinci de Zfew

Je n'ai pas pleuré aux Marquises
Sur l'air de vos bêtises
Dans l'enthousiasme
De vos fantasmes

Ni crevé en Abyssinie,  
Et fait 'tintin' au pays des merveilles,  
À dix-sept ans devenir veille... 
Sept à soixant' dix-sept ou l'infini ?

Ni marché sur vos rêves
De papier remâchés
Où vous bêliez en chèvre
« Fait bon être mangée »

Ni chanté l'audace adultère
Comme exploit révolutionnaire
Export dans chaque amant
Que l'angoisse dément

Ni mis le pied à l'étrier
D'un talent putatif
L'autre main au panier
D'un pur désir hâtif

Ni désseulé la bourgeoise d'Ibsen,
Ni vos bobos, sur tréteaux du cynisme
Reine d'Ubu metteur obscène,
Scène éventant vos égo-isthmes.

(...)

En hommage à votre 'Inconstance
Et caprices', de triste passion
Je plaide, en place de la défense,
Art de la chute, votre délation

Jours sans, ni ailleurs, ni oubli 

*

En pensant à Pablo Neruda, No te impidas ser feliz (Ne te prive pas d'être heureux )...

Le mal ne guérit pas le mal. La douleur est tremplin de vie. Le poème trouvera son chemin.

du même... « Un poète doit être malheureux jusqu'à la dernière minute de sa vie »

29 décembre 2009

.

VOUS AUTRE

Tel vous passiez secrètes
Je vous regardais de travers
Telles vous êtes,
                      
Entre femmes sourires
Tel je m'avère,
Vous autre
Devenez

RER A, 22 décembre 2009, 8h53

*

22 septembre 2009 

LANDE MAINS

En songeant à Pepe, Tout est à eux, rien n’est à nous !

Tout fut à toi touffu de moi. Fous d'émois !

21 septembre

ANNIVERSAIRES

En songeant à « Femmes amoureuses », de D.H. LAWRENCE

Un jour un rien rêva d'un tout,
Doux temps d'un tout doutant de rien,
Tout devint rien. Rien fut le tout.

(...)

Avec le temps, le rien s'en va, le tout advient

FoSoBo, 21 septembre, 1h42

6 juillet 2009 

Non-poème

En écoutant Duke Ellington et Johnny Hodges, Things Ain't What They Used To Be

LE RÉEL FAIT MERVEILLE...

Parfois.

Il ne trahit jamais,
Devient ce que tu hais.
Toujours il se révèle,
Tel qu'il est.
ÊTRE, voici sa poésie.

Réel des êtres sans poésie,
Du club médiocrité, toute la vérité,
Qui jure. Sans foi, avec la loi, 
Entre patrons et curés syndicaux, le rêve antisocial est rentré dans les rangs. Silence !
Les moyens justifient leur faim. Comme on se couche on se lie.

Quelque chose de l'ordre de l'évidence,
Parfois, ce qu'il est vain de démontrer finit par advenir. Être. Réel.
Sans phrase ? Si : « Ne sois pas triste »... Livredel parachevé, libre d'elles ?

Tombent les illusions. La fausse poésie. Sur le trottoir des arts, à vendre. Donc achetée,
Marchandise du tout à l’ego. Caniveau. 
Pensée ? Comme des veaux. Dévôts ! 
Tout à l’égout, fleuve de lâcheté,
Les pieds deux fois dans le dégoût.

Nul doute n'était permis. Confiance ? Naïveté !
Pas une insulte imméritée. 
Prions le sain mépris.

Piètre revanche de l'esprit,
Le réel fait merveille. Parfois...
Aucune foi n'en sauve, qui peut ? 
Demeure la pitié pour les enfants perdus

20 juin 2009 

« LA SOIF DE L'ABSOLU »

En pensant à Jacques PRÉVERT, Je suis comme je suis

Une pensée de midinette
Fait le trottoir des arts

Groupie des chansonnettes
Vend son charme au hasard

J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Qui paye chaque fois ?

La poudre aux yeux de braise
Rend le désir obèse

*

18 juin 2009

LA CRÊTE DE L'ABSOLU

"Le goût de l'absolu" Aurélien, Aragon

 

« Monsieur,
Vous avez tenu, ce jour, des propos injurieux à l'encontre de VESYCULE et de moi-même, et ceci en public. Les autres personnes ayant assisté à la scène sont prêtes à témoigner [...] les suites administratives et judiciaires adéquates seront engagées.» RANTANPLANE, dans BUVARDE et PÉCOUCHETTE
, roman 

« Mes textes parlent de cette dualité entre la désespérance (ce constat que rien ne changera jamais, que tout est vain, inutile, stérile, que je me bats contre des moulins à vent, que ça n'intéresse personne même pas mes proches et que survivre reste la seule issue), et la volonté de VIVRE ( d'où ces images que demain tout peut arriver, tout est possible, que "je mérite mes rêves", que je suis assez "exigeante pour réaliser l'impossible") ceci même si mon combat est perdu d'avance, même s'il me reste bien peu de chose, et un soir, au soir du grand soir je partirai sereine, sans peur, avec quelques regrets de n'avoir pas fait mieux (peut être même moins bien) que les autres, que ces autres avant moi que je n'oublie pas , fière donc, d'avoir fait la guerre pour ce que je crois, avec faiblesse, sans véritablement d'arme, sans savoir vraiment comment me battre, comment m'y prendre, comment FAIRE, mais j'aurai essayé et serai allée jusqu'au bout. Alors oui, "demain m'enchante", parce que je veux que, demain encore, je continue à croire que tout est possible, "Alors pâle, mais vivante, j'engage le prochain combat et repeins le monde avec mes couleurs de rêveries. " Vensy de Zweik, juin 2008

*

15 avril

Le chat est là. Sourit

Et la souris aussi. Qui danse

Et le chat s'en balance

8 avril

Sakura now, Hanami

Cerisier ami,

Allons marcher aux fleurs

Loin des fausses candeurs

Des rêves ennemies,

Amusons nos muses muettes

Aller, dansons musette

.

?

Le coeur battant, l'esprit battu,
J'ai dévêtu l'aire du temps.

Me voilà, frappé d'interdits,
Drapé de tous mots tus, sans vertu,
Détrôné des étreintes

Esclave à fond de cale
Au vertige enchaîné, sans escale,
Sans port aux vains reproches,

Condamné à la peur d'être proche  

28 février

Portes ouvertes

Hors dedans, échappée belle

Rêve, à contre-rêves

26 février 2009 

Son ménage en grand

La poésie à la page

Fera propre printemps

23 février

Un trésor gisait là

Dévoilé sans effort

.

Voilà l'évidence. Vois ! là,

La danse du vide et

Le dense du ventre,

La transe entrée, chez elle, en nous

Sans zèle

Enfin

22 février

Parler. Donner acte.

Reconnaître. Prendre date.

Baume sur la honte

19 février

« Elle était une rêveuse, un esprit libre, un beau papillon qui venait de déployer ses ailes pour s'envoler. Mais moi, je la détestais d'être partie. De nous avoir privés de toute cette beauté.  » Saison sèche, Peter ROBINSON

« Les révolutionnaires n'ont pas besoin de femmes d'intérieur : ils leur coupent la tête » Hugo, dans Les Mains sales, Jean-Paul SARTRE

« Le fait est que je suis une femme écrivain, dit-elle, une femme écrivain ce n’est pas une femme d'intérieur qui écrit, mais quelqu’un dont toute l’existence est commandée par l’écriture. Cette existence en vaut bien une autre. Elle a ses raisons, son ordre, ses fins auxquels il faut ne rien comprendre pour la juger extravagante."  » La force des choses, Simone de BEAUVOIR

Des pages et des pages, blanches ou noires, lues et tournées pour oublier... En vain. Dé-ri-soire ! Les choses rappellent les mots à l'ordre, et nous convoquent les désordres intérieurs aux véritables rendez-vous, extérieurs.

12 février

DÉCHETS EGO-LOGIQUES

Île au Fleurs , vidéo (signalé DNDF ce jour)

Ma poésie est la poubelle de mon cœur 
Mais pas plus belle d'y décharger les faux fruits
Produits dans mon ardeur, pourris d'une rancœur
Sur le terreau du tout. Pour rien, beaucoup de bruit

Insuffisance et suffisance
Pré-théorie et prétentions
Vaste prétexte à pré-tensions

Après la vague, refluxion,
Vie revenue de ses partances
Plus loin, et libre d'importance

À se donner, port de l'angoisse, audace et peurs...
Rien n'est à pardonner, l'autre n'est pas autrui,
Double je déjoué, déchet jeté aux truies
Ma poésie est la poubelle de mon cœur

.

Silhouette rare

Et chère, une âme lointaine

Peine ombre du jour

7 février

Les trois singes de la sagesse, temple Nikko, Japon

Du bal des Tartuffe,

Individu immédiat

Asocial, Patlotch se tire...

Balle dans le pied

4 février

Tu as tout, et rien

Le beurre et l'argent du beurre

Le temps pas le temps

.

Le vide pansé, limite

Impensable du trop plein

.

29 janvier

S DNIOM ROJDENIYA ! (Bon anniversaire !)

ou Vie russe en quarantaine

« Le mot Tanka signifie poème court. Il se compose de cinq vers alternés de 5, 7, 5, 7, 7... Cette forme exprime un sentiment momentané mais qui peut être profond, philosophique ou douloureux… Les mots qui composent le poème doivent être musicaux… » Voir

La Dame au petit chien, Anton TCHEKHOV, né le 29 janvier 1860

Bronze du temps mort

La Dame au petit chien, l'homme,

Un banc. Qui s'étonne ?

.

Personne. Attente ? Plaie, tort !

Vie lente. Urgente à son bord

HAÏKU, TENKA, SENRYU... formes japonaises

.

.

.

.

26 janvier

Un trou côté coeur

Tombe, sans fin, une fleur

Mauve et sang noir. Pluie

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

« C'est le monde enchanté et inversé, le monde à l'envers où monsieur le Capital et madame la Terre, à la fois caractères sociaux, mais en même temps simples choses, dansent leur ronde fantomatique » MARX, Le Capital, « le plus redoutable missile qui ait été lancé à la tête des bourgeois »

« Les lois de nos désirs sont des dés sans loisirs » Robert

.

*

9 janvier

TROTTOIR

Je marche sur la neige
Et tu peux rigoler
J'ai l'air d'un éléphant avec des skis
FoSoBo, 9 janvier 2009, 23h11
 
TRESSE DE VIE
 
La détresse est vaincue quand le stress est dévié
Par la vie à remplir
Mais reste un vide
Et je l'occupe seul, sans comité
 
Je ne veux plus payer que de mon être à vivre

Être à nouveau nouveau
Dans l'angoisse d'un monde
Chaque jour plus ancien, mais toujours là, promouvant son caduc, comme un cadie trop plein, trop cher et trop gratuit,
Insoutenable souteneur d'une putain sociale : l'ennui

Être entier là ce que je suis
Ce que je veux, ce que je fais
Dans le bonheur du juste partagé
Que tu poursuis
 
Je ne veux plus payer que de mon être à vivre

Trop à oeuvrer et pas assez
Trop à défaire et dépasser
Le savoir par le faire
Le fer battu quand il est chaud

Nous cherchons à tâtons où relancer l'intensité
À faire l'espoir plus fort que la déprime
Quand pointe la nécessité
 
J'ai, nous avons, ne crois-tu pas, rencontré l'amitié,
Nous voilà donc, potentiellement, invincibles. Non ?
 
Je ne veux plus payer que de mon être à vivre
FoSoBo, 9 janvier 2009, 22h57

8 janvier 2009

« Lancée lors de la fête juive de Hanouka, l’offensive israélienne [à Gaza] a été baptisée d’après une comptine enfantine du poète Haïm Nahman Bialik (1873-1934), En l’honneur de Hanoukka, où il est question d’une toupie en plomb durci. Bialik doit sa notoriété à son poème La Ville du massacre, composé après un pogrom qui avait entraîné la mort de quarante-neuf Juifs en 1903, en Russie » (un texte de Jonathan Geffen)

GAZA... la poésie, bof !

Pour mémoire, UN AMOUR ÉTERNEL, Marche nocturne, pour Jimmy et Aïcha, 22 mars 2003

13-15 décembre 2008

TAMBOURS SUR PAROLES, juin 2008
Qu'est-ce pour nous mon cœur... Arthur RIMBAUD, 1972 
 
“Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents” Groupe surréaliste d’Athènes, décembre 2008
 

DUO DE MON TAMBOUR ET  DE MES BAS

sur un ostinato de djembé

La Grèce brûle... 

...et je resterais là ?

La tendresse figée dans ma graisse en gelée,
comme empâté en croûte en empoté du paf,
emporté loin des potes, en culotte de soi...

Faire mon gras en bide et mon maigre en poème,
d'une greffe sans foi cirrhose de l'esprit...

Sans Rose essaie la vie,
endormi dans l'émoi, tel un spectre du moi,
en revenu de tout pour aller nulle part...

Rêve nu ?

en attendant  la fin... 

Tant de voix ont parlé en moi...
Suis-je d'elles muet ?
Sors, poignard, de ma bouche !
Ta trouille la rouille !

Mon chant est le canon en moi tonnant des autres

Ces voix amies reviennent. Elles sont là, en moi,
Sans qui je n'entends rien, à rien, et n'aurais rien à dire, de rien,
Que le silence écho de leur absence sur les murs effondrés de mon bavardage

Mon chant est le canon en moi tonnant des autres

Toi, qui parles si peu, j'aime à te sentir là,
Par toi j'entends, à chaque instant, le coeur battant du monde
Après l'effroi vacarme de mes guerres, dont nos voix s'étaient tues,
J'aime ton souffle chaud écoutant mon silence, enfin...

et notre paix vivante

Mon chant est le canon par toi tonnant des autres

5 décembre 2008

Seul un saule me sauve / Qui pleure en sol mineur
en sourdine,
Willow Weep for me, Ella Fitzgerald

GUÉ du TEMPS

Dans les lierres en liesse au parfum de promesse
Dans les senteurs du vent sur l’âpreté du temps

Je défie de funestes sentences

Ma liberté s'enlace de malices 
Belle amitié s'enlise de menaces

(oui, j’étouffe au bâillon de mon chant, manchot muet, j'étreins le vide hurlement de l'absurde)

J'appelle une rivière
Complice, au nom qu'épelle ma prière
Pour éteindre le fou Artifice d’hier

À pieds secs en mes vers renversés, je te traverserai 

GUÉ du TEMPS 

de GÂTÉ

Sous le linceul du rêve
Mon cœur en camisole
       Boîte
Un tango pétrifié...

entre les bras des murs
où se cogne ma peine
ombre de nos chandelles
embrasées de plaisirs

à  GAÎTÉ

Sur le lin bleu du ciel
Mon âme en carmagnole
       Saute
De pierre à pierre

4 décembre 2008
 
D'UNE ALIÉNATION VOLONTAIRE
 
esclave enchaîné à sa complaisance
dans un huis-clos d'insignifiance
de perte des sens en panne d'essence
 
enflure poétique d'un oubli du monde
inconscience a-critique
 
trahison du poème
 
opium artistique

4 décembre 2008

POÉSIE INTERNATIONALE

Vers libres

AT&T supprime 12.000 emplois
JP Morgan va supprimer 9200 postes
L'Espagne proche des 3 millions de chômeurs
GM prêt à sacrifier le tiers de ses salariés américains
Bank of America supprimerait jusqu’à 30000 postes
Telecom Italia va supprimer 4.000 emplois supplémentaires 
Toyota va se séparer de 3 000 salariés intérimaires au Japon
Fujitsu Siemens va supprimer environ 700 emplois en Allemagne
Aux USA, le secteur privé a détruit 250.000 emplois en novembre
ArcelorMittal envisage de supprimer 9.000 emplois dans le monde
Le leader mondial de la logistique va supprimer 9 500 emplois chez DHL
Le nombre des inscriptions au chômage a grimpé à 516.000 aux Etats-Unis pour la semaine close le 8 novembre

Ceci n'est pas un chapeau

3 décembre 2008

5.

FAUX-PAPIERS 

" Le poète est responsable de tous les mots..." Patrice Cazelles

Un vol de poignards sauvages déchire la nuée des songes

une

pluie 

de

sang

noircit mes vers transis

Que la tache aveugle encore obscurcit

d'une plume d'ange à l'arrache-pied faisant sa vidange

« Vive le mensonge libre ! » ?.....................................................?

Oiseau qui chante faux n'existe pas

4.

LA VIE À L'IMPROVISE

There's Danger In Your Eyes Chérie 1930 vocal Harry Richman  

flash' bulles... qu'un plus bel oeil au monde explose... l'esprit repris l'explore... une voix reconnue...

défuntes peines, non feintes joies, nos peintures...

la même voix... comme de loin

revenue

d'un rêve

nue

hors d'atteinte, hors d'étreinte, hors d'astreinte...

secouant ses entrailles pour inventer sa voie...

 elle...

adoucir mon séjour... décréter l'impossible interdit de nos jours

2 décembre 2008

(six cent cinquante-sixième nuit)

Viens chez moi je te montrerai Catherine 

Mon vert wagon mon rouge capucine
Mon violet manganèse et mes ombres

LIVREDEL II-5

3.

AUTAN

Emporte ma folie d'automne
Ô vent d'Autan

Qu'importe tant, qu'un vers détonne,
Si tu l'entends

Bel Autan blanc
Chaud sur le banc

Rude Autan noir
Pluie de l'espoir

De Sibérie
Froid d'Égérie

Léger, j'en ris
Sans danger pris

À vendanger
Sous nos abris

2.

SANG BLANC

Tout le monde descend
La morale remonte

Des maux, râle le sens
La pensée fait le compte
Des mots faisant sang          blanc

Que le poète mente
D'un faux si indécent,
Son poème en a honte

Vivre est incandescent
C'est un camp qui démonte
Le monstre, de perçants
Repères, sur l'immonde...

Mais le moral descend
Car il va bas, le monde...

*

Qu'un seul mot nous déchante
Qu'un mensonge déjante
Et la rage dedans
Explose le décor

On nous prend la couleur
On s'envole... Au voleur !
Quand la vie est ailleurs
La survie est partout !

Qui crache sur nos rêves
Nous cache qu'il en crève

D'une vaine détresse,
Ton geste de tendresse
Mon zeste de sagesse,
Il partiront, no stress...

*

Mystérieuse maîtresse
Que mes sentiments.
Qui suis-je qu'elle dresse ?
La trompé-je l'aimant ?

D'où vient cette paresse
Qui me prend pour amant
Et me pousse à bassesse
Sans me coucher vraiment ?

Que faire ? Qui me presse ?
Dormir est si charmant
Pour défaire les tresses
Qui tissent mes tourments

Où se plaît mon adresse
Se corrompt mon serment

1.

LEVAIN 

Le vin maudit
Le vin mauvais
Le vent me dit
Que je m'en vais

Ses yeux dans mes poches crevées

De vains mots dits
Devin défait
Devant l'ourdit
De ce méfait

Les poches sous mes yeux crevés

Le vendredi
Vendu surfait
Vint le prédit
Levant l'effet

Fouille mes poches un oeil de fée

Vie de l'ordi
Vide parfait
Pleine survie
Peine d'Orphée

Mais je m'endors, au disque d'or, soleil levé

*

28 novembre 2008, 23h56

ÉPIQUE BIRTHDAY ! AN III

Épilogue d'un a-poète

A-poème comme
Peut l'écrire un homme 
Demeuré bloqué 
De n'avoir croqué,

En ardant, la pomme,
Avec une... hum...
Qui sans l'escroquer
- Elle a le hocquet -

Baissa le loquet
Sur sa cigarette.

Son élan arrête
Adam à la porte...

(Trois ans plus tard)

Le rêve l'emporte,
       Ah, triste
Ève morte en poète :
      "Artiste"

27 novembre 2008, 14h20

? ? ? ? ? ? ?

Elle est disparue.
Perdue dans la rue ?

S'est-elle noyée
Dans son encrier ?

Ou du pont jetée
En mer agitée ?

Pour mieux oublier
S'écrire où crier ? 

Il ne peut se taire 
Elle alors se terre ?

Pour le supplier
De rayer, de nier ?

Son 'à plus' dernier
Au nous qui l'a crue ?

26 novembre, 25h00

CHINTEI

Par un soleil larvé, d'une aube d'automne
Deux malades du monde réel
Si ce n'est nous, untels
Sont repêchés au
Bord du canal
Corps banals
Ils sont secs
Mais ils tremblent
De n’être pas du même bord
Et l'un et l'autre pense et leurs pensées font des 

ri...

co...

chets...

ondes de

choc...

tch...

ch...

C'est rien c'est tout c'est nous s'aider à vivre sans céder

et l'eau efface, sur la fable, les maux d'errements oubliés

.

26 novembre 2008, 14h56

PASSAGE DU GOIS

Disparaître

pour être ? Puis cons paraître à nous, ridicules ? Péninsule ? D'où l'on jette à la mer son passé ? Cadavre incinéré ? Cendre froide ? Et pourtant, elle brûle

Croire sans frime
Faire, sans prime
Guerre à déprime

Aucune table rase n'

efface l'

autre en soi

Du passé, le futur fait la grève. Pas l'impasse. Contre un retour du même, "le secret", c'est la passe. L'

issue ? 

Nul destin. De l'instinct. Poésie !

La saisie de l'instant, où le dessein surprend, fugace en lignes claires

Audace ?

Passage, où ne pas s'enliser si l'on s'engage à la marée. Car sur ce pont des arts, danse une traversée. Pas sage

Bras tendus au réel du rêve
La mer devient la terre
L'éternité réconciliée
Femme démarrée
Homme amarré

Fidélité, distance, confiance. Denses intensités. De pas perdus en persistance, l'inconstance se meurt où naît l'éperdue consistance

Silence, ils tournent !

25 novembre 2008, 13h30

L'INCORRIGIBLE, méta more prose

à Ève-Noire

Il tourne le dos à la scène, aux tréteaux virtuels, obscènes.  Des masques de verre y surjouent, cinéma aux gentils rajouts, le texte étalant les tics, ils passeront pour poétiques dans les salons authentifiés.

Mais nul voyant n'est mystifié.

Chacun jette son dé espoir, rêve d'un soir, trouble en déboire, Orane heureuse au dernier saut...

Les mots dupent le premier sot venu tromper sa solitude, vie à l'envers contre habitude... Un vide en vers emplit l'écran de sa vanité, massacrant la rime au son mêlant les sens, d'où naît le poème en essence.

Faire le beau germe l'ivraie, le faux d'un faux n'est pas le vrai, qu'il aime à lire entre ses lignes, d'où surgit, plus fort qu'en les signes, son cri de tendresse soufflée : « - Vaine détresse, part sans tricher ! »

Il tourne le dos mais entend le bruit du bonheur, en restant, dont elle parfume sa trace sur un coeur où rien ne s'efface.

25 novembre 2008, 12h04

L'INCORRIGIBLE

à Sèvorine,

Il tourne le dos à la scène,
Aux tréteaux virtuels, obscènes.
Des masques de verre y surjouent,
Cinéma aux gentils rajouts,

Le texte étalant les tics,
Ils passeront pour poétiques
Dans les salons authentifiés.
Mais nul voyant n'est mystifié.

Chacun jette son dé espoir,
Rêve d'un soir, trouble en déboire,
Orane heureuse au dernier saut...
Les mots dupent le premier sot

Venu tromper sa solitude,
Vie à l'envers contre habitude...
Un vide en vers emplit l'écran
De sa vanité, massacrant

La rime au son mêlant les sens
D'où naît le poème en essence.
Faire le beau germe l'ivraie,
Le faux d'un faux n'est pas le vrai,

Qu'il aime à lire entre ses lignes,
D'où surgit, plus fort qu'en les signes,
Son cri de tendresse soufflée :
« - Vaine détresse, part sans tricher ! »

Il tourne le dos mais entend
Le bruit du bonheur, en restant,
Dont elle parfume sa trace
Sur un coeur où rien ne s'efface.

23 novembre 2008, 26h35

Fenêtre fermée

Rêve, fossé, folie douce

Leçon de silence

23 novembre 2008, 13h21

SEXTANT

Un horizon inquiet suspend l'énigme au bord des lèvres

Demain répond contre l'oubli :

« - Vous n'aurez pas démérité. Ni une ni deux, chassez le doute, confiance toute ! À jamais reconquise, depuis les hauts barrages, séparées affluentes...

Oui vous aviez droit au meilleur, dans le pire, qu'annoncent noirs et blanches,

Tenez fermes vos mains, votre unique crayon de couleurs,

Ce mat mis à vos toiles, ce vent en cap des rêves, ces bleus devant la voile,

Ces vers croisant à l'infini, à douleurs à bonheurs,

Car personne, jamais personne, personne, jamais, n'est seul. Seulement loin, si loin... trop loin,

Si proches »

22-26 novembre 2008, 22h57-10h42

LUEURS

Comment rendre ce que j'ai pris ?
Loin, mais vivante, elle écrit
C'est la vie sait la vie, elle ose

Noir et blanc ne font pas tout gris
Roses nous chante Mistigri 
Et veille un rêve où dort Desnos

18 novembre 2008, 17h53

MÉTAMORPHOSE prose

Il était une fois une petite fille qui lançait en chantant du lin bleu en brindilles aux passages du temps, assise sur un banc. Ses yeux riaient, son coeur brillait, elle épelait le vent en lettres de son nom. Elle soufflait des bulles où l'espoir s'irisait d'une vie funambule sur l'abîme insondable où sa pensée sombrait, car ses rêves, toujours, un autre lui prendrait.

(un bruit)

C'est le pas de cet autre, il marche sur ses rêves. Sur la peau nue des murs, décollant les affiches, il écrit de son sang « Du passé, faisons grève ! » Il arrache son ancre à ce gouffre invencible, et, dans l'ombre du trou, il cache en encre bleue : « Les comptes de la faim nous font encore aimer »

(un silence)

Alors elle sourit ce qui pleure dedans, et va s'asseoir ailleurs - à Paris tous les bancs sont à elle. Pour enchanter l'ennui d'un monde si petit, où lancer son âme vagabonde ? Il lui faut un ballon, gros avec la fenêtre donnant sur l'être d'où "voir" enfin, reconnaître, partager ses couleurs, pour offrir à la vie, sienne de terre, son ciel brûlant d'envies.

(La pluie fait des claquettes...)

Sur le trottoir d'en face, un homme, parapluie sous le bras. Ce regard. Perdu ! Ce n'est plus lui... Il approche et lui dit : « - Il pleut et la nuit tombe, j'entends vos pleurs dedans, je vois votre oeil sourire. Je trouve en vous ma joie, que puis-je vous offrir en échange, qu'un mot ? Mon âme est une bombe. »

La pluie tombait. Elle ne dit rien. Il se tut. Ils roulèrent ensemble un tabac de vanille, des regards de velours, des songes dévêtus... Le temps coulait en larmes rouge cochenille. Le passé poursuivait l'avenir, chien perdu sans collier. Il leur collait aux pieds, lourd, chenille sans papiers. Ils traversaient, figés, l'étendue sans limite entre rêve et réel. Confondus.

Une sève neuve emportait la jeune fille vers son intime rime, à l'ultime chemin que le poète seul gravit au parchemin de sa vérité nue, jusqu'au sommet des vagues d'où, sous le monde se dévoile l'horizon offert à l'abordage aux cœurs et leurs raisons.

Dehors il faisait froid. On fermait la fenêtre. Il faisait froid dedans, et l'on perdait son être à paraître autrement, ailleurs qu'on vous attend, sans écho à ses maux qu'un trouble en mots d'antan. Dehors il faisait froid. Les brasiers s'annonçaient dans la mort déjà là, massive et désinvolte, en toute impunité. Mais nul n'y renonçait. Elle était nécessaire et sourde à la révolte.

La poésie n'en pouvait. La petite fille était grande maintenant. Elle connaissait la guerre, celle qui n'épargne aucun blessé, qui efface sa trace et vide la mémoire de sa honte, rangée à double-fond d'armoire, dont la clé se jette à la mer, du pont des Arts.

Mais qui voulait la guerre et qui voudrait la faire ? Elle était pourtant là. Oh non ! Pas entre nous, elle était là partout, la partouze univer-sel d'une terre en sang, en semblants à genoux. Guère à lire, ou pire, silence des affaires, entre argent et poème, entre gens et minous, entre écrits-cris d'amour, urgence où le beau vers sur la nécrose prolifère et qu'en vain se dénoue l'avenir des bovins, des bons vins, des bons mots, des jeux du cirque, des ballons d'fous te bouffant d'atmosphère médiatique, méga-tics... Mots ! Maux qu'on tait comme on tue. On aurait dix-sept ans encore... On y mettrait deux trous, gauche du val... La jeune fille est lasse, hélas, il va, s'emballe

Parfois, la jeune femme écrivait en secret, en convoquant la petite fille, sa reine, qu'elle était encore et contre tous, dans l'attrait de ses miroirs sans tain où chantait la sirène. Voulant vivre elle allait. Nulle peur de la mort : Être. Aimer. Être aimée. Pour créer. Sans remord. Petits papiers collés sur un trou de serrure, fin froide offerte en sacrifice à sa fêlure.

Un homme avait appris, en elle mieux qu'en lui, à voir ce qu'il était - on est rien que des autres. Elle n'en savait rien et n'était pas des nôtres, à l'entendre. Que pourrait-il bien lui apprendre, lui à qui la lumière vient de dons reluis, reçus, relus, reliés d'elle à lui qui le fuit ?

Ensemble ils bâtissaient les ruines d'un bonheur laissé pour mort sur le champ clos de vains combats, usaient l'impatience des muses, sans honneur, et leurs folies croisaient des faire sans ébats, sauf l'infinie querelle de leur foi sans fin commune, sans partage, vouée à l'abîme d'un ennui quotidien, d'un vide sans parfum, d'une survie certaine interdite au sublime.

Il n'avait aucun goût pour le voyage court auquel était promis leur pur intemporel, rien à quitter vraiment, aucun courage pour partir. Mais il s'y adonnait de sa plus belle ardeur. Il avait des raisons dont elle, en fée, détenait le secret qu'elle ignorait en fait.

Il écrivait afin de percer ce secret. La forme importait-elle ? Il s'écrivait pour elle, bouteille à toute mer où la vague se crée qui porte dans le vent des ballons sans ficelle. Il la voyait courir, poursuivre un canaillou, relever son jupon, ramasser un caillou bleu, l'offrir au garçon blond, mouiller sa socquette rayée, boire une fraise à l'eau. C'était sa quête qui le tenait, la simplicité de plaisirs de la vie qu'il ne pouvait plus qu'imaginer, rongé par la nécessité de tout saisir, incapable d'oublier le monde réel...

Pourquoi la poésie, d'absence en ses sonnets, coulait-elle de source en volant des mots d'elle ? Tout change en le silence où coule l'eau muette, et la petite fille dit tout mais en se taisant, plus qu'il ne peut entendre et bien moins qu'en poète incertaine elle écrit.

L'échange, ce faisant, fit place au doute puis, car il faut être honnête, au tranchant solitaire assurant à chacun la paix des morts vivants, mais se guettant au net, poétiquement correct. Sur l'écran coquin, tout se polit. Tics. Tout se polue. Tocs. Tic tac... Inlassable sablier de l'oubli. Tactique Insaisissable, manoeuvres connectiques, défilé du génie virtuel des experts en tout, esperanto de la vie séparée... Mais il s'écrit que nul n'en désespère

« Tout est dit... Tout est clos... Tout est fini pour moi.... Nous n'avons plus rien à nous dire... Fait le choix... Tu me violes... » En litanie de la débâcle, elle égrenait des mots qu'il ressassait en boucle, comme un disque rayé, qu'elle aimait autrefois, du temps où tout était possible et hors la loi, du temps où rien aux rêves ne dressait obstacle, du temps où dans ses bulles dansait leur spectacle, leur tragi-comédie, elle en vraie Bérénice, lui perdu en des rôles poursuivant le vent de ses désirs, au nom d'inconstance et caprice...

Mais d'autres mots tournaient : « Tes poèmes me portent... Tu me manques... besoin de toi... Je te lirai... »

Vaincu et sans appel, encore il écrirait. Il écrirait sa vérité. Elle passait par ses colères. Calme est la mer l'instant d'avant, quand gronde en l'air déjà son ouragan, soulevant des bas fonds les lames de la haine et la vague au plafond d'un esprit délirant d'être avec et sans toi, d'être avec et sans voix, sans vue sur l'horizon, sans voile à sa coquille et perdu sous son toit, mis aux faire, aux barreaux de sa forge en prison. La femme de marin tricote un pull-over. Comme elle, lui attend... Godote aura ses vers, et lui ses vérités, sévérité d'un monde sans pitié. Pis, il ne sait pourquoi, mais l'épie, dans sa nuit de papier, trimant sur son démon, se maudissant poète : à quoi bon nous rimons ?

N'est-il qu'un livre ami, grand ouvert sur son rêve et fermé à sa vie ? Rangée ? Hors de danger ? Son crayon est-il vain contre un présent de glaive sur les sens ? Espérance, espèce protégée... Il brûlerait ses vers, nu en place de grève, à l'aube où le jour lève une nuit enragée sous une lune bleue, blanche et noir, et sans trêve :

L'une est deux sur la dune, où nul n'est étranger au partage du vent. La mer danse aujourd'hui sous les cieux d'une époque où les yeux du voyant croisent ceux d'une fille au soleil de minuit, sur un banc à midi, fée des métamorphoses, serein en les mots dits, sirène du jeudi...

Douze heures ont sonné, c'est du sonnet la pause

17 novembre 2008

« Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour. Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu'il avait faite; et il se REPOSA de toute son œuvre, qu'il avait faite. » - Genèse 1:31-2:3

On était aujourd'hui dimanche. Il vit tout ce qu'il avait fait; et voici, cela restait très moyen. Ainsi le sixième jour, rien le matin pas plus le soir (il avait relu le poème oublié, et poignant, de Robert Desnos). Ainsi, au septième jour, rien ne fut achevé. Tout était mal armé. De son oeuvre, qu'il avait défaite, il ne se reposa point. À la ligne...

Tout fut à reposer

12-16 novembre 2008

LIFE OF LOVELESS LIFE

À Robert DESNOS (The Night of loveless Nights)

1 (lundi 10 novembre 2008)

Il était une fois une petite fille
Qui lançait en chantant du lin bleu en brindilles
Aux passages du temps, assise sur un banc,
Ses yeux riaient, son coeur brillait, elle épelait le vent

En lettres de son nom, elle soufflait des bulles
Où l'espoir s'irisait d'une vie funambule
Sur l'abîme insondable où sa pensée sombrait,
Car ses rêves, toujours, un autre lui prendrait.

(un bruit)

C'est le pas de cet autre, il marche sur ses rêves,
Sur la peau nue des murs, décollant les affiches,
Il écrit de son sang « Du passé, faisons grève ! »

Il arrache son ancre à ce gouffre invencible,
Et, dans l'ombre du trou, il cache en encre bleue :
« Les comptes de la faim nous font encore aimer »

(un silence)

2 (mercredi 12 novembre, 1h43)

Alors elle sourit ce qui pleure dedans,
Et va s'asseoir ailleurs - à Paris tous les bancs
Sont à elle. Pour enchanter l'ennui d'un monde
Si petit, où lancer son âme vagabonde ?

Il lui faut un ballon, gros avec la fenêtre
Donnant sur l'être d'où "voir" enfin, reconnaître,
Partager ses couleurs, pour offrir à la vie,
Sienne de terre, son ciel brûlant d'envies.

(La pluie fait des claquettes...)

Sur le trottoir d'en face, un homme, parapluie
Sous le bras. Ce regard. Perdu ! Ce n'est plus lui...
Il approche et lui dit : « - Il pleut et la nuit tombe,

J'entends vos pleurs dedans, je vois votre oeil sourire.
Je trouve en vous ma joie, que puis-je vous offrir
En échange, qu'un mot ? Mon âme est une bombe. »

3 (mercredi 12 novembre 2008, 14h02)

La pluie tombait. Elle ne dit rien. Il se tut.
Ils roulèrent ensemble un tabac de vanille,
Des regards de velours, des songes dévêtus...
Le temps coulait en larmes rouge cochenille.

Le passé poursuivait l'avenir, chien perdu
Sans collier. Il leur collait aux pieds, lourd, chenille
Sans papiers. Ils traversaient, figés, l'étendue
Sans limite entre rêve et réel. Confondus.

Une sève neuve emportait la jeune fille
Vers son intime rime, à l'ultime chemin
Que le poète seul gravit au parchemin

De sa vérité nue, jusqu'au sommet des vagues
D'où, sous le monde se dévoile l'horizon
Offert à l'abordage aux cœurs et leurs raisons.

4 (mercredi 12 novembre, 16h18)

Dehors il faisait froid. On fermait la fenêtre.
Il faisait froid dedans, et l'on perdait son être
À paraître autrement, ailleurs qu'on vous attend,
Sans écho à ses maux qu'un trouble en mots d'antan.

Dehors il faisait froid. Les brasiers s'annonçaient
Dans la mort déjà là, massive et désinvolte,
En toute impunité. Mais nul n'y renonçait.
Elle était nécessaire et sourde à la révolte.

La poésie n'en pouvait. La petite fille
Était grande maintenant. Elle connaissait
La guerre. Celle qui n'épargne aucun blessé,

Qui efface sa trace et vide la mémoire
De sa honte, rangée à double-fond d'armoire,
Dont la clé se jette à la mer, du pont des Arts

5 (mercredi 12 novembre, 21h40)

Mais qui voulait la guerre et qui voudrait la faire ?
Elle était pourtant là. Oh non ! Pas entre nous,
Elle était là partout, la partouze univers-
Sel d'une terre en sang, en semblants à genoux,

Guère à lire, ou pire, silence des affaires,
Entre argent et poème, entre gens et minous,
Entre écrits-cris d'amour, urgence où le beau vers
Sur la nécrose prolifère et qu'en vain se dénoue

L'avenir des bovins, des bons vins, des bons mots,
Des jeux du cirque, des ballons d'fous te bouffant
D'atmosphère médiatique, méga-tics... Mots !

Maux qu'on tait comme on tue. On aurait dix-sept ans
Encore... On y mettrait deux trous, gauche du val...
La jeune fille est lasse, hélas, il va, s'emballe

6 (mercredi 12 novembre, 25h09)

Parfois, la jeune femme écrivait en secret,
En convoquant la petite fille, sa reine,
Qu'elle était encore et contre tous, dans l'attrait
De ses miroirs sans tain où chantait la sirène.

Voulant vivre elle allait. Nulle peur de la mort :
Être. Aimer. Être aimée. Pour créer. Sans remord.
Petits papiers collés sur un trou de serrure,
Fin froide offerte en sacrifice à sa fêlure.

Un homme avait appris, en elle mieux qu'en lui,
À voir ce qu'il était - on est rien que des autres.
Elle n'en savait rien et n'était pas des nôtres,

À l'entendre. Que pourrait-il bien lui apprendre,
Lui à qui la lumière vient de dons reluis,
Reçus, relus, reliés d'elle à lui qui le fuit ?

7 (jeudi 13 novembre, 11h05)

Ensemble ils bâtissaient les ruines d'un bonheur
Laissé pour mort sur le champ clos de vains combats,
Usaient l'impatience des muses, sans honneur,
Et leurs folies croisaient des faire sans ébats

Sauf l'infinie querelle de leur foi sans fin
Commune, sans partage, vouée à l'abîme
D'un ennui quotidien, d'un vide sans parfum,
D'une survie certaine interdite au sublime.

Il n'avait aucun goût pour le voyage court
Auquel était promis leur pur intemporel,
Rien à quitter vraiment, aucun courage pour

Partir. Mais il s'y adonnait de sa plus belle
Ardeur. Il avait des raisons dont
elle, en fée,
Détenait le secret qu'elle ignorait en fait.

8 (jeudi 13 novembre, 16h09)

Il écrivait afin de percer ce secret.
La forme importait-elle ? Il s'écrivait pour elle,
Bouteille à toute mer où la vague se crée
Qui porte dans le vent des ballons sans ficelle.

Il la voyait courir, poursuivre un canaillou,
Relever son jupon, ramasser un caillou
Bleu, l'offrir au garçon blond, mouiller sa socquette
Rayée, boire une fraise à l'eau. C'était sa quête

Qui le tenait, la simplicité de plaisirs
De la vie qu'il ne pouvait plus qu'imaginer,
Rongé par la nécessité de tout saisir,

Incapable d'oublier le monde réel...
Pourquoi la poésie, d'absence en ses sonnets,
Coulait-elle de source en volant des mots d'elle ?

9 (vendredi 14 novembre, 12h31)

Tout change en le silence où coule l'eau muette,
Et la petite fille dit tout mais en se taisant,
Plus qu'il ne peut entendre et bien moins qu'en poète
Incertaine elle écrit. L'échange, ce faisant,

Fit place au doute puis, car il faut être honnête,
Au tranchant solitaire assurant à chacun
La paix des morts vivants, mais se guettant au net,
Poétiquement correct. Sur l'écran coquin,

Tout se polit. Tics. Tout se polue. Tocs. Tic tac...
Inlassable sablier de l'oubli. Tactique
Insaisissable, manoeuvres connectiques, 

Défilé du génie virtuel des experts
En tout, esperanto de la vie séparée...
Mais il s'écrit que nul n'en désespère

10 (vendredi 14 novembre, 14h11)

« Tout est dit... Tout est clos... Tout est fini pour moi....
Nous n'avons plus rien à nous dire... Fait le choix...
Tu me violes...» En litanie de la débâcle,
Elle égrenait des mots qu'il ressassait en boucle,

Comme un disque rayé, qu'elle aimait autrefois,
Du temps où tout était possible et hors la loi,
Du temps où rien aux rêves ne dressait obstacle,
Du temps où dans ses bulles dansait leur spectacle,

Leur tragi-comédie, elle en vraie Bérénice,
Lui perdu en des rôles poursuivant le vent
De ses désirs, au nom d'inconstance et caprice...

Mais d'autres mots tournaient :
« Tes poèmes me portent...
Tu me manques... besoin de toi... Je te lirai...»
Vaincu et sans appel, encore il écrirait.

11 (vendredi 14 novembre, 16h09)

Il écrirait sa vérité. Elle passait par ses colères.
Calme est la mer l'instant d'avant, quand gronde en l'air
Déjà son ouragan, soulevant des bas fonds
Les lames de la haine et la vague au plafond

D'un esprit délirant d'être avec et sans toi,
D'être avec et sans voix, sans vue sur l'horizon,
Sans voile à sa coquille et perdu sous son toit,
Mis aux faire, aux barreaux de sa forge en prison.

La femme de marin tricote un pull-over.
Comme elle, lui attend... Godote aura ses vers,
Et lui ses vérités, sévérité d'un monde

Sans pitié. Pis, il ne sait pourquoi, mais l'épie,
Dans sa nuit de papier, trimant sur son démon,
Se maudissant poète : à quoi bon nous rimons ?

12 (dimanche 16 novembre, 12h00)

N'est-il qu'un livre ami, grand ouvert sur son rêve
Et fermé à sa vie ? Rangée ? Hors de danger ? 
Son crayon est-il vain contre un présent de glaive
Sur les sens ? Espérance, espèce protégée...

Il brûlerait ses vers, nu en place de grève,
À l'aube où le jour lève une nuit enragée
Sous une lune bleue, blanche et noir, et sans trêve :
L'une est deux sur la dune, où nul n'est étranger 

Au partage du vent. La mer danse aujourd'hui
Sous les cieux d'une époque où les yeux du voyant 
Croisent ceux d'une fille au soleil de minuit, 

Sur un banc à midi, fée des métamorphoses,
Serein en les mots dits, sirène du jeudi...
Douze heures ont sonné, c'est du sonnet la pause.

10 novembre 2008, 21h58

De ne plus l'attendre

Il surgit inespéré

Le moment à prendre 

7 novembre 2008, 23h02

Là, sans sûreté,

Dans le mot ment le moment,

La censure tait

7 octobre / 9 novembre 2008, 0h16

De quoi s'est-on tu ?

Pour quelle nécessité

Jetée je t'ai tuée ?

8 octobre 2008

la sirène a pissé dans la mer
et noyé son poison
dans ses vers solitaires

sous un art du mensonge
qui s'est nommé pour rêve

Et toute la mer bue,
la mer empoisonnée,
jamais n'effacera la trace

Des mots de trahison
exigeant la confiance
au prix de l'inconstance

29 septembre 2008, 19h42

... OÙ L'OUBLI ?

Toi, qui n'a su donner ce que tu crois reprendre,
Te voilà seul, sonné sous le poids du fardeau,
En voleur volé par ce qu'il a cru revendre
Au prix fort d'une vie offerte en pur cadeau.

Comme s'il se pouvait, l'oubli, venir d'objets
Passés, repassés d'yeux en mains, maintes fois,
Comme si tu n'avais que choses à ranger
Sur les rayons de mémoire vidés, sans foi...

Te voilà suffoqué, enfoui sous ta poussière,
À faire le ménage sans inspiration,
Dans un placard réduit, sans balai ni sorcière,
À tripoter des mots, maître queux de rations

Sans saveur, pimentées de piteuses raisons.
Te voilà, honte à boire, histrion criminel,
Sans arme. Alors... tuer l'hôte de ta maison ?
L'autre de ton désir d'incendie éternel ?

L'autre de ton absence à vivre avec toi-même,
Dans le miroir sans tain de jours désassemblés,
Aux rythmes décalés des battements d'un thème 
Gravé en un sillon où profond s'ensabler ?

Te voilà pris au piège, trop déguisé en fou
Dégrisé d'une geste ayant jeté la mort,
De sa rage sans faim, un soir sans fin que saoul,
Sur le plus beau présent en l'espoir d'un trésor.

(...)

Une fois, pour de vrai, une fois seulement,
Une fois pour toujours un premier jour de fête,
Dans l'ivresse d'un don parfait sans reniement,
Demain que demain vienne et que je sois poète !

22 septembre 2008, 21h13

« SURRÉALISTE ! »

On n'a jamais vu
Autant de poètes
Qu'au temps d'internet

Aucune bévue
Personne ne pète
Plus beau que son culte

Tant de vers si chauds
Que le vernis sot
Rime au froid soleil
Avec doigt dans l'oeil

Reality show
Prime time and so
Poème à l'orteil
Taylor alors paye

21 septembre 2008, 19h24

AILLEURS... si j'y suis

« Quel est l'ailleurs où l'on dit que je suis ? » LIVREDEL, II, 5

Viens voir l'ailleurs
Si je n'y suis
Ce n'est qu'ici

Bah ! Où j'essuie
L'arme des pleurs
Parfois aussi

L'art de mes leurres
Quand je m'essaie
À sonner l'heure
Car je ne sais

Ce qui t'enfuit
D'être si proche
Ni ce qui cloche
Et qui m'en suit

18 septembre, 16h09

COULEURS ROMPUES

Le temps se cabre
En tendresse gelée
Dans le faux marbre blanc.

Un fantôme emmuré
Griffe d'un cri muet
La toile de lin bleu.

L'automne est piraté
Où s'est perdue l'été
La feuille de Prévert.

Plus rien ne bouge.
Le vent fait mousse
Au vers de l'âtre.

Dans l'ascenseur,
Pas de chat froid,
Un parapluie bat hors d'haleine.

Rayé du rouge,
Je porte dégriffé.
Demain pas d'autre jour...

18 septembre 2008, 23h56

Le code aboli

L'ascenseur monte un sourire

Hors du puits et puis...

16 septembre 2008, 21h40

OSMOSES

Bass Groove 1

Le son du corps à corps
Du fond de l'âme soeur
Détonne sans accords
Mes notes de couleur,

Qui épellent, sans fin,
Sans mot pour la douleur,
L'absence d'un parfum,
Le silence après pleurs,

Quand le glaive me perce
La peau de rêves morts
Sur le groove où je berce
L'espoir dans mes remords

En valsant à deux mains,
Mime d'ailes d'un ange
Annonçant à demain
Une douceur d'échanges

Abolissant la haine,
Mauvais sang de l'ennui,
Par une joie sereine
À danser sous la pluie 

15 septembre 2008, 14h02

ANTIPODES

Je vais loin de l'enfer
De l'injonction à faire
Un petit monde en soi
Et de si peu de poids

Caprice à satisfaire
Pour le seul manque offert
D'un art cuit du je-moi
À l'égotique émoi

Je rêvais du contraire
Que j'ai cédé sans vie
À mesquines envies

D'être sous le paraître,
De si fière inconstance,
Mieux qu'une inconsistance

6 septembre 2008, 20h23

LA VIE QU'ON MÉDITE

« L'enfermement s'abolit » Jacques CAMATTE

On a
On n'a pas
Pas la vie
Pas la vie qu'on mérite

On a, on n'a pas
Pas la vie qu'on hérite
On a la vie qu'on vole
À la vie qu'on nous vole

J'ai fui la vie pluvieuse
La vie plus vieux
La vie plus con
La vie qu'on pense

Pour compenser la vie
Qu'on ne dépense pas
La vie déprise
Qui ne dépasse pas

La vie méprise.
J'ai tout repris,
D'apprendre à prendre
Ce qu'on m'offre

J'ai arraché ma vie
Aux vents mauvais
Et je m'envole
Au vent d'aimer

16 août 2008, 13h21

D'un rêve de sable

L'autruche lève ses plumes

Au vent du désert

14 août, 22h12

Trop d'amour sans corps

Tue les coeurs. Collatéraux

Dégâts... À quel prix ?

13 août, 22h57

Te voilà, sereine

Qui n'attend qui tue, sirène

Au verbe assassin

4 juillet, 24h28

Se disent deux mains

À demain ! humant la rime

Curieuse à jamais

2 juillet, 2h23

Deux mains se demandent

Comment demain les engage

Garantie sans gage

28 juin, 16h45

Une main demande

Ce que l'autre coupe, en rage,

Détruit le partage

28 juin, 14h47

Toi, si porcelaine,

Moi éléphant... Ouh la la

Porcelets de haine

27 juin, 11h41

Transparentes ondes

Monte l'âme du fond, bleu

Éternel, retour

27 juin 2008, 11h14

À dessein tracé

Sanguine et mine de plomb

Venin naturel

25 juin 2008, 23h20

DE LA MISÈRE EN MILIEU MOYEN

Mal armé de ses faux désirs,
Au hasard on jette ses dés
Sous les roues d'un train de loisirs
Qui vite déraille vidé

De marchandises sans plaisir,
Pour celui de ne pas s'aider
Au coût d'un effort pour saisir
La règle d'un jeu bien fondée...
 
Roule triste jeunesse,
Mise sur ta détresse,
En paris dérisoires,
 
Un espoir illusoire
Au si clair résultat :
Ta misère en l'état
 

24-25 juin 2008, 23h56

MÉTÉO

J'ai cassé mon ombrelle
En tapinois
Sans yeux, triste fidèle,

Et meurt se noie
 
La plus belle grenouille
Dans un bouillon de nouilles
À la noix
 
De ne faire son beurre
Quand en est venue l'heure
Et la foi
 
Je cherche le lieu d'elle
Où je suis moi
Sans dieu, à tire d'ailes,
Émeute émoi

24 juin 2008, 22h48

Disque rayé, noir

Sillon, cri nu agrafé

À l'écrit aphone

23 juin 2008, 18h07

DÉCA DITS D'OISEAUX

Pie verbeuse défoncée au vers beau
Merle moqueur déguisé en corbeau,

Cachant tes ailes, bruant au désir
D'aller, roseau pensant mâle plaisir,

Pondre tes oeufs de douleur à douleur :
Appelle un aigle ! Un oiseau de couleurs !

(Traversant le miroir aux alouettes,
Tombant le trapèze sans pirouette

Le poète ne vole qu'en voleur 
De lui-même se refourguant son leurre)

23 juin 2008, 13h39

COMMENT ÇA VA ?

À Bobby LAPOINTE, Revanche

Commun lundi l'un dit...
L'individu divise

La semaine qu'il vise
Au vain de ses non-dits
 
Lundi vide et sans vie
Mardi vide et sans vie
Mercredi et jeudi
Vendredi samedi
 
Dimanche on sort le chien
On s'ennuie à loisir
Bienheureux Parisien
Avide de plaisirs
 
À raconter lundi
En attendant dimanche
Une autre page blanche
À tourner allourdie
 
De l'épreuve du temps
Qui passe sur le corps
Effaçant les vingts ans
Et leur désir d'encores
 
D'encres à l'ancre mûre
Des écrits sur les murs
Où se taisent les cris
Qui attisaient l'esprit
 
Quand on prenait la rue
Dans les bras d'une crue
Qu'on croyait sans limites
Et qu'aujourd'hui imite
 
Sur le trottoir marchand
Le souvenir relique
Acheté en marchant
Assurance tous risques
 
Touriste à temps complet
En vie qui se complaît
À repasser les plats
Sans piment froids et plats
 
Sortis des macro-ondes
Alimentant le monde
Pour mieux tromper sa faim
En attendant la fin
 
Des haricots coco
Du riz blanc et des rouges
Rivé au statu-quo
Tirant sur tout qui bouge
 
Avec des mots qui tuent
Auxquels on s'habitue
Tout passera pardi...
Ça va comme un lundi !

23 juin 2008, 14h38

UN TEMPS POUR MOI INTEMPOREL

Toute la vie pour regretter 
Toute la mort pour oublier 
Qu'on n'a pas su qu'on n'a rien vu

Qu'on s'est trompé qu'on s'est violé
Qu'on n'a pas tout dit qu'on l'a cru
Que l'hiver est venu un été

20 juin 2008, 18h16

AUF ET BING !

Tout a changé tout à changer...
Les casseroles bien rangées
Font leur ding ding à la cuisine,
Le chagrin rend dingue à l'usine,

On y gagne ses sous pour manger
On y perd son temps, managé,
Encodé "sociale machine"
Sur la courbe de son échine,

Valeur d'ennui mis à l'ouvrage
Pour le prix de son esclavage
Et prime en sus pour la fermer...

C'est dur mais ça durera tant
Que les foules n'auront des dents
Pour briser leurs chiens et leurs chaînes

Ailleurs, 20 juin, 12h40

PURG(e)A(léa)TOIRE

« On doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui naît de tendresse, et pour les autres une pitié qui naît de mépris.» Blaise PASCAL

Le faux mépris d'un faible
Mérite pitié plus que haine.
Il faut aider le désarmé
À ne point se désamourer

De lui autant que de soi-même,
Offrir à ce qu'en lui l'on aime
La chance un jour de s'emparer
Du don jeté dans l'abîme infirmé.

(La taupe alors creuse en patience
Un tunnel pour sortir du silence
De tombe où le coeur a sombré

D'un Phénix en Icare brûlant
Cent fois son zèle en ses élans
Cognés au plafond de son ciel)

20 juin 2008, 14h20

Ces yeux m'ouvrent l'oeil

Le merle en sus pend son vol

Soleil sans parole

19 juin 2008, 22h48

LE BONHEUR EN AMONT

L'aboli me parcourt

Sans me prendre de court
Abattant les cloisons
Et le doute en prison

Qui tuait mon espoir
De voir clair dans le noir
Le secret dont hérite
Un coeur qui va si vite

D'une belle étrangère
À la robe légère
Au plaisir sans attente

Autant que faire peut
Autant que dure peu
Le temps d'être vivant

19 juin 2008, 15h28

 
LA TUMEUR EN AVAL

La folie suit son court
Coule en lui sans secours
Mais il boit sans raison
Les gouttes du poison

Qui tueront tout espoir
De percer dans le noir
Le secret qui habite
Un coeur qui bat trop vite

Dans sa chair étrangère
Qu'une descente allège
Du poids d'être vivante

Autant que faire peut
Autant que dure peu
Le temps mis hors d'attente
 

19 juin 2008, 15h01

Apprenant sa mort

Dans les échos du silence

L'espoir se suicide

 

17 juin 2008, 19h15

Nuée d'un printemps

Vacille au vent la douleur

En buée d'été

17 juin 2008, 18h52

DÉCOUPLAGE

Homme qui n'est qu'un homme
Femme qui n'est que femme
Couple sans lendemain
Vous n'êtes pas mon genre

Trop d'ici sans issue
Trop de manque du même
Trop passable passé
Pour un futur lassant

Dans ces murs divisés
À régner dans l'arène,
Gladiateurs épuisés
De leurs ardeurs si vaines

Qu'ils n'y croient même plus,
Perdus dans leurs rébus,
Médaillant leurs blessures
Par besoin de blé, sûrs

D'y revenir en grand,
En rentrant dans la ronde
Comme on dit dans le rang,
Pour valser hors du monde

Tel qu'il va, sans histoire,
Danser sur leurs déboires,
Tourner sans queue ni tête
Pour fêter leur défaite

En priant la victoire
De venir en chantant
« Vive le désespoir ! »,
Toujours jamais contents,

Usés de mots rusés,
Fiers comme anciens soldats
Vaincus, crânes rasés
Dedans, par leurs dadas,

Sur des chants de soudards
Payés dessous, de l'art
De paraître pour soi,
D'en avoir l'air, la foi,

Sabres et goupillons
De cette âme indivise
Dont ils font religion,
En fantasmes divins,

D'être deux seuls pour tous,
N'étant seul à seul fous
Que d'un « nous » hors du temps,
Mort-vivant à trente ans.

17 juin 2008, 17h17

Un chapeau de paille

Nous parle d'ombre et rend beau

L'essentiel soleil  

17 juin 2008, 16h18

Un souvenir pince

Un sourire de princesse

Allant à confesse

17 juin 2008, 16h09

Traîne un nuage

À faire sombrer le ciel

Dans un doigt d'absenthe  

17 juin 2008, 15h55

Derrière la digue

Bleu ouvert à l'ivre mer

Un marin attend

16 juin 2008, 23h47

Des yeux le surprennent

Mendiant de leur peine épris

Puis ferment la porte

16 juin 2008, 23h20

Le temps passe et vole

Sous la bise rompt la branche

Et plie la vie, folle

16 juin 2008, 22h48

La mer sonde au fond

Le silence où taire meure

Quand perce une fleu

15 juin 2008, 18h07 

S'WORDS

Endimanché dandy manchot
Du lundi mentant show
Au mercredi chômé
Le sang chaud désormais

Loin des mais, des mémés, 
Des toutous, des momies,
De jeunesse endormie
D'infâme effet minée,

Loin des contaminés,
De leurs contes vomis
Au bord de la fadaise

Quand rouges sur la braise
Du faire les épées
Tranchent nos destinées

15 juin 2008, 16h18

DÉ-TERMINÉ

    « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu » Bertolt BRECHT

Le sol dérobé sans critère,
Le sol retrouvé dans mes cordes,
L'ennui repoussé, délétère,
D’un rêve éthéré en discorde

Limite. Vif du mort à saisir
Pour en sortir, pas de quartier
À la normose, à son délire,
Aucune place de concorde,

Plus d’issue que choisir, sans pitié,
Sans répit, sans repos, sans loisir,
Sans larmes, l'arme de l'amitié

Contre le vent mauvais porteur de vains espoirs
Où se mêle au mentir-faux l’aplomb
De l'intime aux semelles de plomb

14 juin 2008, 11h59

INCANTATION

Donne-moi, tambour,
Que nos peaux touchent et accouchent,
La vie entre les sons et les silences,
Par le rythme des mots libérant tous les sens

Donne-moi, tambour,
Le vouloir enchanter les cycles du réel,
Le pouvoir de la danse
Avec la femme-oiseau

Donne-moi, tambour,
Le savoir oublier pour arracher les chaînes
De la raison et de la déraison,
De la misère en rêve rikiki

Donne-moi, tambour,
La force d'enfanter la joie
De la douleur acquise
De la douceur promise

Donne-moi, tambour,
Le coeur de battre nuit et jour,
Donne-moi la main, tambour,
Donne-moi demain
Donne-moi l'amour

11 juin 2008, 20h14

DÉS HANDY CAP'

Valse blues, à Brownie MacGhee et Sonny Terry, le polio guitariste et l'aveugle à l'harmonica

Nous sommes tous des handicapés
À quêter l'accessibilité 
Sans savoir comment nous garder cap 
D'aller loin vivre sans noeuds ni papes

On a cru et parlé et crié...
On a rien su que faire et prier...
On a rêvé valser Rue de Lappe...
Le passé fait de nous sa retape 

Sur les trottoirs de vente aux gens chers
Prix coûtant, découpés, dés pipés  
Du marché quand on marche à ses pieds


Sans danser la pensée d'en sortir 
Un jour dur de l'urgence à construire  
Sur la ruine détruite du monde

11 juin 2008, 17h08

DÉ-STRESSÉ

« Il faut s'endurcir, sans jamais se départir de sa tendresse » Ernesto CHE GUEVARA

Ô fils ténus de nos dé-tresses
Retissez-nous de nos tendresses
La toile à l'horizon plus doux
Que l'enfer sur l'écran du temps fou

Quand le vent tombe de l'histoire,
Au désert mouvant d'illusoire,
Oasis mou, conforts assis
Sur les vains cultes avachis

De la défaite sans promesse
- Pieux combats, fausses victoires
Aux fins à jamais transitoires -

De vaincre la meute des loups 
Par l'émeute à toutes nos faims :
Brûle, volcan de nos parfums !

11 juin 2008, 13h12

MON PROBLÈME

Contre Arthur Rimbaud, Ma bohème

Je m'en irai, point hors de la poche crevée;
Mes amis me seront devenus d'idées all, 
L'assaut du ciel amuse, et j'étais si banal;
Ah ! là ! là ! Que de moeurs libérées je vivrai ! 

Ma tunique parlotte et je fais dans mon froc,
Happy poussé d'hardeur, je décroche mes bourses
Des crimes. Ça gamberge en attendant
 la frousse.
Sur la toile idéelle avec rêve flou-floc

Et que j'écouterai, debout fort sur la route 
De l'espoir d'entreprendre et de sauter le
 doute,
Ce rouge sous mon front, contre une vaine peur; 


Où, mariant mille lieux au nombre des uniques,
Commun des livres, je chanterai la musique
De nos soupirs pressée, nos mains armant nos coeurs !

8 juin 2008, 13h03

DÉ-NOUS-MENT

« Quant à l'antinomie de l'art et de l'amour, elle n'est sans doute qu'un cas particulier d'une antinomie universelle. Si on veut faire les choses profondément, on ne peut à la fois - par exemple, en ce qui me concerne - créer, se cultiver, chasser l'aventure, chasser la gloire, et aimer : il y a toujours une de ces activités qui est trahie. » H. de Montherlant, Les lépreuses.

Le verrou a sauté
D'une vie ligotée
Par les chaînes du leurre
Guettant un faux bonheur

Dans le miroir sans tain
Aux illusions sans fins
Où se perd le regard
Intérieur sur le fard

Sans balise à ses faims
Qu'un trop maigre festin
Au menu sans cuisine
Où l'art naît en gésine

De s'y donner entier
Et pas aux beaux quartiers
De l'ennui du dimanche
Sans retrousser les manches.

La vision se déploie
Quand la pensée rencontre
La vérité des lois
Qui viennent à l'encontre,

En affrontant l'enfer
Sans le fuire pour faire
Son beurre de son culte
Sur les plateaux incultes

Où s'étale en tartine
L'amère confiture
Ou le miel qu'on butine
Sans soigner les boutures,

Vite cueillant les fleurs
De la facilité
En habile frimeur
Qui ne sait que planter

Ses graines desséchées
Dans un jardin d'ailleurs
Sans veiller à bêcher
Le sien pour le meilleur,

À créer de ses mains
Sans remettre à demain
Et à d’autres que soi
La pari de sa foi.

7 juin 2008, 23h56

TRISTE

Triste savoir, triste sapience
Triste ruine sans âme
Triste look reluqué
Triste loup refourgué

Triste show d'effroi d'être
Triste clown à paraître
Triste clône gaieté
Tristes enfants gâtés

Triste vie contestée
Triste sans, triste avec
Triste et sec, triste en bec
Triste bon, triste conne

Triste giron de bonne
Triste con qui se donne
Triste amour sans amour
Triste en l'absence

Triste en vacance
Triste rien
Triste tout
Triste madame et son toutou

Triste monsieur de ça ma femme
Triste femme au lit sans cieux
Triste molle, triste mâle
Triste bien, triste mal,

Bof...

7 juin 2008, 12h49

ÇA SERT D'OS

La jeunesse t'agace, limace.
Sa bêtise te lasse ? Tout passe.

Son vide est un supplice ? Narcisse.
Son silence en abysse ? Factice.

Laisse rouler carosse, précoce,
Loin de Fée Carabosse, et bosse !

Le malheur à la baisse, que fait-ce ?
Foin de la petitesse : hardiesse !

7 juin 2008, 00h00

VALSE DE LA PENDULE ÉPERDUE

Valse swing à 9/8, à la Max Roach - Jo Privat, tempo medium-lent

Berce mon âme au fonds de ce puits,
À douleur coule des yeux myrtilles
Une larme ombre de sang bleu-nuit
Quand sa main croit serrer une bille,

Douce pierre d'eau pâle qui luit
D'un éclat au parfum de vanille,
Elle entend l'écho d'un rêve enfoui 
Où gémit un sanglot de Camille.

Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
Au besoin pour vivre de penser.

Elle ébauche un pas deux... Minuit sonne !
Elle fuit, d'un pas sûr de verser
Dans sa décadence cadencée.

variante préalable, 6 juin 2008, 11h50

LA VALSE SUSPENDUE

Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
À la vie sur l'envie sans penser

Elle ébauche un pas deux puis trois... stop !
L'alarme du bourdon vient casser
Trop tôt notre élan mal cadencé

3 juin, 14h02 - FoSobo, 7 juin, 13h30

DÉ-LIMITÉ

Généralement, un arbre ayant du lierre meurt entre 50 et 100 ans. Cela laisse généralement le temps à l'arbre pour semer d'autres graines qui auront germé.

Ce que tu perçois qu'il ne peut saisir,
Dis-le sans espoir que le sourd l'entende.
Qui se défend déformant à plaisir
Ne vaut pas la main que tu lui tendes.

Qui s'arrange à saisir de travers,
Prends garde au flou de ses raisons,
Changeantes cent fois la saison
Sur son trapèze de pervers.

Qui s'oblige à tout justifier 
Tombera se prenant les pieds,
Du haut discours contradictoire,
Qu'il revendique péremptoire,

Au bas de ses capacités,
Principe de réalité.

2 juin 2008, 12h04 - 13 juin 17h17

DÉS-ENFERMÉS

L'enfer me ment si ce n'est moi
Qui jette ses dés au hasard
Geste concédé à l'émoi
Jusqu'à y bazarder ses arts

L'enfermement si ce n'est toi
C'est donc un ami sans César
Ton frère ou ta soeur qui nettoie
D'un coup de torchon en blizzard

Lent ferment de belle amitié
Bradée pour de justes querelles
En purs chagrins et sans pitié

M'enferre. Qu'en faire ? Qu'en taire ?
Ont raison de toi, son coeur, elle... 
À l'étroit dans ses rêves sans terre.

2 juin 2008, 2h05-20h50

DÉ-COLLAGE(S)

Je suis l'avion de mes désirs  
Prisonniers de son fuselage 
Sur une piste qu'use l'âge  
Et tournent court de vains loisirs.  

Je suis champion pour obscurcir
Les horizons d'un décalage
Entre collage et décollage
Sous un ciel que je vois noircir.  

J'ai la passion du bavardage,
Mais ne fais rien que saisir  
Ce qui se joue à déjouer  

Les enjeux de ce cafouillage,
Comme si je nouais à plaisir
Les fils dont nous est (s)tressé.

1er juin 2008, 21h04

DEUIL POUR DEUIL

" RÉPONSE A L'ÉPHÉMÈRE
Ce qui est douloureux s'écrit avec les larmes.
Cet homme ne viendra plus... perte inconsolable.
Le silence gronde, bourdonne, hurle,
J'étouffe ! Tu ne me parleras plus !
Je croise le fantôme des mots passés et des souvenirs croisés.
Je porte le deuil du bonheur..."  V, 16 juillet 2007

Non tu ne viendras plus...
Ne me parleras plus...
Je perds l'inconsolable... 
Mais gagne, saisissable

Sans doute ou déshonneur,
Un souvenir d'orage au silence menant
,
Sur tes traces fantômes,

Couper mon souffle au coeur,
En deuil de mon bonheur 
Que tu faisais venant...

Je brûlerai le temps,
Sautant les ans les heures,
Mais sans compter les jours 
J'attendrai ton retour 

30 mai 2008, 9h34 - 4 juin, 0h25

À PHÉNIX, LE CHAT

Chanson post-portem Je te tue elle
Me tue nous est nu
La vie vous continue...
Il paraît qu'elle est belle...

Croquez-là à mill' temps !
Quand je serai dedans,
Écrivez-moi l'espoir
Que j'ai perdu un soir

D'un verre qui m'abuse,
Et que mes vers accusent
La foule des rats morts,
Je serai sans remord,

Je pisserai ma rage
En chantant sous l'orage
Au fond du cimetière
Où brûlent mes prières.

J'en ferai des chants purs
Et doux en leur armure
À la mémoir' de l'ange
Reposé dans ses langes,

L'enfant mort dans mes bras,
Auquel je parle bas,
De l'amour qui s'est tu
Dans notre puits perdu,

De la haine en mots dits,
Du bonheur qui se tait,
Quand aime le maudit
Saisit qu'il nous quittait.

29 mai 2008, 22h03

EXSANGUE

On va on vient on croit en soi,
On frime en chemise de soie,
On se panse, Monsieur, sans crasse,
On creuse ses crevasses

Où saigne son tout à l'ego
Isthme désert des inégaux,
Plus solitaire, sous sa cuirasse,
Car on oublie d'être sans classe.

On s'la joue différent
En espérant son tour
De vendre ses atours
En dansant dans les rangs.

Ce qu'on fait parle et quoi qu'on dise
On se produit en marchandise
De sa personne sanctifiée
Au prix d'autres à sacrifier.

On n'a plus à donner que son manque en appât,
Comme on fait sa cuisine on l'offre pour repas.
Plus encor de ce monde en se rêvant meilleur,
On est pire que tous en se croyant ailleurs.

On est fier du fiel sécrété
Plus qu'on fait du miel emprunté.
Qui ne sait bien que prendre
N'a jamais rien à rendre.

On aura le succès qu'on mérite
Plus tôt butant sur ses limites,
Feignant d'être sans concurrence
On prépare un futur au goût rance.

In vino very passe le vers onirique,
Stratège on est vaincu en tragédie cynique.
Convaincu d'y gagner cependant,
On se perd dans sa vie de gagnant.

On prend la liberté pour sienne
De sortir en laisse de chien
Du clot des loups, du lot des chaînes,
En soignant son look super bien.

Quand on croit aux âmes canines,
On finit par agir félin,
Et l'on attend la soeur câline
A l'heure où elle a pris son train

D'enfer on n'a pu que défaire
Un paradis... défi... pari...
Pieux compromis... Ciel on s'marie !
Qu'il est bon le retour en affaires.

On a les dents, on a les crocs,
Comme on fait sa couche on se lie,
Quand on louche on loupe un ami,
Plus on est seul plus on est trop.

On est accroc à son nombril
Qui ne brille que d'un surnom
Aux faux nez séduits de faux nons.
On croit s'aimer on s'éparpille,

On croit semer ce qu'on gaspille,
On est juste bon à manquer,
Assez malin pour se planquer
Entre cloisons avec des billes

Volées dans sa cour de récré,
Et avec ça croire qu'on crée
Où l'on ne fait jamais que taire
Une vérité sur la terre.

On boit le soir sans désespoir,
On aime chanter aux miroirs
Où se cache l'essence du ciel
Dans les cirques circonstanciels.

On compte sur ses doigts pour tomber
Sur ses pieds. On est le roi bê-
lant sa bêtise publique au béant de son gouffre
Intime. Précaution, on mesure ce qu'on souffre

En soumettant autrui à la grave question
Qu'on ne s'impose pas, pensez, " Quelle oppression !"
Où l'on passe d'abord la faiblesse trépasse,
On est fort. On le crie. On l'écrit. On efface...

On guérit ses tumeurs en déclarant sa guerre
A des moulins à vent, retournant à l'envers
Le sens du mot facile et, saisi par la grâce,
On peut vivre du sang bu sans laisser de trace,

Qu'on a tété avide au sein gratuit d'un coeur
Qui refuse de battre en rebattant ses peurs,
Épuisé qu'on s'en serve en s'abreuvant du sien,
Exsangue, et qu'on achève en bazardant son bien.

29 mai 2008, 15h37

ON SE MÉNAGE ADROIT

On a si mal, on est si seul, sans témoins, quel tracas !
On traîne avec les siens en se disant qu'on n'en est pas,
On arbore sa solitude au milieu des confrères.
Ce qu'on a clamé haut, on en fera, bah... le contraire.

On se sent différent
En gardant ses repères,
Mieux d'être dissident
Au milieu des pépères

Qui me ressemble ? Ah la la !
En voilà un, on suit ses pas...
On vibre, on adore, c'est la nuit !
Quelle aventure ! Et sans ennuis !

On risque tout sans risquer rien,
On fréquente les lieux pour des surprises sur mesure
De l'exigent standing digne de sa littérature,
On s'apparie sûr à Paris hein !?

On calcule, poussé dans les reins,
Pour conserver tout son crédit
À la consommation sans freins
De plaisirs citoyens inédits

Mais en bon droit autorisés,
Assurant leurs frissons culturel
Hédonistes labellisés
En savoir-vivre de manuels

On a le goût de l'amoral
Tirée des romans pour praxis.
On rentre tôt dans la normale,
On arrivera vite. En taxi.

29 mai 2008, 13h03 

À LA RAMASSE

« La franchise et la vérité sont rarement bonnes auprès des femmes » Prosper MÉRIMÉE

On a peur de sa vérité
Autant que de ceux qui la disent
Et jugeant d'immédiaté,
On la fuit, sans garde à la crise.

On ne se pose de questions
Qu'en supposant la solution
Présentant la facilité
D'être gérable à moins coûter.

On croit investir l'avenir
Tout en préparant sa ramasse
Dans un mirage à investir.

Demain est là. On en est las.
Sous ses jolis habits d'hier,
On préfère encor ses oeillères.

26 mai 2008, 16h00-23h56

À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE

(de l'âme à son poète)

À chaque jour suffit sa peine
De celle que tu fais à celle qu'on te fait
Où crois-tu que cela nous mène ?
Demain le chante, aucun câlin ne rend parfait.

Il est temps que tu te reprennes,
Ta vie va s'arrêter, noire au fond d'un café.
Tourne tourne ton coeur à la traîne,
En valse lente, accords mineurs, génial effet !

Le temps nous ronge de misères...
Béats bas de saoulantes prières...
Chacun poursuit son ombre inspirée des nuages, bof !

Et chaque vie subit sa haine,
De promesses vaincues en faiblesses vécues,
Seules pour seuls. Tomber debout c'est pas de bol !

21 mai 2008, 16h18 - 27 mai, 1h06

VERTIGE EN VERRE, TONIQUE

(Geyser de mes désirs dans le désert de mes loisirs *)

Vers quels vers sans abus tendre mon porte-plume ?
Que crie l'âme muette, qui guette dans la brume ?
Est-ce en vain qu'elle sonde mon sang ? Est-il bleu ?
Plus vif, qu'un vent allège ? Plus rouge sous la neige ?

Aucun bruit pas un pas en arrière en avant,
la brise a suspendu ma feuille de déroute
dans la torpeur de jours trop lourds, d’heures trop lentes,
de minutes trop vides, de secondes sans feu...

Qu'elle éternellement, son soleil dans les yeux
où pétille un espoir valsant sur ses parfums,
quand vacille mon pouls sur un tempo en doute
à l'appel d'un plein chant au partage des faims...

Je n'ai connu encor que le répit sans corps
d'un trèfle à quatre feuilles, glissant entre nos pages,
d'un môme à quatre pattes, esquissant un clin d'œil,
d'un poussin à quatre ailes, repoussant les nuages,
d'un rêve à quatre épingles, surpassant nos écueils,
d'un opéra sans sous, pour ne pas crever sages,
d'un rien entre les mains que les mains entre nous...

Entre nous et ces autres, face à nous, à genoux,

Ceux qui ne veulent rien, ceux qui nous volent tout,
qui gigotent leur peine en notre enfer qui ment,
à faire le serment de leur enfermement
pour survivre serrés sous leurs masques de fer.

Qu'ils ont l'air vieux, assis,
Qu'ils ont l'air pieux, rassis,
Ravis des habitudes sans soucis,
Et si soucieux des apparences, aussi...

Je t'en conjure, le vent, n'y perds jamais ton souffle !
J'y retrouve le mien. Je ne suis pas pressé.
Moi aussi j'ai vingt ans, mais plusieurs fois tressés
à l’endroit à l’envers de mailles qui m'étouffent.

Je ne t'attendrai pas pour vaincre ma détresse,
Je creuserai la glace avec mes seules dents,
dardant de doux désirs armant ma bonne ivresse,
Et mon sang jaillira en toutes résurgences
au milieu des caillots, les cailloux déchirant
mes vieilles peaux usées par la saison trop sèche.

(J'entends pleurer la pluie dans les larmes du monde)

5 mars 2008, 17h35

LA PEUR ET LA FLEUR

«... une fleur est la chose la plus politique qui soit, parce qu’en la considérant, vous comprenez qu’elle fait partie des révolutionnaires de ce monde.» William Parker, contrebassiste, 1997

Voici l'effroi.
Mais n'est-ce
que du show
business ?

Nul paysan dans les Passages. Nul poète n'y part plus en voyage. Les rues racontent la défaite entérinée de la cité. Plus de psycho-géographie à inventer. Plus d’art à renverser.

Un groupe de saltimbanques s'installe à l'angle des boutiques. Je leur demande mon chemin. Affairés à leurs costumes de scène, ils se moquent de moi. Ils affichent une fière survie dans le pouvoir de leur spectacle. Pourquoi leur donner tort ? Il n'est pas encore l'heure. Pourquoi nier le bonheur d’un vrai moment du faux ? Éloge de la fuite... pourquoi pas ? Je passe mon chemin.

Au bout du conte, j’arrive nulle part. Sans hasard objectif. Sans surprise. Sans ailleurs. Le cours du global'monde est partout quotidien. De la capitale, la cartographie est de retour au capital.

Pourtant mon coeur est chaud.
Alors de quoi la peur ?
Et d'où vient cet effroi ?

Mon téléphone est sans appel. Portable à la décharge. Allons-y. J’y vais. Victoire du nettoyage durable, rien n’est plus propre qu’une déchetterie. Sur une poubelle citoyenne, mon regard est attiré par un point de couleur. On y a déposé une rose ancienne, fraîche comme une jeune fille en fleur. Alors pourquoi la peur ? 

15 février 2008, 2h14

VIDANGE

Un déluge de larmes emporte les démons.

Purgé de son sang noir, le coeur
repart aux rythmes de la vie.

La mort a perdu la partie.

La guerre intérieure est finie.

 13 février 2008, 23h56

CAP DE VIVRE

A Henri Salvador, à Clarice Lispector, à l'amitié,

L'oiseau se cache pour mourir, le tueur pour pleurer,
Mais le chanteur ne meure pas

Un parapluie toujours attendra son usage,
même usé, mais sans ruse et... sans âge

Sous un p'tit parapluie,
j'ai perdu l'ombre d'elle

puis...

sombré dans la nuit,
j'ai déchiré mes ailes

Mais le chanteur ne meure pas

Pour un premier baiser,
ancien sous une ombrelle,
Il attendra plus que d'en vivre

Car le chanteur ne meure pas

24 janvier 2008, 8h53 / 28 janvier, 19h33

TERME ET CHUTE

Chanson (choro en valse lente)

Dans la chambre accouchée d'elle une femme enfante
Comme un poison dans l'eau de son lit sous la mer
Ses yeux ne sont pas bleus mais dans le noir ouverts
Et son coeur alangui rêve une forme absente

Dans la chambre à côté un homme en choro lent
Valse en rond dans sa vie, ni aigri ni amer
Mais dans son âme il pleut les larmes à l'envers
D'un corps qu'il a noyé en brassant sous le vent

Il n'y a rien à dire il fait froid c'est l'hiver
Et son mal à guérir quand le printemps revient
Draps dessus sans dessous il ferait beau demain

La défaite est acquise et tout est à refaire
La mort du prolétaire et l'amour sur la terre
L'éternité c'est elle et lui tels mais sans mains

13 janvier 2008, 22h57

DÉ A l'AMER

Un dé jeté jamais
au vague à l'âme
n'abolira le doute
amer de l'impossible
pour le prix à payer du réel

7 janvier 2008, 16h27

CAUCHEMAR EN SOUS SOL

À parler dans le vent...

Que peut-on "libérer" 
qui ne se brise 
sous les mots vains 
en mauvais jeux de maux,
de jumelle à jumeau,
qu'un manque fou à vivre 
à jamais regagné pour s'y perdre ? 

Ensemble ?

2 janvier 2008, 13h48

LIEU DIT

C'est un lieu de chair et de silence

Où l'absolu s'apaise d'être à nu
Traversant les miroirs des non-lieux
Pour inventer la forme d'un nous-dieu
En ses vérités reconnues

C'est le lieu cher de son absence

20 décembre 2007, 16h00

TOMBEAU DE FAUSSE VIE

Un silence de marbre
est tombé sur nos maux,
emmurant nos malheurs
vivants dans le tombeau
de nos passions refaites

Un silence de sabre 
a fauché tous les mots
où mourrait le délire
en tuant le désir

Pour renaître et descendre
tel un Phénix en feu
dans un gouffre de glace ?

Un suicide s'annonce ?
un crime symbolique ?

Fausses morts, chutes vaines
que tant porte le vent...

Icare sans y croire
ne jette dans le vide
que des cris sans réponse

Dis le vent m'entends-tu ?

17 octobre 2007, 21h22

MISÈRE DU TEMPS SOCIAL
 
C'est l'ami du travail,
l'ennemi de nos pas,
qu'il compte où que l'on aille,
de naissance à trépas
 
Mort à ce temps social !
à ses cadrans pour crans,
pseudos du capital,
à sa cadence en rangs
 
Alignés réguliers,
égrenés singuliers,
et sans fête commune
 
Que le viol de ses règles
en volant dans le vent
qu'elle souffle devant 

8 octobre 2007, 14h11

ATTENDRE RIEN

N'attendre rien
ni d'elle ni de moi
et faire de l'émoi
un message à nos biens

N'attendre rien
que de mon seul effroi
sans elle dans le froid
des jours des nuits combien

Je l'ai voulue sereine,
poussée à la sirène
hantant mon désarroi

Je lui veux un bonheur,
à connaître sans peur
qu'il advienne hors de moi

8 octobre 2007, 12h22

LE SILENCE

« Nos femmes ne se doutent pas combien le chagrin que nous leur faisons  peut nous les faire aimer davantage » Robert de FLERS, L'Amour veille

Quand parler ne peut plus rien dire
quand l'interdit saisit l'écrire
contre la mort encore demeure
la poésie des mots qui pleurent

Submergé de chagrin je me noie
dans le miroir où je ne vois
que mon crime envers elle
et cette impasse sans appel

De silences croisés
sur des égos brisés
dans l'insondable absurde

Ce n'est pas elle que
j'implore
ni à elle à
donner l'accord
au pardon impossible en moi

17 septembre 2007, 10h06

À QUATRE PIEDS
 
        (Misère de la raison, 3)
 
Ce coeur en cage
un pygmée lion
quel fouet l'enrage ?
c'est la raison
 
De ses mirages
où nous plions
à ses images
sans horizon.
 
Ce corps bourreau
même pas drôle
tient les barreaux
d'un si bas rôle. 
 
Gala ou fête ?
je sors demain
la vie est faite
à quatre mains.

16 septembre 2007, 10h51

LES MOTS POUR LE DIRE

(Misère de la raison, 2)

Aux vrais amis 

La femme est le présent de l'homme
en ses maux retournant les cartes
du monde échu tel une pomme
de Newton sous le vœu de Descartes

Des mots la femme nous écarte,
du désespoir de rester comme
défilant vains sous des pancartes.

L'Homme n'existe pas il n'est
jamais que le rêve de rien
la vanne essence où la foi naît

De renaître une fois pour toutes
emphase de la société
au passé d'une humanité
promise au futur en déroute 

10 septembre 2007, 18h07

MISÈRE DE LA RAISON (1)

A Max ROACH
(Valse lente, contre toutes Lumières)

La raison sonne l'arrêt des songes
arraisonne les sens et les ronge
La tête s'abandonne au cafard
d'un désir qu'il broie en cauchemar

L'autophage assaisonne et puis mange
ce que fou l'amour change et dérange
en jetant son pavé dans la mare
où le sang se retourne et l'égare

Comme les choses et non les mots,
corps jamais qui ne seront plus beaux
qu'à nos yeux fuyant les faux regards

De ce monde ignorant ce qu'il est
pour croire que serait aussi laid
où nous porte quand l'ardeur envole

9 septembre 2007, 13h48

COCO D'AMOUR AU POISSON

(en différé de l'Ambassade de Pékin)

Amours enfin sans le poison
Arsenic et veille entre d'elles

Un ami conçoit tout
Un autre perçoit tout

Cocochons d'outre-temps
Quand leur parler est vain

Ce monde à dépasser
Sans mesure en mesure

La confiance revient
Quand la peur se contient

Que de fortes présences
Au coeur de leur absence

Que de bonne patience
En moi ces êtres là

6 septembre 2007, 8h53 

NIGHT AND DAY

Nuit de l'ambivalence
où mon envie balance
entre elle et la folie
qui tangue sur mon lit

Le jour renoue les sens
appelant nos jouissances
à libérer la vie
de la mélancolie

Ai-je donné mes gages
pour qu'elle n'y engage
qu'un trouble sentiment ?

Sans l'aimer pas de peur
qui brise tant d'ardeur
sur mon miroir qui ment

4 septembre 2007, 11h05

La FEMME EST LE MENTIR DE L'HOMME

« Plus tourmentée encore que nous par cet éternel besoin d'amour qui ronge notre coeur solitaire, la femme est le grand mensonge du Rêve » Guy de MAUPASSANT

(À celle qui boit la fraise, et l'autre du thé à la menthe)

LA femme ment à l'homme
l'homme tombe nu comme
un ver lâché de haut

Verre de menthe à l'eau

LA femme est le silence
de l'homme l'impatience

qui marche sur la braise

Vert sirop à la fraise

LA femme est une tombe 
l'homme y pose une bombe 
mouillée dans le ruisseau 

Vert sapin sous le sceau

LA femme n'est qu'un mot 
que l'homme grave en sot 
sur le mur de ses peines

En vers bons pour la benne

'Une' n'est pas la femme 
que l'homme écrit, infâme
chacune ne ment pas

Aux vers guidant ses pas

1er septembre 2007, 11h50

COMPTINE

Un chat triste en vers
Qui volait au vent
On l'attrape par là que
Il avait la plume au zèle.
On le monte à ses mets cieux
« C'est mes yeux vous dis-je
Trempez la vert' tige
Dans mon chocolat
Et j'y croquera
Des chants pas des vils
D'un amant tout chaud
En pyjama chat »

On l’a mis dans un placard
Il y fumait dans le noir
C'est interdit mais chapeau
Car s'il est trop culotté
Elle a ce chat dans la peau.
Ne voulant que papoter 
Elle attache ses deux mains
Pour ne rien perdre demain,
En mission vraiment pour rien
A la mer dans le sable-,
Du chat en pyjama bleu
(Il manque un vers c'est pas bien)

30 août 2007, 13h25
 
LE BOUCHER ET LA VIE CHAIR
(de l'art ou du cochon ?)

Ils vendaient de la viande
Ensemble
Ils eurent beaucoup d'enfants

Il tranchait dans le beef
Elle comptait les biftons
Et les lardons obèses
Mangeaient du steak à chier

« Nous dormirons ensemble »
S'étaient-ils cons promis
Est-ce ainsi que les hommes baisent
Entre deux tranches de veau mis ?

Le temps passant l'amour aussi,
La grande enfuie végétariennne,
Le petit roulant des merguez,
Ils dormaient en touchant à rien

Est-ce ainsi que les femmes vibrent
L'art de vivre ou bien de survivre
Entre les beaufs et les cochons ?

25 août 2007, 10h51

MÉTÉOLOGIQUE  

Ce matin, la brume noie le val de ma fontaine. Le toit du monde est bas, et gris. Au vent souvent les mots s'envolent. Et je me ramasse à l'appel, seul, feuille morte.

Un pleur nocturne avait parachevé cette mélancolie du soir, marée montante sur mes pas s'enlisant. Le souvenir heureux n'emportait pas plus loin son bonheur contenu. Alors j'ai voulu l'oublier. Effacer ces traces du ciel sur ma terre, que nous avions gravées hier, suintantes de sang cette nuit. J'aurais voulu croire qu'elles n'étaient qu'un rêve, par crainte qu'il n'advienne pas.

Maintenant, je le sais, ce n'était que la peur. Un mauvais rêve. Le jour s'avance, le doute s'évanouit. Le vent se lève, le brouillard s'évapore, et le ciel s'adoucit de rêveries en bleu.

24 août 2007, 9h16

LE DROIT AU BONHEUR

Cabinet des desseins
esquissant leurs hasards
ils croquaient leurs destins
cachés sous les beaux arts

Ils envoyaient en l'air
leurs papiers officiels
pour graver dans la terre
le dessin de leur ciel

Elle devenait belle
aux creux de ses discours
qu'il aurait voulu taire
qu'elle vienne au plus court.

Ils inventaient le bonheur comme
un baiser au vent dans la main

15 août 2007, 22h03 

Ô COMBIEN NOS DÉSIRS SONT DÉSORDRE

Pas très malin un Pygmalion
souffrait d'une rage dedans

Chasseur chaste et pygmée, pas lion,
il banda sa flèche à deux dents

Sur les dessous d’une tigresse
qui avait des boutons sur les fesses

C’est là qu’un orage surgit
et qu’au lieu de rugir il rougit
devant la féline alanguie

Les faits sont là l’effet aussi
elle oublia ses éruptions
et lui de dents ses soucis

11 août 2007, 16h27

LE FEU AUX POUDRES

Tu avais tu as tu auras
un oeil de braise au vent d'aura
l'autre en caresse de velours
poudre à canon, larmes, bravoure

Que n'ai-je vu alors ah !
cette neige brûlant nos ra-
ges communes en mal d'amour
usées des mots de tous les jours

Un bel hasard brise l'ennui
de n'être pas l'un l'une ensemble
pour naître enfin où nous ressemble

Une vie sortie de la nuit
du travail à payer son pain
et des heures passées sans faim

10 août 2007, 2h23

VAS-Y !

Si les mots pouvaient
face au vent mauvais
devenir des dieux
ils auraient tes yeux

Ils mettraient le feu
aux fesses de ceux
qui ne disent pas
ce qu'ils pensent bas

Si le vent soufflait
passant par ta bouche
sans me dégonfler 

Sans vain préambule
on s'envolerait
par les mots en bulle

21 juin 2006, 11h05

 4 mai 2006

« On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en partant » Louis JOUVET

L'éphémère évidence du bonheur

Ce qui est heureux s'écrit simplement. Une femme vient te voir que tu ne voulais plus attendre. Elle est belle. Tu lui parles. Elle t'écoute. L'inverse. Un silence est ouvert pour les yeux. Voilà... Puis le bruit du bonheur quand il part...

30 mars 2006, 16h27

SOPHISME AU PAIR

La vie est ce qu'elle est en somme
tu veux ou tu veux pas
tu prends ou tu prends pas
la chose là sans qu'on la nomme

Pour autant qu'on la fasse
surgir pensée avec les mains
sans qu'un con ne l'efface
à jouer au plus malin

La chose n'a de cause que demain
ainsi va la vie à l'avide
et le vide au trop-plein

Ainsi danse le dense
au creux de l'évidence
où meurt la norme énorme

25 novembre 2005, 17h01

 
IndexDESNOS Robert (écrivain, poète)
PLAN DU SITE INDEX