Souffle au coeur, vulgaris-médical / Le souffle au coeur, film de Louis Malle
µ
UN COUP D'ÉPÉE
JAMAIS
ne percera
ce SECRET
Sous une peau épaisse
secrète
la plaie d'une cicatrice commune
Que berce et plaide
et rende l'âme en paix ma muse
Ô POÉTESSE
que ton poème s'arme aux larmes de ta plume !
µ
ÉPIQUE BIRTHDAY ! AN III
Épilogue d'un a-poète
A-poème comme
Peut l'écrire un homme
Demeuré bloqué
De n'avoir croqué,
En ardant, la pomme,
Avec une... hum...
Qui sans l'escroquer
- Elle a le hocquet -
Baissa le loquet
Sur sa cigarette.
Son élan arrête
Adam à la porte...
(... plus tard)
Le rêve l'emporte,
Ah, triste
Ève morte, poète ?
Hmm... Artiste !
*
LUEURS
Comment rendre ce que j'ai pris ?
Loin, mais vivante, elle écrit
C'est la vie sait la vie, elle ose
FoSoBo, 22-26 novembre 2008, 22h57-10h42
*
... OÙ L'OUBLI ?
Toi, qui n'a su donner ce que tu crois reprendre,
Te voilà seul, sonné sous le poids du fardeau,
En voleur volé par ce qu'il a cru revendre
Au prix fort d'une vie offerte en pur cadeau.
Comme s'il se pouvait, l'oubli, venir d'objets
Passés, repassés d'yeux en mains, maintes fois,
Comme si tu n'avais que choses à ranger
Sur les rayons de mémoire vidés, sans foi...
Te voilà suffoqué, enfoui sous ta poussière,
À faire le ménage sans inspiration,
Dans un placard réduit, sans balai ni sorcière,
À tripoter des mots, maître queux de rations
Sans saveur, pimentées de piteuses raisons.
Te voilà, honte à boire, histrion criminel,
Sans arme. Alors... tuer l'hôte de ta maison ?
L'autre de ton désir d'incendie éternel ?
L'autre de ton absence à vivre avec toi-même,
Dans le miroir sans tain de jours désassemblés,
Aux rythmes décalés des battements d'un thème
Gravé en un sillon où profond s'ensabler ?
Te voilà pris au piège, trop déguisé en fou
Dégrisé d'une geste ayant jeté la mort,
De sa rage sans faim, un soir sans fin que saoul,
Sur le plus beau présent en l'espoir d'un trésor.
(...)
Une fois, pour de vrai, une fois seulement,
Une fois pour toujours un premier jour de fête,
Dans l'ivresse d'un don parfait sans reniement,
Demain que demain vienne et que je sois poète !
FoSoBo, 29 septembre 2008, 19h42
*
AILLEURS... si j'y suis
« Quel est l'ailleurs où l'on dit que je suis ? » LIVREDEL, II, 5
Viens voir l'ailleurs
Si je n'y suis
Ce n'est qu'ici
Bah ! Où j'essuie
L'arme des pleurs
Parfois aussi
L'art de mes leurres
Quand je m'essaie
À sonner l'heure
Car je ne sais
Ce qui t'enfuit
D'être si proche
Ni ce qui cloche
Et qui m'en suit
FoSoBo, 21 septembre 2008, 19h24
*
COULEURS ROMPUES
Le temps se cabre
En tendresse gelée
Dans le faux marbre blanc.
Un fantôme emmuré
Griffe d'un cri muet
La toile de lin bleu.
L'automne est piraté
Où s'est perdue l'été
La feuille de Prévert.
Plus rien ne bouge.
Le vent fait mousse
Au vers de l'âtre.
Dans l'ascenseur,
Pas de chat froid,
Un parapluie bat hors d'haleine.
Rayé du rouge,
Je porte dégriffé.
Demain pas d'autre jour...
Ailleurs, 18 septembre 2008, 16h09
*
OSMOSES
Bass Groove 1
Le son du corps à corps
Du fond de l'âme soeur
Détonne sans accords
Mes notes de couleur,
Qui épellent, sans fin,
Sans mot pour la douleur,
L'absence d'un parfum,
Le silence après pleurs,
Quand le glaive me perce
La peau de rêves morts
Sur le groove où je berce
L'espoir dans mes remords
En valsant à deux mains,
Mime d'ailes d'un ange
Annonçant à demain
Une douceur d'échanges
Abolissant la haine,
Mauvais sang de l'ennui,
Par une joie sereine
À danser sous la pluie
FoSoBo, 16 septembre 2008, 21h40
*
UN TEMPS POUR MOI INTEMPOREL
Toute la vie pour regretter
Toute la mort pour oublier
Qu'on n'a pas su qu'on n'a rien vu
Qu'on s'est trompé qu'on s'est violé
Qu'on n'a pas tout dit qu'on l'a cru
Que l'hiver est venu un été
FoSoBo, 23 juin 2008, 14h38
*
VALSE DE LA PENDULE ÉPERDUE
Valse swing à 9/8, à la Max Roach - Jo Privat, tempo medium-lent
Berce mon âme au fonds de ce puits,
À douleur coule des yeux myrtilles
Une larme ombre de sang bleu-nuit
Quand sa main croit serrer une bille,
Douce pierre d'eau pâle qui luit
D'un éclat au parfum de vanille,
Elle entend l'écho d'un rêve enfoui
Où gémit un sanglot de Camille.
Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
Au besoin pour vivre de penser.
Ici et là, 7 juin 2008, 00h00
LA VALSE SUSPENDUE, variante préalable
Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
À la vie sur l'envie sans penserElle ébauche un pas deux puis trois... stop !
L'alarme du bourdon vient casser
Trop tôt notre élan mal cadencéIci et là, 6 juin 2008, 11h50
*
DEUIL POUR DEUIL
" RÉPONSE A L'ÉPHÉMÈRE
Ce qui est douloureux s'écrit avec les larmes.
Cet homme ne viendra plus... perte inconsolable.
Le silence gronde, bourdonne, hurle,
J'étouffe ! Tu ne me parleras plus !
Je croise le fantôme des mots passés et des souvenirs croisés.
Je porte le deuil du bonheur..." V, 16 juillet 2007
Non tu ne viendras plus...
Ne me parleras plus...
Je perds l'inconsolable...
Mais gagne, saisissable
Sans doute ou déshonneur,
Un souvenir d'orage au silence menant,
Sur tes traces fantômes,
Couper mon souffle au coeur,
En deuil de mon bonheur
Que tu faisais venant...
Je brûlerai le temps,
Sautant les ans les heures,
Mais sans compter les jours
J'attendrai ton retour
FoSoBo, 1er juin 2008, 21h04
*
Chanson post-portemÀ PHÉNIX, LE CHAT
Je te tue elle
Croquez-là à mill' temps !
Me tue nous est nu
La vie vous continue...
Il paraît qu'elle est belle...
Quand je serai dedans,
Écrivez-moi l'espoir
Que j'ai perdu un soirD'un verre qui m'abuse,
Et que mes vers accusent
La foule des rats morts,
Je serai sans remord,Je pisserai ma rage
En chantant sous l'orage
Au fond du cimetière
Où brûlent mes prières.J'en ferai des chants purs
Et doux en leur armure
À la mémoir' de l'ange
Reposé dans ses langes,L'enfant mort dans mes bras,
Auquel je parle bas,
De l'amour qui s'est tu
Dans notre puits perdu,De la haine en mots dits,
Du bonheur qui se tait,
Quand aime le maudit
Saisit qu'il nous quittait.
Ailleurs, 30 mai 2008, 9h34 - 4 juin, 0h25*
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
EXSANGUE
On va on vient on croit en soi,
On frime en chemise de soie,
On se panse, Monsieur, sans crasse,
On creuse ses crevasses
Où saigne son tout à l'ego
Isthme désert des inégaux,
Plus solitaire, sous sa cuirasse,
Car on oublie d'être sans classe.
On s'la joue différent
En espérant son tour
De vendre ses atours
En dansant dans les rangs.
Ce qu'on fait parle et quoi qu'on dise
On se produit en marchandise
De sa personne sanctifiée
Au prix d'autres à sacrifier.
On n'a plus à donner que son manque en appât,
Comme on fait sa cuisine on l'offre pour repas.
Plus encor de ce monde en se rêvant meilleur,
On est pire que tous en se croyant ailleurs.
On est fier du fiel sécrété
Plus qu'on fait du miel emprunté.
Qui ne sait bien que prendre
N'a jamais rien à rendre.
On aura le succès qu'on mérite
Plus tôt butant sur ses limites,
Feignant d'être sans concurrence
On prépare un futur au goût rance.
In vino very passe le vers onirique,
Stratège on est vaincu en tragédie cynique.
Convaincu d'y gagner cependant,
On se perd dans sa vie de gagnant.
On prend la liberté pour sienne
De sortir en laisse de chien
Du clot des loups, du lot des chaînes,
En soignant son look super bien.
Quand on croit aux âmes canines,
On finit par agir félin,
Et l'on attend la soeur câline
A l'heure où elle a pris son train
D'enfer on n'a pu que défaire
Un paradis... défi... pari...
Pieux compromis... Ciel on s'marie !
Qu'il est bon le retour en affaires.
On a les dents, on a les crocs,
Comme on fait sa couche on se lie,
Quand on louche on loupe un ami,
Plus on est seul plus on est trop.
On est accroc à son nombril
Qui ne brille que d'un surnom
Aux faux nez séduits de faux nons.
On croit s'aimer on s'éparpille,
On croit semer ce qu'on gaspille,
On est juste bon à manquer,
Assez malin pour se planquer
Entre cloisons avec des billes
Volées dans sa cour de récré,
Et avec ça croire qu'on crée
Où l'on ne fait jamais que taire
Une vérité sur la terre.
On boit le soir sans désespoir,
On aime chanter aux miroirs
Où se cache l'essence du ciel
Dans les cirques circonstanciels.
On compte sur ses doigts pour tomber
Sur ses pieds. On est le roi bê-
lant sa bêtise publique au béant de son gouffre
Intime. Précaution, on mesure ce qu'on souffre
En soumettant autrui à la grave question
Qu'on ne s'impose pas, pensez, " Quelle oppression !"
Où l'on passe d'abord la faiblesse trépasse,
On est fort. On le crie. On l'écrit. On efface...
On guérit ses tumeurs en déclarant sa guerre
A des moulins à vent, retournant à l'envers
Le sens du mot facile et, saisi par la grâce,
On peut vivre du sang bu sans laisser de trace,
Qu'on a tété avide au sein gratuit d'un coeur
Qui refuse de battre en rebattant ses peurs,
Épuisé qu'on s'en serve en s'abreuvant du sien,
Exsangue, et qu'on achève en bazardant son bien.FoSoBo, 29 mai 2008, 22h03
*
VERTIGE EN VERRE, TONIQUE
(Geyser de mes désirs dans le désert de mes loisirs *)
Vers quels vers sans abus tendre mon porte-plume ?
Que crie l'âme muette, qui guette dans la brume ?
Est-ce en vain qu'elle sonde mon sang ? Est-il bleu ?
Plus vif, qu'un vent allège ? Plus rouge sous la neige ?Aucun bruit pas un pas en arrière en avant,
la brise a suspendu ma feuille de déroute
dans la torpeur de jours trop lourds, d’heures trop lentes,
de minutes trop vides, de secondes sans feu...Qu'elle éternellement, son soleil dans les yeux
où pétille un espoir valsant sur ses parfums,
quand vacille mon pouls sur un tempo en doute
à l'appel d'un plein chant au partage des faims...Je n'ai connu encor que le répit sans corps
d'un trèfle à quatre feuilles, glissant entre nos pages,
d'un môme à quatre pattes, esquissant un clin d'œil,
d'un poussin à quatre ailes, repoussant les nuages,
d'un rêve à quatre épingles, surpassant nos écueils,
d'un opéra sans sous, pour ne pas crever sages,
d'un rien entre les mains que les mains entre nous...Entre nous et ces autres, face à nous, à genoux,
Ceux qui ne veulent rien, ceux qui nous volent tout,
qui gigotent leur peine en notre enfer qui ment,
à faire le serment de leur enfermement
pour survivre serrés sous leurs masques de fer.Qu'ils ont l'air vieux, assis,
Qu'ils ont l'air pieux, rassis,
Ravis des habitudes sans soucis,
Et si soucieux des apparences, aussi...
Je t'en conjure, le vent, n'y perds jamais ton souffle !
J'y retrouve le mien. Je ne suis pas pressé.
Moi aussi j'ai vingt ans, mais plusieurs fois tressés
à l’endroit à l’envers de mailles qui m'étouffent.
Je ne t'attendrai pas pour vaincre ma détresse,
Je creuserai la glace avec mes seules dents,
dardant de doux désirs armant ma bonne ivresse,
Et mon sang jaillira en toutes résurgences
au milieu des caillots, les cailloux déchirant
mes vieilles peaux usées par la saison trop sèche.(J'entends pleurer la pluie dans les larmes du monde)
FoSoBo, 21 mai 2008, 16h18 - 27 mai, 1h06
* Robert DESNOS : « Les lois de nos désirs sont des dés sans loisirs » + Marcel DUCHAMP, Le Grand Verre, 1915-1923
*
CAP DE VIVRE
A Henri Salvador, à Clarice Lispector, à l'amitié,
L'oiseau se cache pour mourir, le tueur pour pleurer,
Mais le chanteur ne meure pasUn parapluie toujours attendra son usage,
même usé, mais sans ruse et... sans âgeSous un p'tit parapluie,
j'ai perdu l'ombre d'ellepuis...
sombré dans la nuit,
j'ai déchiré mes ailesMais le chanteur ne meure pas
Pour un premier baiser,
ancien sous une ombrelle,
Il attendra plus que d'en vivreCar le chanteur ne meure pas
FoSoBo, 13 février 2008, 23h56
*
CAUCHEMAR EN SOUS SOL
À parler dans le vent...
Que peut-on "libérer"
qui ne se brise
sous les mots vains
en mauvais jeux de maux,
de jumelle à jumeau,
qu'un manque fou à vivre
à jamais regagné pour s'y perdre ?Ensemble ?
Salle d'attente, 7 janvier 2008, 16h27
*
TOMBEAU DE FAUSSE VIE
Un silence de marbre
est tombé sur nos maux,
emmurant nos malheurs
vivants dans le tombeau
de nos passions refaitesUn silence de sabre
a fauché tous les mots
où mourrait le délire
en tuant le désirPour renaître et descendre
tel un Phénix en feu
dans un gouffre de glace ?Un suicide s'annonce ?
un crime symbolique ?Fausses morts, chutes vaines
que tant porte le vent...Icare sans y croire
ne jette dans le vide
que des cris sans réponseDis le vent m'entends-tu ?
Saindeni, 20 décembre 2007, 16h00
*
ATTENDRE RIEN
N'attendre rien
ni d'elle ni de moi
et faire de l'émoi
un message à nos biens
N'attendre rien
que de mon seul effroi
sans elle dans le froid
des jours des nuits combien
Je l'ai voulue sereine,
poussée à la sirène
hantant mon désarroi
Je lui veux un bonheur,
à connaître sans peur
qu'il advienne hors de moiAilleurs, 8 octobre 2007, 14h11
*
LE SILENCE
« Nos femmes ne se doutent pas combien le chagrin que nous leur faisons peut nous les faire aimer davantage » Robert de FLERS, L'Amour veille
Quand parler ne peut plus rien dire
quand l'interdit saisit l'écrire
contre la mort encore demeure
la poésie des mots qui pleurent
Submergé de chagrin je me noie
dans le miroir où je ne vois
que mon crime envers elle
et cette impasse sans appel
De silences croisés
sur des égos brisés
dans l'insondable absurde
Ce n'est pas elle que j'implore
ni à elle à donner l'accord
au pardon impossible en moiAilleurs, 8 octobre 2007, 12h22
*
NIGHT AND DAY
Nuit de l'ambivalence
où mon envie balance
entre elle et la folie
qui tangue sur mon litLe jour renoue les sens
appelant nos jouissances
à libérer la vie
de la mélancolieAi-je donné mes gages
pour qu'elle n'y engage
qu'un trouble sentiment ?Sans l'aimer pas de peur
qui brise tant d'ardeur
sur mon miroir qui mentRER B, 6 septembre 2007, 8h53
*
La FEMME EST LE MENTIR DE L'HOMME
« Plus tourmentée encore que nous par cet éternel besoin d'amour qui ronge notre coeur solitaire, la femme est le grand mensonge du Rêve » Guy de MAUPASSANT
(À celle qui boit la fraise, et l'autre du thé à la menthe)
LA femme ment à l'homme
Verre de menthe à l'eau
l'homme tombe nu comme
un ver lâché de hautLA femme est le silence
de l'homme l'impatience
qui marche sur la braise
Vert sirop à la fraise
LA femme est une tombe
l'homme y pose une bombe
mouillée dans le ruisseau
Vert sapin sous le sceauLA femme n'est qu'un mot
que l'homme grave en sot
sur le mur de ses peinesEn vers bons pour la benne
'Une' n'est pas la femme
que l'homme écrit, infâme
chacune ne ment pasAux vers guidant ses pas
RER A, 4 septembre 2007, 11h05
*
COMPTINE
Un chat triste en vers
Qui volait au vent
On l'attrape par là que
Il avait la plume au zèle.
On le monte à ses mets cieux
« C'est mes yeux vous dis-je
Trempez la vert' tige
Dans mon chocolat
Et j'y croquera
Des chants pas des vils
D'un amant tout chaud
En pyjama chat »On l’a mis dans un placard
Il y fumait dans le noir
C'est interdit mais chapeau
Car s'il est trop culotté
Elle a ce chat dans la peau.
Ne voulant que papoter
Elle attache ses deux mains
Pour ne rien perdre demain,
En mission vraiment pour rien
A la mer dans le sable-,
Du chat en pyjama bleu
(Il manque un vers c'est pas bien)
FoSoBo, 1er septembre 2007, 11h50
*
MÉTÉOLOGIQUE
Ce matin, la brume noie le val de ma fontaine. Le toit du monde est bas, et gris. Au vent souvent les mots s'envolent. Et je me ramasse à l'appel, seul, feuille morte.
Un pleur nocturne avait parachevé cette mélancolie du soir, marée montante sur mes pas s'enlisant. Le souvenir heureux n'emportait pas plus loin son bonheur contenu. Alors j'ai voulu l'oublier. Effacer ces traces du ciel sur ma terre, que nous avions gravées hier, suintantes de sang cette nuit. J'aurais voulu croire qu'elles n'étaient qu'un rêve, par crainte qu'il n'advienne pas.
Maintenant, je le sais, ce n'était que la peur. Un mauvais rêve. Le jour s'avance, le doute s'évanouit. Le vent se lève, le brouillard s'évapore, et le ciel s'adoucit de rêveries en bleu.
FoSoBo, 25 août 2007, 10h51
*
LE DROIT AU BONHEUR
Cabinet des desseins
esquissant leurs hasards
ils croquaient leurs destins
cachés sous les beaux arts
Ils envoyaient en l'air
leurs papiers officiels
pour graver dans la terre
le dessin de leur ciel
Elle devenait belle
aux creux de ses discours
qu'il aurait voulu taire
qu'elle vienne au plus court.
Ils inventaient le bonheur comme
un baiser au vent dans la mainRER B, 24 août 2007, 9h16
*
Ô COMBIEN NOS DÉSIRS SONT DÉSORDRE
Pas très malin un Pygmalion
Chasseur chaste et pygmée, pas lion,
souffrait d'une rage dedans
il banda sa flèche à deux dentsSur les dessous d’une tigresse
qui avait des boutons sur les fessesC’est là qu’un orage surgit
et qu’au lieu de rugir il rougit
devant la féline alanguie
Les faits sont là l’effet aussi
elle oublia ses éruptions
et lui de dents ses soucisFoSoBo, 15 août 2007, 22h03
*
LE FEU AUX POUDRES
Tu avais tu as tu auras
un oeil de braise au vent d'aura
l'autre en caresse de velours
poudre à canon, larmes, bravoure
Que n'ai-je vu alors ah !
cette neige brûlant nos ra-
ges communes en mal d'amour
usées des mots de tous les jours
Un bel hasard brise l'ennui
de n'être pas l'un l'une ensemble
pour naître enfin où nous ressemble
Une vie sortie de la nuit
du travail à payer son pain
et des heures passées sans faimFoSoBo, 11 août 2007, 16h27
*
VAS-Y !
Si les mots pouvaient
face au vent mauvais
devenir des dieux
ils auraient tes yeuxIls mettraient le feu
aux fesses de ceux
qui ne disent pas
ce qu'ils pensent basSi le vent soufflait
passant par ta bouche
sans me dégonflerSans vain préambule
on s'envolerait
par les mots en bulleFoSoBo, 10 août 2007, 2h23
*
SOPHISME AU PAIR
La vie est ce qu'elle est en somme
tu veux ou tu veux pas
tu prends ou tu prends pas
la chose là sans qu'on la nommePour autant qu'on la fasse
surgir pensée avec les mains
sans qu'un con ne l'efface
à jouer au plus malinLa chose n'a de cause que demain
ainsi va la vie à l'avide
et le vide au trop-pleinAinsi danse le dense
au creux de l'évidence
où meurt la norme énormeAilleurs, 28 novembre 2005, 23h56