« Quant à l'antinomie de l'art et de l'amour, elle n'est sans doute qu'un cas particulier d'une antinomie universelle. Si on veut faire les choses profondément, on ne peut à la fois - par exemple, en ce qui me concerne - créer, se cultiver, chasser l'aventure, chasser la gloire, et aimer : il y a toujours une de ces activités qui est trahie. » H. de Montherlant, Les lépreuses
« SURRÉALISTE ! »
On n'a jamais vu
Autant de poètes
Qu'au temps d'internet
Aucune bévue
Personne ne pète
Plus beau que son culte
Tant de vers si chauds
Que le vernis sot
Rime au froid soleil
Avec doigt dans l'oeil
Reality show
Prime time and so
Poème à l'orteil
Taylor alors paye
FoSoBo, 22 septembre 2008, 21h13> Sonnets
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DE LA MISÈRE EN MILIEU MOYENMal armé de ses faux désirs,Au hasard on jette ses dés
Sous les roues d'un train de loisirs
Qui vite déraille vidé
De marchandises sans plaisir,Pour celui de ne pas s'aiderAu coût d'un effort pour saisirLa règle d'un jeu bien fondée...Roule triste jeunesse,Mise sur ta détresse,En paris dérisoires,Un espoir illusoireAu si clair résultat :Ta misère en l'étatFoSoBo, 25 juin 23h20> Sonnets*ON SE MÉNAGE ADROIT
On a si mal, on est si seul, sans témoins, quel tracas !
On traîne avec les siens en se disant qu'on n'en est pas,
On arbore sa solitude au milieu des confrères.
Ce qu'on a clamé haut, on en fera, bah... le contraire.
On se sent différent
En gardant ses repères,
Mieux d'être dissident
Au milieu des pépères
Qui me ressemble ? Ah la la !
En voilà un, on suit ses pas...
On vibre, on adore, c'est la nuit !
Quelle aventure ! Et sans ennuis !
On risque tout sans risquer rien,
On fréquente les lieux pour des surprises sur mesure
De l'exigent standing digne de sa littérature,
On s'apparie sûr à Paris hein !?
On calcule, poussé dans les reins,
Pour conserver tout son crédit
À la consommation sans freins
De plaisirs citoyens inédits
Mais en bon droit autorisés,
Assurant leurs frissons culturel
Hédonistes labellisés
En savoir-vivre de manuels
On a le goût de l'amoral
Tirée des romans pour praxis.
On rentre tôt dans la normale,
On arrivera vite. En taxi.Ailleurs, 29 mai, 15h37
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À LA RAMASSE
« La franchise et la vérité sont rarement bonnes auprès des femmes » Prosper MÉRIMÉE
On a peur de sa vérité
Autant que de ceux qui la disent
Et jugeant d'immédiaté,
On la fuit, sans garde à la crise.
On ne se pose de questions
Qu'en supposant la solution
Présentant la facilité
D'être gérable à moins coûter.
On croit investir l'avenir
Tout en préparant sa ramasse
Dans un mirage à investir.
Demain est là. On en est las.
Sous ses jolis habits d'hier,
On préfère encor ses oeillères.Ailleurs, 29 mai 2008, 13h03
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À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE
(de l'âme à son poète)
À chaque jour suffit sa peine
De celle que tu fais à celle qu'on te fait
Où crois-tu que cela nous mène ?
Demain le chante, aucun câlin ne rend parfait.
Il est temps que tu te reprennes,
Ta vie va s'arrêter, noire au fond d'un café.
Tourne tourne ton coeur à la traîne,
En valse lente, accords mineurs, génial effet !
Le temps nous ronge de misères...
Béats bas de saoulantes prières...
Chacun poursuit son ombre inspirée des nuages, bof !
Et chaque vie subit sa haine,
De promesses vaincues en faiblesses vécues,
Seules pour seuls. Tomber debout c'est pas de bol !Ailleurs, 26 mai, 16h00-23h56
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LA PEUR ET LA FLEUR
«... une fleur est la chose la plus politique qui soit, parce qu’en la considérant, vous comprenez qu’elle fait partie des révolutionnaires de ce monde.» William Parker, contrebassiste, 1997
Voici l'effroi.
Mais n'est-ce
que du show
business ?
Nul paysan dans les Passages. Nul poète n'y part plus en voyage. Les rues racontent la défaite entérinée de la cité. Plus de psycho-géographie à inventer. Plus d’art à renverser.
Un groupe de saltimbanques s'installe à l'angle des boutiques. Je leur demande mon chemin. Affairés à leurs costumes de scène, ils se moquent de moi. Ils affichent une fière survie dans le pouvoir de leur spectacle. Pourquoi leur donner tort ? Il n'est pas encore l'heure. Pourquoi nier le bonheur d’un vrai moment du faux ? Éloge de la fuite... pourquoi pas ? Je passe mon chemin.
Au bout du conte, j’arrive nulle part. Sans hasard objectif. Sans surprise. Sans ailleurs. Le cours du global'monde est partout quotidien. De la capitale, la cartographie est de retour au capital.
Pourtant mon coeur est chaud.
Alors de quoi la peur ?
Et d'où vient cet effroi ?
Mon téléphone est sans appel. Portable à la décharge. Allons-y. J’y vais. Victoire du nettoyage durable, rien n’est plus propre qu’une déchetterie. Sur une poubelle citoyenne, mon regard est attiré par un point de couleur. On y a déposé une rose ancienne, fraîche comme une jeune fille en fleur. Alors pourquoi la peur ?FoSoBo, 5 mars 2008, 17h35
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VIDANGE
Un déluge de larmes emporte les démons.
Purgé de son sang noir, le coeur
repart aux rythmes de la vie.La mort a perdu la partie.
La guerre intérieure est finie.
FoSoBo, 15 février 2008, 2h14
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TERME ET CHUTE
Chanson (choro en valse lente)
Dans la chambre accouchée d'elle une femme enfante
Comme un poison dans l'eau de son lit sous la mer
Ses yeux ne sont pas bleus mais dans le noir ouverts
Et son coeur alangui rêve une forme absente
Dans la chambre à côté un homme en choro lent
Valse en rond dans sa vie, ni aigri ni amer
Mais dans son âme il pleut les larmes à l'envers
D'un corps qu'il a noyé en brassant sous le ventIl n'y a rien à dire il fait froid c'est l'hiver
Et son mal à guérir quand le printemps revient
Draps dessus sans dessous il ferait beau demain
La défaite est acquise et tout est à refaire
La mort du prolétaire et l'amour sur la terre
L'éternité c'est elle et lui tels mais sans mainsFoSoBo, 24 janvier 2008, 8h53/28 janvier, 19h33
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DÉ A l'AMER
Un dé jeté jamais
au vague à l'âme
n'abolira le doute
amer de l'impossible
pour le prix à payer du réelFoSoBo, 13 janvier, 22h57
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LIEU DIT
C'est un lieu de chair et de silence
Où l'absolu s'apaise d'être à nu
Traversant les miroirs des non-lieux
Pour inventer la forme d'un nous-dieu
En ses vérités reconnuesC'est le lieu cher de son absence
FoSoBo, 2 janvier 2008, 13h48
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MISÈRE DU TEMPS SOCIALC'est l'ami du travail,l'ennemi de nos pas,qu'il compte où que l'on aille,de naissance à trépasMort à ce temps social !à ses cadrans pour crans,pseudos du capital,à sa cadence en rangsAlignés réguliers,égrenés singuliers,et sans fête communeQue le viol de ses règlesen volant dans le ventqu'elle souffle devantFoSoBo, 17 octobre 2007, 21h22*A QUATRE PIEDS(Misère de la raison, 3)Ce coeur en cageun pygmée lionquel fouet l'enrage ?c'est la raisonDe ses miragesoù nous plionsà ses imagessans horizon.Ce corps bourreaumême pas drôletient les barreauxd'un si bas rôle.Gala ou fête ?je sors demainla vie est faiteà quatre mains.RER B, 17 septembre 2007, 10h06*
LES MOTS POUR LE DIRE
(Misère de la raison, 2)
« Plus tourmentée encore que nous par cet éternel besoin d'amour qui ronge notre coeur solitaire, la femme est le grand mensonge du Rêve » Guy de MAUPASSANT
Aux vrais amis
La femme est le présent de l'homme
en ses maux retournant les cartes
du monde échu tel une pomme
de Newton sous le vœu de DescartesDes mots la femme nous écarte,
du désespoir de rester comme
défilant vains sous des pancartes.L'Homme n'existe pas il n'est
jamais que le rêve de rien
la vanne essence où la foi naîtDe renaître une fois pour toutes
emphase de la société
au passé d'une humanité
promise au futur en dérouteFoSoBo, 16 septembre 2007, 10h51
Note : dans ce poème, dont le titre reprend celui du best seller de Marie Cardinal, je règle mes comptes avec le rationnalisme, l'humanisme théorique, l'idéalisme et son romantisme, le féminisme orthodoxe et le subjectivisme militant, renvoyant à Aragon (« La femme est l'avenir de l'homme ») et Lacan (« LA femme n'existe pas »).
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MISÈRE DE LA RAISON (1)A Max ROACH(Valse lente, contre toutes Lumières)
La raison sonne l'arrêt des songesarraisonne les sens et les rongeLa tête s'abandonne au cafardd'un désir qu'il broie en cauchemarL'autophage assaisonne et puis mangece que fou l'amour change et dérangeen jetant son pavé dans la mareoù le sang se retourne et l'égareComme les choses et non les mots,corps jamais qui ne seront plus beauxqu'à nos yeux fuyant les faux regardsDe ce monde ignorant ce qu'il estpour croire que serait aussi laidoù nous porte quand l'ardeur envoleRER B, 10 septembre 2007, 18h07*
COCO D'AMOUR AU POISSON
(en différé de l'Ambassade de Pékin)
Amours enfin sans le poison
Arsenic et veille entre d'ellesUn ami conçoit tout
Un autre perçoit toutCocochons d'outre-temps
Quand leur parler est vainCe monde à dépasser
Sans mesure en mesureLa confiance revient
Quand la peur se contientQue de fortes présences
Au coeur de leur absenceQue de bonne patience
En moi ces êtres làFoSoBo, 9 septembre 2007, 13h48
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LE BOUCHER ET LA VIE CHAIR(de l'art ou du cochon ?)Ils vendaient de la viandeEnsembleIls eurent beaucoup d'enfantsIl tranchait dans le beefElle comptait les biftonsEt les lardons obèsesMangeaient du steak à chier« Nous dormirons ensemble »S'étaient-ils cons promisEst-ce ainsi que les hommes baisentEntre deux tranches de veau mis ?Le temps passant l'amour aussi,La grande enfuie végétariennne,Le petit roulant des merguez,Ils dormaient en touchant à rienEst-ce ainsi que les femmes vibrentL'art de vivre ou bien de survivreEntre les beaufs et les cochons ?La Plaine, 30 août 2007, 13h25