AGIAUS, ou LA MUSE À MORT 18 juin 2009 - 1er avril 2010
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« Muse, [] dont l'idéalisation par le poète [... paraît si charmante], s'en tire plutôt mal dans la vie réelle. Non seulement parce qu'elle doit supporter, même si elle y trouve du plaisir, les humeurs du maître divinement inspiré, mais parce qu'elle devient, très souvent, pour l'artiste, le symbole d'une idéologie qui ne convient plus - idéologie qu'elle a peut-être aidé à créer mais qu'il doit à présent surmonter et jeter par-dessus bord. Dans ce cas, nous nous trouvons en présence de ce conflit propre à l'artiste où [il] est à la fois incapable de créer sans sa Muse et, par sa présence, se trouve empêché de créer quelque chose de nouveau. Peut-être sera-t-il porté à la laisser tomber, avec l'idéologie d'antan, mais son sentiment de culpabilité ne le permettra pas. Au demeurant, ce sentiment n'est pas seulement éthique et en rapport avec la bien-aimée, mais il est intérieur et psychique, étant donné qu'il concerne le développement de l'artiste lui-même et sa fidélité envers soi.
Non seulement l'artiste qui trouve à ce conflit une issue créatrice en laissera apparaître les traces dans son oeuvre, mais cette dernière sera souvent l'expression assez pure de ce conflit même dont la solution doit être justifiée [...]» Otto RANK, L'art et l'artiste, 1930, Payot 1984, L'artiste aux prises avec l'art, p.292 (ajout du 19 décembre 2011)


 

« Ce n'est pas si facile que tout ça, de tuer Anthoine.[...] On a tort de ne pas faire attention à chaque mot de qui vous aime, aucun n'est indifférent, le plus banal, un mot de hasard, semble-t-il, il n'y a pas de mot si fortuit que sur lui ne se joue la vie, ah, prends garde. » ARAGON, La mise à mort

Ma Bérénice eut le bon goût du relatif
Moi le don absolu du mauvais négatif

AGIAU « 1. Sorte de pupitre sur lequel le doreur place le livret qui contient les feuilles d'or. 2. Familièrement, colifichet de femme. Les agiaux de la mariée de village, affiquets, bijoux. Terme vieilli. 3. Voilà bien des agiaus et une longue kirielle, se dit d'un long discours, d'une longue affaire. / En somme, mot peu usité aujourd'hui » Dictionnaire de la langue française, Littré  

« Un seul coup d'épée, tranquillité. La mise à mort froide, nette, innée. » VENSY de ZWEIK

«  Un coup de dés jamais n'abolira le hasard » MALLARMÉ, Fac Similé

UN COUP D'ÉPÉE

JAMAIS

ne percera

ce SECRET

Sous cette peau épaisse

secrète

la plaie d'une cicatrice commune

Que berce et plaide

et rende l'âme en paix ma muse

Ô POÉTESSE

que ton poème s'arme aux larmes de ta plume !

*

ADIEU, SIRÈNE MUSE

« Et le doux murmure de la mort, confidente sirène » Vensy de Zweik

 

«- N'as-tu jamais songé terminer avec moi LIVREDEL ? » Vensy de Zweik 

« Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et que baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui-même » : Dire que j'ai rabâché des années de ma vie, que j'ai voulu l'écrire, que j'ai fait un si long poème, pour une muse qui ne m'inspirait pas, qui n'était pas mon genre !  D'après Marcel PROUST, Du côté de chez Swann

« 1 2 3, sors de ma vie, définitivement ! » Facile à dire, infinitivement...

La muse propose / le poète dispose
La cause est divorce / qui s'impose à force

D'une muse irréelle, et sous double addiction, 
Il se noyait du trouble en ses vers de fiction,

De caviardage en bavardage,
le poème a payé l'addition
le prix de leur affectation,

Écrits qu'ils furent en otage
de leur méprise en la passion   
et mensonges par omission.

Elle s'était prise au personnage
Il s'est épris de son mirage
roman sans anticipation.

À l'héroïne il s'est piqué, au vif de leur béance  
À quoi bon s'expliquer, déniaiser l'insouciance  
Quand tout s'est compliqué, étant joué d'avance
Défié par inconstance, défait d'inconsistance
Par lui dûment toqué, dément de son absence
Par elle appliquée trop, fée de l'insignifiance, à nier les évidences

D'une enfance outre d'âge, du temps social usant 
La patience et l'espace
Incomblé, d'amour fou abusant 
D'une ruse de l'art à sa place,
Comble ! Demi-mondaine
Déniant au monde être totalité

« Il faut être absolument moderne. [...] Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps. » RIMBAUD, derniers mots d'AdieuUNE SAISON EN ENFER / avril - août 1873

Il fallait être absolument contemporaine

Miss SMS, haut le texto bas le texte, "Moi, c'est l'art" de Benabar en Femme chocolat « - c moi, t ou, t la ? » -, et toi t'es nu t'es là, poète con fondu par son langage même, furieux d'aucun secours, nul en valeur d'échange, annulant le partage 

D'une muse épuisée nul usage 
Au poème qui n'aide à survivre
Une oisive en pantoufle, art volage,
En crise d'ailes, brisée des livres, 
De vieux ados prisée, poésie mise à dos,
Eux grisés d'elle œil débraisé

par le banal désir de jours heureux que les journaux annonceront toujours aux faces vaincues des promesses

Comme un cocu encore attend une fausse tendresse de la fesse traîtresse
Comme un curé par foi glisse à confesse sa commission à dame patronnesse
Comme on milite assis en damné pas trop niais
Comme on croit en roué de l'art pitre hausser sa pirouesse
Comme à la pelle on ne 'résiste' pas à l'appel d'autres messes
Comme un zélé prolo rêve en chantant "Vive le ProlEtatPartronariat !"

Manigances et arrogance
Mamelles de jeunesse
Condescendance et suffisance
Vieilleries sans justesse

« Mais je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves.
J'ai déroulé mes rêves sous tes pas,
Marche doucement,
tu marches sur mes rêves...»
William Butler YEATS

Qu'un poète ne crève en marchandant ses rêves
Qu'un poète ne rêve, qu'il marche ou qu'il en crève...

(Pure méchanceté, du contrat à l'exécution,
La muse est morte par procuration
D'une qui d'un mentir vrai s'est tue)

Le temps a brûlé les outrages
Dans la douce âtre, à nos ouvrages,
Où rougeoient les heures en joies

Où j'ai hier soufflé noroît
Giflé à mort si reine muse
Fin sereine enfin mise à nos froids
Venus de l'amer à la rage

Dedans, qu'emportait fou l'orage
Hors la page, dehors, moi
Qu'un seul "non" foudroie

Courage !
LIVREDEL 
a repris ses droits

*

POSTFACE À PILE OU FARCE ? 

Indice in Wonderland

J'amuse et m'en dessert
Ça m'use ment sincère
                                        Musette !
La vie est mon repas
La muse fut d'enfer 
                                        Repu !
La suivre mon trépas
                                        Très peu !
La rime est au dessert
J'y recours, de ce pas

Mon blair à l'air du temps perdu... Ma muse ? Mon museau ! Ma rime ?
Bonne à défaire un blaireau d'une pointe au chapeau... Est-ce crime ?

« Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature
VERLAINE, Art poétique, avril 1874

Qu'ailleurs ma poésie d'amour vive l'audace !
Qu'un geste, 
as time goes by,
Efface sous un autre un nom en dédicace.
Qu'en reste ici, Vensy,
 littérature.

1er avril 2010

*

LIVREDEL VII-IX : DES FEINTES FINS DES FAIMS

26 mars - 1er avril 2010

*

À QUOI RIME MA MUSE EN CADAVRE EXQUIS

Bob MARLEY, I shot the Sheriff

« L'idée de tuer Anthoine fait en moi des progrès, elle s'installe » ARAGON, La mise à mort, 1965

Poème eau d'artifice,
pour étreindre l'effroi
d'un mot qui me dérape,
quand se brûle de froid

La langue de justesse
au bord de ce calice,
et sort l'art de sa trappe
avec mon feu au stress.

Dans ce bal costumé
où son estoc fait mouche,
mon toc est assumé.
Résumons l'escarmouche.

En style patachon,
Rimbaud rime à baudruche
et ribaude à cochon.
La plume fait l'autruche.

J'en ruse l'exercice,
c'est ma muse à l'envers.
Rêve ! Ravir l'actrice !
Qu'elle me joue en vers

Une agente police
de caractère exquis,
dont le cadavre glisse
à l'acte sur l'acquit,

Serif au bas ingrat,
bottine au gros mollet
d'un empâtement gras.
 
Au pied de ma lettre : immolée.

9-18 mars 2010 /39 J - ?

*

RISIBLE CATHARSIS

« Pour chasser de mon cœur un amour trop funeste / Il nous faut de l'ingrat détruire ce qui reste ». VIRGILE, L'Énéide, livre IV, traduction Abbé Deville

Le 10 juillet 1873 à Bruxelles, Verlaine, ivre et déchiré, blesse d'un coup de pistolet Rimbaud, qui a décidé de le quitter. Rimbaud le dénonce à la police puis retire sa plainte... s'enfuit en Europe puis en Abyssinie, où il efface un passé de "souillures".

La souillure ancienne en habit cynique hante le dédale de mornes heures obligées

Miracle ou mirage ? Face noire seule éclaire un romanesque impur. Meurtre prémédité d'une muse factice. Longtemps fuie à bonheur, bruit amoindri des vers. D'autres chambards aussi, puis tohu va bohu. Cacofolie enfouie dans une échappée belle

Confiance dissolue, le passé s'est absout. L'absence est absolue

Musée Grévin de la mémoire, apparition de cire, à la cave un fantôme rôde, perdu des rôles, en un théâtre d'incertitudes poussiéreuses. Mais encore y ricane l'écho de ce masque de masques, sous le rideau en lambeau des brûlures

1er mars 2010/32 J - ?

µ

LE VAIN TIRÉ...

Ritournelle pour un Cantique des cantines

« C'est curieux comme la musique n'élimine pas la ritournelle médiocre ou mauvaise, ou le mauvais usage de la ritournelle, mais l'entraîne au contraire, ou s'en sert comme d'un tremplin. "Ah vous dirai-je maman...", "Elle avait une jambe de bois...", "Frère Jacques...". Ritournelle d'enfance ou d'oiseau, chant folklorique, chanson à boire, valse de Vienne, clochettes à vache, la musique se sert de tout et emporte tout. Ce n'est pas qu'un air d'enfant, d'oiseau ou de folklore, se réduise à la formule associative et fermée dont nous parlions tout à l'heure. Il faudrait plutôt montrer comment un musicien a besoin d'un premier type de ritournelle, ritournelle territoriale ou d'agencement, pour la transformer du dedans, la déterritorialiser, et produire enfin une ritournelle du second type, comme but final de la musique, ritournelle cosmique d'une machine à sons » Gilles DELEUZE - Félix GUATTARRI, Mille Plateaux, Éditions de Minuit "De la ritournelle" page 381

La petitesse passe à table
avec l'audace véritable
de l'amant in vero very
fiable l-ame-en-table-ment ivre

De soi mais... frisant la retap' l'
air de rien repassant les plats
faisandés, aimant à la fable
la morale faisant du plat

Et du pied sous le nez du fard
à paupiette de beauf...
                                   J'ai ri
                                                Sur ma feuille
                        de ces nus far

Devin   vaut trait   sur le divan
                                  À l'œil     de vigne
                         digne et divin
Du coup   tiré du vain d'avant

25 février 2010/29 J - ? Sonnet 148

*

STRATÉGIE TRAJET DIT

(extrait de Roman-théâtre)

Je ne sais ni l'art de la guerre
Ni celui de me taire 
J'ai choisi de mauvais chemins 
Le coeur blessé par mes chaussures 

Je sais celui de me complaire  
Je suis tombé par terre 
En voulant te prendre la main
Mes pas pourtant étaient peu sûrs 

Je t'ai offert toutes raisons 
De nous débarrasser de moi 
Mes mots du jour sont, hors saison,
Qu'une distraction de l'émoi

Du je ainsi le jeu se vide
Usant d'abus sans perversion 
Je suis confronté à mon bide  
Rusant d'une fausse addiction 

J'écris, loin de ce qui ressasse,
La chronique d'une abjection
Des faire allant à la ramasse, 
Sur les traces de l'émotion, 

De la mémoire et des déboires, 
J'écris sans haine hors de passion 
Je n'en fais pas toute une histoire,
Nos vies sont ailleurs à l'action

Nos maux du jour sont hors saison,
Nos yeux élevés des blessures,  
Ne regardant plus nos chaussures 
Nos coeurs de tout auront raison 

10-14 février 2010

*

DERNIER CAPRICE

Monodialogue sous péremption

« Tu es mon dernier caprice... Dernier... en date » Vensy de Zfec 
« Et qu'il n'est crocheteur ni courtaud de boutique Qui n'estime à vertu l'art où sa main s'applique »  Abbé Mathurin Régnier, Satires V
« Nos filles vendent leur honneur
Aux derniers courtauds de boutique. » Louise MICHEL cite dans La misère Le chant des ouvriers, paroles de Pierre Dupont, 1846

Mon jardin cultivé de doux dingues dégoûts
Je me drogue sévère aux vérités cruelles
Invitées en mes vers pour ne devenir fou
Des souvenirs mauvais qu'emporte au vent réel

Là, le moment venu
Où chacun mis à nu
Est son propre témoin,
Ce beaucoup mieux que moins.

On a toujours raison,
Quand on n'en a de preuve
Qu'au prix de trahison
À soi, dont on s'abreuve.

(...)

- Vrai, tu n'as pas démérité
De ta fière témérité.
Je nous rends mot pour mot émis, 
Dans le parfum de nos vomis,

Car de nous rien ne fut trahi,
Ne sommes-nous pas agents doubles ?
Tout est normal en nos pays, 
À sa place démis sans trouble...

(- ?...)

- Machiavels de moquette
Vacheries de papier
Se tiennent barbichettes,
Espérant garder pied,

Du mentir vrai roman
Au livre de recettes
Brûlées de vos tourments,
Buvarde et Pécouchette...

Et ma muse étant ton féal
Détourner devenait t'idéal,
Renverser l'air du temps sur l'art
D'en être en faisant le contraire...

- Chez moi, Van Velde fait carrière,
Palante pointe au cabinet,
Raoul convertit la prière,
Camille s'aime en forcenée,

Picasso me fait rigoler, 
Facile à lire Aragon l'est,
Gracian j'en use collabo (...)
Je suis la reine au vent bobo

- T'es tu vue en anarque,
À vendre tes arnaques,
Coups lisses des pouvoirs,
Nous prenant pour des poires ?

Servir la soupe, aux journaleux,
En robe verte, vertueux ?
Fourbir tes dossiers en justice
Avec ta copine à malice ?

Vue, choisir pour complice
Un con flic de service,
Et comme protecteurs
De courtauds prédateurs ?

Les leurs pour adversaires ?
Vue, pour masquer tes leurres, 
Ton talent d'avoir l'air
Salaire de ta peur ?

(- ...) 

(Toutes pour une fois,  
Bonne ou mauvaise foi ?
Hommage à tes critères ? 
Je surjoue ma colère)
 

- Maîtresse chien,
Ta laisse en bandoulière
Ne tient plus rien,
Tu te mords le derrière.

- Te voilà face à ta victoire, 
Singeant en farce ton histoire,
D'un rêve écrasé le reflet 
Sous la botte d'un camouflet,

- Toi qui fut l'experte à l'épée,
Du très haut de ton culte un pet
S'allume, et fait long feu trop tard... 
Avoir ? Être ? Que rime espoir ?

(- ...)

Les yeux rouillés ont vu Verlaine
Aux bouts mimant la fauve amour

Que la morgue demi-mondaine
Boive la lie fleuve des jours

Où je n'ai pas mis le pied même
Personne ne joue dans ma cour

9-14 février 2010

.

LA DAME DU VENT

à Louis-Michel Sanche,

« Demain m'enchante » Vensy de Zweik 
« C'est là que la sirène se retire, c'est où elle trouve le repos » Livre d'Isaïe, XXXIV 14, Lilith
« L'homme futur aura des sens nouveaux » Louise Michel

Sous tous les fronts
De nos affronts
Qu'hier déjante,
Demain s'enchante...

Près de l'élite.
Bottée Lilith,
Femme savante,
Est « sans limites »...

Dame s'évente
Par probité...

Ça ne s'invente
Pas, effrontée

Jouant, douce hanche,
Tant de bontés... 

8 février 2010

.

CYNISME OPÈRE

Écho de SOPHISME AU PAIR (ci-dessous), qui ouvre ce 'livre' le 28 novembre 2005, ce sonnet  ouvre lui-même la série THE DAYS BEFORE   écho, dans le Livre de la présence, de THE DAYS AFTER dans ce Livre de l'absence

La vie est comme elle est, en somme
on ne veut pas
prendre les choses à leur pas,
telles qu'étant on les nomme

Pour autant que l'on fasse
surgir leur essence des mots,
Si la révolte n'en efface,
s'en jouant sûr, les maux.

La chose est cause en sa présence
éclair, du passé au futur.
Comment en faire une exigence ?

Pourquoi crier à l'imposture,
si énorme en soit l'évidence ?
Le monstre est entré dans les normes

5 février 2010

SOPHISME AU PAIR

La vie est ce qu'elle est en somme
tu veux ou tu veux pas
tu prends ou tu prends pas
la chose là sans qu'on la nomme

Pour autant qu'on la fasse
surgir pensée avec les mains
sans qu'un con ne l'efface
à jouer au plus malin

La chose n'a de cause que demain
ainsi va la vie à l'avide
et le vide au trop-plein

Ainsi danse le dense
au creux de l'évidence
où meurt la norme énorme

Ailleurs, 28 novembre 2005, 23h56

**

ROSE LA VIE 

Le 29 janvier 1917, après 53 ans de vie commune, Rodin épouse Rose Beuret

« Miaki ta yume ni tsuba o haki warau »
Je crache en riant sur ces rêves que je suis fatigué de voir (
Dir en grey)

La queue du chat balance
Rit jaune le vampire

La raison sans emprise est en prison du pire
L'empire des non-sens

Vol de nuit garance
Ce jour étreint ma revanche
La pluie résurgence
Arrose notre Akanè
Le merle mon cœur
Signe à la rouge arcanée :
C'est Rose la vie

LUEURS

Comment rendre ce que j'ai pris ?
Loin, mais vivante, elle écrit
C'est la vie sait la vie, elle ose

Noir et blanc ne font pas tout gris
Roses nous chante Mistigri 
Et veille un rêve où dort Desnos

18 novembre 2008

29 janvier 2010

*

LES SEPT VERTUS DE MON ABSENCE

En songeant à Brel et Colette; Rimbaud, Hergé et Lewis Caroll; Yeats et Daudet; Hemingway, Howard Hawks et Barbara; Ibsen et Jarry; Camille Claudel... et Vensy de Zweik 

Je n'ai pas pleuré aux Marquises
Sur l'air de vos bêtises
Dans l'enthousiasme
De vos fantasmes

Ni crevé en Abyssinie  
Et fait 'tintin' au pays des merveilles,  
À dix-sept ans devenir veille... 
Sept à soixant' dix-sept ou l'infini ?

Ni marché sur vos rêves
De papier remâchés
Où vous bêliez en chèvre
« Fait bon être mangée »

Ni chanté l'audace adultère
Comme exploit révolutionnaire
Export dans chaque amant
Que l'angoisse dément

Ni mis le pied à l'étrier
D'un talent putatif
L'autre main au panier
D'un pur désir hâtif

Ni désseulé la bourgeoise d'Ibsen,
Ni vos bobos, sur tréteaux du cynisme
Reine d'Ubu metteur obscène,
Scène éventant vos égo-isthmes.

(...)

En hommage à votre 'Inconstance
Et caprices', de triste passion
Je plaide, en place de la défense,
Art de la chute, votre délation

Janvier 2010 

*

En pensant à Pablo NERUDA, No te impidas ser feliz (Ne te prive pas d'être heureux )...

Le mal ne guérit pas le mal. La douleur est tremplin de vie. Le poème trouvera son chemin.

du même... « Un poète doit être malheureux jusqu'à la dernière minute de sa vie »

29 décembre 2009

VOUS AUTRE

Tel vous passiez secrètes
Je vous regardais de travers
Telles vous êtes,
                      
Entre femmes sourires
Tel je m'avère,
Vous autre
Devenez

RER A, 22 décembre 2009, 8h53

*

22 septembre 2009 

LANDE MAINS

En songeant à Pepe, Tout est à eux, rien n’est à nous !

Tout fut à toi touffu de moi. Fous d'émois !

*

21 septembre 2009 

ANNIVERSAIRES

En songeant à « Femmes amoureuses », de D.H. LAWRENCE

Un jour un rien rêva d'un tout,
Doux temps d'un tout doutant de rien,
Tout devint rien. Rien fut le tout.

(...)

Avec le temps, le rien s'en va, le tout advient

FoSoBo, 21 septembre, 1h42

6 juillet 2009 

Non-poème

En écoutant Duke Ellington et Johnny Hodges, Things Ain't What They Used To Be

LE RÉEL FAIT MERVEILLE...

Parfois.

Il ne trahit jamais,
Devient ce que tu hais.
Toujours il se révèle,
Tel qu'il est.
ÊTRE, voici sa poésie.

Réel des êtres sans poésie,
Du club médiocrité, toute la vérité,
Qui jure. Sans foi, avec la loi, 
Entre patrons et curés syndicaux, le rêve antisocial est rentré dans les rangs. Silence !
Les moyens justifient leur faim. Comme on se couche on se lie.

Quelque chose de l'ordre de l'évidence,
Parfois, ce qu'il est vain de démontrer finit par advenir. Être. Réel.
Sans phrase ? Si : « Ne sois pas triste »... Livredel parachevé, libre d'elles ?

Tombent les illusions. La fausse poésie. Sur le trottoir des arts, à vendre. Donc achetée,
Marchandise du tout à l’ego. Caniveau. 
Pensée ? Comme des veaux. Dévôts ! 
Tout à l’égout, fleuve de lâcheté,
Les pieds deux fois dans le dégoût.

Nul doute n'était permis. Confiance ? Naïveté !
Pas une insulte imméritée. 
Prions le sain mépris.

Piètre revanche de l'esprit,
Le réel fait merveille. Parfois...
Aucune foi n'en sauve, qui peut ? 
Demeure la pitié pour les enfants perdus

.

20 juin 2009 

LA QUÊTE DE L'ABSOLU

En pensant à Jacques PRÉVERT, Je suis comme je suis

Une pensée de midinette
Fait le trottoir des arts

Groupie des chansonnettes
Vend son charme au hasard

J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Qui paye chaque fois ?

La poudre aux yeux de braise
Rend le désir obèse

*

18 juin 2009

LA CRÊTE DE L'ABSOLU

"Le goût de l'absolu" Aurélien, Aragon

« Monsieur,
Vous avez tenu, ce jour, des propos injurieux à l'encontre de VESYCULE et de moi-même, et ceci en public. Les autres personnes ayant assisté à la scène sont prêtes à témoigner [...] les suites administratives et judiciaires adéquates seront engagées.» RANTANPLANE, dans BUVARDE et PÉCOUCHETTE
, roman

 « Mes textes parlent de cette dualité entre la désespérance (ce constat que rien ne changera jamais, que tout est vain, inutile, stérile, que je me bats contre des moulins à vent, que ça n'intéresse personne même pas mes proches et que survivre reste la seule issue), et la volonté de VIVRE ( d'où ces images que demain tout peut arriver, tout est possible, que "je mérite mes rêves", que je suis assez "exigeante pour réaliser l'impossible") ceci même si mon combat est perdu d'avance, même s'il me reste bien peu de chose, et un soir, au soir du grand soir je partirai sereine, sans peur, avec quelques regrets de n'avoir pas fait mieux (peut être même moins bien) que les autres, que ces autres avant moi que je n'oublie pas , fière donc, d'avoir fait la guerre pour ce que je crois, avec faiblesse, sans véritablement d'arme, sans savoir vraiment comment me battre, comment m'y prendre, comment FAIRE, mais j'aurai essayé et serai allée jusqu'au bout. Alors oui, "demain m'enchante", parce que je veux que, demain encore, je continue à croire que tout est possible, "Alors pâle, mais vivante, j'engage le prochain combat et repeins le monde avec mes couleurs de rêveries. " Vensy de Zweik, juin 2008  
 


IndexARAGON Louis (écrivain) ; DELEUZE Gilles (philosophe) ; LAWRENCE D.H. ; MALLARMÉ Stéphane ; MARLEY Bob ; MICHEL Louise ; NERUDA Pablo ; PRÉVERT Jacques ; PROUST Marcel (écrivain) ; RIMBAUD Arthur (poète) ; VERLAINE Paul (poète) ; VIRGILE ; YEATS William Butler
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