X 3 THE DAYS BEFORE April 1 2012

Fermé le 1er décembre 2011. Suite dans CRISE EN VERSToute le monde savait, sauf moi, qu'il se passerait rien de plus ou moins, le 1er avril 2012, ni dans ma poésie ni en réalité. Ni retraite, ni retrait.

En attendant la fin... de mon salariat, cette série s'inscrit dans un compte à rebours avant le jour J, 1eravril 2012, jour de ma retraite, peut-être... Je reprends ainsi le principe de LIVREDEL I-VII, dont s'étend dans le temps l'écriture (plan général). Liste de tous mes poèmes.

Ajout du 1er avril 2012 : comme on peut le constater ici, il s'est pourtant produit aujourd'hui un fait d'une réalité indépendante de ma volonté poétique.

**

SEVRAGE DE RAISON

Je suis un nain
Non... un indien
Un indien de jardingue

Je suis un pou
Non... un époux
Qui mange le poudingue

En brasseur de poussière
Dans le ventre d'affects
Une nuit sans hier

Je suis un chat perché
Qui m'a tout l'air perçant
D'une pompe à vélo

Je suis un fou ! Je suis...
Enfin... ce que je suis, tout le monde s'en fout
On est tous... je m'en pouffe ! Je me pousse, on étouffe !

Je suis en fait
Un fat infecte
Juste un insecte

Qui appelle à la grève
Des ailes et du rêve
En attendant la faim

Sans preuve à l'estomac
Avec arrêt du cœur
Et de la cigarette

En demandant du feu
A la station Barbusse
Je suis mort de mémoire

22 juillet 2011 /14, J- ?

*

POUR QUI SÈME LES GLANES
AU SOMMET DES MUTINES...

Le mot « glanes » vient de 'glaner'. Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7ème édition (1835) : «  Poignée d'épis que l'on ramasse dans le champ après que le blé en a été emporté, ou que les gerbes sont liées. Grosse glane. Cette femme a fait tant de glanes dans ce champ. Ses glanes lui suffisent pour la nourrir…». Il signifie le fait comme le produit de glaner. C'est aussi un « chapelet d'oignons, d'échalottes, d'aulx ». C'est encore le nom d'un gros poisson (silure) d'Europe centrale.

Dans une acception littéraire, on trouve « Glanes, poésie, par Melle Louise Bertin », commenté par Sainte-Beuve, qui « aimerai[t] mieux glanures » - ce qui ne détonne pas, chez ce piètre poète. De même, « Glanes gévaudanaises; poésies patoises et françaises », de l'abbé Baldit, 1859. Également une collection d'écrivains, « Les glanes françaises ».

 

« Tu écriras des poésies qui te procureront un plaisir non partagé » L'autre, Jorge Luis BORGES, 1975 (in Le livre des sables)

Ce que l'un tisse l'autre délie,
et nous lisons ces liserons
de mots impies :

Le chat se glisse sous l'auvent
où la pluie se dérobe

Au bord, le groove de la pie
déchante, en un clin d'ouïe,
de maux délits

De mémoire, nous délirerons,
grave en ces vers
paravent d'un enfer
en nous, en nous berçant d'en faire...
un paradis

7 juillet 2011 /13, J-?

PICASSO, Chat saisissant un oiseau (22 avril 1939)  

*

LE MONDE EST BEAU COMME UNE ÉTRANGE

Mon étrangère est une femme
est-elle un autre...
ou là suis-je les deux
quand je la suis des yeux ?

À son passage,
ovni pas sage,
un homme en flamme
crie de sa cage :
- elle est mon ciel
à ces messieurs

4 juillet 2011 /12, J-? 

*

AGIT' TROP' PRÉ-ESSENTIELLE

Poème tropique (à chanter)

Agitprop : « acronyme de otdel agitatsii i propagandy, Département pour l'agitation et la propagande, organe des comités centraux et régionaux du Parti communiste de l'Union soviétique », d'après Wiktionnaire. Par extension : s'agiter avant de sévir, c'est le top !

Que ma lectrisse et mon lectère, sanguens, ne s'inquiètent outre-mesure. Un poème tropique ne donne pas le cancer, même sous le soleil exactement. Tropique vient de trope. Trope n'est pas le féminin de trop mais, dixit Wiki, une figure de rhétorique (de style), « du grec tropos, 'tour', destinée à embellir ou rendre plus vivant un texte, qui consiste à employer un mot ou une expression dans un sens détourné de son sens propre (Exemple : voiles pour vaisseaux) ». Autres exemples : Démocratie pour piège à cons, Saint-Trop' pour seins propres sous le soleil, exactement, etc. Bobby Lapointe l'a voilé ya 40 ans sous "la mise en trope " (et Dufrêne, l'ami sans freins...)

Un-e président-e de trop, c'est trop-e !

Sarko hou, rat ! les niqués ras
Deus Nico las ? Hulo ho là !

(Interlude)
La ménagè-reu, sous l'étagè-reu,
Les étrangeurs, ça exagè-reu,
Les suffragè-reues, leur Etat gè-reu,
Les naufragés eux, sont mal heu!reux !?

Trois socialos, ça trop pèse

Royal ? S'égrène Lol Ah!
Aubry ? Bruits et débris, aux abris !
Strauss-Kahn ? French 'quand quand ?'

(Interlude)

Quatre François, c'est trop de pèse !

Fillon ? à l'épate ne fions...
Bayrou ? Baroud d'abbé, rabe au rabais
*
Hollande ? Ô plat pays dans son sillon
Copé ? Coupez !

(Interlude)

Trotskars ? Pop stars trop tard ? Rapt pas trop top !

Besancenot, pesant benêt penaud
Mélanchon, charme et long feu

Joly mais trop...
Marine, pas joli trope. Stop !

(Interlude)

Un-e président-e ? C'est trop-e
Élections ? Encore trop-e-s
Français ? Trop-e     trop-e      trop-e

Trop-e ? C'est trop !
(qui trop pique mal étreint !?)

4 avril 2011 /11, J-?

Note : Baroud, "de l'arabe dialectal « poudre à canon », apparenté à l'arabe classique « collyre »." Wiktionnaire. Entre collyre et poudre à canon, Bayroud poudre aux yeux...

*

PETITS BOUTS

Aux enfants de Bobby Lapointe

C'est un malin, poisson d'avril,
ne le découvre pas qu'un fil.
Ayant retenu ma leçon,
il fait le tour de l'hameçon.

J'ai eu maman au bout du fil,
et son idée est tombée pile
poil (au citron) sur la chanson
de Lapointe aux vers polysons.

J'me suis dit ça fera l'affaire
parfaitement, c'est inutile
d'aller chercher ailleurs 'Que faire ?'

Car pour le trou à ma chaussette
Maman m'a dit « regarde s'il
ne peut pas servir de lorgnette»

1er avril 2011 /10, J-?, Sonnet 154

*

(25 mars 2011)

BOUCLE...

... de ce monde dont je n'entends, je n'attends, aucune raison; je cultive, jusqu'à la déraison, un art du refus social, refuge limite à ma folie, pur produit de ce monde dont je n'entends, je n'attends, aucune raison; je cultive, jusqu'à la déraison, un art du refus social, refuge limite à ma folie, pur produit...

(la peur)

La peur peut entrer sans frapper, elle est toujours chez elle.

(partir)

T'as beau te vouloir comme tout le monde, tu ne fais jamais rien pareil. Rien d'excentrique, non, mais tout de décentré. Partout ailleurs. Étant là t'es ailleurs. Ailleurs partout. Pourquoi partir ? Partout est partout. Ailleurs est ici. Faux départs et faux pas. Ne pars pas. Reste pour être à ce qui change. 

... et tangente

Ailleurs aussi, ici aussi, je cultive un jardin, au sens propre des mots, des plantes et des fleurs. Coriandre et fraisiers, pissenlits et pensées...  Momiji, mizuna, shiso et mitsuba... Et j'attends, impatient, des graines du Japon, où j'entends que « la bonté n’est qu’une irradiation du bonheur » André Gide, Les Nouvelles nourritures, 1935

« Au Japon, les mots momiji et kaede sont synonymes avec érables. Le mot kaede dérive du kaerude dans le «Manyoshu» (le Manyoshu, la première série de poèmes japonais, écris dans la première moitie du 8ème siècle, représente la forme de littérature se rapprochant le plus de la tradition japonaise écrite). Ainsi ce mot s’inspirerait de la similitude entre la forme de la feuille et la patte d’une grenouille. Le mot japonais pour grenouille est kaeru. Le momiji serait la forme dérivée du mot momizu.. Dans le Japon ancien momizu signifiait changer de couleur, c'est-à-dire tourner au rouge ou au jaune. Ils auraient été appelés momiji parce qu'ils étaient représentatifs des arbres qui changent de couleur en automnesource

« Tout le bizarre de l'homme, et ce qu'il y a en lui de vagabond, et d'égaré, sans doute pourrait-il tenir dans ces deux syllabes : jardin. » Aragon, Le paysan de Paris,

cité par Jean-Pierre Le Dantec, Poétique des jardins, 2011, p. 161 (ce Le Dantec est l'ex-mao de la Gauche prolétarienne, directeur de "La cause du peuple", condamné en 1970 à un an de prison...). Face à la page où l'auteur cite Aragon, une gravure d'Hiroshige, le Prince Genji dans le jardin des pruniers en fleurs.

Ici, ailleurs, ainsi, je renterre les mots dans un cycle de vie. Ma poésie appartient à ceux qu'elle travaille.

*

TRAFICS NON PERTURBÉS

« C'est à l'aube que le travail commence. Mais un peu avant l'aube, nous commençons par nous reconnaître en tous ceux qui passent dans la rue » Discipline, in "Travailler fatigue", Cesare Pavese, 1936

Des transports si communs
bercent comme une vague
cette arche de nuées

Où chacun s'appareille
de ses silences lourd
d'un portable à l'oreille
son pareil à portée

Être intouchable et sourd
dans le long cri des freins...
Des mains vont sur des reins
font les sacs pour des riens...

Hier en bandoulière
demain bande Aujourd'hui
je descends à côté

RER A, 25 mars 2011 /8, Sonnet 152

*

POTLATCH

Contrat de non-travail

Patron, si tu préfères
m'offrir un bon salaire
pour ne point travailler

Être payé
à ne rien faire
n'est pas pour m'ennuyer

Un placard au soleil
huit heures de repos
obligé mais à l'oeil
l'écart vient à propos

Distribuer le goût
d'autres activités
l'aversion des grigous
versée à gratuité

Ailleurs, 25 mars 2011 /9, Sonnet 153

*

PRINTEMPS PRÉCOCES

à Ozu Yasujiro, Shoshun *

La terre bouge
l'homme se cache
la tâche rouge
sous l'or noir

À désert cash
homme de boue

Un mirage de mille
Rafales de sang

1 geste de 6 troncs

Une coccinelle
a perdu un point
en battant de l'aile
sous un ciel serein

22 mars 2011 /7

*

KÂFIR !

Fable arabo-contemporaine

« Est kâfir celui qui dénigre les compagnons ! » Cheikh Nawaf Sâlim

« Cafard : Ménage y rapporte le catalan cafre, infidèle; espagn. et portug. cafre, dur, cruel; de l'arabe kâfir, infidèle, mécréant. Au contraire Du Cange le tire de caphardum ou chabbardum [sic], sorte de vêtement qui est mentionné, au XIVe siècle, dans des statuts d'université. Le fait est que d'Aubigné écrit caphard, et qu'on ne voit pas comment le mot arabe kâfir, avec son dérivé roman cafre, aurait pris le suffixe ard. L'étymologie de Du Cange est la plus vraisemblable; mais il ne nous apprend rien sur l'origine de caphardum même. » Littré

Le vent annonce la couleur, plaisant temps.
Un niveleur, tel un titan,
Va se battre. À la latte !

Ah! là... l'avant-coureur a défié le printemps
Quand une blatte, à court de pâtes,
A semé la terreur chez le fier habitant.

Pas de grand soir sans fer de vouge,
Flot de sang noir dans la nuit rouge...
Marche l'histoire, le monde bouge !

On veut y croire. On fait des vœux.
Rempli d'espoir on crie à Dieu :
« Pas d'au-revoir, c'est un adieu,

Vive les armes ! » Même la femme,
Mêlant l'ardeur à la curée,
Voit son malheur transfiguré...

Loin du capharnaüm, à la cuisine, un homme,
Las de l'art, fine lame, armé d'un économe,
Tranche le cancrelat. Dans le lard. Quel cafard !

28 février 2011 /6  J - ?

*

TIME REMEMBERING

With you on my mind,
How can I do anything ?
With you on my mind,
All the time remembering

Nat King Cole, Illinois Jacquet (tenor sax) 

Souviens-toi d'oublier
l'absence toujours là

Dure face rayée
d'un passé qui brûle à
la mémoire brouillée

Que l'enfant refoula
d'un rire fou allié
provoquant l'au-delà

Un tour de passe passe
de l'intime à l'espace
en témoin d'un instant

Le disque dure et grave
la marque de l'esclave 
en un sillon du temps

Gang Starr, Gang Starr 

25 février 2011 /5 J - ? / Sonnet 151 

*

SANS UN MOT... 

fuir les mots lavés
de tous soupçons,
vainqueurs

mots maquereaux
sur les trottoirs
de leurs raisons

mots cul-de-sac
mots mord-la-queue
mots boursouflés

mots trop blêmes
no problème
qu'être mots, maîtres-mots

naître que mots
en fausses couches
mot pour mot

mots de curés, mots en purée
où la pensée s'enlise
avant d'entrer en lice

mots-valise' interdits
que nos polices
monopolissent

mots à crédit
qu'un mot rembourse,
bourse au logos

mot légionnaire
sent la conserve
boîte à Légo

sable de mots
croisés d'émoi
et morts de leur croisade

mots qu'un instant 
silence enterre
dans la fosse commune

pour gens sans terre
avec leurs maux
mis en commune

15 février 2011 /4 J - ?

*

e-POÉSIE, RIME MUETTE ?

à Claude Nougaro et Jimmy Giuffre 

la présence m'arrach-e
à la pensée prenant racin-e

j'e-tue le temps du corps encor-e
à coups de pioch-e

de loin en proch-e
à bout portant j'e-tir-e

un trait, traite la blanch-e
d'un tiret dans l-e

décor homm-e
théo-rico-pratiqu-e

la main sur l'anch-e
claire et nett-e

le souffle cour-e
la verge est touff-e

con-jonc-tue-us-e

15 février 2011 /3 J - ?

Charlie Parker utilisait des anches Rico

*

MINE DE PLOMB

remembering Abbey Lincoln

L'esprit ne perce pas
la carapace de l'époque
La raison s'est démise,
pliée, voiles dedans

Sous les dénis
l'horizon capitule
Le feu nous glace
l'effroi nous brûle

Une main innombrable 
trace l'alerte rouge
sur un mur invisible

Le fantôme de l'homme
assèche le sillon
d'une larme de femme

15 février 2011 /2 J - ? / Sonnet 150

Dessin à la mine de plomb de Stéphane Talbot

*

UN DEUX TROIS SOLEIL !

Le soleil en 3D

Un coup de soleil en trois dés jamais n'abolit le regard :
Sur l'autre face est son retour
Qui donne, à telle tache, la forme, informe,
D'une faucille et d'un marteau fondus et confondus
Dans le plomb du décor

Remontant la mémoire en un sommeil mutant
A son réveil matin, mutine...
Qui dort encore ?

Que d'or encore !
Pourquoi toute une histoire
Pourtant, puisqu'elle tourne ?
Et monsieur capital est d'un si mauvais genre...
 

Qu'il vienne, le temps dont elle engendre

9 février 2011 /1 J - ?

*

LICENCE ET SENS AU LIT

Partie carrée

là où l'on lit
et l'on se lie
dans un déli-
cieux délit

4 avril 2010 /47 J - ?

*

LIVREDEL VII & IX : des feintes fins des faims 

%

En exil au monde

Ni nostalgie ni patrie

Perdue. Plaienitude

26 mars 2010 /43 J - ?

*

LA MUTATION

*

LA RETROUVAILLE

« Il recherchait quelque chose depuis longtemps, une chose que l'horizon indépassable de son conditionnement l'avait empêché d'atteindre jusque-là. Ce n'était plus le cas. Il se sentait enfin véritablement et complètement libre. » DOA, Citoyens clandestins, 2007

Des années sans printemps, je fus désabonné. Je traversais la rue des cruautés, comme une erreur à recommettre. Je vivais par imitation, pourtant, d'un proche abandonné, ce braconnier qui revient là, à ma rencontre, que j'attendais, mes hivers sur le dos. Je vois qu'il m'a reconnu. Je crois comprendre. C'est qu'il savait déjà où me trouver. Il l'avait toujours su, peut-être. Et le moment était venu. Il s'avance vers moi d'un pas assuré. Il m'ouvre les bras. Ses mains ne tiennent plus dans le miroir.

16 mars 2010 /41 J - ?

*

MERLE ENCHANTEUR

*

À QUOI RIME MA MUSE EN CADAVRE EXQUIS

Bob Marley, I shot the Sheriff

Poème eau d'artifice,
pour étreindre l'effroi
d'un mot qui me dérape,
quand se brûle de froid

La langue de justesse
au bord de ce calice,
et sort l'art de sa trappe
avec mon feu au stress.

Dans ce bal costumé
où son estoc fait mouche,
mon toc est assumé.
Résumons l'escarmouche.

En style patachon,
Rimbaud rime à baudruche
et ribaude à cochon.
La plume fait l'autruche.

J'en ruse l'exercice,
c'est ma muse à l'envers.
Rêve ! Ravir l'actrice !
Qu'elle me joue en vers

Une agente police
de caractère exquis,
dont le cadavre glisse
à l'acte sur l'acquit,

Serif au bas ingrat,
bottine au gros mollet
d'un empâtement gras.
 
Au pied de ma lettre : immolée.

9-18 mars 2010 /39 J - ?

*

J - ?

Le 8 mars n'est pas plus pour moi le jour de 'la' que 'des' femmes, mais l'anniversaire de la mère de ma mère, et celui de mon premier amour

Peut-être que c'est une blague, le 1er avril 2012. Pas de retraite, peut-être aucune retraite. Peut-être que J va pas ? Peut-être y mourir ? De ce pas. Pourquoi pas  ? + J

6-8 mars 2010 / 38 J - ?

*

MAINTENANT ASSEZ

« Il se dit : On n'a qu'une vie, n'est-ce pas un miracle qu'on essaie à ce point de la gâcher ? Tout ce qu'on fait, je le jure, ça revient à une grosse plaisanterie qui ne fait rire personne. Une fois qu'on a compris ça, on se dit que certains devraient porter des bonnets d'ânes sept jours sur sept. On est comme ces clowns désarticulés qui savent si bien se tordre qu'ils finissent par se faire sauter les dents d'un coup de pied. mais ce n'est pas aux dents que ça fait mal. Ça fait mal dans le sang, et ça fait vraiment mal dans la chose qui pompe le sang » David GOODIS, Ceux de la nuit (Night Squad)

à Serge GAINSBOURD, esquisse en Version Jane, aussi sans excuse ainsi saisi, de A à Z

Tout est là. Il n'y a pas de fin. Attendu que, pas d'attendre. Nouvelle : pas de bonnes nouvelles. Le front est sous le front. Pas franchi. Affres franchis. Affranchi. Pas flancher. Je suis venu me dire que je suis là. Plancher. De vers un autre. Que je suis. À la trace. Je suis venu vous dire que je me suis. 

AsseZ de toute patience. AsseZ des bavardages. AsseZ de la folie normale. AsseZ des gens normaux. Zénormément normés.  Normaux et pas causant. Pas osés. NormoZés. Zencombrés encombrants. Z'en tassés AsseZ. Zonés. Gros neZ. Gros-Jean. Devant pas. Z'en arrière d'un pas. Gens d'impasse, et j'en passe. Z'en comblés de leurs manques. Z'en gentils gens d'attendre. Z'à tondre la pelouse en attendant. Zen de trop bonne foi. Z'encore une foi. Un foi de trop. Saint trop pèse Zzzzzzz. Fin de trop. ZalphA bête. Faim de rien. Faire à rien. Zenfer. Ment ferme. M'enfermeZ ! ZmerdA !

AsseZ de théorie. AsseZ des freins. Refrains rongés. Tant à faire. Déranger. A se mêle devant sans Zattendre. Quoi ? Tout est là. Moi Aussi, mais Zenfin, sans fin

*66 6-8 mars 2010 /37 J - ?

*

L'HERBE ET LE GAZON

à Claude NOUGARO, avec mes excuses, car j'aime entendre mes mots par sa voix

En garçon à cédille et las de la béquille,
un gazon fait la cour à une herbe rieuse

La pelouse en vil court la nubile herbe gueuse
où l'oisillon dégoise un jazz de gazouillis,
décibel sans label. Ne bêle l'abbé Brel
à l'air bête où l'herbe elle erre belle et rebelle.

Mais la verte en brindille au plus court est venue,
cheville délacée, la voilà déjà nue
de si grasse vertu, que le gars là s'est tu
des salades lassé dont son parler laid tue.

Car pour être gazon il abusa d'azote,
et du poison imbu l'impubère zozote...

Ce vert brin un brin confus rougit, lâche un gaz...
On dit qu'herbe flattée l'a monté en Pégase

5 mars 2010 / 36 J - ? Sonnet 149

*

DERRIÈRE LA VITRE

« Ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel » HEGEL, Préface de Principes de la Philosophie du droit, 1821

« Je dédie ce livre à l'improbable, c'est-à-dire à ce qui est » Yves BONNEFOY, cité par Gérard Gasarian, La poésie, la présence, 1986

Voici le titre
derrière la vitre

Le réel virtuel
le virtuel réel

De mon placard
avisé car

Penché sur ce rébus
l'ennui mis au rebut

J'ai pris rancart
avec l'écart

Planché sur mes vers
sous un plancher de verre

Écarté le hasard
du dé des arts

Loin d'un désert
pas très disert

Toujours à cran
derrière l'écran

Aux illusions
en perdition

J'interroge l'oiseau
bel oisif qui de haut

M'envoie sa chiure
comme une augure

Un avis des tempêtes
qui soufflent sur nos têtes

Avant qu'il tombe
non pas l'oiseau

Mais une bombe
sur le museau

Quel amusant
renversement

Allons nous-en
tirer envers

Et contre vents
plus forts qu'avant

Pressé d'en faire
d'enfer présent

Le dénouement
qu'un dé nous ment

Mais pas l'oiseau

4 mars 2010 /34, J - ?

*

LES MAINS

*

AU PAS DE PORTE PAS DE QUARTIER

« - Le problème avec les gens, c'est qu'ils ne comprennent pas les autres » David GOODIS, Nightfall

Rengaine à bouts rimés

On a de la classe
au sein de sa classe
Mais dès qu'on en sort
on perd son ressort

On fera semblant
d'avoir l'air dehors
Avec un bon plan
dedans est au bord

On passe pour contre
alors qu'on est pour
Et l'on ne rencontre
que son alentour

Un gentil quartier
rangé de voitures
Un plaisant métier
divan et culture

Un goût des beaux arts
appris à l'école
La peau d'un lézard
en guise de col

On est raffiné
on parle tout bas
Des Lascars filmés
on n'insulte pas

On respecte tout
le plus sûr atout
C'est sauter d'un doute
sur ce qui dégoûte

On a de la chance
un ami très bien
De toute confiance
à qui on doit rien

Est si généreux
que retour d'achats
Il nourrit des chats
étiques affreux

Oh un gars modeste
comme vous et moi
Toujours un p' tit geste
un joint en fin d' mois

Un dealer de came
qui fait pas souci
En bon client, dame
on lui dit merci

On fume moins cher
de la bonne ainsi
On s'envoie en l'air
en restant assis

On est bien tranquille
au milieu des siens
Le plus difficile
c'est sortir le chien

Dans la rue le soir
avec tous ces Noirs
Aux dents d'un ivoire
qui fait peur à voir

Un qui a trop bu
pisse et il est nu
Une qui se voile
dessous est à poil

Ils font nos poubelles
où l'on garde à vue
Un reste de belle
tête de morue

Une auto en flammes
à deux pas d'ici
Un qui scie des femmes
des vélos aussi

On est bien tranquille
au milieu des siens
Le plus difficile
c'est sauver son bien

On fait rien de mal
genre comme ces
Chômeurs et malades
qui vont pas bosser

Et yen a assez
de payer pour ceux
Dont débarrassé
on serait heureux

Faudra bien, ma chère
si ça va pas mieux
Passer le Karcher
et fermer les yeux

On a de la classe
au sein de sa classe
Pourvu qu'on ne sorte
Sur le pas de porte

1er mars 2010 / 33 J - ?

*

RISIBLE CATHARSIS

*

DÉSASTROLOGIE

Poésie et réalité Les termes du conflit : quelques éléments de réflexion... Jean-Michel MAULPOIX

Thèse d'un firmament

Le monde comme totalité vivante est le seul personnage digne d'intérêt poétique. Tout y va figurant. Que configure le poète.

Le monde lui pose ses questions à ses réponses à lui, et s'en émeut comme de la première et dernière chemise de tout le monde. Au pluriel. Comme haut figuré.

- Que dites-vous ? Qui est qui ? C'est quoi, ce chardabia ?

- Je parlais de la parfaite empathie entre le monde et moi.

- Et alors ?

Alors le nez se lève sous la lune, la langue bleu nuit sur le doute, une épine des choses secoue la paupière...
Alors une question se pose au poème de son petit doigt...

ensemble au logis

le poète interroge les dés  
le poète interroge les      astres

Bras de faire et brosse à relire

Si l'on n'y prend garde, la poétique peut l'emporter, importer la poésie chez elle, la prendre en otage. Qui paiera la rançon de sa liberté ? Seul l'oiel-oerille à l'ouvrage.

La poésie est un cheval sauvage que le poète essaie de monter. Mais dompté, elle lui échappe, ne rentre jamais à l'étable, galope la nuit blanche. Lui en fait son jour noir

sur la table à re-lui-re

27 février 2010/31 J - ?

*

DROIT AU RETRAIT

Chanson à boire

Photo de l'installation de Kris Van Assche, "Poète en grève", Galerie Nuke, Paris, septembre 2009

« L’attitude du poëte dans une époque comme celle-ci, où il est en grève devant la société, est de mettre de côté tous les moyens viciés qui peuvent s’offrir à lui. Tout ce qu’on peut lui proposer est inférieur à sa conception et à son travail secret.» Stéphane MALLARMÉ, entretien avec Jules Huret  pour l'Echo de Paris, 1891

(Envoi)

Chacun pèse son cœur
au poids d'une chanson

Que la vedette en rie
où le rappeur en pleure

On mesure sa vie
à ses contrefaçons

Le sentiment prêt-à-porter
passe comme l'être à la poste
de vivre Savoir se comporter
le modèle en est dans le poste

En taille unique c'est moins cher
(tunique est ta propriété)
Ils sont le verbe toi la chair
à chacun sa priorité

Tu es le sang de leur argent
le prix du labeur sans l'odeur
Ils t'ont tout pris tu es Gros-Jean
comme devant faire leur beurre

Le temps à l'affaire fait tout
et tes heures sont toutes leurs
Rien n'est à toi Ils sont partout
épris surtout de tes doux leurres

Viens avec moi Viens avec nous
faire la grève de leur monde
Ne prions plus à leurs genoux
Qu'ils brûlent dans nos macro-ondes

S'ils veulent rester maquereaux
Quel est ce rien qui nous empêche
de les griller ? Ah quel bon rôt !
S'en va la peur ! On a la pêche !

En attendant la faim, du crime
dont nous serrons les assassins
Viens avec moi boire à la rime
qu'à dessein noie un dernier vers

25 février 2010/30 J - ?

*

LE VAIN TIRÉ... 

*

ANNIVERSAIRE

à Nicolas,

Treize ans toutes       !

Cédant s'en doute

À l'appel ardent

De mordre la vie

À pleines dents

23 février 2010/27 J - ?

*

AMANDE AMÈRE

                                          Qu'ai-je écrit

Mémoire bâillonnée 
      d'un babillant mensonge 
              que nulle vérité creuse mon cœur d'obus
                        sous le crayon rongé par la blessure

Conte défait pour le parfaire 
        du poids de ma défaite

        en dévers d'une langue
                                         fétide

                                         ?

                                         Qu'écrirai-je

            Qu'une clarté allège 
         d'une bonté d'orgeat
                  dans une transe
                                         lucide 
                                         comme une neige noire

                                  ?

   Qu'un mot un seul allonge 
             le bras de la pensée 
                 au bas de la page 
                                 encore 

                                            blanc


22-23 février 2010/26 J - ?

*

INERTIE et PRESSENTIMENT

Je suis l'encombré des décombres
   je suis lent mais comblé
      pressé d'un comble

Le temps me compresse 
   mais rien ne presse loin
      des 'contacts presse'

Au-delà d'ici rien       ici-bas
   ici bat son rappel
      bas son basson
         rap
            rappel à l'ordre
               aux dés 
                  au désordre 

Rappel aux autres 
   à l'appel d'autre 
      qu'autres appellent

            Que j'épelle 

                  D'une toute autre, pressante

                       Présence

20 février 2010/25 J - ?

*

TAMBOURS SUR TEMPÊTES

 

Aux petits soldats de l'administration du désastre et de la soumission durable, de l'écologisme d'Etat et du capitalisme vert 

12 attendus

Au temps pour tous importe
         peu le vent amer
                à contretemps

Qu'une saine colère
         mette à la porte
                l'ombre d'une chimère

Quand passe sur hier
         la serpillière de l'hiver
                un propre vers printemps

Que sombre dans l'oubli
         le moment des poisons
                pipi sur la moquette

Que s'efface la trace
         de crasse et pollution
                durable de l'esprit

Et leur autorité de la dissolution
         mentale
               à l'environ dément

Que brûle en sa poubelle
         le déchet étatique
                de l'égocitoyen

Qu'on lui décerne en prix
         de sa bioconnerie
                l'écolabel démocratique

Que sa gestion du même
         crève d'indigestion
                managériale

Que gronde la raison
         quand tonne le critère
                de notre exploitation

Qu'un sens impur génial
         de la rébellion générale
                abreuve nos sillons

D'une musique nouvelle
         faites par tous non contre uns 
                avec tambours et tempêtes

* 19 février 2010/24 J - ?

*

VOYAGE À L'OEIL

Tours Nuages

Derrière la vitre, au frais
climatisé de la princesse,
le bruit du monde s’interdit

Tout file le tournis

Sous les nuages
des tours Aillaud
se meurt le jour, pas un oiseau

Un laveur de carreaux
suspendu au ménage,
saltimbanque muet,
tourne un film, assourdi
des voitures en file
sur l’autoroute

au pied des murs,

la société est générale.

J’essuie sa banqueroute

18 février 2010/23 J - ?

Devant les tours Aillaud de Nanterre

*

L'IDENTITÉ POÉTIQUE DU MONDE

(notes provisoires pour un) Manifeste

« La question ne se limite pas au fait que les deux aspects de la contradiction se conditionnent mutuellement; ce qui est encore plus important, c'est qu'ils se convertissent l'un en l'autre. Autrement dit, chacun des deux aspects contradictoires d'un phénomène tend à se transformer, dans des conditions déterminées, en son opposé, à prendre la position qu'occupé son contraire. Tel est le second sens de l'identité des contraires MAO ZEDONG, L'identité et la lutte des aspects de la contradiction

« Grâce à l'écriture devenue acte, l'existence elle-même se fait dionysiaque. Si souvent considérée (par Leiris notamment) comme coupée d'elle-même par l'activité littéraire, la vie accède en quelque sorte à elle-même en se faisant texte, en se vivant comme texte. Celui-ci permet en effet une coïncidence miraculeuse de l'oeuvre et de la vie. Il inaugure une nouvelle époque où coïncident enfin un "ceci est mon texte" et un "ceci est mon corps", celui-ci transmué en possibilité de tout dire par sa perverse textualisation : " C'est dire que chacun, s'il accepte de se vivre comme texte, à savoir s'il ne se saisit que comme l'effet de la forme grammaticale, de la syntaxe des énoncés, verra se transformer en une perversion généralisée - l'écriture - ce qui n'était qu'énoncé partiel et répétitif de la perversion clinique. Le terme de perversion généralisée, se référant au texte sadien, a pour but de souligner que le caractère fondamental de l'écriture, en relation avec la suppression virtuelle des limites dues à l'avènement de la fonction signifiante et à la disparition de l'espace représentatif, est la possibilité essentielle à elle de «tout dire », à savoir d'envisager et de dévoiler toutes les postures et les figures implicites à la langue "(Tel Quel, Théorie d'ensemble, Seuil, 1968, p.146)». Vincent KAUFMANN, Poétique des groupes littéraires, Puf 1997.

« Le monde existe pour aboutir à un livre » MALLARMÉ, cité in La Revue Moutarde, toujours imprévisible... à propos de Le « Livre » de Mallarmé, Jacques Scherer

« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux foix. Il a oublié d'ajouter : c’est  la première fois comme tragédie, la seconde comme farce ». Karl MARX, Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte

En écoutant François DUFRÊNE, UbuWeb

Le Livre est vivre

Ma défaite, totale, y fête sa victoire. Tautologie. En tout lieu ma présence est la totalité défaite. Ici est ailleurs. Autre est un. Je. Individu plaidant coupable. Refusant sa défense. Qu'on le punisse ou qu'on en finisse. De l'invincible fragilité sociale. Puissance d'impuissances. In this World, out of this World,

libre !

Rhétorique. Leurs lois sont hors mes murs. Leurs murs sont hors mes lois. Je suis en moi partout hors de moi. Hors d'atteinte.  Souverainement. Je les déclare illégitimes. Sans surprises, donc sans prises. Pris aux mots.

Tout est normal, comble de banalité. La guerre est en paix. Imbécile cynisme de ceux qui croient encore résister, être  sauvés du pire en s'autorisant à en rire, prenant le monde pour leur théâtre de variétés. La folie a tout submergé, donc elle n'existe plus. Plus elle se dévoile monstrueuse, plus elle est invisible. Toute limite extérieure est intérieure, et réciproquement.

Messes d'enterrement de la poésie. Obséquieuses obsèques, célébration [1] de pieux poètes. Récitation de la vieillesse d'alexandre [2] en club. Oralité de secte. Trahison du poème, déstructuré de son langage, mots brûlés sous la langue. Sauf Dufrêne et les siens, d'emblée sonores, meaux camés. Cazelles poète irresponsable par tous les mots. Revival. Esthète. Tics. Roubaud obstiné résistant diplômé d'une poésie perdue pour monde diplomatique. Ailleurs, art tôt assassiné, un théâtre sans double, nain bu jusqu'à la lie en Ubu de lui-même. Singerie de spectacle en farce du Spectacle. Moyennocratie artistique. Une exception française. 18 brumaire de la poétique. Une identité nationale.

Badiou se trompe : pas moins que l'amour de l'amour met à mort l'amour, l'amour du théâtre met à mort le théâtre. Sur ce point, Meschonnic ne s'est pas trompé, "L'amour de la poésie, c'est la mort de la poésie".

La poésie rend compte de cet écran total. Étant total. Étang. Marécage. Marais cage. De boue. Tireurs en position tous couchés. En joue, feu ! Étendue, étant dû, du désastre. Advenu. Vertitude. Vertige non durable. Crise envers contre tous. Mais inversement, d'une crise à l'autre et contre Freud [3], par la poésie, je renonce à toute médiation sociale dans la civilisation du malaise. Je la pose comme ma rupture sociale, en attendant la fin. De suicidé dans l'Etat à suicidé dans la société, mais suicide vital.

Le poème fait le compte. Sans régler de comptes. Avec personne. Sans ennemis, hors jeu. Hors tous je. À preuve, trace pour mémoire, pas sage, prise à témoin, passage de témoin, la rime, debout, est partout chez elle. Il n'y a plus de bouts. De vers infinis, indéfinis, débridés, la prose s'abolit. Pas de hasard. Sort jeté. Plus de dé. Dépassement produit. En vers se ment train versé des miroirs. Un rythme s'incarne du réel en tous les sons des sens. Musique&poésie totale. Rondeau (de Machaut). Un dé-but recommence avec sa différence. Histoire. Spirale du temps retrouvé (Frankétienne). Mallarmé se dépasse au réel 

Toujours un gant jeté abolit le hasard

Nous vaincrons parce que ce n'est pas écrit. Plus de grand rouleau. La partition s'écrira après coup, histoire de

Révolution !

FoSoBo,17 février 2010, 22h57

[1] Célébration de la poésie, Meschonnic 2001 
[2] La vieillesse d'Alexandre, Essai sur quelques états du vers français récent, Roubaud 1978
[3] Malaise dans la civilisation, 1929, et l'idée que la seule différence entre les fous et les écrivains, c’est la reconnaissance sociale

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PASSE TEMPS, OU SOUPAULT PISSE TOUT

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Amusette à 9/8

« Je ne pense pas être un poète... Un poète ça vole quand même un peu plus haut que moi. Je ne suis pas poète.» Georges Brassens

Un poème en naissant nous rend l'âme,
l'autre se fait la bile en laissant
la mémoire, au miroir traversant,
servir de repoussoir à l'infâme.

Le regard s'éclaircit à la flamme
dansant d'un œil à l'autre et chassant,
obscurci, l'éclat dur d'une lame
au fil moussu de l'eau s'émoussant.

Le passé s'écrit comme un roman
réaliste, avec sa mise en scène
tragicomique, de reniements
beaux en laids boniments (pour mécène).

Passera le temps, va, tout se tasse,
surtout la taille du plus âgé
personnage et la fierté pétasse.
Tout à sa place en est soulagé. 

Que la roue tourne sans revenir
au début. On ne fait pas sa vie
sur un vélo d'appartement vir-
tuel, à tuer le temps sans envie,

En pédalant hagard dans la semoule,
désespérant jusqu'au hasard d'y
être pour quelque chose de mou l'
incertain jour, au pas enhardi,

Où, le taureau épris par les cornes,
la vache ! on a le pis ras le pis-
tou vert... Pignons sur rut... Pin's Corn
en met d'ail... Poor Rutebeuf !? Tant pis...

Pour Soupault.

Version prosélitiste

Un poème en naissant nous rend l'âme, l'autre se fait la bile en laissant la mémoire, au miroir traversant, servir de repoussoir à l'infâme.

Le regard s'éclaircit à la flamme dansant d'un œil à l'autre et chassant, obscurci, l'éclat dur, d'une lame au fil moussu de l'eau s'émoussant.

Le passé s'écrit comme un roman réaliste, avec sa mise en scène tragicomique, de reniements beaux en laids boniments (pour mécène).

Passera le temps, va, tout se tasse, surtout la taille du plus âgé personnage et la fierté pétasse. Tout à sa place en est soulagé. 

Que la roue tourne sans revenir au début. On ne fait pas sa vie sur un vélo d'appartement virtuel, à tuer le temps sans envie, en pédalant hagard dans la semoule, désespérant jusqu'au hasard d'y être pour quelque chose de mou l'incertain jour, au pas enhardi, où, le taureau épris par les cornes, la vache ! on a le pis ras le pistou vert... Pignons sur rut... Pin's Corn en met d'ail...

Poor Rutebeuf !? Tant pis...

Pour Soupault

15 février 2010 / 21 / J - ?

    

STRATÉGIE TRAJET DIT

DERNIER CAPRICE

LA DAME DU VENT

    

TOUS POURRIS MOI NON PLUS, AMEN ! 

D'un cadavre dans le placard

André Comte-Sponville, philosophe médiatique aux méga-tics d'un humanisme falot, ex dirigeant de l'UEC et sous-althussérien d'ENS, se demandait en 1992 " Le capitalisme est-il moral ? ". Je ne poserai pas la question "Et l'État ?", aussi dénuée de pertinence théorique que la sienne, et propre à garantir la bonne conscience des patrons, de leurs valets, et dupes d'eux-mêmes* "résistant" sur le même terrain idéologique... et moralisateur. Mais il fait bon s'en amuser...

* « Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d'eux-mêmes, tant qu'ils n'auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. » Lénine

Il ne suffit pas d'être inutile, encore faut-il être nuisible... Oui mais, à qui et quoi ?

Le bien par ton Dieu dit
Tu le feras au paradis

Au nom du père
On peut tout faire

Le mal par ton Président fait
C'est un devoir, pas un forfait

Au nom du père
On peut tout faire

Ton Directeur l'ordonne ?
Obéis, carrière se doit bonne

Au nom du père
On peut tout faire

Ton chef est un pervers ?
Fais mieux, sois exemplaire !

Au nom du père
On peut tout faire

La garantie de ton succès ?
Trouve quelqu'un à dénoncer

Au nom du père
On peut tout faire

Ne dis pas sur quel oreiller
On te l'a conseillé

Au nom de la mère
Faut pas paniquer

Le mort ne parle pas, son silence est d'argent
Le survivant dort, son silence est d'or

Au nom du fils
On doit tout taire

6 février 2010 /17, J - ?
(J est le 1er avril 2012)

*

CYNISME OPÈRE

En écho à SOPHISME AU PAIR (ci-dessous), qui ouvre le Livre de l'absence, le 28 novembre 2005

La vie est comme elle est, en somme
on ne veut pas
prendre les choses à leur pas,
telles qu'étant on les nomme

Pour autant que l'on fasse
surgir leur essence des mots,
Si la révolte n'en efface,
s'en jouant sûr, les maux.

La chose est cause en sa présence
éclair, du passé au futur.
Comment en faire une exigence ?

Pourquoi crier à l'imposture,
si énorme en soit l'évidence ?
Le monstre est entré dans les normes

5 février 2010 /16, J - ?

SOPHISME AU PAIR

La vie est ce qu'elle est en somme
tu veux ou tu veux pas
tu prends ou tu prends pas
la chose là sans qu'on la nomme

Pour autant qu'on la fasse
surgir pensée avec les mains
sans qu'un con ne l'efface
à jouer au plus malin

La chose n'a de cause que demain
ainsi va la vie à l'avide
et le vide au trop-plein

Ainsi danse le dense
au creux de l'évidence
où meurt la norme énorme

Ailleurs, 28 novembre 2005, 23h56

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