X 2 VOL LIBRE, à partir 1er avril 2009

Liste poèmes

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KEKKON KINENBI

(Anniversaire de mariage)

..

1er avril 2010 / 46 J - ?

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LA MUTATION

Tout ce qu'un homme rêve

Une femme l'ose

Visage au nouvel âge

D'une métamorphose

Aux jours premiers de la fête promise

Demain est aujourd'hui

26 mars 2010 / 42 J - ?

**  

MERLE ENCHANTEUR

Des bras de l'une
Aux yeux de l'un

Venus d'un songe
En draps de lin

La lune brille
La nuit prolonge

Nouvelle idylle

15 mars 2010 / 40 J - ?

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LES MAINS

Mains d'amants, RODIN, marbre 1904

« Qui va fleurant la menthe et le thym !... » VERLAINE, Art poétique, avril 1874

Les mains ne mentent pas
j'en ai connues de courtes maintes

Tes mains ne mentent pas
je me suis reconnu dans tes mains

Amant ravi t'es à la menthe
un doigt de toi ravive le teint

Mon infortune tu l'éteins
nocturne noce entre nos mains

Ta main dessine le destin
où se raniment mes demains

Et tant en la mienne tu m'aimes
je me reconnais dans ta main

4 mars 2010 /35, J -

 

LAPIN AU MIEL DE LUNE

 

En écho au premier de mes sonnets, Rêve-lune 

Dans le noir d'une lune épousée d'un nuage
Un lapin à l'envers jouait de la tumba 
Et mon rêve tombant ta robe sous l'orage 
Ton sourire irisé attisait la rumba

Une belle de nuit ouvrait le mariage 
Et de nos baisers nus osant de haut en bas 
Nos yeux s'évanouissaient à l'orée du visage... 
L'avenir nous aimait. Nous ne le savions pas.

Le lapin ingénu, on l'a fait revenir 
Sur terre où il s'est tu, dans le césame frit 
Il ne nous a pas cru, cuit avant d'être free 

Avec les pattes oui mais sans les Panzani. 
Ménage à deux... puis trois suivant en souvenir
Les élans et les jours d'un plaisir infini

.

Le lapin et la lune  sont associés dans les légendes japonaises...
La belle de nuit, ou 
belle sous la lune, ne s'ouvre que la nuit...

4 février 2010

RÊVE LUNE (197?)

Dans le soir d'une vague enroulant les croissants
Au miroir scintillant d'une lune à l'envers
Tu me vins à l'esprit comme glissait la mer
Parée d'écume une algue au frisson caressant

Sous nos pas le dessin au sable d'or naissant
Et mourrant aussitôt le bonheur éphémère
De nos empreintes nues comme au coeur le mystère
D'aimer l'une mais celle en qui en rouge est mon sang

Au sein de la marée bercée dont elle est mère
La lune est à la mer comme on naît à l'amour
Tantôt oui tantôt non et la nuit et le jour

Et m'a d'un vague à l'âme ôté le goût amer
Jouant à cache-cache au ressac plus d'un tour
Qu'il s'éteigne ou s'allume astre tout noir d'humour

Lapin de lune, lune de miel, miel de pin
De ci de là, calin caha
De lapin

*

LE FEU AUX VAGUES
 

  

« … un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie... » Rimbaud, à Paul Demeny, 15 mai 1871

Hier ne fut que le brouillon de l'essentiel.
Mots pour Mo, un pour tous, pied à pied, retrouvé
Mon poème affranchi monte à l'assaut du ciel,
Un infini sans fin que d'être inachevé

Un tsunami ami
A mis le feu au vague
À l'âme d'années mortes,
Aux larmes d'anémie...

Toute la mer bascule où ton œil me débride
Ô toi ma jeune fille à l'étreinte sans ride,
Au sang neuf sans souci, aux cent vies

Au présent qui l'emporte,
Roman qu'ici commence,
Le passé fait surface où se noue l'unité
De chaque instant venu forger l'éternité...

Tremblement raisonné déréglant les sept sens
Sur l'échec de Miss Terre en souffrance
À l'immense horizon du temps long

Aucun voyage à l'étranger ne va tant loin
Qu'ici le monde en nous divague

Que notre vaisseau mouille
En un port sans attache
Où la chaîne se rouille
De l'ancre que j'arrache
                                    à la fatalité
À l'encre dont j'écris sans nom la liberté
La charade vitale est notre nouveauté...

Un océan lèche la digue de tendresse
Sous l'œillade assurée que glisse un rayon vert  
               à l'improviste
Où s'effacent nos stress
Et se tressent mes vers
Loin de la pose artiste
Et des feux de détresse

1er février 2010

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ROSE LA VIE

Le 29 janvier 1917, après 53 ans de vie commune, RODIN épouse ROSE Beuret

La queue du chat balance
Rit jaune le vampire

La raison sans emprise est en prison du pire : 
L'empire des non-sens
  

Vol de nuit garance
Ce jour étreint ma revanche
La pluie résurgence
Arrose notre Akanè
Le merle mon cœur
Signe à la rouge arcanée :
C'est Rose la vie

« Miaki ta yume ni tsuba o haki warau »
Je crache en riant sur ces rêves que je suis fatigué de voir
« Seotta akane no sora ha tada hibiku
Nakisakebu koe ha mou ? Kikoe nai »

Ce ciel rouge qui me pèse ne fait que résonner
Les cris et les pleurs... Je ne les entends plus
(Dir en grey
)

* Akanè est le mot japonais pour la plante de garance, l'arcanée une craie rouge utilisée par les charpentiers

29 janvier 2010

*

Entre nous deux porte

Laisse la tienne ouverte à

L'infini de l'autre

FoSoBo, 22 janvier 2010, 23h02

*

DU POÈME LIBRE, LETTRE

« Le poète est responsable de tous les mots » Patrice Cazelles

Réponse à l'éphémère évidence du bonheur

Ce qui est heureux s'écrit simplement. De son île inconnue une femme est venue. Vous vous êtes connus. Reconnus. Elle est restée. L'inverse. Un monde s'est ouvert sur paroles. Voilà... Le bonheur fait silence en restant.

« Mon cher poète,

Du mal des mots dont tu m'accouches, tiens-toi plutôt irresponsable. Tiens-toi plutôt irresponsable de bien des mets, sorti de table, qu'un autre se met à la bouche.

Écoute-moi, lettrée nounou, je ne veux plus de tes je-nous, ni peurs, ni pleurs, ni fleurs... Mèr' poule, lâche-moi ta plume ! End ! Keep cool !

Laisse-moi vivre en mes rencontres, offrir l'ivresse à tes lecteurs. Laisse-les lire hors de contrée, sans comptes à rendre à l'auteur. Je ne serai pas l'écolier prisonnier de tes goûts d'hier. Nous refusons tous les colliers, nous sommes des chats de gouttière. J'ai déserté littérature, déchiré tes trop purs cahiers, brûlé tes livres, leurs parures,  dans un foyer pour sans papiers.

Te voici libre, moi aussi. Pas facile, mais c'est ainsi. Chacun en paye la fracture...
Prédis-moi la bonne aventure, écris-moi, ne reste pantois devant l'enfant fait au facteur recto versus, ou bien pends-toi ! Sans repentir, c'est plus flatteur

Bien à toi, mieux sans toi, prends soin de vous,

Ton poème »

Mon chant s'était vendu au charme, par hasard,
De sirène, perdu sur le trottoir des arts

J'ai retrouvé ma voix sur le chemin où j'aime
Celle qui m'a rendu l'être de mon poème

« Mon cher poète,

Du mal des mots dont tu m'accouches,
Tiens-toi plutôt irresponsable
De bien des mets, sorti de table,
Qu'un autre se met à la bouche.

Écoute-moi, lettrée nounou,
Je ne veux plus de tes je-nous,
Ni peurs, ni pleurs, ni fleurs... Mèr' poule,
Lâche-moi ta plume ! End ! Keep cool !

Laisse-moi vivre en mes rencontres,
Offrir l'ivresse à tes lecteurs.
Laisse-les lire hors de contrée,
Sans comptes à rendre à l'auteur.

Je ne serai pas l'écolier
Prisonnier de tes goûts d'hier.
Nous refusons tous les colliers,
Nous sommes des chats de gouttière.

J'ai déserté littérature,
Déchiré tes trop purs cahiers,
Brûlé tes livres, leurs parures,
Dans un foyer pour sans papiers.

Te voici libre, moi aussi,
Pas facile, mais c'est ainsi.
Chacun en paye la fracture...
Prédis-moi la bonne aventure,

Écris-moi, ne reste pantois
Devant l'enfant fait au facteur
Recto versus, ou bien pends-toi !
Sans repentir, c'est plus flatteur
»

FoSoBo, 19 janvier, 20h14

*

ENLACÉS

Sonnet japonais, de 5 et 7, deux haïkus en tercets

L'œil au fond de l'âme
     Sonde la vérité d'œil

     De lin, draps froufrou
        Lit divin, loin du sommeil 
          Tendre nous, bras doux

             Nos peaux se parfument 
              Dans l'ombre, que rien n'embrûme,  
              Personne, à l'enfant pareil, 
             Ne pense au réveil...
 

          Déjà le matin
        Bout l'eau, café, que d'efforts 
      Entre nuit le jour

     Balance... Avance... Encore...
Sème nos décors

Bus 301, 18 janvier 2010, 19h15

Version live pour improvisation ad libitum, solo ou duo avec ou sans tambours (voir notes, 18 janvier) 

L'œil au fond de l'âme
Sonde la vérité d'œil

D'un œil de lynx
Les yeux de l'autre
Vérité de l'un
Vérité autre
Vérités...

De lin, draps froufrou
Lit divin, loin du sommeil
Tendre nous, bras doux

Nos peaux se parfument
Dans l'ombre, que rien n'embrûme,
Ni personne.

Dans l'ombre que rien n'embrûme,
Personne, à l'enfant pareil,
Ne pense au réveil...

        Déjà le matin
        Bout l'eau, café, que d'efforts
        Entre nuit le jour

Balance... Avance... Encore...
Sème nos décors

        De l'une à l'autre
        Accord du même
        S'aime nous, des corps

*

ENTRELACS

« Il y a poème seulement si une forme de vie transforme une forme de langage et si réciproquement une forme de langage transforme une forme de vie. » Henri MESCHONNIC

Souffles de vies intimes. Si mon langage "m'apaise et met tout à sa place" où "reposent mes ailes", j'y méconnais nos infinis, et m'y ennuie. L'amour ne sera l'amour que le jour où le poète n'aura pas à inventer son roman.

...

avant pendant après avant

Poème tu nous prends aux mots, et dans l'écho me rends aux miens, êtres de chair et de sens

...

pendant après avant pendant

L'art l'amour la vie se réinventent d'un même mouvement sans nom, sans paroles, sans papiers, sans pyjama et sans préservatif

...

après avant pendant après

Complices sans malice, le poème et le tambour s'écoutent et n'en dansent pas moins, où chante le silence des couleurs, dans le désordre révolutionné de l'alcôve

...

avant pendant après avant

Aimer c'est se trouver en l'autre

...

pendant après avant pendant

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
De rencontre

...

FoSoBo, 13 janvier, 5h02 - 17 janvier, 14h20

*

LA RENCONTRE

« Déclarer l'amour, c'est passer de l'événement-rencontre au commencement d'une construction de vérité. C'est fixer le hasard de la rencontre sous la forme d'un commencement. Et souvent, ce qui commence là dure si longtemps, est si chargé de nouveauté et d'expérience du monde que, rétrospectivement, cela apparaît non plus du tout comme contingent et hasardeux, mais pratiquement comme une nécessité.» Alain BADIOU, Éloge de l'amour, p. 42

La femme est nue
Nue pour les yeux
Tel un rocher de chair
Elle pose

Pour le crayon ou le fusain
Pour la terre ou pour le dessin
Sous les yeux pour les mains
Elle pose

Telle une pomme à croquer sans faim
Elle pose

...

Toi tu ne poses pas
Tu dessines
Mieux que bien
Je croque mal

Je te mange tes yeux

Ton port de reine
Et ta robe de lin
Sur la peau porcelaine
Mon désir souverain

De la nuque à l'épaule
D'où la bretelle tombe mon oeil sur tes reins

C'est ainsi que tu as dessiné mon dessein

...

L'atelier s'ouvre sur le Chemin Vert
À l'heure alignée sur le cercle rouge

« Toi du Soleil Levant, s'il te plaît, dessine-moi un soleil touchant »

Nos langues sont tant étrangères
Notre mélange est si charmant
Que du café Place Voltaire
À La Roquette on est amants

Sous les toits de Paris
Ta chambre, vite... vite la mienne
Où se font la cour les souris
Dans l'ombre et l'ordre, la gardienne

...

Le hasard a tourné nos vies en long métrage
Nos jours plus beaux que les images

Ô ma belle inconnue
Gardons nous l’ingénu 

Et que de rien ne se défile notre amour

FoSoBo, 12 janvier, 22h21 - 17 janvier,14h38

Ingénu 1. Homme né libre, dans le droit romain, qui n’a jamais été dans une légitime servitude. Ce mot s’emploie par opposition à Affranchi, comme le mot Libre par opposition à Esclave. 2. Personne simple et presque naïve dans la franchise.

*

LE TEMPS LIBRE

En pensant à James BALDWIN « Time is not money. Time is time. You made the money. We made the rhyme »

Leur temps c'est
l'argent c'est
le temps de l'argent
cadencé

Boulots boulets Cerveaux rouillés Dévots Poulets  
Patrons roués Prolos roulés
Du métro à l'enfer, RER du veau d'or
 

... avant pendant après avant pendant après avant...

Point d'en dehors  
Seule horloge, l'argent

Leur temps libre c'est
Notre temps d'esclaves du temps c'est
Leur temps de maîtres du temps c'est
Le contremaître de nos loisirs cadencés
Conte à rebours, contre le temps compte la montre 
Argent du temps contre temps de l'argent

... pendant après avant pendant après avant pendant...

Aimer deux jours, aimer deux heures,  double vie trouble amour
Trouble jeu double je, rêve peau de chagrin

La marchande de sable a passé
Son tamis de mensonges
Sur la mer rouge de mes songes
Qu'elle a rangés dans son oeil poison mort

... après avant pendant après avant pendant après...

Ronge tes vers, poète d'instants éternels nourrissant ta passion d'une impuissance à vivre

Libre du temps, on a tout le temps
Le temps libre, ça n'existe pas !

L'éternité, temps mis à mort,
La mer sans horizon soleil toujours touchant

Le temps libre, c'est le temps aboli
Par mon soleil, le vent

FoSoBo, 12 janvier 2010, 20h50

*

L'AMOUR LIBRE

Dans la main ton sein
J'ai marché sur la lune

Sous la main ton dessin
Vivre allège ma plume

Masques tombés des forfaitures
Sur nos visages frais
S'écrit ton nom d'amour

Liberté sans rivages

Notre amour

Sans rivale, sans ravages

Notre amour

Sans rival bavardage

Notre amour

Liberté sur paroles
Notre amour de haut vole

Liberté sans âge
Liberté de l'amour

FoSoBo, 9 janvier 2010, 24h28

*

CAHIER DES CHARGES

Parlé ou chanté à deux voix, A homme B femme, strophes alternées A AB B BA... Improvisation tambours dans les '...'

« Qu'est-ce que c'est que le monde quand on l'expérimente à partir du deux et non pas de l'un ? » Alain BADIOU, Éloge de l'amour
« Être radical, c'est prendre les choses par la racine » MARX, Critique de “La philosophie du droit” de Hegel

                  ...

Le monde est à faire de ce don il est fait
Et nous serions refaits d'en refuser l'effet
                  ...
     Vivons donc l'aventure
     Et le temps retrouvé,
     Aguerris des tortures,
     Défi des ans troublés

                  ...
Le monde est parmi nous comme nous y luttons,
Il n'épargne personne et nous donne le ton

                  ...
     Nos jours sont clairs,
     Demain n'enchante guère
     Et nos yeux s'ombrent,
     Orage enfante guerre
                  ...
Le monde est entre nous et nous centrés en lui,
Qui s'étonne qu'il tonne ? Sous tant de parapluies
                  ...
     L'avenir est ouvert
     Les paris sont fermés
     L'ennemi est tout vert
     Les bobos désarmés
                  ...
Le monde est contre nous et nous tout contre lui,
Et pourtant elle tourne, allégro des ennuis

                  ...
     Demain est sans appel
     Pas un lieu de repli,
     Qui ramasse sa pelle
     Creusera sans répit

                  ...
Le monde en nous entré, nous voilà de sortie
La peur est notre mort, le sort est averti
                  ...
     Pour tenir nos amours
     DEUX est par trop petit
     Mais des autres moins lourd
     Qu'un UN sans appétit

                  ...
Le monde est notre enfer, mais plus de paradis,
Parade remâchée. Par la racine, pas les radis !

                  ...
     La poésie s'en doute ?
     On la lit de travers !
     La feuille de déroute
     Ne s'écrit pas en vers

                  ...

 Ailleurs, 7 janvier 2010, 17h17

En allemand, l'équivalent de "Manger les pissenlits par la racine" est "sich die Radieschen von unten ansehen" (regarder les radis de par en-dessous)

Concernant ce poème, voir RÉFLEXIONS SUR MA POÉTIQUE, 8 janvier 2010 

*

AU PONT LA BRÈCHE

« C'est le franchissement d'une impossibilité qui est le commencement de l'amour. » Alain BADIOU, Éloge de l'amour

Sur le Vieux Pont de Mantes,
Sur le Pont d'Avignon,
L'amant danse l'amante.
Seul tourne seule en rond.

Sur notre pont d'alliance
Jamais nous résignons,
Toi et moi d'évidence
Nous y traverserons

L'impossible affranchi
De fatale opinion.
Au bout de nos patiences,

Par nos corps rafraîchis,
L'amour nous réinvente,
Et nous traverserons

RER A, 5 janvier 2010, 18h34

*

SANS AVIS DE TEMPÊTE

mari_s_funambules

Le mariage des funambules, La Rochelle, anonyme, 1959

« Personne n'est qui il prétend être » Tokyo, année zéro, David PEACE

Maintenant je vous dis que le bonheur existe, ailleurs que dans les bulles, ailleurs qu'en rêveries

Qu'aurais-je fait sans toit sous le soleil levant ?
La vie m'a plus offert qu'on y osait rêver...

Que serais-je sans toi qu'un aveugle aux grands airs
De voyant, mains tordues, vaincu la chair qui brûle ?

Que serais-je sans toi que l'ombre d'une bulle
Aux reflets effacés de mon songe si rouge
Qu'un enfer embrasait ce rêve de savon ?

Que serais-je sans toi au pied des souvenirs,
Qu'un homme maudissant ce poème en béton
Si mal armé face à l'épée hachant ses vers ?

Que ferais-je sans toi, dans ce bal de ciment,
Attendre l'ennemi, ou que crève l'ennui ?

Que ferai-je avec toi pour vivre ce présent
Comme un cadeau de l'aube à nos bras de la nuit ?

RER A, 4 janvier 2010, 18h55 / 10 janvier / 20 janvier 16h27

*

NOUS AUTRE

Tels nous fûmes
Je te regardais sans te voir
Telle tu es,
               Toutes les femmes en toi
Tel je suis,
Nous autre
Devenons

RER A, 21 décembre 2009, 18h34

VOUS AUTRE

Tel vous passiez secrètes
Je vous regardais de travers
Telles vous êtes,
                       Entre femmes sourires
Tel je m'avère,
Vous autre
Devenez

RER A, 22 décembre 2009, 8h53

*

En pensant à rien

L'appel d'un bonheur
Ferme des yeux la feinte
Porte des plaisirs

Ailleurs, 21 décembre 2009, 14h38

*

NEMURERU BIJO 

En songeant à "Les belles endormies" (Nemureru Bijo), de Yasunari KAWABATA, 1961

Belle endormée d'amour,
Ému, rare bijou,
Ton souffle sur ma joue,
La mer au petit jour

Et mes mains sur tes dunes,
Quand mon cœur n'est que d'une
Sous la peau dans la peau,
C’est à valser Soupault

Mets tes sens en mon sang,
Swinguons dessus dessous
De doux allers-retours,

Puissants comme tambours,
Un temps, que tout suspend
À nos yeux, plus perçant
 

FoSoBo, 19 octobre 2009, 21h22

> Tous mes sonnets  

*

NU SOUS LES MOTS

Je vais sous les mots nu,
Revêtu de silence,
Vers l'avenir venu
De toi sur moi, qui danse.

Passe en vert une absence...
Le présent se dénoue
D'un passé sans urgence,
Vivre compte sur nous.

J'ai le corps dans la peau,
Chantant la chair nouvelle
Entre nos mains trouvée,

Sur l'évident tempo
Par notre voie ouvré.

For ever sweet travel

Ailleurs, 24 août 2009, 17h08

*

17-18 juin

INCARNATION 

En écoutant Olivier Messian, Abîme des oiseaux, pour clarinette seule (Quatuor pour la fin des temps)

A l'heure d'un ciel que griffe une patte de plume

Chant d'oiseaux libres, sereines mers, horizons orangés

Un soir d'été réveille, à domicile,
L'amour de toutes faims, sans fin de vivre, enfin

Chairs enflammées sous les peaux, sans délai,
Sans repos, ni rêves irréels en hiers mensongers

Coeurs jamais étrangers 
Corps battant mélangés

Tambours du bonheur incarné

In the Evening, when the Sun goes down

*

1er avril 2009 

MOTS POUR MO

En pensant à  Les années Lula, de Serge REZVANI

Ô mon amie d'amour

Ô ta belle noblesse
Qu'ont blessée mes détours

Combien d'années, ô ma tendresse 
Et de jours sans compter

Inventer nos jeunesses
Aujourd'hui d'être là

IndexKAWABATA Yasunari ; RODIN Auguste
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