Une fois ne sera pas coutume. Je vais 'conseiller' quelque musique. Cinq CD. Sans trop de commentaires. En vrac.

1) JAMES COTTON / Louis Walker / Charlie Haden, du blues, un chanteur harmoniciste dans la grande tradition, un pilier de la contrebasse du jazz le plus torride. Des voix mêlés qui laissent leurs empreintes, comme on dit des sabots, dans la boue. En commun : la profondeur de chant. Verve, Gitanes, 1995. Pour écouter Deep in the blues

2) MILES DAVIS / Wayne Shorter / Chick Corea / Dave Holland / Jack Dejohnette en 1969, à pAris en public. Deux morceaux seulement (Gemini, Double image), mais étirés sur plus d'une heure de musique. C'est la réplique d'un de mes premiers concerts de jazz, la même tournée, à Villeurbanne. Un concert dont je n'ai pu jouïr que seul, comme en ces années, un de mOnk, un autre de Mingus, d'Ellington avec Johnny Hodges, d'Errol Garner, d'Ella avec Basie, de Getz avec Eddy Louiss ou de Dizzy avec Johnny Griffin...
C'est l'année où tout bascule, avant Bitches Brew et l'invention, littérale, du so called Jazz Rock. Magistral : tout y est mais avant la lettre. Ni Corea, ni Dejohnette, ni Holland n'ont encore un nom, mais ils sont là, et comment ! incroyables de libertés ! Miles leur donne toute sa place, très souvent en retrait sauf son âme. On a glosé sur son mépris du public. C'était certes une époque où il ne faisait pas encore le singe en scène... Double image

3) NINA SIMONE / Ne me quitte pas  / Une compilation parmi d'autres, incontournable Verve Polygram France 99 / un site pour écouter : compilations Nina Simone

4) ABDULLAH IBRAHIM African Magic  Extraits Le piano est un instrument africain, vous ne le saviez pas ?

5) NELSON VERAS : un ange de la guitare vit et joue à Paris, 'découvert' par Aldo Romano. Il vient de sortir son premier disque , avec le flutiste Magik Malik Mezzadri, et le batteur Stephane Galland (+Harmen Fraanje à l'orgue et Fender Rhodes). Des thèmes de AC Jobim, M Nashimento, J McLaughlin, K Jarrett, Puccini, W Shorter
Une image de la volupté, en douceur sans fureur, mais pas sans profondeurs de chant, un autre blues...
Nelson Vera est pour moi ce qui est arrivé de mieux à la guitare (de jazz) depuis McLaughlin et Pat Metheny : un grand musicien, cad un poète.