- les silences d'un discours français

Comme ils ont fait ses maladies infantiles, ils font sa dégénérescence sénile. Ils sont le produit de son ancrage sociologique comme de sa perspective confinée dans l’hégémonie de l’Occident post-moderne. Ils fondent son incapacité durable - sauf rares exceptions, marginalisées ou, plus que censurées, noyées donc oubliables - à penser les « jazz » dans les réalités conflictuelles et les bouleversements sociaux du monde qui en constituent le terreau.

Cette critique trouvait hier un alibi dans l’esthétique. Elle est aujourd’hui plombée par son idéologie politiquement correcte, et la pression des marchands auxquels elle se refuse de résister. (voir III et IV)

Ce qui apparaît vu d’en bas, pour un amateur extérieur à ce milieu - il est vrai peu au fait de ce qui se joue en coulisses - c’est qu’une logique de fermeture et d’autonomie s’est mise en place depuis 50 ans, dont la « critique de jazz » - hormis quelques individualités notables, et la parenthèse soixante-huitarde - n’est jamais sortie. C’est essentiellement sur ces fondements que je m’exprime dans ce livre en les mettant en cause, parce qu’ils ont selon moi déterminé en profondeur la nature d’un discours critique. Ils l’ont mis sur des rails qu’il est apparu extrêmement risqué de quitter. On pourra juger que ce faisant, je réveille de vieux démons et des débats datés, sans entrer de plein pied dans le problème actuel du commentaire de « jazz ». Ce reproche serait en partie justifié. On s’en fera cependant une idée à travers quelques exemples notoires. Je ne suis pas partout. Le combat continue.

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