AMIS LECTEURS AUJOURD'HUI LE POETE EN
A MARRE TOUT LE MONDE SAIT QUE L'AUTO
CENSURE FAIT LOURD BILAN LOURD LOURD BILAN
CET HIVER RESPECTEZ L'AIR DES LIVRES RE
GARDEZ AUTREMENT LES MALADES LA NUIT
DESSINEZ-MOI UN VIEUX MOUTON DÉCOUVREZ
LE SYSTEME AUX MOUVEMENTS DES CORPS PERDUS
19 octobre 1990, LIVREDEL, 1991/V LIVRE DE L'AUTRE Chapitre 2
"Critiquer radicalement l'objectivisme, détruire théoriquement l'économie en tant que telle est absolument nécessaire ou bien on ne fait que du subjectivisme, c'est à dire qu'en s'imaginant donner un rôle de sujet actif au prolétariat on le pose dans une situation objective vis à vis de laquelle il doit avoir une stratégie, dont il doit "prendre conscience". C'est ici que la figure idéologique du militant a toute son importance, car il est le seul porteur vrai de la subjectivité révolutionnaire face à l'objectivisme de la "situation" qu'il a lui-même posée et qui lui permet de demander (en ne comprenant pas ce que veut dire "crise du rapport d'exploitation") : "mais alors qu'est ce qu'on peut faire?", alors que la question n'est pas du tout ce qu'on peut faire mais bien : " où en sommes-nous dans nos luttes théoriques et pratiques, où en est la production de la crise révolutionnaire?", car il n'y a jamais de retard de la conscience.
Il n'y a jamais de situation "objectivement" révolutionnaire ou non, ou plutôt toute situation "objective" ne peut être révolutionnaire, car l'objectivité c'est le capital se reproduisant comme économie. Dans l'éclatement révolutionnaire la production de "théorie", c'est-à-dire la conscience en acte de la révolution, se fera massivement comme désobjectivation du rapport entre le prolétariat et le capital.
///
Cette lutte contre l'objectivisme et son double le subjectivisme est une lutte pour imposer la nécessité d'une compréhension matérialiste révolutionnaire, qui en finisse avec la psychologie et l'économie des rebouteux de la lutte des classes." (Théorie communiste n°15 , 1999)
"Le principal défaut, jusqu'ici, du matérialisme de tous les philosophes / est que l'objet, la réalité, le monde sensible n'y sont saisis que sous la forme d'objet ou d'intuition, mais non en tant qu'activité humaine concrète, non en tant que pratique, de façon subjective. C'est ce qui explique pourquoi l'aspect actif fut développé par l'idéalisme, en opposition au matérialisme,- mais seulement abstraitement, car l'idéalisme ne connaît naturellement pas l'activité réelle, comme telle." Karl MARX, Thèses sur Feuerbach)
"Sous quelque forme que ce soit le militant est toujours une forme de l'objectivisme, son activité de militant est présupposée par le cours de la société comme cours objectif, et il semble, par la "validité" de son action, confirmer cette objectivité par la transformation qu'il lui apporte. Paradoxalement, tout militantisme perd en pratique la conception du cours du mode de production capitaliste comme lutte de classes. Ce cours ne le deviendrait que par l'activité militante et subjective confirmant a contrario et supposant ce cours comme lois objectives. L'activité militante est la supposition et la suppression constantes d'un manque dans les oppositions de ce qui n'est plus, sans l'action subjective, que des catégories de cette société, afin d'élever ces oppositions, ces distinctions, au rang des contradictions. Quand les choses ne se passent pas comme le militant les imagine, le prolétariat se trompe, il "s'imagine à tort" des tas de choses, mais ces choses qu'il s'imaginerait n'existent que dans la tête du militant. L'activité militante suppose en conséquence, à partir de ce manque comblé, soit une transcroissance de ces luttes à la révolution, soit même un dépassement quantitatif de celles-ci, mais un dépassement qu'en elles-mêmes elles ne produiraient pas. L'activité militante se pose elle-même comme ce qui fait que le cours du mode de production capitaliste est contradiction entre les classes. Mais il ne s'agit pas là d'une simple appellation différente d'une réalité identique. L'activité militante façonne la réalité même de son objet d'intervention dans le simple fait de le poser comme un objet d'intervention. Dans la réalité, elle dissocie subjectivité et objectivité, elle fait de la liaison entre le cours quotidien des luttes et la révolution une transcroissance ou un saut qualitatif dépendant d'une détermination externe nécessitée par le "retard de la conscience" et la nécessaire "dissipation des illusions". Par là, elle considère d'un côté le monde objectif, les situations, de l'autre l'activité humaine; elle ne considère pas l'activité humaine elle-même en tant qu'activité objective, elle dissocie la coïncidence du changement des circonstances comme activité pratique concrète des hommes, et par conséquent le changement des circonstances comme l'activité humaine sur les circonstances, action qui n'est alors que celle d'une activité humaine réduite à la conscience et elle ne considère pas l'objet sur lequel s'applique cette conscience comme lui-même activité humaine (et conscience) /// En pratique se borner à la critique générale du militantisme est largement insuffisant en ce que cette critique ne fait que poser, face à la dissociation entre subjectivité et objectivité, une unité qui est elle-même un nouvel absolu objectif et donné en dehors même de toute activité qui, dans la pratique doit se prouver comme activité objective. /// C'est bien en tant qu'activité humaine objective, donc particulière, qu'il faut critiquer l'activité militante, en ce qu'elle se contredit elle-même, se nie en tant que telle (activité humaine objective et preuve de la vérité et de la puissance de la pensée) en "retravaillant", comme dissociation de l'activité subjective et du donné objectif, ce monde de l'activité humaine (...)" (Roland SIMON, Fondements critiques d'une théorie de la révolution, volume 1, page 709-711)