Roland Simon : L'écart (communisation)
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QUAI QUÊTE
Sur les quais de Paris
sourds laquais mais pas riches
là qu'est sûr pas de risque
pour le serf outre rienQue lécher des vitrines
aux odeurs de latrines
et des glaces vanille
sur des Îles sans mouise
Un oiseau s'est posé
sur la main d'un enfant
qu'est très beaucoup content
D'avoir perdu trois dents
devant et le hoquet
de pouvoir en causer
à l'oiseau
FoSoBo, 18 avril, 0h07
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CRIME PARFAIT
(à la rime)
Chausse poème l'impensé
des choses que la pensée n'ose
sous la peau hésitant à poser
son blairChasse la philo surannée
de maîtres aux doigts dans le nez
dont sur le nom brille la pose
sans flair
Viens poème allons arroser
à la barbe des princes nés
des urnes les roses aux é
pines à sève empoisonnée
Du fiel versé en pot lytique
de jus de maux assaisonner
leur mouriture épatéthique
pour qu'ils en crèvent d'overdoseFoSoBo, 17 avril, 22h21
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HOME MAGE
(à Jérôme Dubellayr, merde à Roubaud :
J'ai misé sûr le G pour loger l'ère triste
En gouze grios gais jets de guatre malin
Plus doux heurs en gésine) *Les gens légers
à pas urgents
dégénérantsL'appât d'argent
affligeant lents
trépas âgésEn mélangeant
levant la iambe
j'ai passager
feignant l'étrange
argile au pied
joué d'indignes
signes singés
où déranger
la dingue gangue
d'agencée langue
en diligence
jolie lingée
liée au logis
folie légère
hébergeant l'é
quivoque agile
(Ligne gelée
ne vaque aux songes
Lapin habile
en râle bile
impoli gère)
J'ai flageolé
la si fragile
intransigeance
de frais génies
mis en cage où
géant gémit
le frou mensonge
à cajoler
d'un zèle d'angeFoSoBo, 16 avril, 1h42
* Et plus que l' air marin la douceur angevine
ce texte peut se lire en douze alexandrins*
L’IMPOSTURE
(L’impoème à payer l’impôt aime,
Pardon à Stéphane Mallarmé)*l'hardi matant la souris nage en os
d’arrêt sur image mise en bouche aus
troublant l’ourdi menteur épris au mot
tard dans l’errance à l’écran différant
son sommeil crevant son rêve d’un cran
sitôt sonore en ballerine homo
phone à rimes plates et comme offrant
son derrière à voir sous sa jupe écranchée d’une main leste passant par là
par hasard sans nécessité aucu
ne que l’inavouable occulte occupation par qui vaine passion parle à
l’absent de tous ces bouts en quête hélas
tic poétique au poète cocu
FoSoBo, 15 avril, 2h14
« Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets » Crise de vers
MERDONE !
Le jeu du monde en moi a perdu sa règle. Il n'en cherche pas. Jeu sans jeu, il est dans tous les sens déréglé. La victoire de Rimbaud est totale. Un autre est personne. Je suis dérèglementé, démonétarisé, démodernisé. A fleur de folie : timbré : post-e-moderne. JE SUIS ABSOLUMENT aiMeODERhaiNe !
FoSoBo, 14 avril, 0h52
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PROJETS MATÉRIALISTES
(à quatre voix suivant la typographie, d'abord solistes puis l'ensemble)
Non je n'ai pas oublié
mes amis
ouvert la trappe
nigaud de m'en délierau fond d'une improbable solitude
des ombres faméliques
retiennent la nuit
dans le crépuscule d'une infinitude
au pied d'une infranchie
digue du temps devant
dérisoire levée
face au gâchis
la vie est suspendue à l'
impossible
atermoiement sans audace ni grâce
ni désir bien entendu
quelle épopée d'un ridicule
et contigu espoir
croire buté pour choir
plus bas qu’occulte
sans façon
la comédie
rejouée d’un siècle
mordu à l’hameçon
il est tellement agréable
de faire pipi sur ses chaussettes
dans les trous
de préférence à cette fable
où se pointait un jour
l’éternité
ouvrant les cuisses
au chant d’un troubladour
pas de quoi tomber ouf
après tout avant rien
on s’téléphone
on s’fait une bouffeFoSoBo, 11 avril, 21h31
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UN TEA FOR TWO PEUT-IL NOTER TATUM ?
(imprévisation à onze temps)
ma vie en rage suit ses virages elle
vide son passé à la déchetterie
du temps perdu au temps trahi du tandem
volé au jour qu'une nuit à vau l'eau trieses souvenirs en pile aux visages si
clairs que c'en est trop pareille loterie
sans chair ni loisir à la face par ci
par là troussée de rousseurs sous un vent tristecomme une Baltique grattant son scrotum
zazou dans la métronique à boire la
Tass ton Tea for two t'a-t-il ôté Tatum
Tumba lé lé dumm bist du d'être si lassant d'enlacer ces tra dé ri dératés
d'agencer entasser d'enchaîner déchets
niais alignés aliénés au bout du bout
de riens d'un toutou aux abois du tabouraide où l'on ne peut pas même s'asseoir pour
reprendre son souffle il faut faire plus court
te relire on va dire que tu as bu
ou pis que tu as écris ça dans un but"poétique" soudoyé pour faire le compte
d'onze pieds battre le record t’as pas honte
à désaccorder la trompette et le tam
tam battant tambour résonnant à ton âmede fond en comble et du soir au matin son
nant les matines aux cloches comme va
che qui pisse sur le toit de ma maison
dans le violon à mouches d’une diva
gation de la négation aléatoire
enfin pas tant que ça si mes supposi
tions sont l’hypothèse que fonde l’histoire
franche invention de fatales fantaisiesFoSoBo, 11 avril, 14h47
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LA PINE DE MAQUEREAU
(en panne de micro)
Dans les débalivernes où s'engonflent des ballants de baudruche
Fort niaquent maniputes et mimilitants en désesperanto
Converve l'humanovide normosé avec le serve las du terrusMais tant que ça rime à l'autruche...
L'e-berger à faux cils scrute le corps du veau tant mieux que le journaliéniste le marc tôt
Le saindicalé espique à la protestuée les danjeux du scultrain
L'eunulq du pèple danse la poulopope et suce un poireau vain
Pas grave ça rime à toc-show...
Rien à cacher des parti-e-s honteu(x)-ses ni de l'élérection aux doigts touillés sous les vérins
L'indirigent à plumes de chef sioûl (dans le culte) explose sa toctrine aux tractophones de la montagne magique
J'ai déméningé mon hourdinateuse au maigre bazin désaxé ce soir dans la mouse
Bof ! qu'elle accouche d'un sourire et rime encore à souverain
(L'avenir essenciâl a mis son préservatif et tout semble nerf mal à la veilleuse inouite)
FoSoBo, 10 avril, 19h33
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LA GALERIE DÉGLACE
(lettre anonyme)
« Tu causes tu causes mais
quelle est ta pratique toi
montre les tics de ta foiPoète tes papiers !
Agite-toi avant d'écrire
que raison tonne en ton critère
perdant ta vie à la gagner
Poète tes papiers !
Vas-tu enfin répondre de nous
et puis aller te mettre à genoux
à la basilique des égos
Poète tes papiers !
Des mots comme si ça t’était égal
des vers à soi en un si vain régal
tout fout le camp tu désertes le tien
Poète tes papiers !
La météo rit sans faire le printemps
nous voulons le soleil que fais-tu pendant
qu’on se défonce aux noces de la dénonce
Poète tes papiers !
Ta vanité ouvre les vannes de l’été
aux vers divers atones de légèreté
eh bien chante si tu veux tant que ça déplaise
Poète tu fais chier »
FoSoBo, 10 avril, 15h28
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COUPE GRATUITE
Je suis la dame de rasoir
fourrée dans sa robe d'éponge
pour me frotter à ton espoir
et mettre à feu et sang tes songesJe te jette mon gant de crainte
à toi grand absent de l'histoire
et passe à tout crin sous l'éreinte
ta vaine déveine en grand soirVois lubrique l'huile à mes pieds
c'est un saint oing pour lubrifier
bon bougre le bas de ton dosEt t'affiler le laisser-faire :
Au paradis de la classe ouvrière,
Déni du culte, on y rase gratos
FoSoBo, 10 avril, 13h48
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MOISSONGE
En avril couvre les filles
de regards attendris
sans attendre où l’œil brille
le moindre grain à moudrela beauté
venant à l'épris
d'un fil à retordre
tout ôter
FoSoBo, 9 avril, 17h26
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RÉPLI
à Henri MESCHONNIC
L'ennui comme refuge
d'où sourd en lave le refus
ce dieu du non même à ce je
qui s'honore de vivre
En quel recoin suis-je acculé
d'avoir fui l'enfilée
ce goulet où s'entonne une foule
pour enchanter son être
à faire au quotidien mes pompes
aspirant l'exorcisme d’un vide
stratégique trajet dit de l'art
poubelle du rebelle
et là disponible absolu
engagé sans rage
enragé sans gage
encagé par moi seul
dans l'attente d'un jour
connaître l'objet
de ma quête sans queue
ni testicule
étique éthique
politique de toc
poétique pour troc
non lieu d'une répliqueUne folle énergie
brûle en plein vol
quand s'éteint sous son aile
toute nostalgie
FoSoBo, 8 avril, 23h56
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L'IMPRÉSENCE
J'ai choisi des ailleurs de passage
chargé l'urgence tué le temps
trop souvent renonçant aux voyages
(c'est à quarante que j'eus vingt ans)J'ai tout fait à moitié d'embrassage
étouffé des bruits d'enterrement
trop content d'accoucher après l'âge
d'un mieux que rien complet amantPour conchier goulûment en mes lettres
de stupides professeurs de l'être
et confier aux profondeurs des ondesL'impossible présence au tout monde
ce devoir d'être là sans le choix
un autre qui ne va pas de soiFoSoBo, 5/6 avril, 23h20
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FAUT QU' ÇA JOUI-SSE ! (1)
tout s'achète
où se coucher est bon marché
il n'y a pas en français de verbe
lâcheterFoSoBo, 2 avril, 15h28
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SANS ROUPIE YÉ YÉ YÉ
l'étourneau sans sonnette
censé né sans sono
tourne haut la chansonnette
catalogue d'oiseauxdisons qu'il a bon bec
pour de pure salade
offrir la sérénade
à la grand dam... oiselle
rendre la pie qui chante
jalouse du moineau
séduire la corneille
à la barb' du corbeau
et de flûte méchante
pis que le perroquet
polyglotte d'oreille
du merle se moquer
il est inouï son zèle
à la nuit imitant
des chants qui n'iront d'aile
annoncer le printemps
au ciel réjoui un soir
de si beaux sons honnêtes
alors que ton espoir
roupille en sens au netFoSoBo, 31 mars, 22h21
« L'étourneau sansonnet pisote. Très en voix à certaines périodes de l'année [...] Leur chant varie des sifflets mélodieux, des cris rauques jusqu'aux imitations réussies de sons tels que les chants d'autres oiseaux, les téléphones, les carillons de porte et les klaxons. »
« Extrêmement bavard, l'étourneau sansonnet est un de nos passereau dont le registre de cris et de chants est le plus varié et le plus variable d'un individu à un autre. Si les cris et chants, sortes de babils à consonance métallique sont communs à tous les oiseaux, chaque oiseau, en fin imitateur, a tendance à reproduire les sons qu'il a enregistré depuis sa naissance. Tout y passe : chants et cris des autres oiseaux bien entendu, les plus classiques étant la buse et le loriot (tout chant de loriot entendu avant la fin avril nécessite l'observation de son auteur), les plus divers allant du coup de frein au tintement de sonnette suivant que l'oiseau a été élevé à l'intérieur d'un feu tricolore ou dans le nichoir d'un jardin. Ses talents d'imitateur sont donc largement supérieurs à ceux de l'hypolaïs polyglotte, de la rousserolle effarvatte ou du geai des chênes. »
Kenny WERNER Effortless Mastery
« Pianiste incontournable de notre siècle, Kenny Werner est sans nul doute un des plus créatifs et imaginatifs du genre. Mais pour arriver à cette aisance et à ce bien être le chemin ne fut pas de tout repos. De toute évidence une vie ne suffit pas à explorer tout ce que l'être humain peut fournir au niveau création mais Kenny Werner, qui arrive à un âge de raison, nous livre ici son point de vue personnel sur les différents aspects de la création, technique mais aussi spirituelle. Fier de son expérience personnelle, Kenny nous livre ses secrets et ses "petits trucs", mais plus qu'un livre pour musiciens, cet ouvrage s'adresse également à toutes les autres professions et à tous ceux qui veulent changer leur manière de penser et leur façon d'aborder les choses dans la vie de tous les jours.»
le pape est mort je m'en fous mais...
à lire sans préservatif LA MACHINE A JOUIR, Michel STEINER