Sonnets de AS TIME GOES BY

148

LE VAIN TIRÉ...

Ritournelle pour un Cantique des cantines

« C'est curieux comme la musique n'élimine pas la ritournelle médiocre ou mauvaise, ou le mauvais usage de la ritournelle, mais l'entraîne au contraire, ou s'en sert comme d'un tremplin. "Ah vous dirai-je maman...", "Elle avait une jambe de bois...", "Frère Jacques...". Ritournelle d'enfance ou d'oiseau, chant folklorique, chanson à boire, valse de Vienne, clochettes à vache, la musique se sert de tout et emporte tout. Ce n'est pas qu'un air d'enfant, d'oiseau ou de folklore, se réduise à la formule associative et fermée dont nous parlions tout à l'heure. Il faudrait plutôt montrer comment un musicien a besoin d'un premier type de ritournelle, ritournelle territoriale ou d'agencement, pour la transformer du dedans, la déterritorialiser, et produire enfin une ritournelle du second type, comme but final de la musique, ritournelle cosmique d'une machine à sons » Gilles DELEUZE - Félix GUATTARRI, Mille Plateaux, Éditions de Minuit "De la ritournelle" page 381

La petitesse passe à table
avec l'audace véritable
de l'amant in vero very
fiable l-ame-en-table-ment ivre

De soi mais... frisant la retap' l'
air de rien repassant les plats
faisandés, aimant à la fable
la morale faisant du plat

Et du pied sous le nez du fard
à paupiette de beauf...
                                   J'ai ri
                                                Sur ma feuille
                        de ces nus far

Devin   vaut trait   sur le divan
                                  À l'œil     de vigne
                         digne et divin
Du coup,   tiré du vain d'avant

25 février 2010/29 J - ?

147

LA DAME DU VENT

« C'est là que la sirène se retire, c'est où elle trouve le repos » Livre d'Isaïe, XXXIV 14, Lilith

« L'homme futur aura des sens nouveaux » Louise Michel

Sous tous les fronts
De nos affronts
Qu'hier déjante,
Demain s'enchante...

Près de l'élite.
Bottée Lilith,
Femme savante,
Est sans limites...

Dame s'évente
Par probité...

Ça ne s'invente
Pas, effrontée

Jouant, douce hanche,
Tant de bontés... 

8 février 2010

137

DÉCHETS EGO-LOGIQUES

Île au Fleurs , vidéo (signalé DNDF ce jour)

Ma poésie est la poubelle de mon cœur 
Mais pas plus belle d'y décharger les faux fruits
Produits dans mon ardeur, pourris d'une rancœur
Sur le terreau du tout. Pour rien, beaucoup de bruit

Insuffisance et suffisance
Pré-théorie et prétentions
Vaste prétexte à pré-tensions

Après la vague, refluxion,
Vie revenue de ses partances
Plus loin, et libre d'importance

À se donner, port de l'angoisse, audace et peurs...
Rien n'est à pardonner, l'autre n'est pas autrui,
Double je déjoué, déchet jeté aux truies
Ma poésie est la poubelle de mon cœur

12 février 2009

136

SANG BLANC

Tout le monde descend
La morale remonte

Des maux, râle le sens
La pensée fait le compte
Des mots faisant sang          blanc

Que le poète mente
D'un faux si indécent,
Son poème en a honte

Vivre est incandescent
C'est un camp qui démonte
Le monstre, de perçants
Repères, sur l'immonde...

Mais le moral descend
Car il va bas, le monde...

*

Qu'un seul mot nous déchante
Qu'un mensonge déjante
Et la rage dedans
Explose le décor

On nous prend la couleur
On s'envole... Au voleur !
Quand la vie est ailleurs
La survie est partout !

Qui crache sur nos rêves
Nous cache qu'il en crève

D'une vaine détresse,
Ton geste de tendresse
Mon zeste de sagesse,
Il partiront, no stress...

*

Mystérieuse maîtresse
Que mes sentiments.
Qui suis-je qu'elle dresse ?
La trompé-je l'aimant ?

D'où vient cette paresse
Qui me prend pour amant
Et me pousse à bassesse
Sans me coucher vraiment ?

Que faire ? Qui me presse ?
Dormir est si charmant
Pour défaire les tresses
Qui tissent mes tourments

Où se plaît mon adresse
Se corrompt mon serment

.

AUTAN

Emporte ma folie d'automne
Ô vent d'Autan

Qu'importe tant, qu'un vers détonne,
Si tu l'entends

Bel Autan blanc
Chaud sur le banc

Rude Autan noir
Pluie de l'espoir

De Sibérie
Froid d'Égérie

Léger, j'en ris
Sans danger pris

À vendanger
Sous nos abris

 28 novembre 2008, 23h56, 130 SOUFFLE AU COEUR, août 2007 à novembre 2008

ÉPIQUE BIRTHDAY ! AN III

Épilogue d'un a-poète

A-poème comme
Peut l'écrire un homme 
Demeuré bloqué 
De n'avoir croqué,

En ardant, la pomme,
Avec une... hum...
Qui sans l'escroquer
- Elle a le hocquet -

Baissa le loquet
Sur sa cigarette.

Son élan arrête
Adam à la porte...

(... plus tard)

Le rêve l'emporte
Ah, triste...

Ève morte, poète ?
Hmm... Artiste !

12 sonnets, 10 au 16 novembre 2008

LIFE OF LOVELESS LIFE

À Robert DESNOS (The Night of loveless Nights)

1 (lundi 10 novembre 2008)

Il était une fois une petite fille
Qui lançait en chantant du lin bleu en brindilles
Aux passages du temps, assise sur un banc,
Ses yeux riaient, son coeur brillait, elle épelait le vent

En lettres de son nom, elle soufflait des bulles
Où l'espoir s'irisait d'une vie funambule
Sur l'abîme insondable où sa pensée sombrait,
Car ses rêves, toujours, un autre lui prendrait.

(un bruit)

C'est le pas de cet autre, il marche sur ses rêves,
Sur la peau nue des murs, décollant les affiches,
Il écrit de son sang
« Du passé, faisons grève ! »

Il arrache son ancre à ce gouffre invencible,
Et, dans l'ombre du trou, il cache en encre bleue :
« Les comptes de la faim nous font encore aimer »

(un silence)

2 (mercredi 12 novembre, 1h43)

Alors elle sourit ce qui pleure dedans,
Et va s'asseoir ailleurs - à Paris tous les bancs
Sont à elle. Pour enchanter l'ennui d'un monde
Si petit, où lancer son âme vagabonde ?

Il lui faut un ballon, gros avec la fenêtre
Donnant sur l'être d'où "voir" enfin, reconnaître,
Partager ses couleurs, pour offrir à la vie,
Sienne de terre, son ciel brûlant d'envies.

(La pluie fait des claquettes...)

Sur le trottoir d'en face, un homme, parapluie
Sous le bras. Ce regard. Perdu ! Ce n'est plus lui...
Il approche et lui dit : « - Il pleut et la nuit tombe,

J'entends vos pleurs dedans, je vois votre oeil sourire.
Je trouve en vous ma joie, que puis-je vous offrir
En échange, qu'un mot ? Mon âme est une bombe. »

3 (mercredi 12 novembre 2008, 14h02)

La pluie tombait. Elle ne dit rien. Il se tut.
Ils roulèrent ensemble un tabac de vanille,
Des regards de velours, des songes dévêtus...
Le temps coulait en larmes rouge cochenille.

Le passé poursuivait l'avenir, chien perdu
Sans collier. Il leur collait aux pieds, lourd, chenille
Sans papiers. Ils traversaient, figés, l'étendue
Sans limite entre rêve et réel. Confondus.

Une sève neuve emportait la jeune fille
Vers son intime rime, à l'ultime chemin
Que le poète seul gravit au parchemin

De sa vérité nue, jusqu'au sommet des vagues
D'où, sous le monde se dévoile l'horizon
Offert à l'abordage aux cœurs et leurs raisons.

4 (mercredi 12 novembre, 16h18)

Dehors il faisait froid. On fermait la fenêtre.
Il faisait froid dedans, et l'on perdait son être
À paraître autrement, ailleurs qu'on vous attend,
Sans écho à ses maux qu'un trouble en mots d'antan.

Dehors il faisait froid. Les brasiers s'annonçaient
Dans la mort déjà là, massive et désinvolte,
En toute impunité. Mais nul n'y renonçait.
Elle était nécessaire et sourde à la révolte.

La poésie n'en pouvait. La petite fille
Était grande maintenant. Elle connaissait
La guerre. Celle qui n'épargne aucun blessé,

Qui efface sa trace et vide la mémoire
De sa honte, rangée à double-fond d'armoire,
Dont la clé se jette à la mer, du pont des Arts

5 (mercredi 12 novembre, 21h40)

Mais qui voulait la guerre et qui voudrait la faire ?
Elle était pourtant là. Oh non ! Pas entre nous,
Elle était là partout, la partouze univers-
Sel d'une terre en sang, en semblants à genoux,

Guère à lire, ou pire, silence des affaires,
Entre argent et poème, entre gens et minous,
Entre écrits-cris d'amour, urgence où le beau vers
Sur la nécrose prolifère et qu'en vain se dénoue

L'avenir des bovins, des bons vins, des bons mots,
Des jeux du cirque, des ballons d'fous te bouffant
D'atmosphère médiatique, méga-tics... Mots !

Maux qu'on tait comme on tue. On aurait dix-sept ans
Encore... On y mettrait deux trous, gauche du val...
La jeune fille est lasse, hélas, il va, s'emballe

6 (mercredi 12 novembre, 25h09)

Parfois, la jeune femme écrivait en secret,
En convoquant la petite fille, sa reine,
Qu'elle était encore et contre tous, dans l'attrait
De ses miroirs sans tain où chantait la sirène.

Voulant vivre elle allait. Nulle peur de la mort :
Être. Aimer. Être aimée. Pour créer. Sans remord.
Petits papiers collés sur un trou de serrure,
Fin froide offerte en sacrifice à sa fêlure.

Un homme avait appris, en elle mieux qu'en lui,
À voir ce qu'il était - on est rien que des autres.
Elle n'en savait rien et n'était pas des nôtres,

À l'entendre. Que pourrait-il bien lui apprendre,
Lui à qui la lumière vient de dons reluis,
Reçus, relus, reliés d'elle à lui qui le fuit ?

7 (jeudi 13 novembre, 11h05)

Ensemble ils bâtissaient les ruines d'un bonheur
Laissé pour mort sur le champ clos de vains combats,
Usaient l'impatience des muses, sans honneur,
Et leurs folies croisaient des faire sans ébats

Sauf l'infinie querelle de leur foi sans fin
Commune, sans partage, vouée à l'abîme
D'un ennui quotidien, d'un vide sans parfum,
D'une survie certaine interdite au sublime.

Il n'avait aucun goût pour le voyage court
Auquel était promis leur pur intemporel,
Rien à quitter vraiment, aucun courage pour

Partir. Mais il s'y adonnait de sa plus belle
Ardeur. Il avait des raisons dont
elle, en fée,
Détenait le secret qu'elle ignorait en fait.

8 (jeudi 13 novembre, 16h09)

Il écrivait afin de percer ce secret.
La forme importait-elle ? Il s'écrivait pour elle,
Bouteille à toute mer où la vague se crée
Qui porte dans le vent des ballons sans ficelle.

Il la voyait courir, poursuivre un canaillou,
Relever son jupon, ramasser un caillou
Bleu, l'offrir au garçon blond, mouiller sa socquette
Rayée, boire une fraise à l'eau. C'était sa quête

Qui le tenait, la simplicité de plaisirs
De la vie qu'il ne pouvait plus qu'imaginer,
Rongé par la nécessité de tout saisir,

Incapable d'oublier le monde réel...
Pourquoi la poésie, d'absence en ses sonnets,
Coulait-elle de source en volant des mots d'elle ?

9 (vendredi 14 novembre, 12h31)

Tout change en le silence où coule l'eau muette,
Et la petite fille dit tout mais en se taisant,
Plus qu'il ne peut entendre et bien moins qu'en poète
Incertaine elle écrit. L'échange, ce faisant,

Fit place au doute puis, car il faut être honnête,
Au tranchant solitaire assurant à chacun
La paix des morts vivants, mais se guettant au net,
Poétiquement correct. Sur l'écran coquin,

Tout se polit. Tics. Tout se polue. Tocs. Tic tac...
Inlassable sablier de l'oubli. Tactique
Insaisissable, manoeuvres connectiques, 

Défilé du génie virtuel des experts
En tout, esperanto de la vie séparée...
Mais il s'écrit que nul n'en désespère

10 (vendredi 14 novembre, 14h11)

« Tout est dit... Tout est clos... Tout est fini pour moi....
Nous n'avons plus rien à nous dire... Fait le choix...
Tu me violes...»
En litanie de la débâcle,
Elle égrenait des mots qu'il ressassait en boucle,

Comme un disque rayé, qu'elle aimait autrefois,
Du temps où tout était possible et hors la loi,
Du temps où rien aux rêves ne dressait obstacle,
Du temps où dans ses bulles dansait leur spectacle,

Leur tragi-comédie, elle en vraie Bérénice,
Lui perdu en des rôles poursuivant le vent
De ses désirs, au nom d'inconstance et caprice...

Mais d'autres mots tournaient :
« Vos poèmes me portent... 
Vous me manquez... besoin de vous... Je vous lirai...»

Vaincu et sans appel, encore il écrirait.

11 (vendredi 14 novembre, 16h09)

Il écrirait sa vérité. Elle passait par ses colères.
Calme est la mer l'instant d'avant, quand gronde en l'air
Déjà son ouragan, soulevant des bas fonds
Les lames de la haine et la vague au plafond

D'un esprit délirant d'être avec et sans toi,
D'être avec et sans voix, sans vue sur l'horizon,
Sans voile à sa coquille et perdu sous son toit,
Mis aux faire, aux barreaux de sa forge en prison.

La femme de marin tricote un pull-over.
Comme elle, lui attend... Godote aura ses vers,
Et lui ses vérités, sévérité d'un monde

Sans pitié. Pis, il ne sait pourquoi, mais l'épie,
Dans sa nuit de papier, trimant sur son démon,
Se maudissant poète : à quoi bon nous rimons ?

12 (dimanche 16 novembre, 12h00)

N'est-il qu'un livre ami, grand ouvert sur son rêve
Et fermé à sa vie ? Rangée ? Hors de danger ? 
Son crayon est-il vain contre un présent de glaive
Sur les sens ? Espérance, espèce protégée...

Il brûlerait ses vers, nu en place de grève,
À l'aube où le jour lève une nuit enragée
Sous une lune bleue, blanche et noir, et sans trêve :
L'une est deux sur la dune, où nul n'est étranger 

Au partage du vent. La mer danse aujourd'hui
Sous les cieux d'une époque où les yeux du voyant 
Croisent ceux d'une fille au soleil de minuit, 

Sur un banc à midi, fée des métamorphoses,
Serein en les mots dits, sirène du jeudi...
Douze heures ont sonné, c'est du sonnet la pause.
 

FoSoBo, 22 septembre 2008, 21h13,  PRINCIPES DE RÉALITÉ

« SURRÉALISTE ! »

On n'a jamais vu
Autant de poètes
Qu'au temps d'internet

Aucune bévue
Personne ne pète
Plus beau que son culte

Tant de vers si chauds
Que le vernis sot
Rime au froid soleil
Avec doigt dans l'oeil

Reality show
Prime time and so
Poème à l'orteil
Taylor alors paye

FoSoBo, 21 septembre 2008, 19h24, GRAVES GROOVES

AILLEURS...

... si j'y suis

Viens voir l'ailleurs
Si je n'y suis
Ce n'est qu'ici

Bah ! Où j'essuie
L'arme des pleurs
Parfois aussi

L'art de mes leurres
Quand je m'essaie
À sonner l'heure
Car je ne sais

Ce qui t'enfuit
D'être si proche
Ni ce qui cloche
Et qui m'en suit

Ailleurs, 15 septembre 2008, 14h02

ANTIPODES

Je vais loin de l'enfer
De l'injonction à faire
Un petit monde en soi
Et de si peu de poids

Caprice à satisfaire
Pour le seul manque offert
D'un art cuit du je-moi
À l'égotique émoi

Je rêvais du contraire
Que j'ai cédé sans vie
À mesquines envies

D'être sous le paraître,
De si fière inconstance,
Mieux qu'une inconsistance

FoSoBo, 25 juin 23h20 PRINCIPES DE RÉALITÉ, septembre 2007 - mai 2008

DE LA MISÈRE EN MILIEU MOYEN
Mal armé de ses faux désirs,
Au hasard on jette ses dés
Sous les roues d'un train de loisirs
Qui vite déraille vidé

De marchandises sans plaisir,
Pour celui de ne pas s'aider
Au coût d'un effort pour saisir
La règle d'un jeu bien fondée...
 
Roule triste jeunesse,
Mise sur ta détresse,
En paris dérisoires,
 
Un espoir illusoire
Au si clair résultat :
Ta misère en l'état

FoSoBo, 24-25 juin, 23h56  > VOL QUAND ? Juin 2008...

MÉTÉO
Deux grenouilles tombent dans une jarre de lait. Elle ne peuvent remonter, les bords sont trop glissants... La première, anticipant une mort lente et inéluctable, se laisse couler et se noie. La seconde, devant cette même mort, se débat, remuant bras et jambes, tentant de sauter etc... L'énergie du désespoir... Elle remue tant et si bien qu'à force de battre le lait, elle le change en beurre... Et donc peut prendre appui pour bondir hors de la jarre...
J'ai cassé mon ombrelle
En tapinois
Sans yeux, triste fidèle,
Et meurt se noie
 
La plus belle grenouille
Dans un bouillon de nouilles
À la noix
 
De ne faire son beurre
Quand en est venue l'heure
Et la foi
 
Je cherche le lieu d'elle
Où je suis moi
Sans dieu, à tire d'ailes,
Émeute émoi
« Le composé émeute (esmote, puis esmuete) vient d'un participe passé exmovita, d'émouvoir (forme non attestée mais reconstituée), devenu un nom, qui signifie émoi puis émeute au sens actuel du mot de soulèvement populaire. L'ancienne forme de meute, muette (attestée au XIIe siècle), a désigné plus tard (1740, dictionnaire de l'Académie) un logis pour les chiens de chasse. Il existe à Paris un château de la Muette qui a donné son nom à un quartier et à une station de métro. On ne confondra pas ce mot avec le féminin de muet, qui vient de mutus, privé de parole. Autres mots de la même famille : mutin, mutinerie, (se) mutiner. » Source, Importance des familles

Ailleurs, 20 juin, 18h16 > VOL QUAND ? Juin 2008...

AUF ET BING !

Tout a changé tout à changer...
Les casseroles bien rangées
Font leur ding ding à la cuisine,
Le chagrin rend dingue à l'usine,

On y gagne ses sous pour manger
On y perd son temps, managé,
Encodé "sociale machine"
Sur la courbe de son échine,

Valeur d'ennui mis à l'ouvrage
Pour le prix de son esclavage
Et prime en sus pour la fermer...

C'est dur mais ça durera tant
Que les foules n'auront des dents
Pour briser leurs chiens et leurs chaînes

AUF  : Allemand, particule indiquant généralement un mouvement vers le haut. AUF ! = DEBOUT !
AUFHEBUNG : En gros, abolir en conservant, dans la dialectique de HEGEL
AUHEBEN Journal et groupe de théoriciens communistes anglais

 
Ailleurs, 20 juin, 12h40
PURG(e)A(léa)TOIRE
« On doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui naît de tendresse, et pour les autres une pitié qui naît de mépris.» Blaise PASCAL
Le faux mépris d'un faible
Mérite pitié plus que haine.
Il faut aider le désarmé
À ne point se désamourer

De lui autant que de soi-même,
Offrir à ce qu'en lui l'on aime
La chance un jour de s'emparer
Du don jeté dans l'abîme infirmé.

(La taupe alors creuse en patience
Un tunnel pour sortir du silence
De tombe où le coeur a sombré

D'un Phénix en Icare brûlant
Cent fois son zèle en ses élans
Cognés au plafond de son ciel)
 
FoSoBo, 19 juin, 22h48, Ailleurs, 15h28 > VOL QUAND ? Juin 2008...
LE BONHEUR EN AMONT

L'aboli me parcourt
Sans me prendre de court
Abattant les cloisons
Et le doute en prison

Qui tuait mon espoir
De voir clair dans le noir
Le secret dont hérite
Un coeur qui va si vite

D'une belle étrangère
À la robe légère
Au plaisir sans attente

Autant que faire peut
Autant que dure peu
Le temps d'être vivant

LA TUMEUR EN AVAL

La folie suit son court
Coule en lui sans secours
Mais il boit sans raison
Les gouttes du poison

Qui tueront tout espoir
De percer dans le noir
Le secret qui habite
Un coeur qui bat trop vite

Dans sa chair étrangère
Qu'une descente allège
Du poids d'être vivante

Autant que faire peut
Autant que dure peu
Le temps mis hors d'attente

110  FoSoBo, 15 juin 2008, 18h07 > VOL QUAND ? Juin 2008...

S'WORDS

    Endimanché dandy manchot
    Du lundi mentant show
    Au mercredi chômé
    Le sang chaud désormais 

    Loin des mais, des mémés, 
    Des toutous, des momies,
    De jeunesse endormie
    D'infâme effet minée,

    Loin des contaminés,
    De leurs contes vomis
    Au bord de la fadaise

    Quand rouges sur la braise
    Du faire les épées
    Tranchent nos destinées

 FoSoBo, 15 juin 2008, 16h18 > VOL QUAND ? Juin 2008...

DÉ-TERMINÉ

Le sol dérobé sans critère,
Le sol retrouvé dans mes cordes,
L'ennui repoussé, délétère,
D’un rêve éthéré en discorde

Limite. Vif du mort à saisir
Pour en sortir, pas de quartier
À la normose, à son délire,
Aucune place de concorde,

Plus d’issue que choisir, sans pitié,
Sans répit, sans repos, sans loisir,
Sans larmes, l'arme de l'amitié 

Contre le vent mauvais porteur de vains espoirs
Où se mêle au mentir-faux l’aplomb
De l'intime aux semelles de plomb.

FoSoBo, 11 juin 2008, 20h14 > VOL QUAND ? Juin 2008...

HANDY-CAP'

Valse blues, à Brownie MacGhee et Sonny Terry, le polio guitariste et l'aveugle à l'harmonica

Nous sommes tous des handicapés
À quêter l'accessibilité 
Sans savoir comment nous garder cap
D'aller loin vivre sans noeuds ni papes 

On a cru et parlé et crié...
On a rien su que faire et prier...
On a rêvé valser Rue de Lappe...
Le passé fait de nous sa retape 

Sur les trottoirs de vente aux gens chers
Prix coûtant, découpés, dés pipés  
Du marché quand on marche à ses pieds


Sans danser la pensée d'en sortir 
Un jour dur de l'urgence à construire  
Sur la ruine détruite du monde 

FoSoBo, 11 juin 2008, 17h08, > VOL QUAND ? Juin 2008...

MON PROBLÈME

Contre Arthur Rimbaud, Ma bohème

Je m'en irai, point hors de la poche crevée;
Mes amis me seront devenus d'idées all, 
L'assaut du ciel amuse, et j'étais si banal;
Ah ! là ! là ! Que de moeurs libérées je vivrai ! 

Ma tunique parlotte et je fais dans mon froc,
Happy poussé d'hardeur, je décroche mes bourses
Des crimes. Ça gamberge en attendant
 la frousse.
Sur la toile idéelle avec rêve flou-floc

Et que j'écouterai, debout fort sur la route 
De l'espoir d'entreprendre et de sauter le
 doute,
Ce rouge sous mon front, contre une vaine peur;

Où, mariant mille lieux au nombre des uniques,
Commun des livres, je chanterai la musique
De nos soupirs pressée, nos mains armant nos coeurs !

 FoSoBo, 11 juin, 13h12 > VOL QUAND ? Juin 2008...

DÉ-STRESSÉ

« Il faut s'endurcir, sans jamais se départir de sa tendresse » Ernesto Che Guevara

Ô fils ténus de nos dé-tresses
Retissez-nous de nos tendresses
La toile à l'horizon plus doux
Que l'enfer sur l'écran du temps fou

Quand le vent tombe de l'histoire,
Au désert mouvant d'illusoire,
Oasis mou, conforts assis
Sur les vains cultes avachis

De la défaite sans promesse
- Pieux combats, fausses victoires
Aux fins à jamais transitoires -

De vaincre la meute des loups 
Par l'émeute à toutes nos faims :
Brûle, volcan de nos parfums !

105 Ailleurs, 3 juin, 14h02 - FoSobo, 7 juin, 13h30 > VOL QUAND ? Juin 2008...

DÉ-LIMITÉ

Généralement, un arbre ayant du lierre meurt entre 50 et 100 ans. Cela laisse généralement le temps à l'arbre pour semer d'autres graines qui auront germé.

Ce que tu perçois qu'il ne peut saisir,
Dis-le sans espoir que le sourd l'entende.
Qui se défend déformant à plaisir
Ne vaut pas la main que tu lui tendes. 

Qui s'arrange à saisir de travers,
Prends garde au flou de ses raisons,
Changeantes cent fois la saison
Sur son trapèze de pervers.

Qui s'oblige à tout justifier 
Tombera se prenant les pieds,
Du haut discours contradictoire,
Qu'il revendique péremptoire,

Au bas de ses capacités,
Principe de réalité.
  

Ici et là, 7 juin 2008, 00h00 > SOUFFLE AU COEUR, août 2007- juin 2008

LA VALSE DE LA PENDULE ÉPERDUE

Valse swing à 9/8, à la Max Roach - Jo Privat, tempo medium-lent

« On prétend que les querelles entre amants ressoudent l'amour. En réalité, elles créent des fêlures que rien ne ressoude » Le démon du bien, H. de Montherlant

Berce mon âme au fonds de ce puits,
À douleur coule des yeux myrtilles
Une larme ombre de sang bleu-nuit
Quand sa main croit serrer une bille,

Douce pierre d'eau pâle qui luit
D'un éclat au parfum de vanille,
Elle entend l'écho d'un rêve enfoui
Où gémit un sanglot de Camille.

Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
Au besoin pour vivre de penser.

Elle ébauche un pas deux... Minuit sonne !
Elle fuit, d'un pas sûr de verser
Dans sa décadence cadencée.

LA VALSE SUSPENDUE

(variante deux tercets)

Je la prends par la taille et fredonne
Une valse sans mot pour danser
À la vie sur l'envie sans penser

Elle ébauche un pas deux puis trois... stop !
L'alarme du bourdon vient casser
Trop tôt notre élan mal cadencé

Ici et là, 6 juin 2008, 11h50

FoSoBo, 2 juin 2008 12h04 - 8 juin, 15h37- 13 juin 17h17, VOL QUAND ? Juin 2008...

DÉS-ENFERMÉS

L'enfer me ment si ce n'est moi
Qui jette ses dés au hasard
Geste concédé à l'émoi
Jusqu'à y bazarder ses arts

L'enfermement si ce n'est toi
C'est donc un ami sans César
Ton frère ou ta soeur qui nettoie
D'un coup de torchon en blizzard

Lent ferment de belle amitié
Bradée pour de justes querelles
En purs chagrins et sans pitié

M'enferre. Qu'en faire ? Qu'en taire ?
Ont raison de toi, son coeur, elle...
À l'étroit dans ses rêves sans terre.

FoSoBo, 2 juin 2008, 2h05 > VOL QUAND ? Juin 2008...

DÉ-COLLAGE  

Je suis l'avion de mes désirs  
Prisonniers de son fuselage 
Sur une piste qu'use l'âge  
Et tournent court mes vains loisirs.  

Je suis champion pour obscurcir
Les horizons d'un décalage
Entre collage et décollage
Sous le ciel que je sais noircir.  

J'ai la passion du bavardage  
Pour ne rien faire que saisir  
Ce qui se joue à déjouer  

Les enjeux de ce cafouillage 
Où je semble nouer à plaisir
Les fils de nos vies tressées.

FoSoBo, 1er juin 21h04, SOUFFLE AU COEUR, août 2007- juin 2008

DEUIL POUR DEUIL

Mais tu ne viendras plus...
Ne me parleras plus...
Je perds l'inconsolable...
Et plus qu'un doute saisissable,

Je porte en déshonneur
Un souvenir d'orage au silence menant,
Sur tes traces fantômes,

Couper mon souffle au coeur,
En deuil de mon bonheur 
Que tu faisais venant...

Je brûlerai le temps,
Sautant les ans les heures,
Mais sans compter les jours,
J'attendrai ton retour !

100 Ailleurs, 29 mai 2008, 13h03 > PRINCIPES DE RÉALITÉ, septembre 2007 - mai 2008

À LA RAMASSE

On a peur de sa vérité
Autant que de ceux qui la disent
Et jugeant d'immédiaté,
On la fuit, sans garde à la crise.

On ne se pose de questions
Qu'en supposant la solution
Présentant la facilité
D'être gérable à moins coûter.

On croit investir l'avenir
Tout en préparant sa ramasse
Dans un mirage à investir.

Demain est là. On en est las.
Sous ses jolis habits d'hier,
On préfère encor ses oeillères.

Ailleurs, 29 mai 2008, 13h03

99 Ailleurs, 26 mai 2008, 16h00, PRINCIPES DE RÉALITÉ, septembre 2007...

À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE

(de l'âme à son poète)

À chaque jour suffit sa peine
De celle que tu fais à celle qu'on te fait
Où crois-tu que cela nous mène ?
Demain le chante, aucun câlin ne rend parfait.

Il est temps que tu te reprennes,
Ta vie va s'arrêter, noire au fond d'un café.
Tourne tourne ton coeur à la traîne,
En valse lente, accords mineurs, génial effet !

Le temps nous ronge de misères...
Béats bas de saoulantes prières...
Chacun poursuit son ombre inspirée des nuages, bof !

Et chaque vie subit sa haine,
De promesses vaincues en faiblesses vécues,
Seules pour seuls. Tomber debout c'est pas de bol !

Ailleurs, 26 mai, 16h00-23h56

98 Ailleurs, 24 mai 2008, 9h34,  SOUFFLE AU COEUR...

BLUES COULEURS

Oh qu'elle est loin la mer et qu'il est bleu mon coeur
Que ce printemps est vert et ne sont mes vers beaux
Ni menteurs ni fidèles, à traîner sous Rimbaud

Leur cha'ba'da d'antan où l'on entend que l'air
Ne fait pas la chanson ni le son d'un Parker
Ni le chant d'un oiseau en plein vol sur le dos,
Ni la chute promise au mépris des tombeaux

Oh qu'elle est loin la mer et si moche l'amour
En cage de vertu, verre sécuritaire
A briser seul à seuls, art révolutionnaire

Oh qu'il est bleu mon coeur et qu'il est clair mon blues
Serais-je le marron de mon nègre trop noir
Suis-je un autre de moi si je ne sais pas voir
Nos couleurs partagées dans la terreur du rouge ?

97 FoSoBo, 29 février 2008, 16h45,  SOUFFLE AU COEUR...

IL NE BOUGE PAS

« - Allons-y. (Ils ne bougent pas) » Becket, En attendant Godot,

Il n'a connu de vrais voyages
qu'au bord d'amères destinées,
En vers impairs fait ses bagages
dans son intérieur où tourner

Ce monde qui le boit, hors d'âge,
dont il sonde un compte à miner,
en rimant déminant l'outrage
d'être arrimé nu, sous son nez

Le nombril fou sur nombre d'îles,
oiseau échoué de vains zèles
à traverser ses infinis

Sans partir que de lire en lyre
toujours désarmé devant celle
dont la jouvence le punit

96 FoSoBo, 24 janvier 2008, 8h53/28 janvier 19h33, PRINCIPES DE RÉALITÉ, septembre 2007...

TERME ET CHUTE

Chanson (choro en valse lente)

Dans la chambre accouchée d'elle une femme enfante
Comme un poison dans l'eau de son lit sous la mer
Ses yeux ne sont pas bleus mais dans le noir ouverts
Et son coeur alangui rêve une forme absente

Dans la chambre à côté un homme en choro lent
Valse en rond dans sa vie, ni aigri ni amer
Mais dans son âme il pleut les larmes à l'envers
D'un corps qu'il a noyé en brassant sous le vent

Il n'y a rien à dire il fait froid c'est l'hiver
Et son mal à guérir quand le printemps revient
Draps dessus sans dessous il ferait beau demain

La défaite est acquise et tout est à refaire
La mort du prolétaire et l'amour sur la terre
L'éternité c'est elle et lui tels mais sans mains

95 FoSoBo, 17 octobre 2007, 22h22, PRINCIPES DE RÉALITÉ...

MISÈRE DU TEMPS SOCIAL
 
C'est l'ami du travail,
l'ennemi de nos pas
qu'il compte où que l'on aille
de naissance à trépas
 
Mort à ce temps social !
à ses cadrans pour crans,
pseudos du capital,
à sa cadence en rangs
 
Alignés réguliers,
égrenés singuliers,
et sans fête commune
que le viol de ses règles
en volant dans le vent
qu'elle souffle devant

94 Ailleurs, 8 octobre, 14h11, SOUFFLE AU COEUR, août 2007...

ATTENDRE RIEN

N'attendre rien
ni d'elle ni de moi
et faire de l'émoi
un message à nos biens

N'attendre rien
que de mon seul effroi
sans elle dans le froid
des jours des nuits combien

Je l'ai voulue sereine,
poussée à la sirène
hantant mon désarroi

Je lui veux un bonheur,
à connaître sans peur
qu'il advienne hors de moi

93 Ailleurs, 8 octobre, 12h22, SOUFFLE AU COEUR, août 2007...

LE SILENCE

Quand parler ne peut plus rien dire
quand l'interdit saisit l'écrire
contre la mort encore demeure
la poésie des mots qui pleurent

Submergé de chagrin je me noie
dans le miroir où je ne vois
que mon crime envers elle
et cette impasse sans appel

De silences croisés
sur des égos brisés
dans l'insondable absurde

Ce n'est pas elle que j'implore
ni à elle à donner l'accord
au pardon impossible en moi

92 FoSoBo, 16 septembre 2007, 10h51, PRINCIPES DE RÉALITÉ...

LES MOTS POUR LE DIRE

(Misère de la raison, 2)

Aux vrais amis

La femme est le présent de l'homme
en ses maux retournant les cartes
du monde échu tel une pomme
de Newton sous le vœu de Descartes

Des mots la femme nous écarte,
du désespoir de rester comme
défilant vains sous des pancartes

L'Homme n'existe pas il n'est
jamais que le rêve de rien
la vanne essence où la foi naît

De renaître une fois pour toutes
emphase de la société
au passé d'une humanité
promise au futur en déroute

Note : dans ce poème, dont le titre reprend celui du best seller de Marie Cardinal, je règle mes comptes avec le rationnalisme, l'humanisme théorique, l'idéalisme et son romantisme, le féminisme orthodoxe et le subjectivisme militant, renvoyant à Aragon (« La femme est l'avenir de l'homme ») et Lacan (« LA femme n'existe pas »). 

91 RER B, 10 septembre 2007, 18h07, PRINCIPES DE RÉALITÉ...

MISÈRE DE LA RAISON
A Max Roach
(Valse lente, contre toutes Lumières)
La raison sonne l'arrêt des songes
arraisonne les sens et les ronge,
La tête s'abandonne au cafard
d'un désir qu'il broie en cauchemar
 
L'autophage assaisonne et puis mange
ce que fou l'amour change et dérange
en jetant son pavé dans la mare
où le sang se retourne et l'égare
 
Comme les choses et non les mots,
corps jamais qui ne seront plus beaux
qu'à nos yeux fuyant les faux regards
 
De ce monde ignorant ce qu'il est
pour croire que serait aussi laid
où nous porte quand l'ardeur envole

90 FoSoBo, 8 septembre 2007, 12h31

DÉVELOPPEMENT DURABLE

(Valse classique)

Ma douce ô ma patience ô ma délicieuse,
Sur mon sein reposée paraissant si heureuse,
Et ma main caressant ton ovale de fée,
Sur ton coeur affirmé dans cet accord parfait

Battant le temps de la valse silencieuse
Que danse à pas si lents notre vie amoureuse,
J'ai vu mon avenir loin du destin d'Orphée
S'ouvrir sous le velours de tes paupières closes.

J'ai su qu'entre nous deux meurent tous les mensonges
Quand enfin ton visage aussi vrai que mes songes
Nos rêves a tissés dans la force des choses.

Ma belle ô mon aimée sens-tu ce que tu fais
Á l'autre que je suis toi m'aimant devenu ?
Là où tu es déjà je nous ai reconnus.

89 RER B, 6 septembre 2007, 8h53, SOUFFLE AU COEUR, août 2007... 

NIGHT AND DAY

Nuit de l'ambivalence
où mon envie balance
entre elle et la folie
qui tangue sur mon lit

Le jour renoue les sens
appelant nos jouissances
à libérer la vie
de la mélancolie

Ai-je donné mes gages
pour qu'elle n'y engage
qu'un trouble sentiment ?

Sans l'aimer pas de peur
qui brise tant d'ardeur
sur mon miroir qui ment 
 

88 RER B, 24 août 2007, 9h16 SOUFFLE AU COEUR, août 2007... 

LE DROIT AU BONHEUR

Cabinet des desseins
esquissant leurs hasards
ils croquaient leurs destins
cachés sous les beaux arts

Ils envoyaient en l'air
leurs papiers officiels
pour graver dans la terre
le dessin de leur ciel

Elle devenait belle
aux creux de ses discours
qu'il aurait voulu taire
qu'elle vienne au plus court.

Ils inventaient le bonheur comme
un baiser au vent dans la main

87 FoSoBo, 15 août 2007, 22h03, SOUFFLE AU COEUR, août 2007... 

Ô COMBIEN NOS DÉSIRS SONT DÉSORDRE

Pas très malin un Pygmalion
souffrait d'une rage dedans

Chasseur chaste et pygmée, pas lion,
il banda sa flèche à deux dents

Sur les dessous d’une tigresse
qui avait des boutons sur les fesses

C’est là qu’un orage surgit
et qu’au lieu de rugir il rougit
devant la féline alanguie

Les faits sont là l’effet aussi
elle oublia ses éruptions
et lui de dents ses soucis

86 FoSoBo, 11 août 2007, 16h27, SOUFFLE AU COEUR, août 2007... 

LE FEU AUX POUDRES

Tu avais tu as tu auras
un oeil de braise au vent d'aura
l'autre en caresse de velour
poudre à canon, larmes, bravoure

Que n'ai-je vu alors ah !
cette neige brûlant nos ra-
ges communes en mal d'amour
usées des mots de tous les jours

Un bel hasard brise l'ennui
de n'être pas l'un l'une ensemble
pour naître enfin où nous ressemble

Une vie sortie de la nuit
du travail à payer son pain
et des heures passées sans faim

85 FoSoBo, 10 août 2007, 2h23, SOUFFLE AU COEUR, août 2007... 

VAS-Y !

Si les mots pouvaient
face au vent mauvais
devenir des dieux
ils auraient tes yeux

Ils mettraient le feu
aux fesses de ceux
qui ne disent pas
ce qu'ils pensent bas

Si le vent soufflait
passant par ta bouche
sans me dégonfler 

Sans vain préambule
on s'envolerait
par les mots en bulle

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