(J moins 147)
QUAND LE PLAISIR S’IMPOSE QUI
FERAIT LE PROCES DU BONHEUR
MINUSCULE DANS LA BOUTEILLE
MONTE LA GRANDE MARÉE L’HO
NNEUR EST SACRIFIÉ DANS LA CHAMBRE
AUX PORTES DE BASTILLE TOURNE
ARAGON CHANTE ARAGON CHANTELa commission considère que, par les thèmes traités, les opinions diverses – voire opposées- émises, la tribune de discussion reflète le débat en cours
L'HUMANITÉ, 6 novembre 1990
La parole est à L
si vous écrivez de façon telle que seuls les gens rompus à ce genre d’exercice sont en mesure de vous suivre
(J moins 146)
CE QUI BOUGE DANS LA JEUNESSE
NOUS ÉCRIT LA LUMIERE POUR
PEU SUR L’ÉCRAN BLEU DE LA MORT
BASTILLE UNE FILLE AUJOURD’HUI
çA TOURNE çA TOURNE çA TOURNE
L’ÉCRITURE DES MOTS ET PUIS
L’HISTOIRE EST UN PÉTARD MOUILLÉLa parole est à Jean-Pierre Gabriel, cellule Max-Barel (Alsthom Mâcon), section du Mâconnais, fédération de Saône-et-Loire
L'HUMANITÉ, 7 novembre 1990
cela dit, appelons un chat un chat
La parole est à K
la souffrance est la Grande Ecole de l’égocentrisme
(J moins 145)
FEMME FEMME DE LA HAVANE
CATHERINE RUINEUSE ATTENTE
ÉVASION MENSONGERE SIMPLE
CAPITULER N’HONORE PAS
LA VARIABLE GÉOMÉTRIE
DE LA MORALE OCCIDENTALE
AUX IDÉES LARGES ET NOYÉESLa parole est à Jean-jacques Goblot, cellule des universités, LyonII-Lyon III, section des universités, fédération du Rhône
L'HUMANITÉ, 8 novembre 1990
en demandant cela, est-ce que je me demande que nous renoncions si peu que ce soit à la lucidité pour chausser des lunettes roses
La parole est à K
quand un verre se casse, cela porte bonheur. Quand un miroir se brise, on peut s’attendre à sept ans de malheur. Et quand des lunettes volent en éclat
(J moins 144)
LA PAROLE EST AUX LECTEURS AU
BOUT DU CIEL LA PAROLE EST AUX
LECTEURS RÊVEZ LA PAROLE EST
LE MONDE VU DEPUIS LES LEC
TEURS BAROQUE OBJET DE MES NUITS
CHASSEZ L’INDIFFÉRENCE LA
RESPIREZ DES CHOIX IMPOSSIBLESLa parole est à Olivier Gebumrer, cellule Joliot-Curie, section Strasbourg centre, fédération du Bas-Rhin
L'HUMANITÉ, 9 novembre 1990
le ‘centralisme démocratique’, comme expression, n’évoque pas Ronsard, j’en conviens
La parole est à K
ils le récitaient au cours de leurs promenades, en accentuant démesurément toutes les syllabes toniques et en marchant au rythme du poème
(J moins 144)
TÔT LE MATIN UNE LUEUR
L’ESPRIT AU JOURNAL EN PÂtURE
DANS LE NOIR A TÂTONS L’HISTOIRE
MENACE LE TAM-TAM DES SIGNES
LES PÉRILS SONT EN HABIT BLANC
MOTS CROISÉS TRAVAILLER DÉTRUIRE
LE BLEU QUI NOUS MANQUE EST MUETLa parole est à Lucien Sève, cellule Van-Troi, section de Bagneux, fédération des Hauts-de-Seine
L'HUMANITÉ, 10 novembre 1990
la clef, n’est-ce pas justement une autre façon de construire la perspective au quotidien
La parole est à K
le geste du désir d’immortalité ne connaît que deux points de repère : le moi, ici, et l’horizon, là-bas ; et deux notions seulement : l’absolu qu’est le moi et l’absolu qu’est le monde
(huit cent cinquante huitième nuit)
C’est aujourd’hui dimanche
(J moins 141)
MARCHE DANS LES BAISERS DU SI
LENCE AU VERT CIMETIERE Où TOMBE
LA LUNE COMME UN OISEAU SOUS
LE VENT DES NUAGES ÉLU
ARD TOUCHE ENCORE AU FUTUR S’IN
QUIETE PICASSO DANS LA VILLE
UN RIRE HEUREUX VENU DU DIABLELa parole est à Denis Cohen, cellule Kanapa, section de Boulogne, fédération des Hauts-de-Seine
L'HUMANITÉ, 11 novembre 1990
les enjeux sont considérables
La parole est à L
j’ai pratiqué plusieurs années d’écriture avec un orgueil naïf, comme si j’avais cru que le poète, vrai magicien du langage a le don de régénérer les choses en les introduisant dans des fictions séduisantes aussi loin que puisse aller leur noirceur, et, par l’expression lyrique fondée sur un déploiement effréné du je, d’élever à hauteur de mythe les sentiments que n’importe quel individu conscient n’a pas besoin de romantisme pour éprouver : se sentir démuni autant qu’un exilé, appréhender la mort, aimer