Chapitre 9

(J moins 119)


CONTE A REBOURS
MOROSE MO
ROSE MOROSE
DE L’AVANT TUR
BULENCE CUL
TURELLE OU TOUT
BOUDE LA MORT

La parole est à Marcel Alory, cellule Henri-Barbusse, section de Saint-Brieuc, fédération des Côtes-d’Armor

L'HUMANITÉ, 4 décembre 1990

en sautant par-dessus des tas de décombres 

La parole est à K

même après la mort, il m’a été difficile de me résigner à n’être plus. C’est très bizarre, vous savez. Être mortel est l’expérience humaine la plus élémentaire, et pourtant l’homme n’a jamais été en mesure de l’accepter, de la comprendre, de se comporter en conséquence. L’homme ne sait pas être mortel. Et quand il est mort, il ne sait même pas être mort.

 

(J moins 118)


PLACE VENDÔME
A PETITS PAS
UN RÊVE PASSE
EN QUÊTE D’HOMME
RETOUR COUP DUR
D’ARGENT D’URGENCE
ET SANS AMOUR

La parole est à Jean-Claude Graziani, cellule Pietranera, section San Martino, fédération d

L'HUMANITÉ, 5 décembre 1990

l’esprit brouillé, confus, plein de pourquoi, de comment

La parole est à K

je ne peux me défaire de l’idée, dit-il, que dans la vie humaine la coïncidence n’est pas régie par le calcul des probabilités. Je veux dire par là que nous sommes souvent confrontés à des hasards si improbables qu’ils n’ont aucune justification mathématique

 

(J moins 117)


LES MOTS POUR DIRE
TOUS LES GOÛTS SONT
ALIMENTAIRES
COMPTES EN CON
SCIENCE A REMPLIR
PENSÉE D’ENFER
ÉCHEC AU FOU

La parole est à Fabienne Brocail, cellule de Jouy-le Châtel, section de Nangis, fédération de Seine-et-Marne

L'HUMANITÉ, 6 décembre 1990

que de questions, que de soucis, que faire

La parole est à L

science – sur l’essentiel, hélas ! elle est silence

 

(J moins 116)


CONTINUE L’IN
CONNUE DU SENS
FUNESTE CRISE
C’EST A LA UNE
COMME UN SILENCE
QUE LA VIE VISE
PÉRIPÉTIE

La parole est à Marcel Thomas, cellule de Varaihon, section de Saintes, fédération de la Charente-Maritime

L'HUMANITÉ, 7 décembre 1990

n’est-ce pas là que se situe l’essence du retard

La parole est à L

ce qui voudrait dire que, du moins en des cas privilégiés, la langue dont nous usons concorde avec ce que les choses sont en vrai

 

(J moins 115)


LENDEMAIN DE
MAIN DANS LE FRUIT
Où LA VOIX SOURDE
BOUCHE A L’OREILLE
LA NATURE AIME
LA DIFFÉRENCE
EN HABIT VERT

La commission communique : … La commission a veillé à ce que le déroulement de la tribune reflète au mieux l’échange d’idées… Il n’a pas été possible de publier un nombre plus important de contributions. La commission les a toutes lues

L'HUMANITÉ, 8 décembre 1990

La parole est à L

car, n’aimant pas plus la tour d’ivoire que la place publique, je répugne autant qu’à la littérature dite « engagée », qui se noie presque infailliblement dans une prosaïque utilitaire, à celle qui à l’autre extrême (traiter le langage sous l’unique angle de la création) se dissout facilement dans l’incompréhensible

 

(huit cent quatre-vingt-sixième nuit)

C’est aujourd’hui dimanche

 

(J moins 113)


LES MOTS PASSANT
SONT MIS EN QUATRE
CROISÉS DE SANG
LA NEIGE SOMBRE
MOHAMED NOUS
SERONS PLUS HEUR
EUX DANS LA RUE

(TADEUSZ KANTOR n’EST pas MORT)

NUMÉRO SPÉCIAL POUR LES 70 ANS DE L’HUMANITÉ (une photo représentant deux vieillards avec des chapeaux, des sourires intérieurs et des yeux pétillants, en conversation devant un rayonnage de livres)

A la librairie La Hune, l’événement du 21 mai 1981 : plutôt que le sacre du Président au Panthéon, les retrouvailles de deux surréalistes.. Aragon et Soupault

L'HUMANITÉ, 10 décembre 1990

La parole est à L

amitié : admet-elle jamais l’à moitié

IndexARAGON Louis (écrivain) ; KANTOR Tadeusz (poète, homme de théâtre) ; SOUPAULT Philippe (écrivain)
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