POSES &NTRE PAUSES, juillet-septembre 2006
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PLAN DU SITE INDEX

Ouvert le 26 juillet 2006, suite des rubriques de l'anti-journal à CONTREJOURS commencé en septembre 2004. Fermé le 3 octobre 2006.

Mes interventions politiques ou théoriques s'inscrivent depuis 2005 dans les problématiques de la communisation. Voir a-COMMUNISME

NEW Courriels du choeur : adressez à patlotchatfree.fr (at = @) vos réactions, propositions, protestations, insultes,  menaces, etc. Je publierai les meilleures et les pires...

Pensée sans jour = jour sans penser = L'Humanité du 30 sept. = Le défi d’un plein emploi planétaire  = Sans blague ?! Toujours à l'avant-garde, les camarades = l'exploitation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes !

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30 septembre

Abbey indispensable, naturally > PAUSE  18 juillet 2004 PEOPLE IN ME, JAZZ SUR PAROLES

L'andouillette-cancoillote au vin blanc, de Patlotch

Alors tu prends le metton
Que tu verses dans le caquelon
Avec de l’ail, avec du beurre
Avec ton manche, avec ton cœur
Il faut touiller, ça c’est sûr
Sinon ça d’vient d’la confiture
La cancoillotte, c’est tout un art
Il faut rien laisser au hasard

Hubert-Félix THIEFAINE

On avance que par ses erreurs disait Karl Popper, et donc mes andouillettes se caractérisent historiquement, depuis des lustres, par les échecs autant que par les réussites de mes tentatives culinaires dont je suis généralement le seul cobaye dès qu'il s'agit d'abats ou de cochonailles, donc le seul juge et parti, dans une proportion inconnue et insondable (v'la au moins une production sociale qui échappe aux enquêtes d'opinion, témoignant de l'immédiateté sociale déjà présente en tant que présupposé du communisme dans le capitalisme nous subordînant dur : preuve et annonce par la bouffe - non pas la bonne selon Bové).

Donc, une de mes recettes : andouillette pas trop merdique (mieux vaut cuisiner avec de bons produits, c'est pas un scoop ah aha aha aha ha). Ladite ou les couper en rondins de deux à trois centimètres d'épaisseur. Les saisir, poêle très chaude, en compagnie de ronds d'oignons frais, et les griller de part et d'autre à feu vif sans ajout de gras plus que nécessaire. Le temps qu'il faut pour boire ou refroidir un canon, puis déglacer au vin blanc (sec et fruité, un Mâcon est idéal, mais essayer d'autres, un blanc de table peut s'avérer meilleur qu'un vin de choix et coûteux, à la cuisson). Selon le goût, faire fondre au choix, dans le liquide amical, avant sa totale absorbtion/évaporation immaneuse ou transcendantesque : crème fraiche, roquefort ou tout autre fromage concentré. Ce soir ce fut cancoillote à l'ail. La prochaine fois j'essaye au nato japonais (soja fermenté). J'hésite encore à le flamber au saké, là, ça bascule au niveau du vécu culturel, c'est comme la théorie, quand elle se veut mondiale. Accompagner de riz durable ou de blé empâté bas (ou haut), mais là encore, rien d'un en-choix commun ni démocratique dans le temps et l'espace : choisir, c'est ne pas renoncer.

Rupture avec Meeting/Théorie communiste, et repositionnement Première partie

Les problématiques de la communisation telles que je les entrevois n'entrent plus dans le champ fermé, aussitôt qu'ouvert, par Meeting.

« ...Ce que l’on appelle l’opinion commune est, à y bien regarder, l’opinion de deux ou trois personnes ; et nous pourrions nous en convaincre si seulement nous observions comment naît une telle opinion. [Comme pour le ragot], nous verrions alors que ce sont deux ou trois personnes qui l’ont admise ou avancée ou affirmée, et qu’on a eu la bienveillance de croire qu’elles l’avaient examinée à fond ; préjugeant de la compétence suffisante de celles-ci, quelques autres se sont mises également à adopter cette opinion ; à leur tour, un grand nombre de personnes se sont fiées à ces dernières, leur paresse [ou séduction] les incitant à croire d’emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner. Ainsi s’est accru de jour en jour le nombre de ces adeptes paresseux et crédules [et séduits] ; car une fois que l’opinion eut pour elle un bon nombre de voix, les suivants ont pensé qu’elle n’avait pu les obtenir que grâce à la justesse de ses fondements. Les autres sont alors contraints de reconnaître ce qui était communément admis pour ne pas être considérés comme des esprits inquiets s’insurgeant contre des opinions universellement admises ou comme des impertinents se croyant plus malins que tout le monde. Adhérer devint alors un devoir. Désormais, le petit nombre de ceux qui sont capables de juger est obligé de se taire ; et ceux qui ont le droit de parler sont ceux qui sont absolument incapables de se forger une opinion et un jugement à eux, et qui ne sont donc que l’écho de l’opinion d’autrui. Ils en sont cependant des défenseurs d’autant plus ardents et plus intolérants. Car ce qu’ils détestent chez celui qui pense autrement, ce n’est pas tant l’opinion différente qu’il prône que l’outrecuidance qu’il y a à vouloir juger par soi-même — ce qu’ils ne font bien sûr jamais eux-mêmes, et dont ils ont conscience dans leur for intérieur. Bref, très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions ; que leur reste-t-il d’autre que de les adopter telles que les autres les leur proposent au lieu de se les forger eux-mêmes? Puisqu’il en est ainsi, que vaut l’opinion de cent millions d’hommes? Autant que, par exemple, un fait historique attesté par cent historiens quand on prouve ensuite qu’ils ont tous copié les uns sur les autres et qu’il apparaît ainsi que tout repose sur les dires d’une seule personne. » SCHOPENHAUER, L'art d'avoir toujours raison, stratagème 30 Autre traduction  En relation  et rappel têtu, Alice Becker-Ho : La fastidieuse bibliographie en fin d'ouvrage, augmentée de l'inévitable index, prouve aujourd'hui, à elle seule, chez les universitaires ou ceux qui veulent s'en donner le genre, le « métier » d'un auteur. Ceux qui donnent des bibliographies n'ont généralement pas lu les livres, et ces bibliographies sont là à l'usage de ceux qui ne les liront pas davantage. Elles prouvent tout au plus que l'ordinateur a été massivement informé; elles sont la caution obligée de toute recherche pour paraître sérieuse. Or, dans tous les ouvrages traitant d'un même sujet, à partir des mêmes sources, on retrouve inlassablement, et plus ou moins bien paraphrasées, les mêmes informations, souvent avec les mêmes mots répercutés à l'infini. Ce qui a été établi par d'autres, sournoisement admis, réapparaît comme autant de trouvailles, sans guillements ni références, et le plus souvent sans faire avancer les connaissances sur le sujet. Mais cela permet d'étendre quantitativement, à très peu de frais, sans se risquer à juger la valeur qualitative de chaque élément évoqué, ni la pertinence de l'usage qui en est fait dans l'ouvrage propre de son «inventeur ». > bistro (autour de l'origine gitane de -) 

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29 septembre

Les résultats se font attendre dans les zones urbaines sensibles, Les Échos, Derek Perrotte

Officiellement, aucun chiffre n'est disponible sur l'évolution du chômage dans les zones urbaines sensibles. Mais sur le terrain, malgré les dispositifs lancés, la situation n'évolue que très lentement.

En visite hier à Melun (Seine- et-Marne) pour rencontrer des jeunes des zones urbaines sensibles (ZUS) et saluer l'installation du premier « groupe solidarité emploi » (GSE), dispositif visant à assurer la coordination sur le terrain des actions, Gérard Larcher, ministre délégué au Travail, a martelé son message : améliorer l'emploi dans les ZUS est « une obsession » du gouvernement.

Développement des zones franches et de l'apprentissage, mobilisation de l'ANPE, placement par des prestataires privés, parrainage, contrats spécifiques (Civis, Pava)... l'Etat affirme jouer de tous les leviers pour inverser la tendance dans ces quartiers où l'on trouve jusqu'à 30 ou 40 % de chômeurs. Pour autant, un an après la vague d'émeutes urbaines, la baisse du chômage a-t-elle profité aux ZUS ?

« Discriminations persistantes »

Officiellement, aucun chiffre récent n'est disponible. Les dernières données remontent à... fin 2004. Etrange atonie statistique pour un sujet « prioritaire ». Sur le terrain, malgré les efforts, salués par les jeunes, des missions locales pour l'emploi, les résultats se font attendre, comme en témoignaient, hier, des demandeurs d'emploi, rappelant au ministre « les centaines de candidatures sans réponse », « le parcours du combattant » et « les discriminations persistantes » auxquels se résume encore leur quotidien. Gérard Larcher en a conscience. « Des quartiers sont encore à la traîne ; maintenant, il faut du concret ! Il faut régler le problème du chômage structurel dans les ZUS avant qu'il ne nous explose à la figure », a-t-il insisté auprès des membres du GSE (ANPE, Unedic, Maison de l'emploi, AFPA, etc.).

« Une goutte d'eau »

Pour autant, difficile d'avancer si les employeurs ne suivent pas le mouvement. « Les entreprises font de grandes opérations de communication, mais très peu d'embauches suivent ! A l'échelle de la problématique, c'est une goutte d'eau », estime Charles Kerchouche, ex-responsable emploi de l'Institut du mécénat de solidarité (IMS). « La crise des banlieues a fait prendre conscience de l'urgence mais a aussi renforcé beaucoup d'employeurs dans leurs préjugés. Il n'y a pas encore de vraie refonte des processus de recrutement permettant d'assurer l'égalité des chances », analyse Saïd Hammouche, d'APC recrutement, cabinet qui accompagne 3.800 jeunes diplômés de quartiers populaires.

En attendant, l'abattement perdure chez les jeunes des ZUS, comme l'a pointé l'un d'eux, hier : « Tout le monde nous dit que nous donner du travail est devenu une priorité. Alors pourquoi a-t-on l'impression que rien ne change ? »

WORDS, WORDS, WORDS ! WHAT THE MATTER ?

L'éloge de la folie

« La Folie parle 
Quels que soient les propos que le monde tienne sur mon compte (car je n'ignore pas combien la Folie est mal famée, même auprès des plus fous), il n'est pas moins vrai que c'est moi, oui, moi seule, qui ai le secret d'égayer les dieux et les hommes. Ce qui le prouve hautement, c'est qu'aussitôt que j'ai paru au milieu de cette nombreuse assemblée pour prendre la parole, une joie extraordinaire a brillé sur toutes les figures. Soudain, vos fronts se sont déridés; vous avez applaudi par des rires si aimables et si joyeux qu'assurément, tous tant que vous êtes, vous me paraissez ivres du nectar des dieux d'Homère, mélangé de népenthès, quand tout à l'heure, sombres et soucieux sur vos bancs, on vous eût pris pour des échappés de l'antre de Trophonius. De même que quand le soleil montre à la terre sa face éclatante et radieuse, ou que, après un rude hiver, le printemps reparaît, ramené par les zéphyrs, tout change aussitôt d'aspect, la nature rajeunie se pare de riantes couleurs; de même, dès que vous m'avez aperçue, vos visages se sont transformés. Ainsi, tandis que d'habiles rhéteurs, par de longs discourts soigneusement préparés, parviennent difficilement à dissiper l'ennui, moi je n'ai eu qu'à me montrer pour en venir à bout. » ERASME § Jérôme BOSCH (La nef des fous)

Ne jamais confier la révolution aux révolutionnaires
Est normal en ce monde celui qu'il ne rend pas fou, mais sage, comme on dit des enfants. Ce monde est d'autant plus fou que la proportion de sages y est grande. Le sage est celui que ce monde n'ennuie pas. Le comble du sage est le révolutionnaire normalisé. Il ne connaît pas l'ennui et ne peut donc nulle part le dissiper, ni sur aucune figure faire briller la joie par sa présence. Le révolutionnaire normalisé est le moins fou et le plus ennuyeux. C'est pourquoi il est le moins apte à faire la révolution, mais le plus porté à la transformer en triste aventure à noyer dans le sang. Avec Pieter BRUEGEL  (La parabole des aveugles "Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou")

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26 septembre

FAIRE LE MÛR

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25 septembre

Discuter dans Meeting le centre de gravité théorique de Théorie communiste, autant vouloir remettre en cause l'autorité du Pape dans l'Eglise catholique. Je prends acte qu'il ne s'agit plus d'y explorer les voies de la communisation, mais d'alimenter de pratiques sélectionnées la théorie de l'écart. Ce sera donc sans moi, car "pour le communisme", j'ai encore besoin de penser.

La condition chinoise, La mise au travail capitaliste à l'âge des réformes (1978-2004), Jean-Louis ROCCA > versé au dossier EXPLOITATION

Patloch consommateur

Trois CD à 6,99 €, ou à voler :

- Mingus * Oh Yeah, 1963 (avec Booker Ervin et Roland Kirk, excusez du peu) Mingus chanteur et pianiste
- OLÉ, Coltrane, 1961
- John Lee Hooker Burning Hell
, 1959

Comme dit l'autre « La formule acoustique est étonnante : au lieu de limiter les possibilités, elle offre à Hooker la possibilité de montrer à quelle point son jeu de guitare est extraordinaire et novateur ! Evidemment, il y aura toujours des genres pour dire "John Lee Hooker en acoustique ? bof ! » Ce qui me frappe, chez Hooker à la guitare acoustique, c'est la parenté avec Jimi Hendricks, à l'acoustique, le travail de la matière du son, que fabrique sur le manche la main gauche, dans son rapport à la voix. Le blues c'est le communisme sans l'électricité !

Légère hausse du travail à temps partiel, La Tribune

Le travail à temps complet concerne 84,6 % du personnel des entreprises de dix salariés et plus en France, selon des chiffres enregistrés à la fin juin 2006 et diffusés vendredi par le ministère de l'Emploi. Le travail à temps complet concerne 84,6 % du personnel des entreprises de dix salariés et plus en France, selon des chiffres enregistrés à la fin juin 2006 et diffusés vendredi par le ministère de l'Emploi. Au cours du deuxième trimestre, 15,4 % des salariés du secteur concurrentiel, hors agriculture, travaillaient à temps partiel, précise la Dares, le département études et recherches du ministère. La tendance est donc à une progression légère - mais quasi continue depuis deux ans - du temps partiel, puisque celui-ci concernait 14,1 % des salariés à la même date en 2004. La proportion de temps partiel grimpe à près d'un salarié sur trois (31,2 %) dans le service aux particuliers et dans le secteur éducation, santé et action sociale (30,8 %). Le temps partiel est aussi une réalité pour près d'un salarié sur cinq dans le service aux entreprises (22,2 %) et dans le commerce (19,6 %). Quant au CDD (contrat à durée déterminée), il concernait, fin juin, 7 % en moyenne du personnel des entreprises de dix salariés et plus, un chiffre relativement stable depuis deux ans.

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23 septembre

"Philosophie marxiste" ou praxis ? Descente de Sève

A propos du texte de Lucien Sève : Sur le dépassement du capitalisme : questions de méthode

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22 septembre

Laurence Parisot écrit aux syndicats sur l'évolution du contrat de travail : Lettre du MEDEF à la CGT, 20 septembre / versé au dossier La revendication de « sécurité sociale professionnelle »

Garo, Deleuze et Marx / Isabelle GARO : « Deleuze, Marx et la révolution : ce que "rester marxiste" veut dire », nov. 2005

Vieux mots tard que j'aimais Quand Lucien SÈVE instruit de subsombtion formelle/réelle et de présupposition... > Sur le dépassement du capitalisme : questions de méthode, déc. 2005

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21 septembre

Scotché à mon devoir internétique (éthique ou tic interne ?), j'accumule, trie et diffuse, bouteilles à la mer, tant et si bien que mon temps s'y perd autant que ma pensée s'y noie en textes trop vite écrits, n'ayant plus assez du premier à consacrer à la seconde. Un sain signe que je me pencherais avec quelque sérieux sur les chantiers théoriques annoncés serait que j'en finisse avec le rythme quotidien de ce site, sans trop me demander si ce serait une bonne nouvelle pour ses visiteurs. Cela ne fait pour moi aucun doute, mais sans garantie que ma production vaudrait alors mieux que ma diffusion d'autres. Choisir c'est renoncer.

Courriels du choeur  La Multinationale – Roman Agonisé Etalages pour un suicide vivant – de la servitude volontaire à la destruction volontaire

Iran : Luttes ouvrières et guerre un article de Wildcat, traduit pour Echanges et mouvement / Versé au dossier GUERRE, STRATÉGIE MILITAIRE (et LUTTE DE CLASSES)

« La revue allemande Wildcat avait publié dans son n° 74 (été 2005) un article sur la situation en Iran après l’élection de Mahmoud Ahmadinejad à la tête de la République islamiste d’Iran qui donnait un aperçu de la situation de la classe ouvrière et des développements récents de la lutte de classes dans ce pays. Nous l’avons traduit dans le n° 115 d’Echanges (p. 34-40)* et un camarade de Marseille avait apporté une précision sur le Parti ouvrier communiste d’Iran dans le n° 116 d’Echanges (p. 38). Dans son n° 76 (printemps 2006), p. 48-53, Wildcat publie un entretien avec le camarade iranien en exil qui avait rédigé le premier article. En voici une traduction française.» Échanges et mouvement, 13 septembre * Cet article : Iran : Tous unis contre le séisme social

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20 septembre

« Libéralisme et capitalisme ne sont pas synonymes » Quelle 'bonne nouvelle' !  , de même que le marxisme politicard est (avec ou sans) pavé de bonnes intentions. Mais à retenir la leçon de ce texte publié en Tribune libre dans l'Humanité, il ne faudrait plus en douter : théorie et idéologie sont synonymes.

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19 septembre

Courriel du choeur Moral Mornal

Anti-CPE, février-avril 2006 Ni patrie, ni frontières N°16-17 diffuse des textes et des réponses à un "questionnaire" / Présentation : "Rêve générale" tracts, analyses et témoignages sur février-avril 2006 / versé au dossier Printemps 2006

Émeutes à Budapest  (quelques infos, dont traductions de Indymedia-Hongrie)

" Autour d'une voiture brûlée, quelques anarchistes content-e-s ("le 18 Septembre") distribuaient des tracts " :
« Dans la République hongroise tout le pouvoir appartient au peuple » (Constitution de la République hongroise)
Les 10 points révolutionnaires
Le 18 septembre 2006 à 23h56
Paix, liberté et entente !
1/ Dissolution du Parlement ! Auto-organisation à la place du gouvernement ! 2/ Démocratie participative ! 3/ Qu'on ramène nos soldats de l'étranger et qu'on renvoie chez eux les soldats étrangers qui sont chez nous ! Paix ! 4/ Des médias libres, indépendants et participatifs ! 5/ Que le fardeau soient partagé par tous ! Suppression du pouvoir du capital et celui des multinationales ! 6/ Economie locale, non aux cultures génétiquement modifiées ! 7/ Ouverture des logements vides inoccupés ! De l'espace communautaires et des foyers aux gens ! 8/ Autonomie des universités ! 9/ Que les servies publiques ne soient pas soumis au profit ! 10/ Une société solidaire à la place de la soumission !
Le groupe de 18 septembre
C'est les jours 1956 !
» Source Indymedia-ParisIDF

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18 septembre

Fonction publique, Etat et Capital Une mystification de l'antilibéralisme

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16 septembre

La croissance française accouche d'emplois précaires, L'Expansion 14 sept. > Versé au dossier Précarisation, flexibilité, "exclusion"...

De la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination, par Rosa Amelia Plumelle-Uribe 

C7H16, recueil de textes et nouvelles autour des émeutes de novembre 2005, et street-cd hip-hop avec Radikal Kroonerz, 3K2N, S.Killa, Scherzo et APE-singe des rues, versé à Révoltes en France novembre 2005

Cette Semaine Le site vient d'être remis à jour N°90, septembre 2006, Sommaire et accès aux textes

L'InfoBlog des Luttes !   Ressources audiovisuelles du Mouvement Social en libre diffusion 

La guerre du Liban prépare-t-elle celle de l’Iran ?  par James PETRAS

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15 septembre

Commun lundi

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14 septembre

J'ai fait un rêve

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13 septembre

Jazz et bulletins "noirs"

Christiane Nzinga Taubira affûtée et très Jazz !  Extraits : « Le saxophoniste [Jean-Jacques Elangué et son groupe Los Africanos] qui monte offrait un exemplaire de son album concept «Missounga» à la présidentiable très attendue de beaucoup de Noirs et autres Invisibles de la république. Tout un symbole quant on se souvient que Missounga titre éponyme d’un opus à avoir absolument signifie «les tripes», celles que madame la candidate à la candidature devrait se préparer à sortir pour le finish de l’épreuve à venir / Une heureuse confirmation sur ce, Jazz et politique ne sont pas incompatibles au contraire, le premier, longue quête de liberté s’exprime au plus profond de lui dans l’improvisation, les mille routes et chemins de notes émancipatrices autour d’un thème caressé. Mais la liberté, organisée et au service d’un projet collectif n’est-ce pas l’objet ultime de la politique ? » Sans commentaire >>> le politique du jazz. Je préfère à tout prendre me souvenir de GILLESPIE, en 1972 à Châteauvallon, arborant son tee-shirt « Dizzy for president ! » Y jouait aussi un certain Charles MINGUS > Interview. Lisez donc ça, et si vous ne comprenez pas qu'on ne vote pas, vous ne comprendrez pas non plus qu'on brûle des bibliothèques. Ecoutez plutôt sa musique, elle rend "intelligent".

Jazzmag Aux Etats-Unis, lors des élections présidentielles, voterez-vous ?
Mingus Y a-t-il une raison pour que je vote ? Mon expérience des élections et des référendums ne m’y encourage pas. Même lorsqu’il s’agit du syndicat des musiciens. Je n’aime pas dire ça, mais je hais les votes... Depuis que j’ai vu que des morts pouvaient voter, ça ne m’intéresse plus.[...]

« La voiture du voisin » Meeting, suite

10 sept. « Debord/Watts... je n’ai pas encore lu de texte aussi intelligent sur les événements de l’hiver 2005 / peu de textes lucides, pertinents et informatifs ont été écrits sur les événements de Novembre 2005 / les premiers concernés n’ont pas écris sur les événements. J’aurais voulu savoir par exemple, pourquoi des bibliothèques ont été attaquées  » >>> ma réaction

« La précarité au cœur du rapport salarial  », Alain BIHR

L'auteur fait dans ce texte un constat qui recoupe l'analyse de Roland SIMON dans le 1er chapitre de Théorie du communisme  « Un renversement historique / Le chômage définit le travail salarié ». Décrivant l'histoire du capitalisme sous l'angle de la répétition et des différences, à partir de Marx, il aborde la restructuration du capital global et la problématique de la reproduction et de la crise.

Pour une idée de la polémique, déjà ancienne, entre Simon et Bihr, voir TC13, 1996 : L’ETAT, LA DÉMOCRATIE, LE NOUVEAU CYCLE DE LUTTES ET LA RECOMPOSITION DE LA GAUCHE ET EXTRÊME GAUCHE (à propos de la première lettre d’Alain Bihr, octobre-décembre 1996)

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11 septembre

11 septembre

Je cherche sans succès -défaut d'organisation personnel- cette considération de Temps critiques selon laquelle il faudrait en finir avec cette idée du complot d'un Etat contre son peuple même. Je le cherche en feuilletant "Violences et globalisation" des mêmes chez L'Harmattan (qui publie certes n'importe quoi au point que je m'y refusâme même introduit car me contrefoutant de faire un livre) : "arrêtons la parano de l'auto-terrorisme d'Etat" (ridicule, dangereuse etc). Désolé mais sur ce point le parano Debord des Commentaires est plus vérifié en pratique que tous ses refoulements construits en idéologie de la révolution à titre humain ou prolétaire. Refuser d'y voir de plus près sous tous prétextes de théorisation du complot (anti-Voltaire, Corcufle et tartuflles réunis dans l'opposition du même, etc.) c'est prendre pour argent comptant la version officielle du 11 septembre de Bush & Cie, et la soutenir comme base de réalité. C'est tout simplement, d'où que cela provienne et fut-ce de Temps critiques, une absence première d'esprit critique et une concession à l'empire de la déraison, comme degré zéro de la logique, qu'elle soit formelle ou dialectique. C'est écoeurant, bien sûr, mais en ce cinquième anniversaire du 11 septembre 2001, en France, nous en sommes là, pas trop de falsard à mouiller dans les eaux tièdes de la critique, sans parler de théorisation... Tout le monde se couche, au soir du 11 septembre 2006, anniversaire on culte, bonne nuit les petits, les peu-dire, les potiches, les potes des potes des potes et des réputations à sauver sans se mouiller, tous capitaines du Titanik §

Au soir du 11 septembre, tous ensemble, beurk ! Bush étant, quelque part comme caution des lâchetés françaises, loin d'être le pire.

« Autour du Jeu Verbal de Michel Bernardy » (nouvelle adresse)

Un courriel de Michel Bernardy « Je suis très touché que vous ayez fait mention de mon site dont je me permets de vous signaler l'adresse toute neuve : http://www.jeuverbal.com/  ». Cette mention figurait à la rubrique Sur la poésie : technique, éthique, et politique  sous le titre Comment lire ma poésie ? 26 mars 2005, suite à la lecture que je venais de faire de son livre Le jeu verbal ou Traité de diction à l'usage de l'honnête homme . Aux plus motivés (par l'enjeu poétique) il devait apparaître que j'étais scindé entre ma production poétique et mes références à Meschonnic (Bernardy se réclame de Chomsky, bête noire "linguistique" de Meschonnic comme  "politique" de Blankfort... Putains de Juifs, on n'en sortira pas !). Prosaïquement, au niveau du vécul, et de son écriture, j'assume la contradiction comme mienne.

Une statue et un statut tombent : Chomsky pas moins que Lénine, que ce soit sur son territoire scientifique (la linguistique) par Meschonnic, ou sur son territoire médiatico-politique, en faux-cul sous-sioniste, par Blankfort. Que ce connard d'anarchiste d'Etat ait pu foutre la merde dans la confusion de l'ultra-gauche et du négationnisme est à gerber, vus les dégâts collatéraux touchant des penseurs d'une autre tenue et d'autre valeur humaine, lui gonflé de réputation dans sa discipline scientifique qui lui conférait un renom, comme dans son combat politique : que cet écran chomskien s'effondre et qu'on passe et pense à autre chose ! Nul ne s'étonnera que ses bouquins sd'étalent partout, les nôtres nulle part.

« Gaza est en train de mourir », Patrick Cockburn

Communisme / communisation : élargir le débat théorique et la critique

Sous ce titre aussi ambitieux pour tous que prétentieux de ma part, je me contente aujourd'hui de signaler le recopillage achevé de « Prolétariat, crise et communisme », intégrale du chapitre VIII de « Le travail et son dépassement  », de Bruno ASTARIAN. Pas trop jouissif, le travail de recopiste, à dépasser donc...

Mon objectif, d'une part, est de mettre à disposition un texte que je juge important (le concept d'« activité de crise du prolétariat » est incompréhensible sans ce texte, alors qu'il devient incontournable pour les débats théoriques), et donner envie de lire l'ouvrage entier dans la mesure où il constitue un tout (cf Avertissement de l'auteur, 2000), comme des textes plus récents (notamment Division du travail, division de la propriété, et valeur, décembre 2005).   D'autre part et surtout, il s'agit de sélectionner un ensemble de textes de fond, afin de cerner les points partagés et ceux qui font problèmes au sein des théories de la communisation, débat qui déborde le champ actuel de la revue Meeting, et que celle-ci ne permet pas d'aborder, prise au piège de sa création sur le corpus de Théorie communiste, en quelque sorte en porte-à-faux sur ce que devrait être, selon moi, son centre de gravité, entre théorisation, critique, et pratiques théorisées (je laisse de côté ici le label ambiguë de "pratique théorique" et son entendement variable, lieu de confusions plus ou moins entretenues par consensus d'opportunismes).

Il s'agit d'un moment nouveau dans ma démarche initiatique, à partir duquel, maîtrisant un peu mieux les différentes approches théoriques en présence, et constatant l'impossibilité du dialogue échappant aux bras de fer entre la poignée de théoriciens sur le métier depuis des décennies, la nécessité se pose de surmonter mon dilettantisme, et de plonger moi-même dans la théorie et la critique de façon plus rigoureuse : rentrer dans le vif des sujets et non plus les survoler sur le versant de la logique, ou du simple constat des illogismes, des contradictions internes aux systèmes théoriques en présence s'affrontant bloc à bloc. Comme disait Brel, le talent c'est l'envie, mais celle-ci, même inspirée par l'intuition ne donne pas en soi les moyens de l'élaboration. On verra.

Je prends en compte ce tournant dans la série d'interventions ouverte en décembre 2005, 3) POUR LE "COMMUNISME"

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9 septembre

Tir groupé anti-religieux (je sauverais toutefois les églises, comme édifices en dur avec un toit, pour y danser si dérange la pluie). Les religions ne sont que des religions, alors que :

- Le freudisme est une religion

Leçon d'auto-analyse psycho-sociale, Marx ou Freud ? par Eleanor Marx : « [.] je suis la seule de la famille Marx à avoir correspondu - via Dialogus, naturellement - avec ce Monsieur Sigmund Freud, personnage particulièrement austère d'ailleurs.

Je crois - mais c'est une supputation toute personnelle - que Monsieur Freud et mon père ont en commun l'idée que la liberté est bien une détermination anthropologique, ce qui de fait signifie son inexistence en tant que telle. La différence est que Monsieur Freud situe la détermination limitant la liberté dans un «inconscient» qu'il charge - à mon sens excessivement - d'un charivari complexe et organisé de pulsions libidinales assummées ou «refoulées» selon son mot, censées nous dicter notre conduite malgré nous.

Marx pour sa part ancre les déterminations limitant la liberté dans l'action objective de grandes lois historiques agissant sur nous à une échelle non commensurable à une perception subjective ou individuelle, et dépendant entièrement du mode de production ayant cours et de l'héritage de contraintes pratiques et matérielles l'ayant engendré
[.] » L'anthropologie de la liberté, DialogusMarx

- Le scientisme est une religion, sans commentaire, voir la raison n'a pas raison de ce qu'elle est comme religion

- Le marxisme est une religion

C'est du moins ce qui ressort de la discussion « marxisme et religion » managée en eau bénite par les curés d'un idéalisme matérialisé en "marxisme révolutionnaire". Comme dit Bonzaï : « La preuve de dieu est que vous en discutez à plus soif  ». Convenons que c'est moins "détraquant" que « communisation et anarchisme ». Les curés parlent entre curés de leurs fois respectives, c'est un enjeu du gauchisme pluriel (voir 7 sept), la main tendue de Besancenot aux libertaires de l'âme, via Ramadan et Corcuff, en lieu et place de celle des communistes aux Chrétiens, via Garaudy et Aragon. On tend les mains comme on abandonne la dictature du prolétariat, à trente ans d'intervalle, c'est le trotskisme se répétant en farce de la démocratie et du stalinisme (farce, voir 4 septembre, est une attrape mais aussi un hâchis : allez donc séparer leurs morceaux de marxisme et de religion).

Le jour où ces gens-là verront en quoi leur marxisme est religion (atterrante plus qu'athée), ils ne se poseront plus la question, ni du marxisme, ni de la religion, mais de la praxis. Soyons bon et prions pour eux, on n'a jamais prouvé que c'était inutile. Amen.

- Le militautisme est une religion

Vous avez dit « sujet de la révolution » ?

« A part ça vous n’avez rien compris aux thèses de Meeting nous n’avons jamais dit que le prolétariat est le SUJET de la révolution, votre "critique " de ce que vous appeller "marxisme" est vraiment triste. » un anonyme de Meeting à des militants de la CNT-AIT, dans la discussion La voiture du voisin, 8 sept.

Ben que oui donc, adonc que ouir ? C'est bien pour ça que moi, Patlotch, suis hors « sujet », n'étant ni "marxiste", ni "révolutionnaire", ni "communiste", ni communisateur. Rien qu'un individu atomisé, séparé et aliéné par le capital et l'Etat, tendant à y être prolétarisé, tout juste un peu plus rebelle et pensant que d'autres, et s'en démerdant tant bien que mal (il est indéniable que, devant l'adversité, se coucher sans y penser fait moins mal).  Cela ne fait pas de moi, loin de là et loin s'en faut, un insurgé parmi d'autres dans la révolution, c'est bien dommage mais elle n'est pas là. Le prolétariat n'est pas une addition de prolétaires et encore moins de citoyens ou de militants qui s'en piquent, mais en tant que classe le pôle d'un rapport social dans/contre le Capital. C'est en tant que destruction de ce rapport social qu'on peut envisager la révolution comme abolition du capital et des classes sociales, activité des prolétaires produisant, comme individus dans la lutte des classes, leur immédiateté sociale entre individus, le communisme. S'il y a des sujets révolutionnaires, il ne le sont pas avant de faire la révolution en sachant qu'ils la font. Alors les militants qui croient savoir ce qu'est la révolution à leur place, au nom d'une "identité communiste" ou "révolutionnaire", mais nous vendent leur colle démocratique (à prise lente ou rapide) contre la séparation sociale, je, nous, eux, les emmerdent. Tous des cocochons (comme on s'y colle on est cochon, et gros gent par derrière).

Comme sur le reste, j'y reviendrai, en tentant de croiser critique de la séparation militante comme critique de la politique et de la démocratie et de leur aliénation au capital-Etat, et critique de la théorie de l'écart (dans sa définition stricte par TC) comme réductrice de la fécondité, renversée au présent de la théorie, du concept d'« activité de crise du prolétariat  » (Astarian). Il s'agit, vaste concert où je ne jouerai que du fifre, de faire sauter un mur du son, un couvercle posé par Meeting de fait à son corps défendant, mais que n'impose pas sa nature (c'est un pari), sur les débats de la "communisation", dans (la gestion de) l'articulation entre pratiques de la théorie, théorisation des pratiques, et pratiques théorisées. Pour l'heure, ce n'est pas assez mûr pour produire des effets intéressants.

Amen et à suivre : La gauche est une religion (du politicisme), le service public est une religion (de la valeur d'usage), la démocratie est une religion (de l'Etat), l'individualisme révolutionnaire est une religion (de la séparation) , et s'il existe aujourd'hui des communisateurs c'est en tant qu'ils sont, ou tentés d'être, des religieux (de l'immédiatisme révolutionnaire justifié par "l'écart"). rAmen ! (c'est un nom de nouille japonaise, ça se déguste aussi bien chaud que froid)

A lire dans le même ordre d'idées, sur la religion de l'homme : Le concile d'Ephèse, RS 2002

Je prie (mais qui ?) pour que le patlotchisme ne devienne pas une religion (c'est pour ça que je surveille d'un oeil le compteur de mon site. Quand ça monte, c'est pas que c'est pas bon signe, mais que dieu seul le sait)

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8 septembre

Les deux mamelles de la démocratie radicale : "peser" et "représenter"

Lire, d'Annick Coupé : Appel pour la construction d'un réseau de convergence des mouvements sociaux « dans cette période (pré-électorale) nous voulons peser sur le débat politique à partir de nos luttes, de nos revendications et de nos exigences ! ... »

« La voiture du voisin  » suite de la discussion avec des militants de la CNT-AIT de Toulouse

« On peut être jazzman sans être musicien, je ne sais pas si vous me comprenez...» Michel Graillier, musicien, 2000

« Je me considère sincèrement comme un jazzman. C’est mon rêve absolu. Je ne produis pas des sons au sens où produit un musicien, mais j’aimerais que l’on éprouve au contact de mon écriture la même chose qu’au contact du jazz.» Koffi Kwahulé, dramaturge, 2001

Ma dernière réaction personnelle Comme d'habitude, celle-ci paraît ici avant la première version publiée par Meeting, mais de plus modifiée, parce que je réagis à chaud, dans une improvisation qui présente l'inconvénient de certaines approximations ou imprécisions que je ne peux corriger -ou pas- qu'avec le temps, la technique du site de la revue ne permettant pas ces retouches. C'est le même temps qu'il faut à d'autres pour réagir à froid, des jours ou des semaines après, de façon sans doute plus construite et riche de théorisation voire d'intérêt, mais ne permettant pas selon moi un rythme d'échanges de type "dialogue". Ce n'est pas que je sois plus rapide, c'est que je me contente des imperfections de la spontanéité favorisant dans mon expression l'intuition, mais sans atteindre à l'élaboration théoricienne, pour préférer la possibilité d'un dialogue en léger différé sur internet. Rien ne prouve si j'attendais que je ferais mieux, n'étant pas théoricien de la communisation (posture plus proche du critique-compositeur-arrangeur mais sans écrire de partitions) : je suis un jazzman pour la communisation, et c'est comme ça que je conçois l'expression individuelle dans un collectif vivant, pour dire/écrire autant que pour faire > Vivre en jazzitude [expurgé du plus politique - la soupe multitude, Vaneigem,  connerie sur le renversement de l'art contredisant d'ailleurs tout le texte comme quoi... -, il n'échappera pas à mes amis ni à mes ennemis que j'y formulais en 2002, en avance sur ma pensée politique de 2006, de belle intuitions "communisatrices", tel un monsieur jourdain en ignorant la prose autant que, politiquement, la pose, qui n'est en somme qu'un rapport sain à la praxis]

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7 septembre

« L'extrême gauche plurielle. Entre démocratie radicale et révolution  » Philippe Raynaud

Professeurs de Sciences Po, encore un effort pour devenir théoriciens communistes

Plus que le Rebond (Le génie du gauchisme) que lui consacre Libération d'aujourd'hui, c'est le titre de cet ouvrage qui m'a interpellé. Eric Aeschimann relève que Philippe Raynaud « décèle la permanence d'une oscillation entre deux attentes contradictoires. D'un côté, un pôle démocratique et antiétatique, qui met en avant les droits de l'homme, le juridisme, la défense des minorités, la dénonciation de la nation française. De l'autre, un pôle révolutionnaire, en lutte contre le capitalisme mondial, qui récuse le jeu politique et qui prône la désobéissance, voire le recours à la violence. Le génie du gauchisme, pourrait-on dire, est de ne jamais fermer l'une de ces deux options. D'être capable, dans un même souffle, d'invoquer les valeurs démocratiques (qui signifient que les réformes souhaitables ne peuvent venir que du vote) et d'espérer la révolution (qui implique, à un moment ou un autre, un passage en force). Même si, parfois, la contradiction finit par susciter de fortes dissensions internes. » 

Se jette aussi dans le débat une pincée de bolchévisme national mâtiné de populisme républicain, qui s'emmêle les pinceaux entre démocratie radicale et critique de la démocratie radicale sur une base programmatique, dans le phantasme d'un monde irréel où la globalisation capitaliste n'existerait pas. Un cirque ne tourne pas sans ses clowns.

On ne saurait dire que cet universitaire de droite s'intéresse à quelque chose qui n'existe pas : cette querelle des "anciens" et des "modernes" au sein des milieux militants, sans issue interne, qui traverse courants troskystes, satellites néo-bolchévistes, organisations anarchistes, altermondialistes, etc. et que recoupe le combat sémantique antilibéralisme-anticapitalisme. A lire le résumé, l'auteur semble bien cerner l'enveloppe organisationnelle où se pose ce débat : « Altermondialistes, trotskistes de diverses dénominations, maoïstes plus ou moins fidèles au Grand Timonier, Indigènes d'une République réputée ingrate, mouvances écologiques ou postsituationnistes ». Cette vision reste superficielle et sans valeur théorique, mais voit néanmoins l'impossibilité pour l'extrême-gauche de sortir de son dilemme cornellien entre  « programmatisme ouvrier » et « démocratisme radical », ce que le titre nomme « révolution » et « démocratie radicale », comme l'intérêt politicien et opportuniste de ne pas en sortir, ce qui fait son « génie ». 

On ne pouvait attendre de ce professeur de sciences politiques qu'il présente les concepts théoriques communistes qui ressortent des analyses critiques, tant de cette conception caduque de la révolution que de cette idéologie d'un réformisme sans fin, utopie du capital qu'est la démocratie radicale, ni qu'il aborde l'hypothèse de la révolution comme communisation, « rupture dans la théorie de la révolution » élaborée dans les années 1970. Ce dilemme ne sera pas tranché par une victoire au sein de cette « extrême-gauche plurielle » des uns contre les autres, mais par la défaite commune de leur « génie gauchiste » dans le cours de la lutte de classes, l'histoire en marche du capitalisme comme son (et leur) propre fossoyeur.

PS & corollaire : l'opportunisme ayant ses exigences, un jour viendra où l'étiquette "100% à gauche" se révèlera encombrante pour s'afficher anticapitaliste. On ne doute pas qu'alors quelque roublard trouvera autre chose.

Mots d'ordre mots de l'ordre 

- Les pacifistes sont à l'Ouest, les missiles sont à l'Est [Mitterrand, épuisé]
- Les bombes sont chez nous, le pétrole est chez eux [moi, droits d'auteur à vendre, réédition en cours]

Concurrence populiste : les raisons du succès et de ses proportions

Le populisme de Le Pen s'adresse à des prolétaires qui refusent la perte de l'identité ouvrière, celui de Bové aux classes moyennes qui dénient leur prolétarisation, celui de Ségo et Sarko aux deux.

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6 septembre

Bruno ASTARIAN en ligne

Dans les débats qui hantent les reformulations de la théorie communiste depuis une trentaine d'année, Bruno ASTARIAN tient certes une place à part, mais peut-être pas au point de mériter l'étiquette de « courant universaliste » dont l'a affublé (2002) Christian CHARRIER son compagnon  d'écriture (Hic Salta), réduisant sans doute l'intérêt de ses travaux dans les débats actuels autour du concept de "communisation", notamment avec sa conceptualisation de "l'activité spécifique du prolétariat dans la crise" et ses articles critiques de l'économie politique. Je regroupe les textes, que j'ai trouvés en ligne, de ce "penseur" du communisme hors du commun.

J'entreprends de recopier le chapitre « Prolétaires, crise et communisme » du livre « Le travail et son dépassement ». J'en explique les raisons, mais patience, cela demandera un certain temps.

Chronique d'un succès annoncé ?

Puisqu'on n'échappe guère, même s'en tenant abrité, aux considérations sur les élections qui viennent et que plusieurs (dont naturellement lui-même) pronostiquent la présence de Le Pen au second tour des présidentielles (par ex. dans Le Point Emmanuel Todd, qui avait labellisé pour Chirac « la fracture sociale »)... lire ou relire : M. Le Pen et la disparition de l'identité ouvrière, RS, juillet 2002 (ce texte comporte Quelques remarques générales sur l'Etat, la démocratie et les classes... ainsi qu'une analyse du populisme, de son rapport à la démocratie, à l'Etat, et au nationalisme).

Extrait en forme de clin d'oeil à ceux qu'ont choqués mes outrances (dans Populisme et démocratisme radical) : « Comme le démocratisme radical, avec lequel il partage bien des caractéristiques (le rêve de la démocratie directe, le culte de l'Etat social, la critique de la mondialisation libérale), le populisme se nourrit aux limites des luttes du prolétariat quand celui-ci ne peut se dégager d'une fixation de la contradiction entre prolétariat et capital au niveau de la reproduction de la force de travail dans le cadre d'une économie capitaliste de plus en plus segmentée (rupture de l'ordre de la société salariale) où l'articulation entre les secteurs n'apparaît dans leur implication réciproque que comme misère et richesse : " ceux d'en bas " et " ceux d'en haut " »

Aux amis de "Liberté, égalité, fraternité ", cité dans le même texte :  « La sphère de la circulation des marchandises, où s'accomplissent la vérité et l'achat de la force de travail, est en réalité un véritable Eden des droits naturels de l'homme et du citoyen. Ce qui y règne seul, c'est Liberté, Egalité, Propriété et Bentham. Liberté ! car ni l'acheteur ni le vendeur d'une marchandise n'agissent par contrainte, au contraire, ils ne sont déterminés que par leur libre arbitre. Ils passent contrat ensemble en qualité de personnes libres et possédant les mêmes droits. Le contrat est le libre produit dans lequel leurs volontés se donnent une expression juridique commune. Egalité ! car ils n'entrent en rapport l'un avec l'autre qu'à titre de possesseurs de marchandise, et ils échangent équivalent contre équivalent. Propriété ! car chacun ne dispose que de ce qui lui appartient. Bentham ! car pour chacun d'eux il ne s'agit que de lui-même. La seule force qui les mette en présence et en rapport est celle de leur égoïsme, de leur profit particulier, de leurs intérêts privés. Chacun ne pense qu'à lui, personne ne s'inquiète de l'autre, et c'est précisément pour cela qu'en vertu d'une harmonie préétablie des choses, ou sous les auspices d'une providence toute ingénieuse, travaillant chacun pour soi, chacun chez soi, ils travaillent du même coup à l'utilité générale, à l'intérêt commun » (Marx, "Le Capital", t. 1, p. 178-179)

Fracture dans la séparation : le pourrissement social

Vol de nuit, improvisation

Il faut toujours être prudent avec ce que l'on croit voir. Pourtant il devient évident que ce que l'on ne voit pas, c'est ce que l'on voit même. C'est une sorte de processus de refoulement pré-conscient, rien d'un dévoilement sous l'apparence... La surface des choses se montre comme directement produite par leur fonctionnement, bien que les causes n'en soient pas données à voir ni-même immédiates. La société du spectacle devient comme transparente à elle-même. Le mur de la séparation ne s'effondre pas mais n'est plus qu'une vitre blindée devant les yeux et entre les regards de ceux qui acceptent de se regarder en face. Je ne parle pas de miroir mais de la situation où les individus se font face, dans un rapport social qui les détruit réciproquement, dont ils sont les acteurs, mais qu'ils sont impuissants à se dire et plus encore à enrayer, comme interdit de choisir autre chose. Ils ne sont pas coupables, responsables bien sûr, mais surtout ils ont peur.

Je me souviens d'Henri Lefebvre, en 1990, qui envisageait les trois hypothèses de la catastrophe écologique, de la guerre et du pourrissement social. Je ne sais pas au juste ce qu'il mettait derrière ce troisième terme, si c'était ce qu'on y mets classiquement, les cas les plus patents de délabrement social et psychologique. Pour ma part, je vois, en France, ce pourrissement social là où on le décrit le moins mais où je le vis, au sein des rapports sociaux dans les couches moyennes les plus « protégées ».

Quand je dis il faut être prudent, c'est afin de vérifier si c'est moi qui vois plus clair, ou les choses qui sont devenues plus visibles parce que plus graves. J'ai toute ma santé mentale, sans dérive paranoïde, et si la folie me menace ce serait plutôt d'une lucidité exacerbée négligeant de se protéger. J'ai délaissé toutes les armures qu'ont enfilées à ces couches sociales des décennies de fuite des réalités dans les loisirs, l'art et toutes sortes de drogues, des médicaments à la politique en passant par la psychanalyse. En vérité, ils ne m'ont jamais vraiment protégé mais j'ai bien fait comme si plus d'une fois, pas dupe de l'effet placebo. Il y en a même que je ne saurais ranger dans les drogues : la lecture, l'amour, l'amitié, la cuisine, la danse, la confrontation des idées, et quelques rares oeuvres artistiques. La pétanque. La lutte, mais ça dépend ce qu'on entend par là. Rien de ce qui est anonyme et construit pour le groupe, la masse, mais dans un rapport direct à soi et aux autres, un rapport de plaisir immédiat devant fort peu à la société actuelle, mais davantage aux traditions culturelles du commerce entre individus. 

Tout se passe comme s'il n'y avait plus de ressort social pour éviter l'effondrement de la société sur ses propres bases. Le voir et le sentir est trop désespérant pour être reconnu. Ce n'est pas le produit d'une dépression nerveuse individuelle ou collective, même si bien sûr tous les symptômes en sont là. La peur se généralise mais il faut la cacher. Ceux qui tiennent le coup sont des êtres qui fonctionnent au refoulement, équipés d'outil de la pensée qui les protègent de voir, munis de lunettes opaques dans une parabole des aveugles où ils se vivent en guides vers le salut de l'humanité, ou plus prosaïqement de ce qu'ils imaginent fonder leur bien-être dans celui des autres, ou contre les autres : beaucoup de morale dans tout ça. Cela fonctionne, politiquement, à gauche comme à droite et d'autant mieux qu'on y tient des discours irréalistes.

Je ne suis pas sûr que le terme d'idéologie soit le plus à même de traduire cette phase du pourrissement des échanges sociaux et d'une prise en compte intellectuelle de leur réalité crue. Il nous faudrait en France une Jelinek pour écrire ça. On a Houellebecq... Fétichisme conviendrait mieux dans son concept marxien, mais comme branlerie générale du rapport social en jouissance, fut-ce dans la souffrance : un plaisir masochiste s'il en est.

Le malheur est que le voir, le savoir, et le comprendre même le mieux possible ne constitue en rien un recours, cela ne vous rend pas plus fort, sauf à considérer, ce qui n'est ni vrai ni faux, qu'on souffre moins de savoir de quoi l'on souffre. Ce n'est vrai que d'avoir une solution. Je n'en ai pas, pas que l'on puisse mettre en oeuvre par sa seule volonté, individuelle ou collective. Je vois bien le genre de ce qu'il faudrait faire, mais ce serait commencer par détruire bien bien des choses mêmes qui entretiennent ces rapports pourris. Nombre d'entre elles sont précisément ce que nos guides à lunettes opaques veulent conserver et repeindre, comme si les rapports entre ces choses étaient pourris par autre chose que leur nature. Le pourrissement social n'a pas de cause extrinsèque à ce qu'il est : un pourrissement du social par lui-même. On n'est pas prêt d'en sortir. Mais bon, il s'y produira, en attendant, de bonnes répétitions localisées, en petit ou en grand. Alors les guides à lunettes de courte vue...

La montée de la collaboration (sociale) de classes

Castoriadis parlait à la fin de sa vie de « montée de l'insignifiance » (et « Contre le conformisme généralisé », de la stopper, voir  août 1998). Bien que partageant le constat, je ne partage pas l'analyse des causes qu'il y voyait, et qui n'échappe guère à une certaine vulgate anti-libérale, même s'il met en cause le capitalisme. Mais ce n'est pas l'objet de mon propos. Pour prolonger l'idée ci-dessus, ce que je vois dépasse l'insignifiance et le cynisme qui l'accompagne. Ce qui est demandé, de plus en plus explicitement, à « la classe de l'encadrement » (Bihr), c'est tout simplement de collaborer, dans le sens de la collaboration sous Pétain, mais cette fois avec le capital et son Etat, comme « petite-mains » (Stengers-Pignarre), concientes de ce qu'elles font du moins au niveau immédiat. C'est au sens propre du mot une collaboration entre classes, qui ne se réduit pas à une dimension politique, et qui d'ailleurs traverse dans les comportements sociaux l'éventail des positions affirmées. La trouille encadre par la trouille plus que par les intérêts sociaux réels, immédiats ou à terme.

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5 septembre

Negri, Bertho et Vercellone sont gros dans un bâteau... 

Qui tombe à l'eau du haut de son collège de philosophie ? Réponse Devenir-banlieue Tout un programme !

« un bracelet électronique » ?

« je trouve 1 peu douteux pour des "démocrates radicaux" surtout cette expulsion PREVENTIVE de lotch (mauvaise influence des théories néoconservatrices sécuritaires) // je ne vois aucun fait ou écrit à lui reprocher; c'est vraiment de la tolérance double zéro... comme si on lui mettait 1 bracelet électronique pour l'empêcher d'aller sur les forums »

* Pourquoi je ne dénonce pas cette censure comme anti-démocratique ? (suite du 2 sept. modifié  « Communisation et anarchisme, quelle différence ? » Des armes de la critique aux allarmes à la théorie comme pratique.

Accessoirement, c'est une leçon pour ceux qui considéraient mes exclusions des forums comme tenant essentiellement à mes « injures ». On m'a collé cette réputation sans plus besoin de produire des preuves. L'affirmer était devenu suffisant. On attendait jusque-là le "dérapage" prétexte, mais ici, en l'absence de toute formulation blessante de ma part et en tout respect de leur « charte », appliquée d'ailleurs de façon très variable, on découvre ce qu'il en est me concernant, par la consternante bavure et la naïve bêtise du SO idéologique : « Marchmallo était Patlotch. Donc on le vire et ses messages avec. Tant pis s'ils étaient intéressants... on a pas que ça à foutre que de surveiller un détraqué ».   On se détraquerait pour moins que ça mais avançant par les erreurs de ses prédécesseurs, Marchmalo reste cool. Le cerbère de Moulier-Boutang, sur la liste Multitudes, eut la franchise plus explicite en 2003 : « Vos interventions ne nous intéressent pas ». Là, elles étaient devenues trop intéressantes pour ne pas provenir d'un « détraqué ». A quand les asiles psychiatriques de l'alternative anticapitaliste ?

Je n'ai pas cherché à provoquer une exclusion ou une censure afin de les dénoncer : c'est la réponse rhétorique du censeur qui pousse au "dérapage" les justifiant, et qu'il n'a au demeurant pas obtenu dans ce cas. C'est ce qui choque et qu'il faudrait dénoncer. Il est certain que l'on préfère s'exprimer librement, sans censure ou auto-censure. Cela traduit le besoin de lieux de discussions, virtuels ou réels, où il serait possible de discuter les thèses sur la "communisation" et des problèmes qu'elles posent à l'activité de classe : on ne saurait l'exiger de ses adversaires démocrates radicaux ou attachés au programme ouvrier de transition. Je n'ai participé qu'à cette seule discussion qui portait explicitement sur ces thèses, en réponse à une question adressée à ceux qui les partagent. Il est certain que peu ont assez de courage pour protester et que la plupart préfèrent s'auto-censurer par principe de précaution. Chacun sa dose de rébellion ou de simple honnêteté. 

Il est certain aussi que mes interventions ont inévitablement, de par leur contenu, une dimension provocatrice, mais en profondeur, sans concurrence sur le terrain politique; provocation à la théorique comme pratique. Nul besoin de taper sur telle ou telle organisation, ce que n'apprécie aucun militant qui s'identifie à la sienne, se percevant comme être politique plus qu'individu particulier d'une classe, et si mon intervention pouvait se justifier ici, c'est en s'adressant au second plus qu'au premier qui lui fait toujours écran. La discussion sur le texte La voiture du voisin  porte en partie sur la même question, avec les militants de la CNT-AIT dont les comportements dans les luttes sont pourtant plus susceptibles d'échanges fructueux que ceux des troskistes... Là le débat "communisation et anarchisme" n'est plus une discussion de salon, mais prend concrètement un intérêt théorique et pratique.

Je n'ai donc pas voulu démontrer que ce lieu n'était pas vraiment libre d'expression. Qui ne peut le constater à maintes occasions ? Je ne joue pas au chat [sic] et à la souris [resic]. Il serait incohérent de ma part de provoquer la censure pour la dénoncer. Une telle dénonciation relèverait elle-même du démocratisme exigeant sa radicalisation : obtenir des militants qu'ils soient vraiment démocrates. Elle serait inconséquente de ma part.

Pourquoi n'est-ce pas essentiel ? Parce que le communisme n'est pas la démocratie poussée jusqu'au bout et qu'elle ne sera pas un moyen d'y parvenir ni d'abolir le capital. La démocratie entérine la séparation sociale entre individus citoyens, qui fonde la séparation du travail : c'est l'idéologie politique du capital, plus ou moins de démocratie mais sa visée comme idéal du rapport social permettant l'exploitation du travail : c'est d'ailleurs pourquoi fut aboli le mode de production esclavagiste, obtenir la liberté du « prolétaire nu » face à « l'homme aux écus ». Le principe démocratique s'oppose par définition à l'immédiateté sociale qui caractérise les rapports inter-individuels dans le communisme. Rien de fondamentalement nouveau, c'est le pavé que Marx a jeté dans la mare de la bourgeoisie avant d'élaborer sa critique de l'économie politique (voir par ex. les extraits de La question juive comme Critique des droits de l'homme).

Au-delà de cet épisode symptomatique mais anecdotique, il faut dépasser son caractère personnel. La censure démocratique radicale n'est pas le produit d'une « mauvaise influence des théories néoconservatrices sécuritaires ». Elle relève de l'instabilité de nature du démocratisme radical dans la crise du politique, comme entrée en crise capitaliste des rapports sociaux-politiques dans la globalisation, la restructuration du rapport d'exploitation global et la mise en adéquation de ses formes de domination politique. Son auto-contradiction (être démocrate et censurer) n'est qu'une forme de l'impossibilité d'une alternative politique fondée sur la démocratie radicale, qui ne cessera de se noyer dans les eaux tièdes du calcul politicien, en haut comme en bas. En faire le constat doit être une invitation à comprendre pourquoi.

*

Quatre septembre*

* La rue parisienne fut renommée de dix-décembre (48) en quatre-septembre (70), pour passer de Napoléon III à la IIIème République 

Pour l'occasion, pourquoi pas lire du Marx ? Le 18 brumaire de L. Bonaparte  vaut bien un polar, ça se vend pas Ango, mais c'est gratos en ligne. Au tirage : découvrir dans le texte, quelques citations classique, leur origin et leur signification. Ainsi, d'entrée de jeu : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce // Et nous constatons la même caricature dans les circonstances...» d'aujourd'hui ? Faites vos jeux !

gauche-droite même non-combat ? le sondage qui tue > Courtisés par les candidats, les jeunes restent défiants face aux politiques

« On retrouve chez les jeunes la même défiance à l'égard de la classe politique que dans l'ensemble de la population: 71% des 18-30 ans n'ont confiance ni dans la gauche ni dans la droite (contre 69%). / Les jeunes sont encore plus nombreux à ne pas se reconnaître dans le clivage gauche-droite (43%, soit huit points de plus que les Français âgés de 31 ans et plus). »

Le paradigme droite-gauche et son idéologie de la politique, de la citoyenneté et de l'Etat, ce produit historique du parlementarisme républicain et de la démocratie moderne, sont-ils en train de se défaire sous nos yeux ? Les raisons en seraient alors plus profondes que ne le veulent les explications de type politique elles-mêmes, qui se situent sur le même terrain  pour y promouvoir leurs solutions (de la "VIème Constitution" à "la vraie gauche", "la gauche de gauche", "100% à gauche"...). Cette évolution de l'opinion est parfaitement en phase avec les thèmes partagés par les grands partis de gauches et de droites, en même temps que par les « extrêmes » nationalistes issues du bolchévisme ou du fascisme (voir ci-dessous et Populisme et démocratisme radical)

La classe selon Rouge vif : « En 2002, nous avons voté, avec raison, pour le candidat du MEDEF contre Le Pen » ??????????????

On ne saurait mieux dire l'abandon d'une position de classe livrée et liée à l'adversaire sur son terrain, de la part d'un qui aurait bien signé tel texte, s'il ne l'avait déjà été par un « fasciste » (on me pardonnera de ne pas citer ces morceaux d'anthologie de ce Lyasse bleu-brun-rouge). Ben oui, quand on finit par dire et penser la même chose dans le même paradigme, on n'a plus que sa concurrence à opposer sur le même terreau. C'est ce que ressentent fort bien des "citoyens" de certaines municipalités PCF : le bulldozer d'Ivry n'était qu'une annonce que reproduit en farce médiatique le salut de Sarkozy à Gérin : « Cher André... ». Autant dire que le comprendre comme "trahison" ou "dérapage", c'est n'y rien comprendre. Beurk.

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3 septembre

« Une révolte n'a pas à être légitimée  » dans le débat de Meeting « La voiture du voisin »

Réponse à Rêve.parti : « En quoi le concept de "démocratisme radical" peut il qualifier l'idéologie et les pratiques des vieilles orgas du mouvement ouvrier ou de ce qu'il en reste  ? »

En rien à ceci près : tu confonds d'une part « programmatisme » concernant les vieilles orgas du mouvement ouvrier et leurs oripeaux prônant la dictature du prolétariat, qu'elles aillent (LO) ou pas (CCI) à la soupe électorale, et d'autre part "démocratisme radical" comme caractérisation d'un "cycle de lutte", étant donné que toutes les organisations ne participent pas explicitement de l'idéologie qui accompagne l'affrontement de classes actuel : ni CCI ni LO ne sont dans la "liste noire" des communisateurs en tant que démocrates radicaux, comme si c'était une question de liste et d'orgas. Qu'ils se rassurent, personne ne leur coupera ni la chique ni l'orgasme ni le vent d'asthme en coupe rose.

Quant à certaines tendances LCR voire aux satellites du PCF (Rouges Vifs, Raymond Debord, MmiXtes, Bleitrach, et autres bleus-bruns-rouges sur la ligne antifafs comme idée s'emparant des masses etc) elles sont effectivement entre deux, critiques du démocratisme radical, et  promouvant l'inter-national-bolchévisme ou le néo-gaullo-thorezianisme-ONUchié, la messe nationale des peuples républaïcains (le paradigme 17 prolonge 89 et Marx n'a rien dit, le capital et la lutte de classes n'existent pas mais des peuples, des nations, des ethnies, des religions, des sexes, des sans papiers défendus pour en avoir ou pas, des dieux donnés sharognes à bush que veux-tu des Castro des Chavez castrateurs, des Nasrallah en nouveaux Nasser-Che, des trotskos des nationaux-bolcho et même des lepeno qui leur courrent au derrière sans y mettre le feu contre le capital : tous ensemble, ils s'y confondront, pas besoin de Sarko et Ségo).

Une autre dimension est précisément l'anarchisme. Mais là on ne considèrera pas qu'AL où la CNT Vignoles soient très fidèles à son histoire. Ce qu'ils bazardent, c'est pas comme les ex-bolcho la dictature du prolétariat, c'est leur rapport à l'Etat : d'où les accointances avec les trots, chacun faisant la moitié du chemin vers l'autre, avec ses contorsions spécifiques vendues pour radicalité révolutionnaire responsable, en théorie (Artous-Corcuff)  comme en politique (Krivine, Besancenot, Piquet, Brutus épais, Louis christien re-nés, le nez sur leurs nombrils politicards aspirant à leur protection dans le capital : beurk, on leur foutra le feu pas moins qu'aux autres à sarko à ségo - plus ségo moins ça cause- marijo boveau boeulancevôtre du laque, et tous leurres nécessaires conchitos et rêves de partouses à la con au nom du communisme).

Voir Qu'est-ce que « le démocratisme radical » ? 

Contre le travail, un dossier du (très beau) site activista.be 

Versé à TRAVAIL (critique du - et critique de la critique du -)

Lue quelque part, une perle : « Dés que je reprend des mission interims, j'aurai ma carte à la CGT. Mais je le ferai a l'exterieur de l'entreprise, à la bourse du travail. Personne au travail ne se doutera de mon militantisme »

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2 septembre

« Politique de Georges Palante : un esprit libre dans la mêlée » par Stéphane BEAU, du site Georges Palante

Un combat antisociétal

Un peu d'air, avec cette belle présentation d'un philosophe dont la pensée de l'individu peut alimenter la réflexion sur l'immédiateté sociale dans le communisme. Je préfèrerais voir entrer cet esprit libre dans la mêlée théorique plutôt que dans la mêlée politique, où tous cherchent à le récupérer. Aussi le titre Politique de Georges Palante me paraît-il étroit pour sa pensée. C'est effectivement un tort à mon avis de vouloir classer Palante à gauche (comme Onfray), sous prétexte de lectures d'extrême-droite. C'est le meilleur moyen de passer à côté, puisque son combat pour l'individu suppose de dépasser ces catégories politiques. Dire que « la pensée de Palante et son combat pour l'individu sont encore, très clairement, d'actualité » risque également de sombrer dans l'utilitarisme libertaire et la récupération démocratique. Or ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit mais d'une critique radicale des rapports sociaux. Ce que j'ai lu de lui vaut infiniment mieux que la récupération dans l'air du temps alternatif qu'en a fait Michel Onfray, même si on lui doit sa "redécouverte". Palante écrivait en 1893 :

« Dans la donnée marxiste le socialisme d'État est un régime aussi odieux que le régime actuel. Il ne faut pas l'appeler socialisme d'État, mais capitalisme d'État (Liebknecht), attendu qu'il veut concentrer tout le capital entre les mains de l'État pour perpétuer l'écrasement d'une classe par l'autre et pour « imposer à la démocratie le double joug de l'exploitation économique et de l'esclavage politique »

Si l'on comprend parfaitement qu'il s'en soit pris de son temps à ce marxisme-là, on comprendra tout aussi aisément que le mettre à la sauce sociale-libertaire relèverait d'un viol idéologique. Bien avant l'avènement et la critique de la "technocratie", c'est aussi un must pour celle de l'administration socialiste d'Etat : « La manie probable d'administration et de réglementation à outrance ; la prétention accrue de la société au droit de contrôler l'activité des individus, l'omnipotence de plus en plus grande de l'opinion qui deviendrait dans le régime socialiste la principale sanction morale » (Palante, 1902)

Quant à en faire un anarchiste, ça se pose là : « je n'admets aucuns credos collectifs tels que l'anarchisme » (1912)

Versé au dossier FIGURES DE LA REBELLION Voir aussi, de Stéphane BEAU, Georges Palante, un précurseur oublié de la Sociologie de l’individu, 2006

« Communisation et anarchisme, quelle différence ? » Ballade en août (virtuelle) chez les « marxistes révolutionnaires » Versé au dossier Polémiques contre le démocratisme radical

Des armes de la critique aux allarmes à la théorie comme pratique

Une discussion qui rencontre sa fin : Votre compte a été temporairement suspendu. Cette suspension prendra fin le Jul 27 2012, 12:15 PM. Si mon compte est bon, c'est avec précision le jour où je prendrai ma retraite. Les « marxistes révolutionnaires » sont d'excellents prévisionnistes. Ne pas confondre avec préviseurs.

Elle avait été ouverte par Peter, militant LO : « ll me semble que les idées "communisatrices" ressemblent à s'y méprendre à de l'anarchisme auxquel on ajoute de façon maladroite un usage de termes marxistes. qu'est ce que les communisateurs ont a y répondre ? ». J'ai jugé utile d'intervenir au bout de quelques jours, personne n'ayant répondu à cette interrogation, que j'ai fait mine de considérer sans intention provocatrice. Constatons qu'en une semaine, elle avait atteint un record immodéré de lectures. Il est bien difficile à terme, pour un démocrate radical, de se consumer sans modération. Tous ensemble Yeah !

Explication officielle : « Marchmallo était patlotch. Donc on le vire et ses messages avec. Tant pis s'ils étaient intéressants mais si on les laisse ça va l'inciter à se réinscrire à chaque fois pour poster des messages avant de se faire virer. Et comme nous on a pas que ça à foutre que de surveiller un détraqué qui n'a que ça à faire...»

Je ne dénoncerai pas cette censure* et je partage l'idée que j'ai mieux à faire. Ayant rencontré les limites de l'exercice après d'essentielles mises au point, une causerie interminable eut été vaine et inutile. Cela semble être partagé par Bonzaï : à toute question qui n'est pas posée « toute réponse s'inscrirait dans l'inutilité », à Marx, « L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre », et aux « marxistes révolutionnaires », « En empêchant d'y répondre, nous résolvons tous les problèmes »

Rêve.parti signale un message supprimé, où je réagissais à sa question : « une partie de l'argumentaire "communisateur" est en partie essentiellement bâti en contre... Grosso modo, sans "Peter" "les communisateurs" n'existeraient pas ». Pour résumer ce message,  « l'argumentaire communisateur » est tourné essentiellement contre le capital dans son essence, non contre l'idéologie grâce à laquelle il se reproduirait. Notre théorie ne vise pas une révélation de « la réalité cachée sous l'apparence trompeuse des choses » (Marx), elle n'est pas « lutte idéologique » (les marxistes), ni « lutte de classes dans la philosophie » (Althusser), et pas davantage « dévoilement du fétichisme dans le Spectacle » (Situationnistes). Pour nous, la théorie est pratique, se fait pratique par son embarquement vivant dans la lutte de classes. Elle prend l'idéologie à la racine des rapports sociaux qui la produisent. Rêve-parti voyait un « bâti essentiellement contre » sur un terrain où il ne peut se situer sans flirter avec l'idéalisme : c'est être encore pris dans la lutte conscientisatrice. C'est pourquoi nous ne concevons pas la lutte théorique comme séparée, et que nous trouvons vaine une polémique avec des militants qui se proposent d'apporter la conscience... voir Une révolte n'a pas à être légitimée. C'était le paradoxe de mon intervention en milieu adverse, avec la part d'opportunisme à laquelle j'étais contraint pour ne pas être « viré » plus tôt. Franchir cette ligne consensuelle avec les modérateurs, c'était programmer ma censure. C'est ce que j'ai fait, puisque ce message évoquait le dernier ouvrage d'Antoine Artous (Marx et le fétichisme), comme suite de ses précédents (Marx et le travail, Nouveaux défis pour une gauche radicale / Emancipation & Individualité avec Besancenot et Corcuff), et participant de la construction d'une théorisation adéquate, pour la LCR, à son projet de social-démocratie libertaire. La théorie devenant dangereuse pour l'idéologie, il est nécessaire pour les flics de l'idéologie d'affirmer qu'elle vient d'un « détraqué ».

À MX qui affirmait « La mode des cafés philo après 1989-1991 montre bien qu'avant de vouloir transformer le monde il faut savoir l'interpréter (ce que ne nie d'ailleurs pas Marx dans ses Thèses sur Feuerbach) », je répondais que certes Marx ne le niait pas, mais que l'apport essentiel de ces Thèses était d'affirmer que pour interpréter le monde afin de le transformer, il fallait l'interpréter en le transformant. Ce qui est nécessaire n'est pas suffisant. Qu'ont transformé les cafés philo ?

Si l'on s'en tient au sujet ouvert, « communisation et anarchisme, quelle différence ? », on voit bien qu'une différence essentielle est celle de la posture de militants anarchistes conscientiseurs. Bon nombre de pratiques anarchistes organisées ne peuvent qu'intéresser les trostkistes dans leur transition du programmatisme au démocratisme radical, pour leur image libertaire, ce que relève un intervenant de l'OCL (Hatsumi). En témoigne le fil de discussion voisin Principes d'un parti anarchiste, dans lequel je me suis bien gardé d'intervenir. L'abandon de la dictature du prolétariat par le PCF en 1976 était justifié par « la démocratie avancée ». Trente ans plus tard, dans l'idéologie démocrate radical qui a surgit après 1995, c'est la connotation « libertaire » qui a accompagné cet abandon officiel par la LCR (en 2004 ? vérifier). Comme le dit TC, ces gens-là finiront par devenir conseillistes contre l'abolition du capital.

* Pourquoi je ne dénonce pas cette censure ? (modifié 5 septembre)

Accessoirement, c'est une leçon pour ceux qui considéraient mes exclusions des forums comme tenant essentiellement à mes « injures ». Là comme sur la liste Multitudes il y a deux ans, ils ont fait la démonstration, en l'absence de toute formulation blessante de ma part et en tout respect de leur « charte », que ce n'est jamais qu'un prétexte. Le cerbère de Moulier-Boutang fut alors plus explicite : « Vos interventions ne nous intéressent pas ». Là, elles étaient devenues trop intéressantes, pour ne pas provenir d'un « détraqué ». A quand les asiles psychiatriques de l'alternative anticapitaliste ?

Je n'ai pas cherché à provoquer une exclusion ou une censure afin de les dénoncer : c'est la réponse rhétorique du censeur qui pousse au dérapage les justifiant, et qu'il n'a au demeurant pas obtenu dans ce cas. Il serait incohérent de ma part de provoquer la censure pour la dénoncer. Une telle dénonciation relève elle-même du démocratisme exigeant sa radicalisation : obtenir des militants qu'ils soient vraiment démocrates. Elle serait inconséquente de ma part. Il est certain que l'on préfère s'exprimer librement, et sans censure ou auto-censure. Mais ce n'est pas l'essentiel : le communisme n'est pas la démocratie poussée jusqu'au bout et elle ne sera pas un moyen d'y parvenir. La démocratie entérine la séparation des individus citoyens. Elle s'oppose à l'immédiateté sociale qui caractérise les rapports inter-individuels dans le communisme. Ce que censure la démocratie radicale relève de sa propre instabilité de nature dans la crise du politique. Si elle est auto-contradictoire ce n'est qu'une forme de l'impossibilité d'une alternative politique radicalement fondée sur la démocratie, qui ne cessera de se noyer dans les eaux tièdes du calcul politicien.

Restons cool. Marchmalo ? un clin d'oeil à Marshmallow*, du saxophoniste Warne MARSH, dont Jean Delmas écrivait : « Le registre grave de Marsh est une part essentielle dans l’équilibre de Marshmallow. Son aigu, remarquablement clair et dépouillé de vibrato est donné sans difficulté, sans cette impression d’effort physique qui, justement, permettait de lui attribuer un sens* Dans cet enregistrement de 1949, c'est le solo de Lee Konitz qu'on entend.

Question néanmoins posée : à quand un forum sur la communisation, avec quelques garanties d'honnêteté pour des débats portant sur les problématiques ouvertes avec ceux qui y portent un intérêt théorique pratique ?

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30 août

le grand tabou du débat sur la croissance par Paul BOCCARA, économiste du capital, qui tabou t'abuse

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29 août

Contribution à la critique communiste de l'idéologie de service public Restructuration... et mise à jour de la rubrique 

Du service public comme forme de l'Etat* du capital

le public collectivise ce que le privé individualise, sans changer la nature du rapport social capitaliste / le service public EST une marchandise, que l'Etat vend au prix du prélèvement d'impôts directs ou indirects / L'usager EST un client, acheteur de la marchandise "service public" qu'il paye par l'impôt direct ou indirect / L'usager global est un prolétaire global qui achète sa survie globale au prix de son exploitation globale / Le service public est une institution caritative du capital / Les fonctionnaires, salariés de l'Etat payés par le prélèvement de salaire global ou de profit via l'impôt (sur le travail productif ou sur le capital, variantes de circuits), sont dans un rapport de travail aliéné à leur production de service public, dans des formes déterminées par la division du travail que génère la société capitaliste / La relation inter-individuelle du fonctionnaire (même "citoyen") à l'usager (même "citoyen") n'est que la dimension micro de l'échange marchand masqué par l'idéologie individualisante des rapports sociaux dans le capitalisme / Le service public "à la française" n'a été qu'une forme nationale spécifique du welfare, dans les conditions des luttes de classes en France. Il fut un mode de redistribution adapté à une phase historique du capital, permettant tout à la fois la reproduction de la force de travail à exploiter, et les meilleures conditions du profit.

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28 août

Anniversaire

Pierre DAC est mort le 9 février 1975, mais j'ai oublié l'heure, quelqu'un pourrait-il me la donner ? Je n'oublierai pas de la lui rendre. Merci.

6 556 390 252

Chaque jour, à part par cas de guerre à la télé, le monde est en paix (ceci n'est pas une citation). Tout va si vite qu'étant un autre au bout d'un moment je n'arrive pas à suivre je suis plusieurs mais sans savoir combien (ceci non plus). Ceci n'est pas un pipe-line (ni une citation). A 21h15 ici, nous étions 6 556 390 252 personnes de par le monde. Possible. Si tous sont aussi pluriels que moi, quel est l'âge de la Royale, tous ensemble ? Je ne sais pas quel genre de catastrophe naturelle artificielle ou surnaturelle peut produire une modification visible dans le rythme de cette horloge du décompte humain ??? Trois lignes ont passé et nous sommes... attendez je vais voir... ... ... 6 556 390 747 ! Prolos ou humains ? Divins ou bovins ? Bons ou bovés ? 

Est-ce qu'on a vu la différence pendant la guerre au Liban ? Que nenni, cent fois plus d'autres crevaient de la faim de maladies ou d'autres guerres... Homo informéticulte en prend plein sa téloche ou son micro : micro

Tout cela ne dit pas combien meurent et de quoi, combien naissent et de qui, qui vit de quoi quoi vit de qui et de quoi je m'emmêle. Moi, intello splendidement isolé parlant dans le désert et ne servant à rien, in fine, ce qui me convien tassez bien, in fine, je m'effare comme un enfant de ces chiffres qui circulent partout : si le monde était un village de 100 habitants, il y aurait 

Ce sera tout pour aujourd'hui (je vais fêter en solidaire une fausse blague que j'ai faite à un vrai con, in fine).

Si, une dernière question, mes bien-ne-s chers soeurs zé frères, camaradezé-es, compagnonzé-es et autres bron-zé-es :

Qu'entend-on par mort naturelle ?

Demain à l'aube quand rougir ma compagne je ramasse les copiés-collés (de mon temps ceux qui copiaient avaient une colle, tout change, rien ne change, in fine)

Nous sommes en cet instant solennel 6 556 395 5514, cinq mille de plus que tout-à-l'heur. Soit je n'écris pas assez vite, soit ça laisse une bonne marge à la guerre, in fine

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27 août

Meeting : deux messages

Une révolte n'a pas à être légitimée, 21 août
Liban : que dirions-nous dans une telle situation ?  20 août

Le travail et moi : chronique d'un suicide en l'EtatContribution à la critique communiste de l'idéologie de service public

Notes d'un contractuel suicidé dans l'Etat du capital, pour servir à la survie des aliénés à la gestion et au service public, dans la perspective de la destruction communisatrice de l'Etat et du capital.

Je m'exprime ici depuis une situation singulière en tentant de penser sa généralité comme rapport de classes. Elle est spécifiquement la position d'un cadre intermédiaire dans la Fonction publique d'Etat en d'administration centrale ministérielle, de convictions communistes. Elle comporte par conséquent, explicite ou non, une critique fondamentale des paradigmes de « service public » et de « bonne gestion », qui sont à ce milieu ce que sont aux lieux d'exploitation du travail salarié la « culture d'entreprise » : le couvercle consensuel sur la marmite de l'administration de la société capitaliste compléte la nécessité par ailleurs de produire la plus-value pour en faire du profit. C'est d'ailleurs si vrai qu'à terme sans cette production, les fonctionnaires ne seraient pas payés, ni aucun des autres, et c'est ce qui arrivera dans la crise, posant la nécessité et la possibilité de dépasser le rapport du travail salarié, autrement dit d'abolir le capital et les classes, et de détruire l'Etat, pour inventer d'autres rapports "sociaux". De cela aussi on peut se faire une idée dans le travail actuel, et ce que je compte montrer, c'est qu'elle s'oppose à celle du service public, rapport social produit par/ et propre au capitalisme et à l'Etat dans leur unité.

Cette chronique débouchera sur une claire démonstration : le communisme ne devra rien à une bonne « administration des choses », cette grosse bêtise de Marx*, et le service public n'en annonce pas une détermination positive, comme le pensent les démocrates radicaux-étatistes. Il y aura lieu de prolonger cette idée par « ce que n'est pas la positivité de la révolution communiste, ce que n'est pas le communisme.» * Reprise de Saint-Simon : « L'administration des choses remplacera le gouvernement des hommes », de même que « À chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses oeuvres »

Mon rapport au travail, à ma vie professionnelle, en tant qu'individu, comporte trois dimensions :

1) Mon intérêt personnel, toucher mon salaire sans y perdre ma vie = survie matérielle.
2) Le rapport professionnel en soi, dans sa logique interne, faire ce pour quoi je suis payé, assumer les relations humaines de tous ordres que cela suppose, investir le minimum d'intérêt et de participation inévitable pour 60 heures, transports inclus, de sa vie par semaine, la dite « question du sens » = survie intellectuelle, mentale, psychique.
3) La distance critique en tant que prolétaire dans le conflit général de classe, et particulièrement dans l'Etat du capital. Distance qui, en ce qui me concerne, se définit subjectivement comme critique communiste = pour la vraie vie !

L'examen de leurs articulations concrètes et situées est le seul moyen que j'ai trouvé, pour ce qui relève de mon expérience personnelle en milieu professionnel, pour mesurer la pertinence de mes positions théoriques et la potentialité de leur compréhension, en attendant mieux... 

[texte entier] En relation : Contre le fonctionnariat : interventions anciennes

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26 août

a-COMMUNISME / Une démarche initiatique 1968-2006 (nouvelle introduction)

des collectifs de Résistance au travail obligatoire, CNT-AIT, 25 août

Pétrole et guerre / Import de textes pour la rubrique GUERRE, STRATÉGIE MILITAIRE (et LUTTE DE CLASSES)

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24 août

Les « communisateurs » n'existent pas, ou la communisation pour les zoros, zéros et zéru-dits  (1)

Ainsi donc aurai-je péché dans le désert du go-bit et des grosses bites militantes-e-s, dans la catégorie « Histoire et théorie » où la valeur d'échange se mue en théories sur l'échangisme (une sorte de livre V du Capital) [...]

Le rapport des "communisateurs" à la communisation n'est pas celui du prosélithisme militant, qu'il soit communiste, révolutionnaire, libertaire, anarchiste, conseilliste ou tout ce qu'on voudra.

Les anarchistes pensent produire l'anarchisme par leur activité anti-étatique comme les bolchéviques la dictature du prolétariat par leur activité étatiste contre le capital. De même pour tous les avatars, mélanges et transitions relevant du programme ouvrier, le programmatisme. Ceux qu'on appelle les "communisateurs" ne pensent pas produire eux-mêmes la communisation, et en ce sens ne cherchent pas à faire des adeptes, à recruter pour une quelconque organisation "communisatrice" au sens où elle produirait, devenue massive, la communisation, la révolution communiste.

Ces supposés "communisateurs" ne communisent rien, et ne prétendent pas le faire. S'il leur arrive d'utiliser eux-mêmes le terme de "communisateur", c'est dans ce paradoxe, comme raccourci pour « celui qui inscrit son activité - théorique et pratique -, dans la perspective de la communisation, mais sans considérer qu'elle est produite par son activité indépendamment de ce mouvement ». C'est ni plus ni moins qu'un renversement de la posture militante, une rupture aussi radicale qu'entre croyant et athée, idéaliste et matérialiste. [...]

Tout cela explique, in fine, que nous n'avons rien à expliquer qu'on ne puisse, individuellement et collectivement, apprendre par soi-même en luttant, en s'organisant et en théorisant chaque lutte de façon spécifique et adéquate. A l'instar de l'humanité qui ne se pose que les questions qu'elle peut résoudre, il appartient au prolétariat de trouver les bonnes.

Texte entier, versé à la rubrique MILITANTISME, OBJECTIVISME, SUBJECTIVISME...

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23 août

Les « attentats du 11 septembre 2001 » ne sont qu'un détail de la première guerre globale

Quand je ne mets pas de guillemets, c'est de moi. A prendre ici comme détournement ironique et, si j'ose dire, à front renversé. Se poser, en France, des questions sur la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, ne pourrait plus relever que de « théories du complot » voire de « révisionnisme », le label suffisant à balayer ces questions, le compte de Meyssan (voir dossier Réseau Voltaire) étant réglé par tous, « tous ensemble », une fois pour toutes. Car en effet, je n'ai rarement vu, depuis des décennies, pareil consensus médiatico-politique, des grands médias officiels à ceux qui se piquent de les dénoncer comme mensongers, de Politis au Monde Diplo (version française), de Rouge à L'Huma par leurs silences, de Bellacio par ses réactions officielles télécommandées aux forums d'extrême-gauche par leur connerie congénitale partagée.

Finalement, l'objectif, la terreur des masses d'individus concernées de par le monde, dans l'unité du terrorisme d'Etat (USA, Israël, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Arabie Saoudite et quelques autres...) et du terrorisme dépourvu d'Etat organisé en réseaux (islamistes ou autres), cet objectif serait atteint, et ce silence français en serait la preuve : terrorisés, tétanisés, pétrifiés par l'événement pris comme tel depuis qu'il nous fut jeté en pâture télévisuelle en même temps que son explication officielle, on n'aurait plus rien à lui faire dire, rien à tirer de la manière dont il fut construit, que nous ne saurions déjà. Puisqu'on nous cache tout mais qu'on a tout compris - « le Capital, les Américains et les Sionistes sont des salauds »-, pourquoi chercher à savoir comment et quoi ? Savoir qu'il y a mensonge serait en soi suffisant, personne n'étant dupe (de quoi, au juste ?), mais personne ne cherchant plus loin, si ce n'est d'infréquentables « conspirationnistes »...

Que changerait que les néo-cons' aient fait preuve selon les versions d'« incompétence », de « laisser-faire », de « facilitation », de « préparation concertée » dans la préparation des attentats du 11 septembre 2001 ? Que changerait de le savoir, d'avoir des « preuves » ? Franchement, pour la suite des événements, je n'en sais rien, et quant au fond pour moi pas grand chose. Les degrés d'implication sont divers, par la nature de l'organisation de ce genre de choses, depuis les têtes pensantes jusqu'aux acteurs de terrains. Peu me chaud que Bush en ait été la marionnette en phase avec les tireurs de ficelles, Cheney, Wolfolitz et leur bande, Ben Laden et Al Qaïda jouant les utilités basanées : tout cela relève de l'anecdote et de la grosseur des virgules qui scandent l'histoire.

Par contre, ceux qui, à l'extrême-gauche ou en tant que communistes évacuent les questions sur les faits, parce que les explications seraient « ridicules et dangereuses » ou que la réalité d'une conspiration dans les hautes sphères de l'Etat américain ferait écran à leur supposée compréhension en profondeur dont peu importeraient les processus concrets, ceux-là se mettent le doigt dans l'oeil, et ne font qu'ajouter à leurs déterminations politiciennes et idéologiques. Je constate une chose, c'est qu'ils se taisent, j'imagine par peur des retombées politico-médiatiques, et de leur incapacité à les assumer sans pertes dans la concurrence sur le marché politico-électoral voire "idéologique" (en quoi je les comprends, car je ne les pense capables que de servir leur soupe). Le plus risiblement significatif n'est-il pas d'entendre Bush s'exprimer comme certains "révolutionnaires" : « islamo-fascistes ! », bouclant ainsi la boucle d'un tabou intouchable, la démocratie ?

Toujours est-il qu'en l'absence de réponses aux questions, ceux qui ne cherchent pas les premières parce qu'ils ne préfèrent ignorer les secondes ne font que laisser le camp libre à la thèse officielle de l'administration américaine, alors que celle-ci relèverait de la science-fiction, s'il ne s'agissait d'un tissu de mensonges avérés à propos d'un événement déterminant de notre histoire présente, dans toutes ses causes, ramifications, et prolongements.

Je déconseille par conséquent, à ceux que ça n'intéresse pas de savoir ce qui s'est passé, de regarder ce film : ne s'y expriment que des Américains, dont aucun n'a d'allure révolutionnaire, bien au contraire... Il est financé par un milliardaire, quelle horreur ! En plus, j'ai oublié de vérifier qui était juif, ou pas, et pis, prolétaire productif, ou pas. Patlotch, ta communisation fout le camp !!!

"Confronting the Evidence" (Face à La Vérité) : Part 1  Part 2  Part 3  Part 4  Part 5 / Source ReOpen911.org

Sur le plan factuel, ce film ne m'a rien appris de plus que les textes et documents que l'on trouve sur Internet, en se donnant la peine de filtrer les explications qui n'en sont pas. Il constitue néanmoins une excellente mise en bouche, meilleure à mon sens, par sa facture et ses implications sociales et  politiques, par la rage de savoir et le sérieux qui s'en dégagent, que les articles de la presse étrangère et que le film d'amateur Loose Change2, qui circulent un peu partout. Quant aux débats techniques, et bien que plus armé que la moyenne, par mes études, en résistance des matériaux, cinétique, et autre métallurgie et construction... je ne m'y aventurerais pas. Un dossier aussi complet que possible figure là : 911 investigations 

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22 août

Mai, juin, juillet 2006 : L'attaque du capital, les résistances ouvrières et les suites, précédé de Les migrants, un force méconnue ? et suivi de Les crimes du capital dans l'exploitation de la force de travail et dans les effets indirects de sa domination/information sélective / sur Mondialisme.org

Critique de l'économie politique (suite avec faim) 

« Alain BIHR vient de publier un imposant et important livre d’économie et de philosophie marxiste, La reproduction du capital, Prolégomènes à une théorie générale du capitalisme, 2001 » Une présentation par François CHESNAIS du livre de Bihr sous le titre : Une lecture très contemporaine de Marx, un outil théorique de grande importance, Carré rouge, automne 2001

Présentation intéressante qui fait ressortir où se sépare cette approche de celle de Théorie communiste, la caractérisation du capitalisme contemporain comme « domination reposant sur des bases où "l'économique" et le "politique" sont inextricablement mêlées.» Autrement dit alors que Bihr évoque la subordination réelle du capital sur la société, mais sans abandonner la possibilité de l'intervention étatique contre le capital, Chesnais ne l'analyse pas comme totalité dialectique fonctionnant essentiellement sur la contradiction de l'exploitation dans la problématique de la reproduction du capital. Alors que Bihr s'interroge en conséquence, dans une version marginale de l'alternative, sur la nécessité d'Actualiser le communisme, Chesnais fournit plus directement des armes théoriques au démocratisme, en soutenant « l’hypothèse de la « réversibilité » de la mondialisation financière [ouvrant la voie à] la construction, socialement maîtrisée, d'un régime d'accumulation bien différent de celui à domination financière » La théorie du régime d'accumulation financiarisée... Chesnais, 2001-ATTAC 2002

Voir aussi :

Alain BIHR : Une hypothèse à propos du leitmotiv « on ne travaille pas assez en France », A contre courant syndical et politique #156 juillet 2004 : « la stabilisation voire la diminution de la valeur de la force sociale de travail (c'est à-dire de son coût social de reproduction, dont ce qu'on nomme habituellement la protection sociale fait intégralement partie), que le capital obtenait jusqu'alors par une exploitation plus intensive de la force de travail (un accroissement de la productivité du travail), le capital ne serait plus en mesure de l'obtenir que par des moyens extra-économiques, en imposant autoritairement (par des moyens politiques) la révision à la baisse des normes de reproduction de la force de travail

Michel HUSSON : Finance, hyperconcurrence et reproduction, Séminaire d’Etudes Marxistes, février 2005 : « La lecture proposée ici conduit donc à un diagnostic de crise systémique, qui repose sur la contradiction fondamentale suivante : la contradiction entre satisfaction des besoins sociaux et recherche d’un taux de profit très élevé devient irréductible. L’écart se creuse entre des profits excédentaires et des occasions raréfiées d’investissements rentables. La finance est à la fois un moyen de combler (partiellement) cet écart, tout en constituant l’un des principaux outils qui ont permis d’établie cette configuration d’ensemble

Textes versés au dossier  CAPITAL : critique de l'ÉCONOMIE POLITIQUE

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21 août

La démocratie ? A consumer avec modération

A l'approche des élections, publicité oblige sur le marché de la concurrence démocratique, ça verrouille un max sur Internet. Chacun sa ligne, et propagande oblige, il convient d'éliminer non seulement l'ennemi supposé, mais tout ce qui s'écarte de la bonne démocratie, de la "vraie" démocratie, de la seule et unique voie démocratique, d'une seule et unique voix, de ses moyens et fins : les siens. L'inconvénient d'internet, c'est de ne pouvoir le faire aussi "proprement" que dans le courrier des lecteurs de l'Huma, de la Pravda, ou de Gramma. C'est ainsi que chacun peut constater, sur les plus alter' des sites démocratiques, que des messages ne sont pas publiés, que d'autres disparaissent, que des fils de discussions entiers sont reconstitués, où les réponses demeurent alors que les questions ont disparu, ou l'inverse. Le prix de la modération démocratique est décerné au site champion de « l'alternative anti-libérale », Bellacio, pour son soutien sans faille à ses vedettes électorales, en attendant de ne voir qu'une seule tête, c'est-à-dire un seul bulletin : Se rebeller est juste, mentir est un devoir, censurer nécessaire !

Si j'étais démocrate, ça ne me ferait pas rire d'être pris pour un couillon par les fers de lance de l'anti-libéralisme. Sauf à l'entendre au sens américain.

« Pouvoir ouvrier » ?

« on ne peut être bon syndicalement que si l’on est bon professionnellement. On a essayé de conserver ce cap ! Depuis la reprise, avec les responsables de la production et les cadres, qui se retrouvent presque tous dans notre projet, c’est nous qui avons fait tourner la boîte, un peu comme dans une coopérative ; mais notre patron nous a trahis et nous a amenés dans le mur... » Pouvoir ouvrier, L'Humanité, 18 août 2006

Bon, j'épargne à mon bien-aimé lectorat la lourdeur d'un commentaire "théorique". Très prosaïquement, j'ai quand même une pensée pour mes collègues (et moi) au travail... à constater que les syndicalistes nous mettent la même pression que les chefs, au nom du travail bien fait, qui justifie en parole des effectifs, mais de s'écraser mou devant l'intérim (et les intérimaires).

Le coco idéal, de l'élève modèle pour les statuts de la JC des années 60 au bon ouvrier défini par l'Huma2006 comme le mieux et le plus exploité, visant l'autogestion de son exploitation, franchement c'est pour qui ce conte de fée ? Perso je conchie le fonctionnaire zélé qui, contre la dérive ultra-libérale, défend le "service public" (servile pue clique ?) en exerçant son ardeur au travail plus que son esprit critique contre sa situation, sa fonction, et son rôle dans la machinerie capitaliste de l'Etat.  Ya un moment où la messe de la collaboration de classes ne passe vraiment plus ! Les "bons travailleurs", lèches-bottes de tous poils ou sans poils, allez vous faire foutre !

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20 août

Des tas de Grass...

Grass a fauté... Grass n'a pas avoué... La faute de Grass est à moitié impardonnable... On nous fait grâce de rien. Mon avis est que l'écrivain avait fait le bon choix, et peu m'importe pour quelles raisons. Un choix au-delà de la morale, de la moraline, cette morale de l'aveu et du pardon. Bref un choix d'écrivain. Le choix contre la morale d'une éthique d'écrivain. Pour écrire. Pour pouvoir écrire. Ecrire ce qu'il a écrit. D'où il l'a écrit. Un choix d'écrivain confronté au réel, un réel dont on sait seulement maintenant qu'il fut autrement le sien qu'on ne l'imaginait, ce qui n'a aucune espèce d'importance, sauf pour ceux qui lisent les romans avec des yeux de flics ou d'inquisiteurs. De moralistes.

Grass dit qu'il n'a pas parlé par honte. Je le crois. Comme je pense que s'il avait "avoué" il n'aurait pas pu écrire. Pas ça. Pas comme ça. Il a écrit sous la pression qu'il s'est mise de cette honte. Honte qu'il n'aurait plus ressentie, ou amoindrie, déformée, s'il avait parlé. Car s'il avait "avoué", cela n'aurait pu être que dans une posture morale, péché avoué à (se) pardonner dans le regard des autres en tant qu'homme, non en tant qu'écrivain. Il aurait posé un filtre déformant sur le réel dont il voulait témoigner, y compris le sien d'homme.

On n'écrit pas, sauf en moraliste, depuis la morale, mais depuis le réel. Si l'oeuvre de Grass porte une morale c'est en étant écrite essentiellement comme oeuvre réaliste, et non moralisatrice. L'art d'écrire n'est pas un art trempé dans la morale, si ce n'est qu'elle influence l'auteur en tant qu'homme, premier lecteur écrivant, et marque l'écriture à travers la dialectique du sujet homme-écrivain, dans l'unité éthique-poétique-esthétique de son écriture (unité qui se renverse chez Céline, comme le montre Meschonnic*). Ce ne peut être qu'ensuite que la morale revient éventuellement, par la lecture, pour le lecteur. Assurément, la honte que ressentait Grass ne fut pas moindre dans la célébrité. La question n'est donc pas qu'ayant "avoué" plus tôt, Grass eut été moins lu, mais qu'on aurait pas eu l'écrivain Grass, son oeuvre.

* « C'est ce que j'ai appelé l'opération Sainte-Beuve : continuer de ne pas penser le rapport entre poétique et politique. Où intervient l'éthique. En France, on a un cas superbe, c'est le cas Céline à propos duquel Philippe Sollers dans La Guerre du goût (Gallimard, 1994) dit : "Comment peut-on être un salaud si l'on est un grand écrivain ?". Comme il ne répond pas à la question qu'il pose, il présuppose une réponse négative : si on est un grand écrivain, on ne peut pas être un salaud. Ce qui est un contournement de la difficulté qu'il faut penser ensemble, et l'une par l'autre, la poétique et l'éthique.» Henri Meschonnic, La poétique tout contre la rhétorique, 1998

La vie de l'homme Günther GRASS n'a d'intérêt que pour lui et ceux qui l'ont partagée... plus quelques fouille-merde et des millions de voyeurs obscènes, dont bon nombre n'ont pas lu l'écrivain Grass et ne le liront pas. Qui l'ouvrent maintenant. Non, pas l'oeuvre, leur gueule.

Il y eut des tas de Grass. Témoignant pour tous, un seul fut écrivain. Dont il nous reste l'oeuvre. A lire.

« Du pareil au même » (G. MUNIS*, 1982)

Sur la connerie nationaliste et juridiste qui, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche en passant par l'extrême-centre, alimente l'impensé de la guerre vs la paix, en Orient ou ailleurs, un texte discutable mais rafraîchissant, du genre qui manque par les temps qui courent.

* Grandizo MUNIS est le co-auteur, avec Benjamin PERET, de la brochure « Les Syndicats contre la révolution », le texte de Péret est de 1952, celui de Munis de 1960

Tiens tiens, il existe donc des prolétaires, en Palestine, et pas seulement un « peuple palestinien » indifférencié ?

Gaza : plus d'un millier de manifestants pour réclamer emplois et salaires : «  Les manifestants, pour la plupart d'anciens travailleurs palestiniens en Israël, réclamaient également la gratuité de l'électricité, de l'eau et des assurances santé, et l'annulation des frais de scolarité  [...] La plupart sont au chômage depuis le début de l'Intifada, en septembre 2000. Israël a fermé ses frontières aux travailleurs palestiniens pour raisons de sécurité. » AFP, 20 août

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19 août

Vous avez dit « Terrorisme ! » ?

Les « attentats déjoués » en Grande-Bretagne et plus récemment en Allemagne tombent à point pour créer une atmosphère de panique propice à la relance de projets guerriers que les difficultés israéliennes au Liban rendent plus difficilement acceptables aux opinions publiques, particulièrement en Occident. Dans ce contexte, et malgré les précautions qui s'imposent quant aux sources et commentaires, voire quant à leurs intentions (j'ai peu d'attirance pour le Réseau Voltaire), se poser des questions n'est pas sombrer dans la courte de vue « conspirationniste » : même avérée, conspiration ne vaut pas explication. Voir sur ce point, du 5 août, « 11 sept. : Bush et Cheney sont impliqués» ? Pour le moins, et comme un "équilibre" à la déferlante médiatique :

- Jürgen ELSÄSSER : « La CIA a recruté et formé les djihadistes » interview par Silvia Cattori, Réseau Voltaire

- Le "complot" de Londres serait-il un montage destiné à créer un climat de panique ?  Agoravox

Pour le plaisir et pour mémoire : « A qui profite le spectacle du terrorisme islamiste ? Il n’y a rien de tel que le son du canon pour couvrir le chuchotement des mutins » Guy DEBORD, 1995 : « l’Occident et l’islamisme ne sont pas ennemis : ils sont alliés... Le terrorisme aveugle vise le peuple, il est donc commandité par l’ennemi du peuple : l’Etat, le plus froid des monstres froids » On se souvient des ricanements quand parurent ses Commentaires sur la société du spectacle, en 1988 : "Debord paranoïaque obsédé par le secret". Certes sa critique du fétichisme, le vrai à dévoiler sous le faux, a ses limites comme critique du capitalisme contemporain. Elle n'en dit sûrement pas moins que les platitudes dénonciatrices des Serge Alimi et autre Chomsky sur les mensonges médiatiques.

Marxisme : petite terreur idéologique ou grossière erreur théorique ?

A propos de Debord, Antoine ARTOUS, théoricien proche de la LCR*, vient de publier Le fétichisme chez Marx aux éditions Syllepse, qui sont à la nébuleuse du démocratisme radical français ce qu'étaient les Editions sociales à la constellation du PCF. La bibliographie en est un modèle d'enfermement du marxisme universitaire, de son orthodoxie, ou de son ignorance. Est-il besoin de préciser que le nom de Debord, sans parler d'autres, n'y figure pas ? Pourtant, avec le concept de "spectacle", il est un héritier de Lukacs, à qui revient d'avoir mis en évidence celui de fétichisme chez Marx. Debord maillon incontournable de la théorie communiste, nul ne devrait l'ignorer qui s'en pique, fut-ce pour le critiquer comme le font les théoriciens de la communisation. Qu'à cela ne tienne ! Sautant à pied joint en théorie comme en politique du programme ouvrier au démocratisme radical, les théoriciens héritiers de Trotsky et de son programme de transition, qu'ils recyclent dans le Manifeste de la LCR, effacent de la théorie communiste les thèses qu'ils ignorent ou qui les dérangent, comme Staline retouchait les photos. Reconnaissons à ce dernier de ne pas l'avoir fait au nom de la "social-démocratie libertaire" (cf un ouvrage commun d'Artous, Corcuff et Besancenot : Nouveaux défis pour la gauche radicale. Emancipation et individualisme). Je reviendrai sur la question de la théorie communiste telle que l'aborde Artous pour conclure son ouvrage.

* Antoine Artous est l'auteur d'un Travail et émancipation sociale, Marx et le travail qui ne débouche rien moins que sur l'aménagement du travail salarié comme voie de dépassement du capital. Sa cohérence théorico-politique est donc remarquable, et comparable à celle des néo-opéraïstes de Multitudes, entre caducité de la loi de la valeur, « capitalisme cognitif » et « revenu universel garanti » débouchant sur le « nouveau New Deal » de Moulier-Boutang. Si l'on complète le tableau de famille de ces « anticapitalistes » par l'alternance emploi-formation de l'économiste Paul Boccara pour le compte du PCF, les flexibles sécurisables n'ont qu'à bien se tenir... Que ceux-là viennent donc se plaindre d'être pris à parti par ceux-ci, dans les manifestations !

" « Qui a gagné » ? "

De toutes parts, comme en écho à Qui a commencé... c'est la question posée : Qui a gagné  la guerre au Liban ? [...] Pourquoi jamais ces questions : Que fait le prolétariat dans cette histoire ? Qu'a-t-il à gagner ? Qu'a-t-il à perdre ? Ces commentaires massifs ne témoignent-ils pas de la « Victoire de sa défaite » ? [lire la suite]

Autrement dit, les cris de victoire fondés sur cette trêve sont à rapprocher, dans la guerre sociale entre classes, de ceux, syndicalo-politiciens, qui ont accompagné le retrait du CPE, en attendant la reprise du combat sur la flexisécurité comme entérinant ses limites dans le capital, le droit du travail et le droit international, deux figures complémentaires du droit à l'exploitation : « Le peuple libanais, après tant de souffrances, a le droit de vivre normalement » (communiqué PCF 16 août)

« La mort est trop souvent la seule réinsertion des SDF »

2005, “Du mirage de l’urgence sociale à la réalité anthropologique du terrain. Un bilan de recherches sur les sans-abri sur plus d’une décennie“, Les Cahiers de l’Actif, La Grande Motte, janv-fév., n°344-345, p. 21-37 Autres textes de Daniel TERROLLE, sociologue. Versé au dossier Précarisation, flexibilité, "exclusion"...

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18 août 

La démocratie mondiale va-t-en guerre, sondage citoyen

- Souhaitez-vous participer à une force d'interposition au Liban ? Oui / Non / Ne sais pas
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Si oui, souhaitez-vous qu'elle dispose des moyens de désarmer le Hezbollah ? Oui / Non / Ne sais pas
- Si oui, souhaitez-vous revenir : Vivant / Mort / Ne sais pas
- Êtes-vous croyant ? Oui / Non / Ne sais pas
- Si oui, et si mort, souhaitez-vous une cérémonie :
religieuse (préciser) / républicaine / athée / républicaine / nationale / internationale / socialiste / individualiste / féministe / gay / pacifiste / Autre / Ne sais pas
- Si mort, souhaitez-vous votre nom gravé sur un monument ? Oui / Non / Ne sais pas
- Si oui, préciser le corps :

Les 100 premières victimes de ce sondage recevront un masque bleu

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17 août

Le travail et son dépassement, Astarian, suite

Poursuivant ma démarche initiatique en quête du communisme comme abolition du capital et des classes, et après le sommaire de cet ouvrage, j'en recopie l'avertissement de l'auteur, qui au-delà de ce livre axé sur le dépassement du travail, introduit clairement la problématique de la communisation, en particulier à travers l'activité révolutionnaire du prolétariat dans la crise de reproduction du capital.

13 août

Le Hezbollah « Résistance nationale », « Résistance socialiste »... jusqu'à l'absurde ?

Le travail et son dépassement, Bruno ASTARIAN

Une oeuvre majeure de la théorie communiste actuelle, dont je donne ici le sommaire complet, comme j'avais donné celui de THÉORIE DU COMMUNISME, Roland Simon, volume 1, qui en formule une critique. J'y reviendrai, puisqu'il s'agit d'un débat interne aux théories de la communisation.

Prix et salaires, une comparaison du pouvoir d'achat dans le monde, édition 2006, Banque UBS

Les Echos présentent ce document comme une « étude sur le temps de travail dans le monde » On ne saurait mieux dire... Versé au dossier Le temps et l'exploitation

Stalinisme et bolchévisme, par Paul MATTICK, 1947

« Pour comprendre le bolchevisme, et plus particulièrement le stalinisme, il ne sert à rien de suivre et de prolonger la controverse, superficielle et le plus souvent stupide, à laquelle se livrent staliniens et trotskystes. » texte de P. Mattick extrait de Trotsky le Staline manqué, de Willy Huhn, Spartacus, Octobre-Novembre 1981

Soixante ans après ce texte, héritiers de Staline et de Trotsky, dont la plupart sont devenus démocrates radicaux, à l'exception de quelques fossiles du programme ouvrier, ne sont toujours pas sortis de « la controverse, superficielle et le plus souvent stupide ». C'est pourquoi cette analyse de Mattick, par-delà ses limites, demeure intéressante et judicieuse sa publication par Echanges et mouvements : elle montre à qui l'ignorerait qu'il existait une autre conception du communisme, bien avant les aggiornamento réformistes des héritiers de Staline et Trostky, dans lesquels ne se vautrent pas les héritiers de Paul Mattick, même si le conseillisme (l'ultra-gauche) ne relevait pas moins du programmatisme ouvrier.

Je saisis l'occasion pour renouveller ma protestation contre Wikipedia dont la rubrique Communisme de conseils  mentionne à tort comme « Sites communistes de conseils » ceux de Anglemort, Aufheben, Meeting, et Théorie communiste. Quant au mien, il a été retiré de cette liste à ma demande.

Tous ensemble, les démocrates contre « l'islamo-fascisme » ?

12 août

Détruisons le travail, Alfredo M. Bonanno

Traduction française, aux éditions Déséquilibré (Genève, août 1995), rééditée en brochure en juillet 2006 par Zanzara athée, de "Distruggiamo il lavoro", insert du n.73, mai 1994, de "Anarchismo". Versé au dossier TRAVAIL (critique du - et critique de la critique du -)

Piège à convictions : la résolution 1701

La politique comme moyen de la guerre globalisée  (notes)

11août

À TOUTES FAIMS, août 2006...

7 août

Comment comprendre le conflit au Liban dans le cours actuel du capitalisme ? 

Hiroshima

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L'émeute comme limite de la socialisation du welfare, Bruno ASTARIAN, 1993, extrait du livre Le travail et son dépassement Chapitre IX la crise qui vient

Des éléments de compréhension théorique, versés au dossier Révoltes en France novembre 2005

Aux origines de l'antitravail, Bruno ASTARIAN, mai 2005

La brochure publiée par Echanges et mouvement est intégralement en ligne. Je la verse au dossier TRAVAIL (critique du - et critique de la critique du -) / Une vue divergente : A propos de l’antitravail

GUERRE, STRATÉGIE MILITAIRE (et ÉCONOMIE POLITIQUE), nouvelle rubrique

Cette rubrique n'a pas a priori de vertu communisatrice. J'ai jugé utile de donner une place aux questions stratégiques et militaires, qui sont partie intégrante de la politique dans le contexte de la globalisation capitaliste, avec une évolution frappante du concept de guerre en liaison avec celui de politique.

Il est clair que la grande majorité des textes choisis ne participent pas d'une réflexion de théorie communiste et que je ne partage pas l'idéologie de leurs présupposés ou de leurs conclusions. Certains relèvent explicitement de l'approche de « guerre au terrorisme » dans les termes des dirigeants américains. D'autres se veulent plus « neutres », plus « techniques »... La plupart ne reposent en rien ou seulement de façon non essentielle sur une analyse en termes de capitalisme et de luttes de classes.

Autant il est impossible de penser la guerre (ou la paix) en soi, autant il l'est de penser la révolution sans penser la guerre telle qu'elle se présente aujourd'hui dans la globalité capitaliste. C'est pourquoi cette rubrique ne peut être comprise sans les autres en rapport avec la théorie communiste, qui permettront la distance critique indispensable à la lecture des textes sélectionnés, du moins pour ceux qui s'inscrivent dans cet engagement.

Quoi qu'il en soit, nul ne saurait s'engager dans une guerre, au sens le plus général, et donc dans la guerre sociale en particulier, qui est celle, mondiale, de l'affrontement de classes dans le capital et qui comporte aussi cette dimension stratégique, sans connaître celle de son ennemi.

Or un constat, c'est l'inculture et le désintérêt général du militantisme radical en matière stratégique et militaire - qu'il néglige en raison de son pacifisme, particulièrement dans les pays qui ne connaissent plus la guerre sur leur sol.  Ce désintérêt complète son ignorance de la critique de l'économie politique et son niveau affligeant de compréhension du stade présent de la lutte de classes. A minima, cette rubrique se propose donc de contrebalancer la tendance à la hausse du taux de naïveté.

Dans un premier temps, série d'articles et de liens d'intérêt inégal. Présentation plus ou moins chronologique.

NB : je n'inclus pas dans cette rubrique le problème des mafias...

4 août

Elisabeth SCHWARZKOPF

Sa voix, son timbre demeurent, dans le genre cantatrice qui n'est pas ma tasse de thé, de ceux qui me touchent le plus, bien plus que certaines chanteuses noires fabriquées aujourd'hui sur les ruines de la musique africaine-américaine des mêmes années de gloire. Comme l'écrit Renaud Machard : « le paradoxe d'une pulpe envoûtante... d'une volupté d'autant plus sensuelle qu'elle était contenue. Cette voix avait l'irrésistible qualité érotique de ne jamais se déshabiller

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(avec Maria CALLAS à la fin des années cinquante / Rue des Archives/SVB/Rue des Archives)

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Moisson rouge

Il faut que je range ma bibliothèque, mais où ? Il faut que je construise une bibliothèque, mais où ? Il faut... Ya qu'à... Ya que j'accumule des livres et qu'au moment où je les cherche, c'est la panique... Rien ne se perd, rien ne se trouve !

En attendant, il faut que j'ouvre ici une rubrique "livres", ça me fera un premier classement, sans problème de place à résoudre (free a multiplié par je ne sais combien l'espace alloué à ses espaces perso gratuits, si bien que mon site occupe moins de 1% du mien et j'ai toute la vie).

En attendant, j'ai lu récemment ou me suis donné à lire prochainement, hors des livres entamés et signalés plus bas (La valse des écrous, Mao, La guerre hors limites) :

- Violences urbaines, violence sociale / Genèse des nouvelles classes dangereuses, Stéphane BEAUD, Michel PIALOUX, Hachette lit, 2003 / Recommandé

- Le descendeur social, enquête sur les milieux populaires, Philippe GUIBERT, Alain MERGIER, Fondation Jean Jaurès Plon / Technocratie de gauche et sa trouille électorale, on appréciera qu'il s'agit d'une enquête "sur..." pas "dans...", mais utile pour les chiffres

- Pays de malheur ! Un jeune de cité écrit à un sociologue, Younes AMRANI, Stéphane BEAUD, La Découverte poche, 2004 / Recommandé

- Parias urbains - Ghetto - Banlieues - Etat, Loïc WACQUANT, La Découverte, 2005 trad fr 2006

- Tranches de chagrin, Jean-Pierre LEVARAY, L'insomniaque, 2006 / par l'auteur de Putain d'usine

- La société malade de la gestion, Idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et harcèlement moral, Vincent de GAULEJAC, Seuil, 2005 / Pour armer une critique, que je me propose de faire un jour, de la raison administrative dans la Fonction publique centrale d'Etat résumé

- Violences et globalisation, Anthologie et textes inédits de Temps critiques, dir Jacques GUIGOU et jacques WAJNSZTEJN, L'Harmattan, 2003 / Pour le débat théorique...

- Le travail et son dépassement, Bruno ASTARIAN, Senonevero, 2001 / id. et parce que je ne l'avais pas lu !

- Suite française, Irène NEMIROVSKY, (1942), 2004, Prix Renaudot, Denoël / Une bien belle écriture pour l'histoire en direct différé, le moins qu'on puisse dire troublant

1er août

La révolte des cités françaises, symptôme d’un combat social mondial, une brochure d'Echanges et mouvement

Plusieurs textes en ligne, dont notamment Les éléments concrets de la vie dans les cités et leur évolution et Dans le monde, la révolte sociale des exclus privés de tout accès à leurs moyens de vivre

Rappel : rubrique de textes Révoltes en France novembre 2005

« La question d'Orient » ?

30 juillet

Marxistes ? Mon culte ! le marxisme vulgaire d'aujourd'hui ignore l'implication réciproque du capital et du prolétariat

Il me semble que la plus grossière erreur d'analyse des marxistes vulgaires d'aujourd'hui consiste à ignorer la réalité du capitalisme comme implication réciproque entre les classes, comme lutte concrète entre classes autour de la contradiction du capital et du travail salarié. Il en résulte une double illusion idéaliste : celle de la transcroissance des luttes revendicatives (essentiellement négociation sur le salaire) à la révolution (abolition du capital et de l'Etat), et celle que la politique serait le moteur des changements historiques des systèmes sociaux, sur la base d'une « prise de conscience » (avec ses prolongements actuels dans la vie et les oppositions de partis, les élections...).

Il en résulte, aux plans national comme international (il n'y a plus de différence dans la globalisation actuelle), une surestimation de la vie politique et institutionnelle (démocratisme radical) ainsi qu'une sous-estimation fondée sur une double ignorance : d'une part de l'économie politique (nulle part ils ne prolongent sa critique au sens de celle de Marx dans le Capital), d'autre part des contradictions et conflits réels qui annonceraient ce qui deviendrait « période ou situation révolutionnaires » : celles-ci seraient à construire idéologiquement, politiquement, de l'extérieur des rapports sociaux directs, par l'activité politique militante.

A l'heure où la question émerge de l'abolition du prolétariat comme tel, la réalisant dans celle des caractéristiques fondant le capital comme mode de production historique (révolution comme communisation), leur horizon ne dépasse jamais l'idée de l'adaptation du capitalisme (y compris jusqu'à viser l'appropriation sociale, l'autogestion des usines et l'auto-organisation de la société par des prolétaires qui ne sont pourtant tels qu'en tant qu'êtres du capital = auto-exploitation comme but de société et butoir de leur perspective d'alternative anticapitaliste). Ils aspirent au prolétariat comme sujet révolutionnaire mais croient tenir, en attendant, sa place ou une place d'éclaireur.

Toujours est-il que la « lutte de classes » existante n'est pour eux qu'une référence verbale de principe, servant de caution à la pureté de leur anticapitalisme sur le marché de la concurrence entre organisations d'extrême-gauche et de gauche radicalement démocratique. Bien que le déniant, ils conservent la posture d'avant-garde, ils sont « conscients », mais pas « le peuple », ni « les peuples » (du singulier au pluriel, il y a une différence sémantique au sein d'une unité conceptuelle, que la plupart ignorent, ignorance qui alimente le populisme national-communiste). Il est pourtant visible que les luttes significatives n'émergent pas des milieux militants, les débordent toujours, alors que les pré-supposés politiques de ceux-ci les portent immanquablement à les freiner et les canaliser dans leurs schémas dogmatiques - exemples des 'émeutes' de novembre et du « Non au CPE ».

Au mieux, quand ces militants « marxistes » sont confrontés à leur propre utopie capitaliste, parce qu'on leur met sous le nez ces considérations basiquement marxiennes, ils se hâtent de corriger l'impression qu'ils donnent mordicusement, en rajoutant une couche de phraséologie, caution « révolutionnaire » ou « marxiste » à leurs âneries néo-républicaines étatico-populistes et démocratiques. On voit assez vite qu'il ne s'agit que de clauses de style, de formalisme, car jamais cela ne fonde leurs analyses et leurs interventions pratiques, strictement limitées à la sphère revendicative ou politique (un genre de syndicalisme politique aspirant à co-gérer le Capital et l'Etat : voir dans leurs échanges la proportion de considérations sur les organisations politiques, et celles témoignant des rapports sociaux concrets dans le monde d'aujourd'hui, particulièrement celui du travail, ou du non-travail*. C'est à croire qu'ils vivent dans le monde irréel de leurs fantasmes politiques.

* Le Bureau International du Travail estimait en 1999 à plus d’un million le nombre de morts dues au travail par an, soit 3000 morts par jour, 2 par minute. En 2003 il décomptait chaque année 250 millions accidents professionnels (moyenne de 685 000 accidents par jour) et 160 millions de maladies professionnelles entraînant un arrêt de travail. En France, près de 4000 victimes d'accidents par jour ! et près de 1000 morts annuelles. Les médias n'en parlent pas, ces marxistes-là non plus. Je donnerai prochainement des chiffres plus récents et plus précis.

En réalité s'ils ne parlent jamais en termes historisés et présents, réels et concrets, ni de l'économie politique ni de la lutte de classes, c'est qu'ils ne savent pas ce qu'elles sont. Qu'importe, puisqu'ils ignorent aussi leur propre ignorance... Roulez, objectivisme et subjectivisme militants !

Ce marxisme-là (ce qui en reste à la LCR, au PCF et autour quelles qu'en soient les surenchères gauchisantes) n'a rien à voir avec Marx : ni avec sa philosophie politique (l'existence détermine la conscience comme praxis = implication réciproque) ni avec la critique de l'économie politique réelle (comme histoire présente du capitalisme, mouvement de l'implication réciproque entre capital et prolétariat, en tant que mode de production fondé sur l'exploitation du travail salarié).

La pensée et l'activité politiques des marxistes vulgaires, comme à l'époque où Marx fustigeait particulièrement les Français et le proudhonnisme (« si c'est ça, je ne suis pas marxiste »), ont plus de rapport avec la religion, croyance et prosélythisme, qu'avec la critique réelle du mouvement réel du capitalisme existant. De ces militants politiques, il n'y a rien à attendre. La plupart sont, comme les missionnaires de toujours, superbement ignorants mais si sûrs d'eux et de leur morale pourtant si peu pratique qu'ils s'étonnent de se retrouver seuls avec eux-mêmes, en défilés de militants rassurant leur « conscience ».

Les marxistes vulgaires, une race indécrottable et nuisible d'imbéciles.

28 juillet

MAO : L'histoire inconnue, Chang Jung, Jon Halliday

J'ai lu avec un incertain plaisir ce pavé de 843 pages. Ecrit par une romancière et un "historien", son compagnon, il est à lire, au choix, comme un mauvais roman ou un livre d'histoire(s) discutable(s). Quoi qu'il en soit de l"'un ou l'autre, on peut être assuré que toute ressemblance avec des personnages ayant existé ne doit rien au hasard. Au total, j'ai appris énormément de choses, mais sans toujours savoir si elles correspondaient à la réalité, sans parler de tout ce qui n'y figure pas, et qu'on trouve dans des ouvrages quatre fois moins épais.

Si l'on en n'attend pas ce que l'on est en droit d'un travail d'historien, on y découvrira des talents méconnus du Grand Timonier et le poids qu'il eut dans des événements historiques débordant largement les frontières de la Chine, avec toute la relativité qui s'attache à la ponctuation de l'histoire par les "grands hommes". Ecrire celle de la Chine "communiste" mérite mieux.

Une chose est toutefois rassurante : Mao, qui sur le tard fit à sa fille, élevée et formée en URSS, le cadeau d'une édition complète, n'aurait pas lu l'oeuvre de Marx et Engels. On s'étonnera donc moins qu'il n'en ait rien retenu : les philosophes "marxistes" Bensussan et Labica (et tant d'autres), qui ont brodé sur l'apport de Mao au matérialisme dialectique -avec ses "contradictions principale et secondaires"- en seront pour leur grade, bien qu'on trouve encore sous leurs plumes reputées ces références alambiquées et vidées de vertus théoriques, dans le Dictionnaire critique du Marxisme édité après la mort de ce trop réel dernier empereur. Car effectivement, sortant de ce pavé, et comparant l'oeuvre de Mao à celle de Staline, sans même établir la comptabilité comparative des horreurs, on comprend que le communisme selon le premier avait encore moins à voir, ne serait-ce que par la différence des genèses et conditions historiques de ces révolutions et la part qu'y tinrent les prolétariats respectivement russes et chinois, que celui (sic) du second avec ce que recouvrait pour Marx ce concept en tant que négation du capital.

La lecture de ce livre, le roman passionnant d'un cauchemard réel, présente néanmoins à mes yeux un double intérêt. Ce qui peut rester, attaché au personnage, de positivité communiste fantasmée, est radicalement lessivé, sur la base de faits essentiels somme toute peu connus en France, même si la subjectivité des auteurs les amènent à mélanger les genres, avec une condamnation morale qui ne laisse jamais prise à la moindre analyse, si ce n'est comme valeur d'usage machiavélienne pour les aspirants au pouvoir absolu. Ensuite et vu le succès en langue anglaise et le probable de cette traduction, il faut sans doute considérer que le contenu et les détails de cet ouvrage, par leur résonnance médiatique et journalistique voire scolaire et universitaire, constitueront, à moyen terme et massivement, la base et le filtre de la connaissance immédiate de la "Chine communiste" et du "maoïsme".

Bilan globalement positif d'une lecture in fine conseillée, par conséquent sans modération mais distanciation, avec des lunettes critiques voire sceptiques. Les plus curieux pourront toujours chercher ailleurs un travail plus sérieux, mais, dans la production publique en français, il est probable qu'il faudra attendre un certain temps pour lire une critique serrée de la masse d'informations délivrées par ce Mao-là, dont il sera difficile d'extraire ce qui relève de sources indiscutables et recoupées.

Les plus anecdotiques et les plus douteuses de ces informations ne prennent-elles pas, dans l'ensemble, la figure de détails de l'histoire relativement à la seconde révolution nationale ayant abouti à un régime qualifié de "communiste", et concernant alors un sixième de la population mondiale, quatre à cinq fois celle de l'URSS et vingt fois celle de la France, facteur démographique qui fut le point d'appui le plus pertinent de Mao dans sa volonté de puissance, et qui demeure celui de la Chine actuelle  ?

En attendant d'écrire l'histoire avec plus de rigueur sous la plume ou de meilleure leçon à tirer du sang des masses, c'est toujours sous une direction dite communiste que se déploie l'hypercapitalisme le plus "dynamique" de la planète, à l'ombre de portraits de Mao dont les images n'ont pas été brûlées ni les statues déboulonnées, ce qui traduit, sans muraille abattue, la belle continuité d'une histoire singulière, maoïsme inclus, celle du capitalisme chinois comme mode de production... asiatique ?

Une critique belge : Mao, le Grand Timonier, d'un (grand) bond en enfer, Edouard VAN VELTHEM

26 juillet

Moi je ne suis pas antisémite, mais anti-mythes, et pour la suppression de tous les Etats (-nations et notions) donc en particulier, mais ni plus ni moins que les autres, celui d'Israël.

A propos de dopage et de couverture médiatique, un Tour de Force : JACK LANG a produit un livre sur Nelson Mandela.

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 LA VALSE DES ÉCROUS Travail, capital et action collective dans l'industrie automobile (1970-2004) Stephen BOUQUIN

Table des matières (complète)  

Ce livre présente de multiples intérêts, par sa focale historique et géographique dans un secteur clé de l'évolution du capitalisme industriel, par l'approche méthodologique de l'auteur qui croise sociologie du travail et de son organisation, prolongements théoriques et critiques de l'économie politique, à la rencontre conflictuelle de la lutte de classe et du management patronal, sur une période qui correspond à la restructuration du capital global dans la défaite du mouvement ouvrier.

Vaut beaucoup mieux que la postface surinterprétant et instrumentalisant cette étude, pour servir la soupe alternativiste, sous la plume de l'inévitable politicien des coulisses démocratiques radicales, Pierre Cours-Salies, qui dirige la collection « Le présent avenir » chez Syllepse, éditeur chez qui l'on a du mal à trier ce qui échappe à l'idéologie en vogue à gauche de la gauche, en France particulièrement. Raison de plus pour souligner les qualités et l'intérêt de cet ouvrage.

Je donnerai ultérieurement des extraits de ce livre que je recommande chaudement à qui veut se faire sérieusement une idée des contradictions de l'exploitation capitaliste dans la production matérielle de biens de consommations, où sévissent plus que jamais lois de la valeur et de la baisse tendancielle du taux de profit.

IndexBEAUD Stéphane ; CURIEL Henri ; DAC Pierre ; DEBORD Guy ; DELEUZE Gilles (philosophe) ; ERASME ; GARO Isabelle ; MAO ZEDONG ; MESCHONNIC Henri (poète, théorie du langage) ; MUNIS Grandizo ; PERET Benjamin ; PIALOUX Michel ; SCHWARZKOPF Elisabeth ; WACQUANT Loïc
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