II1.7 de l’influence des Gospel et Spiritual dans le jazz

18/03/02

L’art, comme jeu imprégné de religion. L’art, bâtard du jeu et de la religion.

Michel LEIRIS (1901-1990), Notes pour le sacré dans la vie quotidienne

 

Mon père et ma mère étaient très croyants. Ils aimaient la musique, mais la musique religieuse. Ils n’aimaient pas le jazz comme nous. Et bien sûr nous ne pouvions jamais jouer du jazz à la maison quand ils étaient là. Mais dès qu’ils tournaient le dos (...) nous appelions les enfants des voisins et nous jouions le blues ; c’était un bon moment. Mais toujours il y avait une fille à la porte pour surveiller le retour de (mes parents) (...) Elle nous prévenait dès qu’elle voyait revenir mon père ou ma mère, alors aussitôt, nous changions de blues et nous chantions « Jésus me garde près de la croix ». Après ça ma mère et mon père se joignaient à nous et nous chantions tous des chants religieux.

Ida GOODSON ( ? ?), p/chanteuse de blues et gospel, citée par Angela Davis, B2, TrA

 

La sorte de religion à laquelle appartenait le peuple noir le reliait constamment à la société dans son ensemble... l’identifiait, lui et ses aspirations, à sa culture ; parce que la religion était l’une des situations dans lesquelles la totalité absolue de l’expression par le Noir n’était pas constamment censurée par le Blanc. Même la requête de la liberté, bien que faite en termes voilés des références bibliques aux « juifs », passait par l’église.(...)

Les racines religieuse noires sont encore maintenues de façon évidente dans la partie la plus émouvante de la musique. Cette émotivité noire sortait directement des réunions religieuses du passé. (...) c’est la forme du jazz la plus ancienne et, encore actuellement, la plus commune.

Leroi JONES, Différents et pourtants emblables, 1966

 

Mon père était pasteur...

Q : Oh, vraiment ? Pasteur baptiste ?

R : Oui. Et j’avais un frère pasteur...

Q : Avez-vous eu votre première expérience de chanteur à l’église, ou...

R : Oui, j’ai été conduit tout droit à ça. Je passais pour l’un des plus grands chanteurs de Gospel au monde, à l’âge de douze ans. Je chantais habituellement avec un groupe appelé The Fairfield Four. Et quand j’entrais à l’église, les gens disaient : « Ah, c’est ce gamin qui chante ! » Nous entrions en scène, les quatre. Et les gens commençaient à crier : « Quel gamin ! » J’étais le leader (...)

Q : Il semble que l’église baptiste ait donné beaucoup de chanteurs de blues (...) Pensez-vous que beaucoup des vieux - je veux dire des chanteurs de blues de plus de cinquante ans - aient commencé en chantant à l’église ?

R : Ni vous ni moi ne pouvons le dire avec précision...

John Lee HOOKER (1917-2001), VideoTape, décembre 1986, James Standifer, TrA

 

(A propos d’artistes plasticiens africains contemporains)

L’art africain est réputé sacré. La religion est un thème, parmi bien d’autres, et parallèlement, l’art fabrique des oeuvres qui sont des objets de spiritualité. Les artistes, qui travaillent le spirituel, usent de métaphores visuelles, non pas pour construire un monde totalité mais un espace ouvert où se mêlent, sans s’affaiblir, des fragments des cosmogonies antiques, des mythes et des fictions de cultures diverses, des idées philosophiques, pas une religion en particulier, leur expérience et leurs sensations propres.

Joëlle BUSCA, Perspectives sur l’art contemporain Africain, L’Harmattan, 2000

 

La religion ne verra sa fin qu’avec la fin d’une économie qui réduit l’homme au travail et l’arrache à sa vraie destinée de se créer en recréant le monde.

Raoul VANEIGEM, De l’inhumanité de la religion, 2000, Denöel, p. 171

Le premier morceau, je l’ai joué à l’oreille.... avec un doigt, en cherchant les accords. Mais aussi loin que je me souvienne, j’ai toute ma vie pu entendre l’harmonie à quatre sons. Alors j’ai essayé deux doigts, puis trois. J’avais quatre ou cinq ans (en 1887, NDA), Les musiciens ne me croient pas mais j’ai toujours entendu plus que la mélodie, l’harmonie à quatre sons, et de fil en aiguille, j’ai ajouté la basse. J’ai fini par jouer tout le morceau, mais c’est le seul que je pouvais jouer. La voisine, qui jouait de l’orgue à l’église, m’a entendu. Yelle a dit à ma mère : « Sister Blake, ce gamin ! ! ! » Mais nous étions baptistes et elle méthodiste. Les gens doivent savoir que ça faisait une différence, une grande différence à l’époque. Ma mère n’était pas du tout chaude pour que je joue dans cette église. Elle disait toujours que c’était l’oeuvre du diable.

Eubie BLAKE (1883-1983), Afro-American Music Collection, Jim Standifer, 1973, TrA

 

Q : Pratiquez-vous une religion ? ...

R : Non. Je ne pratique plus. J’ai été élevé dans une famille religieuse, vous savez. Chaque matin, il fallait se mettre à genoux et réciter les prières. Mon père était très croyant. (...)

Je vais vous dire pourquoi j’ai arrêté d’aller à l’église.(...) (Etant en activité à New-York) Chaque fois que je rentrais à la maison, il fallait aller à l’église ... écouter le pasteur réciter son sermon, pendant 25 ou 30 minutes, mais après pendant une heure et quart, il disait tout ce dont il avait besoin, une couverture pour sa paroisse... bientôt une nouvelle voiture... une quantité de choses. Il y consacrait plus de temps qu’à son sermon. (...) Quand j’avais le big-band, et que je rentrais, il me demandait toujours de lui envoyer des trucs de New-York, un magnétophone... Moi j’allais à l’égise pour écouter le sermon. Je pense que c’est ça qui m’a coupé l’envie (...) Et ils disaient que l’orchestre, c’était le diable dans la maison. (...) Si vous n’étiez pas juriste, médecin ou dentiste, vous n’étiez rien, comprenez-vous ? maintenant il y a une certaine reconnaissance. Mais on écrivait tant de choses alors, pour jeter la honte sur le jazz... Tous ces gars qui jouaient dans les bordels, mais seuls les pianistes y jouaient, pas les vents (horn players). Alors si vous rencontriez une fille à cette époaque, et si ses parents découvraient que vous étiez musicien de jazz, vous ne pouviez plus mettre les pieds chez elle. Le plus dingue est que ça n’avait rien à voir avec la drogue ou autre... C’était juste parce que vous étiez musicien de jazz...

Q : Vous étiez le diable en puissance...

R : Oui, le diable dans la maison. J’ai entendu ça tant de fois que j’ai cessé d’aller à l’église.

Roy ELDRIDGE (1911-1989), tp/bgl/vo, mai 1980, New-York, Jim Standifer, TrA

 

Mon père était pasteur et musicien, et il m’a appris le piano. Il jouait du tuba. Chaque dimanche, l’orchestre de l’église répétait à la maison et les gars laissaient leurs instruments jusqu’à la semaine suivante. Alors j’avais en permanence des instruments sous la main pour souffler dedans, et nous avions aussi deux pianos.(...) Le père de Wild Bill Davis (org) et le mien étaient de bons amis. Ils chantaient dans le même quartet. Il avait une belle voix de bariton et mon père, de basse. Le père de Sir Charles Thompson était pasteur aussi, et ils habitaient à Parsons aussi (...)

Le jazz était méprisé à cette époque, et mon père ne seraient jamais allé dans les « house parties » ! Ma mère ne voulait pas que je joue du jazz (...) et je pense qu’elle n’a pas changé d’avis avant que je joue à Carnegie Hall en 1938 avec Benny Goodman.

Buck CLAYTON (1911-1991), tp/arg, 1962, The World of Count Basie, Stanley Dance, 1980, TrA

 

Ma tante jouaient de l’orgue à l’église, elle savait lire la musique. Elle jouait tous les hymnes et m’a aidé, mais elle était si occupée la plupart du temps. Le travail d’une femme à cette époque n’était vraiment pas un cadeau. Elle travaillait toute la journée, tous les jours (...)

Harry EDISON (1915-1999), tp, 1962, The World of Count Basie, S. Dance, 1980, TrA

 

Comme pour la plupart des musiciens noirs, ma première source d’inspiration rythmique et mélodique fut religieuse. A Cheraw, plusieurs cultes divisaient la communauté noire : tout d’abord la Seconde Eglise presbytérienne, qui jouissaient de la plus haute réputation, suivie de l’Eglise méthodiste, celle que nous fréquentions (...) Mais ce fut à l’Eglise sanctifiée que je découvris le sens profond du rythme, et comment la musique arrive à mettre les gens en transe. Le bâtiment se trouvait un peu plus loin dans notre rue, près du puits où nous allions tirer de l’eau. Je me faufilais discrètement dans le fond de l’église car il était mal venu de fréquenter un autre culte. Et j’écoutais les fils du chef de la congrégation improviser en utilisant une caisse claire, une grosse caisse, des cymbales et un tambourin. Il y avait ainsi quatre rythmes différents en présence, auxquels s’ajoutaient le martèlement des pieds sur le plancher de bois et les claquements de doigts. C’est ainsi qu’en allant au puits le dimanche, j’ai découvert le sens et la puissance du rythme. L’Eglise sanctifiée eu sur moi une influence déterminante, comme plus tard sur James Brown et Aretha Franklin...

Accusation numéro sept : les boppers avaient une préférence pour des religions autres que le christianisme. Ce n’est qu’une demi-vérité, car la plupart des musiciens noirs, y compris ceux de la période bop, ont eu leur premier contact avec la musique grâce à l’Eglise, et ont subi cette influence qu’ils ont gardé toute leur vie. Pour des motivations sociales ou religieuses un grand nombre de musiciens de jazz se sont effectivement tournés vers l’islamisme depuis les années quarante...

Dizzy GILLESPIE (1917-1993) / Al Fraser, To be or not to bop, B1

 

De retour sur la Côte Est, nombre de musiciens noirs avaient le poil hérissé par ce qu’ils considéraient - le jazz West Coast - comme n’ayant pas assez de « soul » (âme). Blakey me dit un soir : « Ce que nous jouons est de la musique dans laquelle les gens de la Côte Ouest ne peuvent pas entrer, parce qu’ils n’ont pas grandi avec. » Il pensait à la profonde fusion entre le blues basique et la musique de l’église noire. Et en effet, un enregistrement des Messengers comme « the Preacher » ou d’autres sont de l’authentique black soul jazz.

Nat Hentoff, septembre 1998, Liner Notes Jazz Messengers + Monk, TrA

Quand j’étais enfant jallais à l’église surtout pour oublier mes soucis et mes ennemis. Alors nous chantions en frappant dans nos mains. Nous appelions ça « être touché par la foi ». J’éprouve ce sentiment plus fortement encore quand je joue du jazz (...)

La musique est comme une religion.

Art BLAKEY (1919-1990), dms/lead, G. Paczinsky (citant Art Taylor Notes and Tones)

 

Une grande partie de ma musique m’est venue de l’église. Toute la musique que j’aie pu entendre quand j’éatis tout enfant, était la musique d’église. Il a fallu que j’ai huit ou neuf ans pour entendre à la radio un enregistrement de Duke Ellington. Mon père allait à l’église méthodiste (African Methodist Episcopal Church, NdA) ; ma belle-mère voulait m’amener à une église du holiness. Mon père n’approuvait pas que ma mère aille là-bas. Les gens y entraient en transes et l’attitude de la congrégation était plus sauvage et mmoins inhibée qu’à l’église méthodiste. Dans l’église, on trouvait une contrebasse, un trombone, des tambourins et une grosse caisse. Dans les églises du Holiness on jouait le blues - on sacnadait des riffs, avec ce balancement qui unit l’assitance au prêcheur. Mes soeurs et moi, nous formions un trio, et, à l’occasion, nous jouions à l’église méthodiste.

Charles MINGUS (1922-1979), cb/comp/cond, R. Horricks, Jazzmen de notre temps, 1960

 

L’âme est ce qui vient de l’intérieur. C’est ce qui se produit lorsque le plus intérieur de vous-même surgit à l’extérieur. Lorsque vous jouez, c’est ce que vous n’avez pas pu apprendre dans les livres ou par des études. Dans mon cas, je crois que ce que j’ai entendu et senti dans la musique de mon église - j’y suis allé jusqu’à l’âge adulte - a eu le plus grande influence sur ma carrière musicale. La musique que j’ai entendue là était ouverte, spontanée, impromptue - une musique de l’âme.

Cité par Horricks, Jazzmen de notre temps, 1960

Q : J’aimerais que vous expliquiez votre approche du vibraphone...

R : ... Bien... je vais emprunter un détour... Je ne sais pas si vous le saviez, j’ai commencé ma carrière professionnelle comme chanteur. De Gospel, vraiment. Puis j’ai changé pour le jazz plus tard... Et le vibrato que j’obtiens sur cet instrument est très semblable à celui que j’utilisais avec ma voix, comme chanteur. Ce qui s’est passé alors, quand j’ai constaté que je pouvais simuler ou imiter le son que j’obtenais avec ma voix, j’ai adopté complètement cet instrument. Et c’est devenu pour moi un challenge de l’approcher de la même façon que Charlie Parker ou Dizzy leur musique. Tout est là.

Lazaro Vega, septembre 1989

Q : Comment avez-vous commencé la musique... ?

R : Ma mère était très portée sur la religion. Nous faisions de la musique Gospel, mon frère Alvin et moi (...) A Détroit, le groupe (de Gospel) auquel j’appartenais était the Evangelist Singers...

Milt JACKSON (1923-2000), vibraphoniste, Down Beat, novembre 1999, Jon Faddis, TrA

 

Q : Vous aviez le background qui permettait de devenir musicien de jazz ? D’où teniez-vous cette expérience ?

R : J’ai grandi à l’église baptiste-méthodiste, et je jouais du piano pour l’église ; j’allais au catéchisme et adolescent, je jouais de la guitare à l’église, alors que ma mère chantait dans le choeur. Et j’ai toujours écouté du jazzz, mes tantes et mes cousins avaient des disques de jazz.

Q : Pensez-vous que l’église, l’improvisation naturelle dans certaines églises noires, vous ai aidé ?

R : Dans une certaine mesure, l’improvisation qui m’a fait la plus grosse impression venait de l’église, le feeling, le feeling de base venait de cette église, la façon dont chantaient les choeurs, les choeurs de gospel, pas les choeurs de chants avec les arrangements écrits, les choeurs de gospel où tout le monde chantait, avec un swing profond...

Johnny GRIFFIN (1928), sax/comp, Afro Amer music Coll., sept. 1982, Standifer, TrA

 

A Phoenix, Arizona. Il y avait une église là-bas, avec un orchestre de jeunes. Le seul cuivre disponible était un tuba. Puis la deuxième guerre mondiale a commencé, les gars sont partis et ça m’a laissé le choix des instruments. J’ai décidé de prendre la trompette - en fait, un cornet - qui avait les mêmes doigtés que le tuba... J’avais 13 ou 14 ans.

Art FARMER (1928), tp/bugle, Intern. Trumpet Guild, 1996, John La Barbera, TrA

 

Tout le jazz authentique est étroitement apparenté aux spirituals. Le Middle Jazz vient directement des gospels des Holly Rollers Singers, comme le dixieland provient des chants de funérailles. Mais je ne crois pas que vous devez attacher une importance spéciale au mot « funky » : si quelqu’un joue « funky » c’est que ça fait partie de son tempérament.

Horace SILVER (1928), pianiste, Interviews JHot, François Postif, B

 

(Prolongeant son frère Nat) Oui, c’est bien celà, des « bluesmen qui jouent du jazz moderne ». C’est d’ailleurs assez amusant ; au début, tout le monde a déclaré que notre façon de jouer venait tout droit de l’Eglise. Je puis vous l’affirmer, l’Eglise n’a rigoureusement rien à voir dans tout cela. Pas notre Eglise, en tout cas ! J’appartiens, comme mon frère, à l’Eglise protestante épiscopale, dans laquelle il est justement interdit de chanter des hymnes et des cantiques, et je ne vois vraiment pas, dans ces conditions, où l’on pourrait y découvrir la moindre trace de cette « so called soul music »...

Julian « Cannonball » ADDERLEY (1928-1975), sax/comp, Interviews JHot, F. Postif

 

No, I had no parents. My mother, my father, neither played or sung nothin' (...)

Q : Alright, what about the church then? How much did the church influence you if your mother and father didn't uh ...

R : Well the church was again music, ALL music influenced me. And let's understand that all music: every form of music that t I've ever heard in my life. If it was good, it influenced me in some way. And the church music or religious music was no exception. As a matter of fact, I was raised in the old fashioned Baptist church where they didn't have no piano or no organ. And they would sang these hymns, these mournful things, hymns where sometimes the preacher would say the verse and then the congregation would sing the song, say the words after he said them. (...)

C Well I'm from one of those type of churches, you know Baptist churches. Well that's good music. That will make you cry, you know it will hurt you and yet if they got a, one of those high rhythmic tunes, it will make you jump out of your seat.(laughter)

Ray CHARLES (1930), voc/p/sax/lead, Sept. 1983, Ann Arbor, Mi, Jim Standifer, à TrA

 

(Parlant de Capetown, Afrique du Sud)

... dans la période suivante, nous avons l’introduction de l’Eglise. L’Eglise européenne, mais plus important encore l’Eglise Africaine-américaine episcopale, fondée à Philiadelphie par un Africain-Américain. Cette Eglise a un nombre incroyable de fidèles parmi les Noirs. C’est la même chose aux Etats-Unis. Une Eglise très très puissante. En fait

ma grand-mère est un des membres fondateurs de l’Eglise Episcopale Sud-africaine de Capetown.

Abdullah IBRAHIM (1934), p/sax :fl/voc/comp/cond... RadioStudio Bâle, été 1996, Armin Büttner, TrA

 

(Hemphill venait d’une famille de pasteurs. Il concevait sa musique comme une extension de ses racines religieuses)

C’est un acte généreux, qui vient d’une tradition extrêmement religieuse (...)

Je suis un prêcheur d’un autre type.

Julius HEMPHILL (1938-1995), sax/fl/comp, DownBeat, juin 1975, David Jackson, TrA

 

Tout ça est une belle expérience. Tout ça est notre musique. Jazz, Rhythm-and-Blues, spirituals. Regardez Aretha Franklin, Sam Cooke. Ils viennent de l’église. Je n’aime pas les étiquette. Si vous pouvez jouer, vous pouvez jouer avec tout le monde.

Lee MORGAN (1938-1972), tp/comp, Down Beat février 1970, Le jazz peut se vendre, Joe Gallagher

 

Je viens d’une famille musicienne. Ma première inspiration fut la musique d’église, je pense. Plus tard, mon frère aîné m’orienta vers nombre de grands du jazz.

Roscoe MITCHELL (1940), saxophoniste, AllAboutJazz, juillet 1999, Fred Jung, TrA

 

Q : Revenons en arrière... Vous étiez dans un groupe de Gospel avec votre père (pasteur baptiste, NdA) quand vous étiez jeune. Quel sorte d’appui pensez-vous que cela a donné plus tard à votre musique ?

R : C’est revenir très en arrière (rires)... J’étais un enfant. Il ne m’en reste guère de souvenirs. Nous avions un groupe de Spiritual. Mon père en était le leader et manageur. C’était son groupe. J’attendais de pouvoir en sortir ! Tout ce que vous avez fait avant est un appui, jusqu’à ce que vous décidiez de faire votre propre musique. Une fois que vous avez décidé, que faire de cet appui ? Tout ce que vous avez expérimenté devient une part de votre jeu, de ce qui sort de vous.

James « Blood » ULMER (1942), g/fl/voc/comp, perfectsSound, avril 1998, J. Gross, TrA

 

Mon père était dans le Gospel. Nous écoutions Tito Puente et tous ces trucs latins parce que nous aimions danser. Je me souviens d’un disque de Lester Young avec Howard MacGhee à la trompette (...) Donc vous pouvez voir que c’était un bon environnement pour la musique religieuse, de danse, tout.

Q : Qu’en est-il de l’expérience Gospel avec votre père ?

R : Il appartenat aux Diamond Jubilee Singers, très populaires dans le Sud (...) J’étais fasciné. Je restais assis la bouche ouverte à écouter ces gars chanter. Ils généraient des rythmes et des feelings terrifiants. Je restais là tous les soirs jusqu’à l’heure d’aller dormir. Ce fut mon premier contact de près avec la musique.

Woody SHAW (1944-1989), tp/bgl/comp, DownBeat, août 1978, Chuck Berg, TrA

 

J’ai commencé à jouer de la musique à l’église - Missionnery Church of God And Christ - à Berkeley. Ma mère était la pianiste de l’église, mon père jouait de la guitare, il était le diacre et conduisait l’école du dimanche. Le Gospel est la première musique que j’ai écouté. Je jouais habituellement des bongos avant d’avoir un saxophone, à 9 ans (...)

Q : Et le Murray Family Band ?

R : Nous étions l’orchestre de la Missionnery Church... dans le Channing Way de Berkeley. Ma mère au piano, mon père à la guitare, mon frère Rubin à la clarinette, mon cousin Eddie Williams à la trompette, et j’ai pris le saxophone parce que nous avions tout sauf le saxophone...

David MURRAY (1955), sax/cla/fl/comp/cond , NewJazzarchives, novembre 1995, Steve Bahcall, TrA

IndexADDERLEY Cannonball (saxophoniste, comp, lead) ; BLAKE Eubie (pianiste) ; BLAKEY Art (drums, leader) ; BUSCA Joëlle ; CHARLES Ray (vocal, pianiste, org, comp, leader) ; CLAYTON Buck (trumpet) ; EDISON Harry (trumpet) ; ELDRIDGE Roy ; FARMER Art (trumpet, bugle) ; GILLESPIE Dizzy (trumpet, comp, lead) ; GOODSON Ida ; GRIFFIN Johnny (saxophoniste) ; HEMPHILL Julius (saxophoniste, arrangeur, lead) ; HOOKER John Lee ; IBRAHIM Abdullah (Dollar BRAND, pianiste, voc, flûte, comp, arg, lead)) ; JACKSON Milt (vibraphone) ; JONES Leroi (critique jazz, écrivain, poète musicien, USA) ; LEIRIS Michel (écrivain, ethnologue) ; MINGUS Charles ; MITCHELL Roscoe (saxophoniste, comp, lead) ; MORGAN Lee (trumpet, lead) ; MURRAY David (saxophoniste, comp, lead) ; SHAW Whoody (trumpet) ; SILVER Horace (pianiste, comp, leader) ; ULMER James 'Blood' (guitariste) ; VANEIGEM Raoul (homme)
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