- critiques de la critique

Dès que la critique exerce la moindre influence, elle cesse d’être da la critique. Le but du véritable critique est d’essayer de rapporter ses propres impressions et non d’essayer de corriger les chefs-d’oeuvre des autres.

Oscar WILDE (1854-1900)

 

Aucun (il en cite 5 ou 6, NdA), dans cette petite noblesse, ne connaissait grand chose du jazz, et encore moins d’Ellington, sinon que ses cuivres produisaient des bruits peu ordinaires de temps en temps. Certains sont au courant, et ont fait de leur mieux. D’autres, que je ne citerai pas, ont écrit des morceaux de littérature épique. (Un autre) a offert le mois dernier à la ville de New-York des strophes ménageant la chèvre et le chou. Peut-être qu’il n’est pas éthique de faire des vannes sur d’autres scribes. Mais je pense honnêtement qu’ils se sont rendus ridicules, n intentant un procès diablement injuste au Duke.

Mike LEVIN, Down Beat, février 1943, Duke fuses Classical and Jazz,

 

à propos des critiques faites aux premières représentations de la suite

Black, Brown and Beige au Carnegie Hall de New-York, TrA

Les premiers disques reçus en France après la Libération furent ceux enregistrés par Dizzy et Charlie Parker sur Guild (...)

La critique état partagée. Il y avait ceux qui fréquentaient de près les musiciens et qui comprenaient mieux, arrivant presque à avoir les mêmes réactions qu’eux. Car après tout, un critique n’est qu’un personnage de second plan. Il ne crée pas. Il se contente d’écouter, et s’il est dans un bon jour, il entendra mieux ce qui se passe et fera peut-être un commentaire intéressant qu’un musicien ne saura pas vraiment formuler, alors qu’en revanche il comprend et crée... ce qui compte avant tout. Certain critique plein de fiel avait décrété : « Ce n’est pas de la musique, ça. C’est inaudible... » Et le monde du jazz français connut alors son grand schisme.

Charles DELAUNAY, cité par Dizzy GILLESPIE, To be or not to bop, B. , p. 314

 

Ce sont les critiques et les amateurs qui se montrent, non les professionnels dont le goût persistant pour la musique populaire reste incompris des critiques qui essayent en vain de fournir à ce sujet une explication satisfaisante. Il n’en reste pas moins que le grand Louis Armstrong voue une admiration sans bornes à Guy Lombardo...

Francis NEWTON (Eric HOBSBAWM), Un sociologie du jazz, 1961 : tr.1966, p. 174

 

On réagit quand on entend cette musique et c’est cette réaction émotionnelle initiale qui est à la base de toute écoute critique. Bien plus que l’opinion des critiques professionnels, ce qui distingue une production artistique est la réaction des autres artistes.

A.B. SPELLMAN, écrivain, texte de pochette de Out to Lunch, 1964 (Eric Dolphy), TrA

 

... La critique n’a plus de raison aujourd’hui de boucler dans son dessin l’univers du jazz. Elle doit au contraire rendre compte de l’impressionnante ouverture de cet univers, qui est ce par quoi il s’offre immédiatement à notre perception, avant même que se rassemble et s’aiguise le regard normatif. C’est dire qu’il lui faut elle-même s’ouvrir : déplier à l’infini ses modalités, multiplier ses accès, ses chemins, ses points de vue, articuler et désarticuler incessamment ses différents niveaux de structuration, décomposer er recomposer indéfiniment ses objets. Une telle critique, en un mot, sera plurielle. Cela signifie notamment qu’il en sera fini de l’espoir, secrètement cultivé par beaucoup de ses meilleurs artisans, d’achever la critique du jazz. Désormais, rien de sérieux ne pourra être écrit en ce domaine qui ne se sache pendu à la contingence et à l’annulation.

Alain GERBER, le Cas Coltrane, page 24, 1972

 

Je suis sûr que les critiques ont leurs raisons, et ils sont supposés faire ce qu’ils ont à faire, mais parfois ils dépassent les bornes en pensant à ce qu’untel aurait dû faire, plutôt qu’à se sentir d’abord concernés par ce qu’ils ont fait.

Duke ELLINGTON (1899-1974), pianiste et chef d’orchestre, TrA

 

Vous m’avez demandé de vous dire ce que je pense du jazz. Il faut bien comprendre que ce n’est pas mon métier de penser ni de porter des jugements sur les autres musiciens. Je laisse ce travail aux critiques, qui ne sont jamais d’accord ce qui prouve bien que ce n’est pas très commode de parler de notre musique (...) Mais n’oubliez pas que, quand je critique tel ou tel jazzman, et même quand je me moque des boppers, ce n’est pas méchamment, car dans le fond, nous sommes tous sur le même bateau, et nous n’avons qu’un intérêt : « Que le jazz vive toujours !».

Louis ARMSTRONG (1901-1971), trompettiste, JMag 13, janvier 1956

 

Les critiques prennent le jazz trop au sérieux. Ils n’arrêtent pas de bâtir des théories là-desus et de parler de son histoire et de la jungle et du tam-tam et de l’influence des Blancs. Il ne faut pas vous mettre martel en tête. Vous jouez du jazz parce que ça vous plaît, pas pour faire de l’histoire.

Harry CARNEY (1910-1974), sax, Rythme, 1939, cité par F. Newton, B1, p. 14

 

Les critiques, je ne sais pas pourquoi, se sont détournés de moi pendant des années à cause des légendes accrochées à mon nom et ne se sont jamais efforcés de rechercher la vérité au-delà des apparences. « Thelonious est ceci, Thelonious est cela... ». En fait, j’ai toujours été le même. Ils veulent faire de moi un personnage mystérieux. Ils disent que mon oeuvre est étrange, incompréhensible. Or je ne crois pas qu’il y ait jamais eu quelque chose d’incompréhensible ou d’illogique dans ma musique. Je joue d’une manière identique depuis une vingtaine d’années (...) Je joue pour tout le monde (...) Moi je crois en ma musique , bien sûr. Je pense qu’elle vaut la peine d’être écoutée et c’est pourquoi je la présente aux gens qui veulent bien venir l’écouter. Ceux-ci, je l’espère, se rendent compte que je suis sincère. En fait, je suis persuadé qu’ils ont toujours été prêts à recevoir et comprendre ma musique, malheureusement, les critiques, eux, ne l’étaient pas.

Thelonious MONK (1917-1982), pianiste, JMag 93, avril 1963, Clouzet/Delorme

 

Q : Mais pourquoi les critiques ont-ils porté Brubeck au premier plan ? A cause de la couleur de sa peau ?

R : Ils se sont dit : « Voici un blanc dont il y a quelque chose à tirer. Mettons-le en avant et laissons les autres dans l’ombre. » Pourquoi, à chaque référundum, Getz est-il invariablement aux toutes premières places dans la catégorie des saxophones ténors alors que sa place exacte n’est pas là ? Les critiques tournent le dos à ce qui devrait être leur mission et c’est lamentable ! Un jour viendra, forcément, où ils se réveilleront, mais en attendant...

Art BLAKEY (1919-1920), batteur, JMag 95, juin 1963, Clouzet/Delorme

 

Si j’ai voulu que le Dr Pollock (son psychanaliste, NDA) rédige les notes pour la pochette de « Black Saint », c’est parce que j’estimais qu’il pouvait le faire aussi bien, sinon mieux que la plupart des critiques de jazz. Ce sont tous des menteurs. La prochaine fois, je ferai écrire ces notes par mon chauffeur de taxi ou ma concierge... Les critiques actuels forment une belle bande d’enfoirés. Ils se prennent pour des dieux.

Charles MINGUS (1922-1979), cb/comp/cond, Clouzet/Kopelowitz, JMag 107, juin 1964

 

(Dexter Gordon vient de recevoir, en 1971, le prix du meilleur sax ténor, Down Beat Critics Poll)

Q : Pensez-vous que les critiques soit capables de juger de qui est le meilleur ?

R : Hé bien, c’est une chose personnelle, mais nous présumons que s’ils sont critiques musicaux, c’est qu’ils connaissent quelque chose de la musique. Ils passent beaucoup de temps à écouter - ils doivent connaître quelque chose à la musique, pour écrire à moitié intelligemment à son propos.

Q : Pensez-vous que la musique puisse faire l’objet d’une critique ?

Q : Je le pense, mais il faut en permanence en tête que c’est aussi une opinion personnelle. Je pense qu’il y a toujours une certaine dose de préjugés, d’a-priori, dans le jugement de chacun à propos de tout.

Q : Voudriez-vous dire que la critique doit (go by) ?

R : Elle doit être en partie relativisée.

Dexter GORDON (1923-1990), sax/com, Down Beat, Juin 1972, Jenny Armstrong, TrA

 

Moi, je suis un musicien, et de la même manière que les critiques sont parfois durs avec moi, je sais parfois être dur envers les critiques. Je ne crois pas à ce que les critiques disent, parce que souvent je m’assieds dans une salle de concert à côté d’eux et ils me demandent à moi ce que font les musiciens qui sont sur la scène en train de jouer ; et c’est à eux de savoir ce genre de choses, pas à moi...

... les gens qui assistent à nos concerts ne comprennent peut-être pas complètement ce que nous leur donnons en pâture, et lorsqu’ils lisent les revues, ils se fient entièrement à leurs critiques favoris - « Si le critique a dit que ce groupe était bon, c’est qu’il doit le savoir, autrement il ne serait pas critique »...

En réalité, quand moi j’entends un artiste, je réagis différemment des critiques, parce que je connais la vie de cet artiste, je sais qu’il est peut-être descendu dans un hôtel minable, qu’il a des problèmes d’argent, qu’il a eu des histoires avec sa femme, et que tout ça mélangé fait que le disque doit être jugé avec les oreilles du coeur et non de la critique...

Oscar PETERSON (1925), pianiste, Grandes interviews JHot, François Postif

 

(citer page 49 en bas, 50 en haut, 53 en bas et 54 en haut)

Roy HAYNES (1925), dms/comp/lead, Une journée avec Roy HAYNES, 1963, Leroi Jones, Musique noire

Une poignée de critiques musicaux blancs, dont Leonard Feather et Barry Ulanov, corédacteurs en chef du magazine musical Metronome, comprirent ce que représentait le be-bop, l’aimèrent et écrivirent de bonnes choses. Mais les autres enfoirés de critiques blancs avaient horreur de ce que nous faisions. Ils ne comprenaient pas la musique. Ils ne comprenaient pas les musiciens, ils les haïssaient. Ce qui n’empêchait pas le public de s’entasser dans les clubs pour les entendre, ni le groupe de Dizzy et Bird au Three Deuces d’être l’attraction la plus hot de tout New York (...)

... J’ai oublié son nom... il disait que j’avais copié le pire chez Dizzy... Je ne fais pas attention aux critiques, mais à cette époque, ce que ce type avait dit m’a fait mal, j’étais si jeune. Etre sur ce disque, bien m’en sortir, était très important pour moi. Bird et Dizzy m’ont dit de ne pas m’embarrasser avec les conneries des critiques. C’est ce que j’ai fait. Je respectais leur opinion sur la qualité de mon travail. Le mec qui avait écrit ça dans Down Beat n’avait sûrement jamais touché un instrument de sa vie. C’est peut-être de cette époque que j’ai une dent contre les critiques musicaux : ils m’ont descendu froidement, alors que j’étais jeune et avis tant à apprendre. (...)

Mais pour moi, ma vraie famille, c’est les gens avec qui je m’associe dans ma profession - autres artistes, musiciens, poètes, danseurs et écrivains - sauf les critiques.

Miles DAVIS (1926-1991), trompettiste, L’autobiographie, B2, p. 57, 65 et 352

 

J’ai souvent lu des critiques disant que ce que le compositeur essayait de faire était raté. J’admire ce que les critiques peuvent imaginer sans savoir ce que le compositeur lui-même voulait faire...

Ornette COLEMAN (1930), saxophoniste, en 1972, TrA

 

En Afrique, vous savez, il n’y a pas de critiques. Mais qu’un Occidental arrive en Afrique et « découvre », par exemple un cuillère que fabriquent les Africains pour manger. Il va aussitôt s’exclamer : « Oh, quelle jolie cuillère ! Mais c’est de l’art africain ! » De retour en Europe, il accrochera la cuillère à son mur, parce que c’est « artistique ». Mais cette cuillère n’est que fonctionnelle dans la société africaine, elle n’a pas été faite dans un autre but. Quel besoin, alors, de la critique ? Qu’apparaisse la critique, et il n’y a plus de fonctions ! Critiquer, c’est chercher une excuse, une raison d’être...

Abdullah IBRAHIM / Dollar BRAND (1934), pianiste, JMag 236, septembre 1975, Daniel Soutif et Jean-Jacques Pussiau

 

Question de Vincent Cotro à plusieurs musiciens :

Pensez-vous qu’une analyse de type musicologique puisse servir, d’une quelconque manière, la « compréhension » de votre musique ?

Gef GILSON (1926, pianiste, chef d’orchestre) : Sans être foncièrement indispensable, l’analyse (musicologique) peut amener une meilleure compréhension et donc permettre un plaisir plus grand chez celui qui découvre. Il est toujours bon de chercher à savoir « ce qu’il y a dedans »

Jean-Louis CHAUTEMPS (1931, saxophoniste) : Le sens de l’oeuvre est, bien entendu, au-delà de la simple satisfaction qu’on peut en obtenir illico. Si tant est qu’il y ait satisfaction. L’analyse musicologique, soit. Encore faudrait-il qu’elle consente à se doter de cette fameuse et si nécessaire seconde paire d’oreilles que Nietzsche réclame avec tant de justesse. Le peut-elle ? C’est une autre question...

Jean BOLCATO (19 , contrebassiste, Workshop de Lyon): Les rares fois où musicologues et journalistes pointus ont « autopsié » ma musique, ils m’ont appris des choses insoupçonnées dans mon labyrinthe musical... ça peut être intéressant.

Vincent COTRO, à propos des réactions au free jazz : Enthousiastes ou hostiles, les réactions se doublent de la crainte, voire de l’agacement à l’idée de « manquer le coche ». In B, p. 77 et suivante (la critique du free jazz)

 

Q : On a beaucoup écrit sur la révolution de Coltrane et les 60’s, mais on aurait pu dire la même chose de vos albums en trio, comme « Reaching Fourth ». Quand l’industrie avait Bill Evans en point de mire, pensez-vous qu’ils ont sous-estimé l’importance de ces trios ?

R : Je ne sais pas. Dans mon esprit, la presse fait ce qu’elle veut. Les magazines mettent en avant ce qu’ils veulent promouvoir. Je n’y fais pas très attention.

Je pense que la presse est très importante, et qu’elle a été très bonne pour moi pendant des années, mais quand elle décide de faire du matraquage publicitaire pour quelqu’un, vous voyez cette personne partout. Tout dépend qui est choisi à un moment donné. Je suis quelqu’un de déterminé à ne jamais se laisser affecter par des choses de ce genre.

Mc COY TYNER (1938), p/comp, JazzReport, été 1994, Bill King, TrA

 

Q : Vous dites que votre but est de rendre les gens heureux avec votre musique...

R : ... j’ai dépassé le stade d’essayer de les impressionner avec ma technique. C’est seulement entre moi et moi, comprenez-vous ? Mais je me souviens de l’absence totale de respect de ce qu’on appelle des « experts », qui disaient que je ne cherchais qu’à distraire les gens, et que ça pouvait faire une sorte de spectacle de foire bon marché - ce qeu je faisais n’avait pas de profondeur, pas de signification - parce qu’ils voyaient ce petit gars bondissant à son piano, se faisant plaisir lui-même, comme je le faisais depuis l’âge de quatorze ans. (...)

C’était il y a longtemps, mais cela m’a affecté, et je me demandais : suis-je un joueur de foire ou autre chose ? Cela renforçait mes doutes. Mais plus tard j’ai mûri un peu. Vous arrivez au point où - zut pour Monsieur le pseudo-intellectuel qui n’écoute que son propre bavardage. Il vous fait réaffirmer ce que vous croyez bon, vrai et juste, et vous vous réveillez finalement un jour en disant : bien, vous ne pouvez pas faire ce que je fais - simplement vous asseoir, fermer les yeux, et laisser venir toute cette musique...

Monty ALEXANDER (1944), p/comp, Judith Schlesinger, JazzInstitutChicago, 1999, TrA

 

Je ne lis pas les critiques, parce que je crois qu’ils font preuve de trop d’étroitesse d’esprit. Pas tous, évidemment, mais beaucoup. Par exemple, j’ai enregistré un album où je chante et où je m’accompagne tout seul sur plusieurs instruments en re-recording. Ç’a été pour moi une expérience passionnante, et le résultat, c’est un peu de la musique baroque - ce que je voulais. Croyez-moi, je n’avais pas l’intention de faire du jazz, mais autre chose. Bien. Lorsque le disque est sorti, il y a eu une critique dans DownBeat et ça m’a valu une seule étoile. Ce qui ne m’ennuie pas trop. Down Beat est un magazine de jazz. Mais ce que je n’aime pas, c’est qu’on m’ait catalogué une bonne fois pour toutes « musicien de jazz », et que si un jour j’ai envie, pour m’amuser de faire autre chose, c’est moi qui ai tort !

Keith JARRETT (1945), pianiste, Grandes interviews de JHot, François Postif

 

... Il y a une opposition totale entre les définitions, depuis le moment où John Coltrane a enregistré « A Love Supreme », qui parlait de l’amour du Créateur et de l’amour universel, pas seulement sexuel, mais aussi politique, et trente ans après, où « Love Supreme » est transformé en philosophie de marché. Tout ça est très cohérent avec l’histoire du journalisme et de la critique, avec le discours critique sur la musique.

Les raisons en sont complexes :

L’incapacité de la communauté journalistique du jazz à comprendre la méta-réalité de la musique dans ses propres termes.

L’incapacité à comprendre les orientations intellectuelles de la musique, et donc à les reconnaître.

L’intrication des relations entre politique et idéologie du marché, celui-ci percevant la musique d’Albert Ayler comme insuffisamment commerciale.

Anthony BRAXTON (1945), sax/comp/cond, Istanbul, oct 1995, Volkan Terzioglu, TrA

 

La plupart des gens qui écrivent sur le jazz, les critiques, les producteurs discographiques et organisateurs de concert ne savent pas vraiment ce qu’ils font et ce dont ils parlent. Mais parfois ils ont raison. Par hasard. Il existe différents paramètres qui vont faire qu’untel est accepté par les médias (...) Bien souvent, ça n’a rien à voir avec le véritable talent et la productivité ou la créativité de l’artiste en question (...) Les rédacteurs écrivent sur ce qu’ils ont envie, les promoteurs engagent qui ils veulent ou ce dont ils ont entendu parler dans des articles. Et parfois ils ont raison et dégottent quelqu’un de vraiment bon. Je dirais que je fais partie de ceux qui n’ont pas été « choisis »...

Glenn FERRIS (1950), tromboniste, JHot 538, mars 1997, Gilles Bouchry

 

Pour beaucoup de gens... la musique n’est qu’un divertissement. Ce n’est pas du tout ma conception. Il me faut le savoir et, quand je vois une critique d’un de mes albums, je dois d’abord regarder d’où elle vient. C’est la première des choses. (voir aussi en le début de ce fragment)

Steve COLEMAN (9 1956), sax/comp/cond, AllAboutJazz, juillet 1999, Fred Jung, TrA

 

... tout ce qui se passe en électronique est extrêmement créatif, très neuf d’un point de vue sonore et rythmique. Depuis quatre ou cinq ans, la jingle, la drum’n’bass, a complètement décollé en se nourrissant beaucoup du répertoire jazz traditionnel (...)

Q : En fait, quelque part tu as un peu la démarche inverse d’un DJ, qui lui vient de l’extérieur du jazz, vers le jazz...

R : Oui, absolument. C’était une espèce de point de rencontre entre les deux musiques, et je trouve qu’elles cohabitent très bien, qu’elles ont beaucoup de choses à s’apporter l’une à l’autre, et il y a encore beaucoup de choses à inventer, dans ce domaine. Je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par la réaction du public électro par rapport à mon disque. Le public jazz... Il y a quelques critiques de jazz qui ont considéré que c’était vraiment une honte de se dévoyer de la sorte avec les jeunes ! Mais la plupart des gens qui n’ont pas d’oeillères ont apprécié vraiment la tentative et le mouvement vers leur musique...

Laurent de WILDE (12 1960), pianiste/comp, JazzBreak, 2000, Kat

 

... avec les critiques de jazz, vous perdez votre temps, car ils ont une position sociale et ils sont aigris. Aussi est-il difficile de leur communiquer quelque chose car ils pensent déjà tout savoir, de leur apporter quoi que ce soit car ils n’écoutent pas. Les gosses du rap ne sont pas comme ça ; ils sont libres ; ils ont tout à apprendre et si vous pariez là-dessus, vous allez au-delà de la peur...

Winton MARSALIS (1961), trompettiste, JHot 538, mars 1997, Michel Laplace

IndexALEXANDER Monty ; ARMSTRONG Louis (trumpet, voc, lead) ; BLAKEY Art (drums, leader) ; BOLCATO Jean (contrebassiste) ; BRAXTON Anthony (multi-inst, saxo, comp, lead, écrivain) ; CARNEY Harry (saxophoniste) ; CHAUTEMPS Jean-Louis (saxophoniste) ; COLEMAN Ornette (sax, viol, comp, lead) ; COLEMAN Steve (saxophoniste, comp, arg, lead) ; COTRO Vincent (critique jazz) ; DAVIS Anthony ; De WILDE Laurent (pianiste) ; DELAUNAY Charles (critique jazz) ; ELLINGTON Duke (pianiste, comp, arg, lead) ; FERRIS Glenn (tromboniste) ; GERBER Alain (écrivain, critique jazz) ; GILSON Gef (compositeur, arg, lead, piano) ; GORDON Dexter (saxophoniste ténor, soprano) ; HAYNES Roy (drums, lead) ; HOBSBAWM Eric (historien, critique jazz) ; IBRAHIM Abdullah (Dollar BRAND, pianiste, voc, flûte, comp, arg, lead)) ; JARRETT Keith (pianiste, sax, flû, comp, lead) ; LEVIN Mike ; MARSALIS Winton (trumpet, comp, lead) ; Mc LEAN Jackie (saxophoniste, comp, lead) ; McCOY TYNER (pianiste) ; MINGUS Charles ; MONK Thelonious (pianiste, comp, lead) ; PETERSON Oscar (pianiste) ; SPELLMAN A.B. ; WILDE Oscar (écrivain, critique d'art)
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